Les communistes se donnent une feuille de route nationale (15/12/2024)
500 délégués du PCF se sont retrouvés place du Colonel Fabien ce samedi pour une conférence nationale qui a débouché sur l'adoption d'un plan d'action à 79 %. L'occasion de débattre de la crise sociale, politique et institutionnelle que traverse la France.
l n’y aura pas de jours heureux dans une France à +4°C, il n’y aura pas de jours heureux dans une France sans usines ni services publics, il n’y aura pas de jours heureux sans un grand Parti communiste français ! », lance Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, en conclusion de la journée d’échanges qui s’est tenue samedi, place du colonel Fabien, rassemblant 500 délégués des fédérations de toute la France.
Convoquée par le conseil national, cette conférence avait pour but d’analyser les résultats électoraux décevants du PCF aux européennes et aux législatives, d’examiner les moyens de lutter contre l’influence de l’extrême droite et de reconquérir l’électorat populaire.
La crise sociale, politique et institutionnelle que traverse la France s’est très largement invitée dans les débats. De nombreuses interventions ont rendu compte des batailles menées contre les plans de licenciements dans l’industrie, d’autres se sont concentrées sur l’actualité politique marquée par la nomination de François Bayrou à Matignon. « Nous ne sommes pas aller discuter d’un gouvernement d’union nationale, nous avons été fidèles aux intérêts du peuple », rappelle André Chassaigne, le président communiste du groupe GDR.
Cécile Cukierman, la présidente du groupe communiste au Sénat, lance : « on entend souvent que personne n’a gagné les législatives, mais une chose est certaine : dans le camp des perdants, il y a celui d’Emmanuel Macron, c’est pourtant dans ce camp que le nouveau Premier ministre a été choisi ».
Nathalie Simonnet, ex-secrétaire départementale de la Seine-Saint-Denis, reproche quant à elle « l’interview donnée par Fabien Roussel au Parisien » dans laquelle il prenait ses distances avec la France insoumise.
Au contraire, Nicolas Cossange, secrétaire départemental de l’Hérault déplore, la « lettre ouverte » publiée par le magazine Politis dans laquelle les signataires, communistes ou non, demandent au secrétaire national de « passer le relais ». Une initiative « irrespectueuse pour les communistes » selon ses mots, car prise à la veille de leur conférence nationale.
Léon Deffontaines, porte parole du PCF, exhorte à « s’atteler à déconstruire le mythe selon lequel le RN serait le parti des travailleurs », ajoutant que « le Nouveau Front populaire a certes été un rempart mais n’a pas permis d’aller chercher ces électeurs ».
« Un Nouveau Front populaire sous tension et mis en question, c’est ce que cherche Macron et ce qu’espère l’extrême droite. Quelles sont nos propositions pour le transformer en mouvement victorieux ? », s’interroge Pierre Dharréville, ex-député communiste des Bouches-du-Rhône.
Amar Bellal, responsable de la commission nationale écologie, insiste pour sa part sur le plan climat du PCF « Empreinte 2050 », « nous voulons une réindustrialisation sociale et écologique ».
Parmi les dizaines d’interventions, la question du socialisme comme « chemin vers le communisme » et celle de la solidarité avec le peuple palestinien ont aussi régulièrement été évoquées.
Jérémy Bacchi, sénateur et secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône salue « une feuille de route nationale ambitieuse car nous ne sommes pas simplement un lieu de débat et de réflexion, pas un club de pensée mais un parti révolutionnaire qui met en œuvre des décisions ».
Après un débat d’amendements, le plan d’action est adopté par 79% des délégués. Parmi les 10 axes qui structurent le texte, le point concernant les élections souligne l’importance de réussir les municipales dans un cadre de larges rassemblements, mais aussi de lever les obstacles rencontrés par le Nouveau Front populaire pour permettre de dégager une majorité de gauche nationalement. Il prévoit également la désignation de chefs de file paritaire par circonscription au premier semestre 2025.
Tout en réaffirmant « la légitimité du PCF à porter une candidature de rassemblement » à la présidentielle, le texte rappelle que « ce sera aux communistes de prendre souverainement leur décision sur la candidature présentée par le PCF ».
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