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18/11/2011

Énergie : « Que le débat s'ouvre vraiment à gauche ! » (PCF)

nucléaireimplantations.gifNous avions alerté la semaine passée sur les dangers de la conclusion d'un accord réalisé à la hâte, et en dehors de tout débat public, entre le PS et EELV sur les enjeux énergétiques. Nous considérions en effet qu'il n'était pas possible que l'avenir énergétique de la France se règle par des « tractations de couloirs » en échange de circonscriptions.

Le résultat est là, comme le souligne Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, « Un accord bâclé, sans ambition réelle pour une politique cohérente de transition énergétique, avec des dangers évidents pour la maîtrise publique et industrielle de la filière, le sort des salariés et les tarifs de l'énergie ».

Ainsi cet accord comporte l'engagement de la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d’ici 2025, en commençant par l’arrêt immédiat de Fessenheim, l'arrêt du retraitement et la filière MOX (combustible) mais aussi la réduction de la consommation d'électricité ! Le contenu de cet accord provoque de l'inquiétude et de la colère chez les salariés du nucléaire.

Arrêter un site nucléaire, ce sont des conséquences économiques, sociales en cascade ! Ce sont des familles entières qui vont se trouver prises en otage, subissant la délocalisation de leur emploi, voire la perte de celui-ci. Comment, pour des forces de gauche, prendre de telles décisions sans leur donner voix au chapitre ?

La polémique relative à la valse hésitation du passage concernant la filière MOX dans le texte du PS conforte notre opinion sur la légèreté d'un compromis politicien qui risque – s’il devait être confirmé – de compromettre l'avenir énergétique de notre pays.

Le Front de gauche propose une autre méthode incluant les citoyens : un grand débat public national et citoyen auquel seront associés les salariés. Un débat conduit de façon sérieuse et approfondie, tranché par un référendum. La gauche pour réussir le changement et assurer le droit à l'énergie pour toutes et tous, à un prix abordable, ne peut faire l'impasse sur cette exigence démocratique. C'est la seule méthode qui vaille puisque ce débat traverse tout le pays, toute la gauche, y compris le Front de gauche, sur la question du nucléaire.

Nous considérons que la première des urgences est de faire face aux risques patents du réchauffement climatique et donc d'élaborer un plan de sortie des énergies carbonées. Plus généralement nous sommes favorables à un plan d'économies d'énergies. Nous visons la sobriété énergétique c'est à dire moins de consommation pour des usages identiques.

Pour ce qui est du nucléaire, l'avenir de la filière doit être tranché dans le cadre d'une vision d'ensemble de la transition énergétique. Le PCF est favorable au maintien d'une filière industrielle 100% publique et mieux sécurisée au sein d'un mixe énergétique rééquilibré.

Pour ce faire nous versons au débat la proposition de la création d'un véritable service public à travers la constitution d’un pôle public de l’énergie, émancipé des logiques financières ; contrairement à ce qu’organisent actuellement les partis de droite et le MEDEF dans le secteur : privatisation et sous-traitance.

Ce pôle serait doté de capacités d'investissement dans la recherche, dans la promotion d'un plan industriel de développement des énergies renouvelables et de nouvelles capacités de production, tout en maintenant un coût d’accès à l’énergie acceptable pour tous les usagers.

Il s’agirait également de fédérer tous les acteurs de la filière énergétique, qu’ils relèvent de la recherche, de la production ou de la distribution de l’énergie, et en premier lieu EDF, GDF, du CEA et d’AREVA et ceci pour aller vers de nouvelles formes de nationalisations.

En toute indépendance, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avec l’appui technique de l'Institut de recherche en sûreté nucléaire (IRSN) doivent rester les outils de contrôle de la sûreté et de la radioprotection.

Que le débat s'ouvre vraiment à gauche !

13:43 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : énergie, pcf, débat | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

14/11/2011

EVRY : LE PARTI COMMUNISTE FRANCAIS REND HOMMAGE AU GROUPE MANOUCHIAN

manouchian5.jpgLa fédération de l’Essonne du Parti communiste français, la section d’Evry, les élus communistes ont rendu un vibrant hommage à Manouchian et à son groupe à Evry sur le lieu même où il a été arrêté.

(photo, dépôt de gerbe par Nathalie Charot secrétaire adjointe de la Section du Pcf d'Evry, et Elise Yagmur conseillère municipale communiste d'Evry).

Dénoncé par un traître, il est arrêté en gare d'Évry Petit-Bourg, le 16 novembre 1943, avec Joseph Epstein . Il est torturé pendant plusieurs mois, puis fusillé au fort du Mont-Valérien avec 28 autres résistants, le 11 avril 1944.

Il a incarné la résistance face à la haine de l’occupant qui avait alors tenté en diffusant la fameuse « affiche rouge » de créer une opposition de la population contre les résistants et contre les étrangers sans succès. Beaucoup de français avaient alors inscrits sur ces affiches : « Mort pour la France ».

Philippe Camo secrétaire départemental du PCF a rappelé à cette occasion que c’est le même esprit de résistance qui guide aujourd’hui les communistes contre la politique d’austérité de Sarkozy, et la haine raciste venant du Front National et d'ailleurs.

INAUGURATION DE LA STELE EN L’HONNEUR DE JOSEPH EPSTEIN

manouchianeipstein.jpgAprès le Parti communiste français et ses militants, la Municipalité a commémoré AUSSI le groupe Manouchian sur les lieux même de son arrestation près de le gare d’Evry Petit Bourg. A cette occasion une nouvelle stèle a été inaugurée en mémoire à Joseph Epstein arrêté le 16 novembre 1943 en même temps que Manouchian. Son fils était présent à cette cérémonie (voir photo).

JOSEPH EPSTEIN

JOSEPH EPSTEIN.jpgJoseph Epstein, dit Colonel Gilles, né à Zamosc en Pologne le 16 octobre 1911 et fusillé au fort du Mont Valérien le 11 avril 1944, est un militant communiste et résistant.

Joseph Epstein appartient à une famille aisée de culture yiddish. Dès son plus jeune âge, il participe, dans les rangs du Parti communiste de Pologne, à la lutte contre le gouvernement de Józef Piłsudski. Il poursuit par ailleurs des études de Droit à l'université de Varsovie. En 1931, il doit s'exiler et choisit la France pour terminer ses études.

En 1936 durant la guerre d'Espagne, il combat aux côtés des républicains espagnols dans les brigades internationales et il est grièvement blessé. Pendant sa guérison, il participe à l'action de la compagnie maritime « France Navigation », laquelle est chargée du transport de l'aide à l'Espagne républicaine. De retour en Espagne, il est affecté à la compagnie d'artillerie « Anna Pauker ». Il participe à la bataille de l'Èbre et il est cité à l'ordre de l'Armée. À son retour en France en 1939, il est emprisonné au camp de Gurs. Il est libéré en juillet 1939.

Engagé dans la Légion étrangère, il est fait prisonnier pendant la campagne de 1940. Il est envoyé dans un Stalag en Allemagne, près de Leipzig, d'où il s'évade en décembre 1940 et rejoint la lutte clandestine en France auprès des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Tout d'abord principal responsable, en 1942, des groupes de sabotage et de destruction (GSD) créés par les syndicats CGT dans les entreprises travaillant pour l'occupant, il prend la direction de l'ensemble des FTP de la région parisienne, en mai 1943, sous le nom du colonel Gilles1. Il a l'idée d'engager des commandos de quinze combattants à Paris, permettant de réaliser un certain nombre d'actions spectaculaires qui n'auraient pas été possibles avec les groupes de trois qui étaient la règle dans l'organisation clandestine depuis 19402. Il instaure ainsi une tactique de guérilla urbaine que mettent en œuvre les Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI).

Publié par Wikipédia

08/11/2011

Pauvreté des jeunes : « Indifférence consternante du gouvernement »

depression2.jpgAu lendemain de l'annonce du nouveau plan d'austérité du gouvernement, le Secours catholique publie aujourd'hui son rapport annuel sur l'évolution de la pauvreté en France. Selon l'association, il y a en France de plus en plus de familles dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté (954€ par mois) et de plus en plus de demande d'aide alimentaire... Ce constat est d'autant plus accablant que la France est la 5ème puissance économique du Monde.

Le Secours catholique alerte sur le fait que les jeunes (18-25 ans), laissés en marge de la société, représentent la classe d'âge la plus pauvre de France. Non seulement les jeunes cumulent tous les risques et toutes les difficultés, mais ils se trouvent également parmi les premières victimes des mesures de restrictions décidées par le gouvernement : gel des prestations sociales et des dépenses publiques (santé, logement, éducation…) et hausse de la TVA.

Lorsque 42% des jeunes souhaitent pour leur avenir « avant tout trouver un travail », le gouvernement leur répond à coups de chômage et d'emploi précaire. « No future », c'est le message qu'envoient Nicolas Sarkozy et François Fillon aux jeunes, qui continueront d'être pauvres, et cela, dans l'indifférence consternante du gouvernement.

Pour sortir de la précarité et pour un avenir meilleur, la jeunesse a besoin de nouveaux droits pour son autonomie : emploi, logement, éducation, santé, culture… C'est ce que le Front de gauche propose dans son programme « L'humain d'abord ». Le PCF et ses partenaires du Front de gauche invitent à en débattre dans les assemblées citoyennes organisées partout en France.

Le PCF soutient la détermination des jeunes à refuser la précarité en France, en Europe et partout dans le monde. Il sera de toutes les batailles pour qu'ils puissent vivre des dans conditions décentes.

almeida.jpgIsabelle De Almeda
responsable des questions de jeunesse au PCF

Paris, le 8 novembre 2011.

 

07/11/2011

Fillon/austérité : « la saignée sociale va tuer le malade » (Pierre Laurent)

fillon_0.jpgGel des dépenses de l'État, diminution des prestations sociales et avancée d'un an du passage à 62 ans de l'âge légal de départ en retraite, augmentation de la TVA... Le plan annoncé par François Fillon est une véritable provocation sociale, une accélération fracassante et catastrophique dans l'austérité généralisée.

C'est le début d'un scénario à la grecque et on connaît la fin du film. La saignée sociale n'assainira pas les finances publiques mais tuera le malade. Au terme de cette politique il n'y aura pas de déficit 0 en 2016, mais bien tout à la fois une catastrophe sociale, une catastrophe économique et une catastrophe pour les finances publiques.

lefigaromagazine-cover.jpgLe Premier ministre François Fillon vient en fait de confirmer aux institutions financières la soumission du gouvernement français aux plans d'ajustement structurels, qu'avec la BCE, la Commission européenne et le FMI, les marchés imposent à tous les peuples d'Europe, un par un et en les dressant les uns contre les autres.

Faut-il rappeler à Monsieur Fillon qu'en 1945, c'est la mise en œuvre du programme du Conseil national de la résistance (CNR) fondée sur une politique de progrès social et de solidarité qui a reconstruit le pays. Est-ce alors aujourd'hui le retour au ticket de rationnement?

fgpcfaff.jpgReprendre le contrôle public des institutions financières et bancaires, taxer réellement les revenus du capital et la spéculation financière sont aujourd'hui des préalables pour qui veut sortir le pays et l'Europe de la crise.

Le Front de gauche propose de construire une politique de sortie de crise qui s'appuie sur la réévaluation des salaires, le rétablissement du droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous et la relance de l'investissement public.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

01/11/2011

Referendum : « la France doit s’engager à respecter le vote grec »

manifestation-jeune-grece.jpgLe peuple grec, par une mobilisation d'une ampleur historique, vient d'obtenir du Gouvernement Papandréou la consultation par référendum sur le plan européen d'hyper-austérité et de pertes de souveraineté.Je veux dire « enfin ! ». Même si des élections législatives auraient permis aux grecs une expression politique plus globale, je me félicite que le peuple soit enfin consulté sur les décisions du sommet de Bruxelles et ce plan d’austérité qui les touche.

Il est incroyable que la simple idée de consulter le peuple grec affole les marchés financiers qui, avec la droite, s'agitent et crient au scandale. La vérité, c’est qu’ils n'aiment pas la démocratie et détestent l'expression de la souveraineté populaire tellement le souvenir du « NON » au TCE leur est insupportable.

Le gouvernement français, plutôt que de participer à ce concert de chantage scandaleux, doit s’engager à respecter le vote et à renégocier un nouvel accord si le résultat de ce vote est négatif.Au nom du PCF, j’apporte, mon soutien au peuple grec. Et je souhaite qu’avec le résultat de ce referendum, l'exigence d'une sortie de crise par un politique de développement, de croissance, de justice et de progrès social l’emporte.

pcf.pngAvec le Front de gauche, le PCF appelle à une mobilisation des peuples européens pour dire haut et fort leur solidarité au peuple grec.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Président de la Gauche Européenne

29/10/2011

Intervention de Nicolas Sarkozy: réactions

sarkomenteur.jpg"Le président a menti aux français", pour le PCF, une"prestation pitoyable" selon Jean-Luc Mélenchon, un "président de la République déboussolé" pour Martine Aubry, il a "joué au marchand de sable" pour Roland Muzeau ou encore une "fuite en avant" improvisée pour François Hollande, la prestation de Nicolas Sarkozy sur France 2 et TF1 a déclenché une volée de bois vert dans l'opposition.

Parti communiste français :

"Que faut-il retenir de cette leçon présidentielle ? Tout va bien, tout est sous contrôle, nous avons eu raison de faire la réforme des retraites car les retraités étaient responsables de la dette, il n'y a pas eu de baisse de salaires et de retraites en France. Mais qui peut croire à une fable pareille? Les souffrances des Français étaient absentes de tout le propos présidentiel. En fait, il s'agissait de répéter les mêmes slogans de campagne comme le travailler plus... auquel plus aucun Français ne peut croire, les mêmes promesses sur la fin des bonus des banquiers plusieurs fois annoncée mais jamais réalisée (...) Le président, qui avait promis un exercice de vérité. Pendant une heure, il a menti aux Français"

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle :

"C'est assez pitoyable, nous méritons mieux que de nous entendre dire: cela va mal, c'est de la faute des retraités, c'est de la faute des fonctionnaires, c'est de la faute de tout le monde, sauf de ce qu'il fait lui-même, et en particulier des accords qu'il conclut au niveau de l'Europe". (...) Mais de fait la tradition des interventions du Président est respectée, un nouveau cadeau pour les riches est annoncé, avec la suppression de l'ISF et du bouclier fiscal : 3 milliards de ristournes pour les plus riches."

Roland Muzeau, porte-parole des député-e-s communistes et citoyens :

"Ce soir, le président de la République, a joué au marchand de sable. Le numéro auquel il s'est livré, avait pour seul objectif de tenter d'endormir les françaises et les français afin de mieux leur faire avaler les effets désastreux d'une crise qui résulte directement de la soumission de l'Europe et de la France au diktat des marchés".

 

23/10/2011

22 OCTOBRE 1941 / LES MARTYRS DE CHATEAUBRIAND

1-copie-8.jpgSoixante-dix ans après l'exécution de Châteaubriand, une commémoration populaire rend hommage sur le site où furent assassinés 27 otages en présence de Bernard Thibault secrétaire général de la CGT et Pierre Laurent secrétaire national du Parti communiste français.

L'HISTOIRE

1941 est une année importante pour la Résistance en France. Les groupes et les réseaux se développent. Particulièrement après l’engagement officiel du Parti communiste dans la lutte provoquée par l’attaque allemande contre l’URSS, les attentats et les sabotages contre l'occupant se multiplient. La réaction de celui-ci est de plus en plus violente. À la suite de l'attentat survenu le 21 août contre l'aspirant Moser, dans le métro à Paris, une ordonnance allemande décrète que tous les Français mis en état d'arrestation seront considérés comme otages et, qu' "en cas d'un nouvel acte, un nombre d'otages correspondant à la gravité de l'acte criminel commis sera fusillé". Si les fusillés de Châteaubriant ne sont pas les premiers otages exécutés, leur massacre est le point de départ des exécutions massives perpétrées à titre de représailles par les Allemands.

À la mi-octobre, des groupes armés, dont les membres sont présentés comme des "terroristes" par les Allemands, programment une série d'opérations à Bordeaux, à Nantes et à Rouen. Ces actions visent à obliger l'occupant à maintenir des troupes sur l'ensemble du territoire en entretenant un climat d'insécurité ainsi qu'à développer la lutte armée. Le 19 octobre, un sabotage provoque le déraillement d'un train sur la ligne Rouen-Le Havre. Le lendemain, vers 8 h 00 du matin, un officier allemand, le lieutenant-colonel Holtz, est abattu à Nantes. Gilbert Brustlein et Guisco Spartaco, deux jeunes Parisiens, rencontrent sur leur chemin, près de la cathédrale, deux officiers, Holtz et le médecin-capitaine Sieger et leur emboîtent le pas. Au moment de tirer, l'arme de Spartaco s'enraye mais le revolver de Brustlein atteint Holtz qui s'effondre.

La réaction de l’occupant est immédiate. À Châteaubriant, des troupes allemandes viennent renforcer la gendarmerie française qui assure la garde du camp de prisonniers de Choisel, dont la population est notamment constituée de détenus politiques arrêtés par le gouvernement du maréchal Pétain. Le jour même, un officier allemand se présente au camp pour y consulter la liste des détenus.

Le lendemain, le général Von Stülpnagel, commandant militaire en France, fait annoncer par voie d'affiche que, "en expiation de ce crime", cinquante otages seront fusillés ainsi que cinquante autres si les coupables ne sont pas arrêtés avant le 23 octobre à minuit.

Une récompense de quinze millions de francs est offerte pour la dénonciation des auteurs de l'attentat.

Le choix des otages est laissé à la discrétion du gouvernement de Vichy. Sur la liste de cent détenus présentée par les Allemands au ministre de l'intérieur Pierre Pucheu, les noms de cinquante personnes sont retenus, essentiellement des communistes.

Tandis que se prépare ainsi l'exécution du premier groupe d'otages, un autre officier, le conseiller d'administration militaire Reimers, est abattu à son tour à Bordeaux par Pierre Rebière. La riposte estla même : cinquante otages fusillés, cinquante en sursis jusqu'à l'arrestation des coupables, offre d'une récompense de quinze millions de francs aux dénonciateurs.

chateaubriand.jpgLe 22 octobre, vingt-sept otages sont fusillés à Châteaubriant. En début d'après-midi, ce mercredi, les Allemands regroupent les otages dans une des baraques du camp de Choisel où ils peuvent écrire une dernière lettre avant d'être conduits à la carrière de la Sablière, à la sortie de la ville, lieu de leur exécution. Celle-ci se déroule en trois salves, à 15 h 50, 16 h 00 et 16 h 10. Tous refusent d'avoir les yeux bandés et les mains liées. Ils meurent en chantant la Marseillaise.

Le même jour, seize otages sont également exécutés à Nantes, au champ de tir du Bèle, et cinq autres au Mont-Valérien.

Le lendemain, les Allemands dispersent les vingt-sept corps dans neuf cimetières des environs. Le dimanche suivant, malgré les interdictions, des fleurs sont déposées à l'emplacement des neuf poteaux par la population de Châteaubriant et de ses alentours.

Dans le discours prononcé par le maréchal Pétain à la radio le soir du 22, nulle condamnation de ces exécutions. Il dénonce au contraire les auteurs d'attentats et enjoint aux Français de se dresser contre eux en les poussant à la délation : "Par l'armistice, nous avons déposé les armes. Nous n'avons plus le droit de les reprendre pour frapper les Allemands dans le dos… Aidez la justice. Je vous jette ce cri d'une voix brisée : ne laissez plus faire de mal à la France."

Le 23 octobre, le secrétariat général à l'information diffuse un communiqué destiné à apaiser les esprits : "Il est établi que les autorités occupantes ne choisissent pas les otages destinés à être exécutés parmi les personnes arrêtées après un attentat, mais parmi les suspects internés dont la culpabilité a été nettement prouvée".

Le 24 octobre, cinquante otages sont fusillés à Souges, près de Bordeaux, à la suite de l'attentat du 21 octobre contre le conseiller militaire Reimers.

Alors que l'autorité allemande pensait faire de la fusillade de Châteaubriant un exemple, elle obtient l'effet inverse. Partout, cette exécution suscite l'indignation et la colère. Elle frappe de manière irréversible la conscience des habitants de la région et l'ensemble de la population française, jouant un rôle important dans la mobilisation des énergies pour combattre l'occupant. Son retentissement est considérable dans le pays comme à l'extérieur.