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31/03/2018

PALESTINE : ARRETONS LES EXACTIONS ISRAELIENNES

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Gaza : le PCF demande une intervention immédiate pour que cessent les exactions du gouvernement Israélien.

Chaque 30 mars lors de la grande marche du retour pour la Journée de la terre, les Palestiniens commémorent la mort, en 1976, de six arabes israéliens tués lors d'une manifestation contre la confiscation de leur terre par Israël.

Ils se mobilisent pour faire droit au retour des réfugiés palestiniens.Cet année ils étaient plus de 30 000 sur la bande de Gaza a manifester pacifiquement alors que des tireurs d'élite de l'armée israélienne avaient l'autorisation de tirer sur eux à balles réelles. Vendredi 30 mars, on compte 16 palestiniens assassinés et plus de 500 blessés.

Ce massacre intervient dans un contexte où le gouvernement d'extrême droite Israélien se sent pousser des ailes. Aidé par les décisions mortifères de Trump, il s'attaque aux « arabes israéliens », c'est à dire les palestiniens restés en Israël après 1948, en adoptant à la Knesset La loi sur “l’État-nation”, qui va constitutionnaliser le caractère exclusivement juif de l’État et l 'apartheid.Jusqu'où ira cette politique qui fait feu de tout bois des lois internationales et des droits humains des Palestiniens ?

Le PCF, à la fois indigné et très inquiet de cette escalade dangereuse et meurtrière, demande au président Macron et à l'ensemble de la communauté internationale d'intervenir immédiatement pour que cessent les exactions du gouvernement Israélien.

24/03/2018

Manifestations mondiales pour Afrin le 24 mars

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Laurence cohen.jpgÀ Paris des milliers de personnes ont participé à un défilé entre la gare du Nord et Place de la République avec une présence importante de militants communistes et d'élus dont la sénatrice communiste du Val de Marne Laurence Cohen.

A écouter en podcast avec Mosaik Radio un reportage sur cette manifestation et l'interview de Laurence Cohen }}}

Triste fête de Norouz pour les populations kurdes d’Afrin. Des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir l’arrivée de l’armée turque et de leurs supplétifs islamistes. Ces derniers ne se cachent même plus et on peut les voir dans les rues de la ville, les cheveux longs et le doigt pointé en l’air, signe d’allégeance à dieu, comme on pouvait le voir à Raqqa où sévissaient les djihadistes de Daech.

Face à la lâcheté des gouvernements qui regardent les troupes d’Erdogan envahir le Kurdistan de Syrie, plusieurs dizaines de personnalités ont lancé un appel pour faire du 24 mars une journée mondiale d’action pour Afrin. « L’agression criminelle contre Afrin représente une nouvelle phase de la guerre de l’État turc contre le peuple kurde. Cette invasion génocidaire est menée sous les yeux de toute l’humanité. Elle ne serait pas possible sans la complicité des grandes puissances.

Effarée par la résistance héroïque des Kurdes dans la lutte contre Daech à Kobané, la Turquie a brutalement rompu le processus de paix et semé la terreur dans la région kurde de Turquie, qui a vécu d’atroces violations des droits humains, avec des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés », peut-on lire dans le texte de l’appel. « Nous appelons à l’arrêt immédiat des attaques de l’armée turque contre Afrin, conformément à la résolution récente du Conseil de sécurité de l’ONU sur un cessez-le-feu dans toute la Syrie ; le retrait immédiat de l’armée turque, dont la présence à Afrin constitue une violation flagrante du droit international ; et la participation totale et inclusive des Kurdes syriens (…) au processus de paix mené sous l’égide de l’ONU pour une solution politique au conflit syrien. »

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21/03/2018

Libération de tous les enfants palestiniens

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Appel : Libération de tous les enfants palestiniens dans les prisons de l’occupation israélienne

Du 17 avril au 27 mai 2017, plus de 1 600 prisonniers politiques palestiniens ont fait la grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention inhumaines ainsi que la détention administrative. Ce mouvement de grève a reçu un important soutien en France et au niveau international. Les récentes prises de position de Donald Trump concernant le statut de Jérusalem et le plan de paix qu’il entend imposer aux Palestiniens ne peuvent qu’alimenter la colère et la frustration de ces derniers. La seule réponse de l’armée israélienne aux manifestations de dénonciation de ces prises de position est la répression, qui a déjà causé la mort de plusieurs personnes. Des centaines d’autres ont été arrêtées et condamnées. Parmi elles, des enfants mineurs, dont certains risquent des peines très lourdes pour s’en être pris à des soldats israéliens.

Chaque année, environ 700 enfants palestiniens âgés de moins de 18 ans de la Cisjordanie occupée sont poursuivis par les tribunaux militaires israéliens après avoir été arrêtés, interrogés et détenus par l’armée israélienne. L’accusation la plus répandue contre les enfants est le jet de pierres, un crime passible de vingt ans de prison. Depuis 2000, plus de 12 000 enfants palestiniens ont été arrêtés et ils sont aujourd’hui plus de 300 à être détenus dans les prisons israéliennes, dans des conditions intolérables et en totale violation de la convention internationale des droits de l’enfant.

Dans la pratique, devant les tribunaux militaires, il n’y a pas de procédure d’interrogatoire spéciale pour les enfants détenus par l’armée israélienne, ni d’avocat, ni même de membre de la famille lorsqu’un enfant est interrogé. La majorité des enfants déclarent avoir subi des mauvais traitements et avoir été contraints de faire des aveux lors de leurs interrogatoires. Les mauvais traitements utilisés par les soldats israéliens lors de l’arrestation et de l’interrogatoire d’un enfant incluent généralement des gifles, des coups, des coups de pied et des poussées violentes. Les enfants palestiniens sont également régulièrement maltraités verbalement. Malgré les recommandations du Comité des Nations unies contre la torture de mai 2009 selon lesquelles les interrogatoires devraient être enregistrés sur vidéo, aucune disposition n’a encore été promulguée.

Alors que la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant définit un « enfant » comme « tout être humain âgé de moins de 18 ans », selon l’ordre militaire israélien 132, les tribunaux israéliens ont déjà jugé et condamné des enfants palestiniens âgés de 16 ans et plus en tant qu’adultes. En comparaison, la législation juvénile définit les enfants israéliens comme âgés de 18 ans ou moins. Qui plus est, la peine d’un enfant palestinien est décidée en fonction de son âge au moment de la condamnation, et non au moment où l’infraction alléguée a été commise. Ainsi, un enfant qui est accusé d’avoir commis une infraction alors qu’il avait 15 ans sera puni comme un adulte s’il a atteint l’âge de 16 ans lors de son jugement.

Les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur politique d’arrestation d’enfants palestiniens, refusant la protection qui leur est reconnue par plus de 27 conventions internationales.

Les forces d’occupation israéliennes arrêtent systématiquement les enfants palestiniens et mènent une politique de punition collective en organisant des campagnes d’arrestation. Elles exploitent l’arrestation des enfants dans le but de les recruter comme informateurs et afin de racketter leur famille financièrement en les forçant à payer de lourdes amendes pour obtenir leur libération. L’arrestation d’enfants a un impact destructeur sur le niveau de santé mentale des enfants, entraînant souvent l’abandon scolaire de ceux-ci.

Nous, associations, organisations politiques, syndicats, citoyens, dénonçons la poursuite par l’occupant israélien de l’emprisonnement, de la torture et des mauvais traitements envers les enfants palestiniens. Le gouvernement français doit intervenir auprès du gouvernement israélien pour mettre fin à cette situation. Nous exigeons la libération immédiate de tous les enfants palestiniens emprisonnés dans les geôles israéliennes.

Appel à l'initiative de la Coordination des associations palestiniennes : Forum Palestine Citoyenneté ; Association de Palestiniens en Ile-de-France ; GUPS ; Comité pour le respect des droits de l'Homme en Palestine.

17/03/2018

QUELLE DEMOCRATIE POUR DEMAIN ?

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Aujourd'hui une réforme constitutionnelle est en cours voulue par le Président de la République pour amoindrir tout contre pouvoir, toute expression démocratique et faire du Président un monarque certes Républicain mais de droit de plus en plus absolu.

La nouvelle loi de travail en a constitué une première étape avec un amoindrissement des protections sociales sans précédent depuis 1940, et l'affaiblissement voulu des syndicats. Ainsi cette loi impose la suppression de près de 100 000 délégués élus par les salariés et celle des comités d'hygiène et sécurité.

La réforme du parlement prévoit la suppression du tiers des parlementaires faisant de la France le pays d'Europe où en proportion à la population il y aura le moins d'élus nationaux. Un député représentant 170 000 habitants, est ce sérieux  ?

Quels liens aura t'il avec les électeurs de sa circonscription ?

Le pouvoir veut aussi imposer le regroupement des collectivités. 36 000 communes avec des dizaines de milliers de conseillers au plus près des habitants c'est un atout démocratique unique en Europe et insupportable pour le gouvernement aux 12 ministres millionnaires et qui baignent tant dans la finance et l'injustice.

Macron c'est le président des riches opposé à celui des hommes.

Sur notre territoire l'atout de notre agglomération Grand Paris Sud est mis en avant. Mais la puissance et la force de notre agglomération n'est pas l'agglomération en elle même, mais l'addition de ses 24 communes et des centaines d'élus qui les composent de Réau village rural de 1548 habitants à Evry avec ses 54 000 habitants en passant par Ris Orangis et ses 26 800 habitants ou Courcouronnes et ses 15 000 habitants.

Peut-on penser dans ses conditions que le regroupement d'Evry et de Courcouronnes avec à terme moins d'élus et un éloignement du Maire avec les habitants qui s'ajoutera avec celui du député sera pour les habitants un avantage et pour la démocratie un progrès ?

A chacun à avoir son opinion...

Le groupe des élus communistes et républicains d'Evry

Tribune publié dans le bulletin municipal d'Evry

14/03/2018

Mépris", "dictature technocratique

mercredi 14 mars 2018

André Chassaigne.jpgAndré Chassaigne a dénoncé, le 13 mars lors de la séance des questions au gouvernement, l’attitude du gouvernement vis-à-vis du Parlement.

"Les dernières initiatives du Gouvernement sont marquées du sceau du mépris à l’égard de la représentation nationale et donc de la démocratie" précisé le président du groupe communiste.

" Mépris, le recours aux ordonnances pour la réforme ferroviaire ; mépris, le recours au vote bloqué pour empêcher le vote de notre proposition de loi sur les retraites agricoles, adoptée à l’Assemblée et soutenue par le Sénat. Mépris, le rejet, sans discussion, de toutes les propositions portées par les groupes d’opposition.

Ces coups de force répétés, monsieur le Premier ministre, marquent une dangereuse dérive aux accents de dictature technocratique."

"Ils donnent le ton de la réforme des institutions à venir, avec en particulier la restriction du droit d’amendement des parlementaires. Il ne s’agit pas simplement de « rationaliser » ou de « rafraîchir » le fonctionnement du Parlement : c’est l’avenir même de notre démocratie qui est en jeu. (Mêmes mouvements.)

C’est pourquoi le peuple doit décider, en dernier ressort, de l’adoption ou non de ces réformes structurelles. L’enjeu démocratique exige la tenue d’un référendum. Il ne peut s’agir, monsieur le Premier ministre, d’une option politique soumise à marchandage : c’est une obligation démocratique !

C’est au peuple de choisir, de dire s’il souhaite que ses représentants élus soient remplacés par la « technocrature » ; s’il souhaite que les propositions portées par l’exécutif ne soient plus débattues par les représentants du peuple ; s’il souhaite en finir définitivement avec le pouvoir législatif des parlementaires ; s’il souhaite donner les pleins pouvoirs à un hyper-président dont l’objectif est d’amplifier la casse sociale.

Monsieur le Premier ministre, avoir peur de l’intelligence du peuple serait l’ultime preuve de la conception antidémocratique de l’exercice du pouvoir politique qu’a l’exécutif. La majorité va-t-elle se plier à cette obligation démocratique ?"

Réponse du Premier ministre : toutes les techniques utilisées par le gouvernement - recours aux ordonnances, vote bloqué - "sont prévues par la Constitution"...

08/03/2018

Revalorisation des pensions des agriculteurs : c'est non !

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Mercredi 7 mars était débattue au Sénat, une revalorisation des retraites agricoles en France continentale et dans les départements d’outre-mer.

Ce texte voté à l’unanimité en première lecture à l’Assemblée nationale, a été déposé par les députés Huguette Bello et André Chassage, ainsi que plusieurs de leurs collègues du groupe de la gauche démocrate et républicaine.

Ils partent du principe que le montant moyen de la pension versée à un agriculteur retraité est aujourd’hui inférieur au seuil de pauvreté et au montant du minimum vieillesse.

Les retraites agricoles sont les plus basses du pays» Elles s’élèvent à 730 euros en moyenne pour les exploitants, et encore moins pour les conjoints.» indique Dominique Watrin, sénateur communiste et rapporteur du texte.

Que contient la proposition de loi ? Ce texte de loi prévoit notamment de garantir un niveau de pension de retraite minimum à toutes les retraités non-salariés agricoles en le portant à 85 % du SMIC, soit 987 euros par mois, contre 75 % actuellement.

Cette revalorisation concernerait 280 000 retraités pour un coût estimé de 350 millions d’euros. Pour la financer, la proposition de loi prévoit d’augmenter la taxe sur les transactions financières des sociétés liées au secteur agricole.

Cette mesure aura également un impact positif sur l’équilibre du régime complémentaire des non-salariés agricoles. Enfin, le texte prévoit également un régime de retraite complémentaire pour les agriculteurs ultramarins, jusque-là inexistant.

Le gouvernement bloque le vote au sénat Adopté en février 2017 par l’Assemblée nationale, le texte aurait pu être appliqué directement, sans décret, si le vote au Sénat n’avait pas nécessité de nouvelle lecture, mais quelques heures avant le débat, le gouvernement a déposé un amendement expliquant que l’amélioration des petites pensions agricoles ne peut être envisagée indépendamment des autres évolutions qui affectent notre système de retraite.»

L’exécutif souhaite que la revalorisation des retraites agricoles soit étudiée dans le cadre de la réforme globale de toutes les retraites qui n’est prévue que pour 2020.

Le gouvernement a donc décidé d’utiliser la procédure dite du vote bloqué conformément à l’article 44-3 de la Constitution. Cette procédure lui permet de demander à l’une ou l’autre des deux chambres parlementaires (Assemblée nationale et Sénat) de se prononcer par un seul vote sur tout ou partie d’un projet de loi en ne retenant que les amendements qu’il a proposé ou accepté. Dans ce cas précis, l’amendement déposé par le gouvernement est associé au texte entier.

S’il est rejeté, la proposition de loi le sera aussi automatiquement, s’il est voté, il modifie la proposition de loi.Il s’agit d’un coup de force d’une rare violence contre le Parlement dénonçait Eliane Assassi, Présidente du groupe communiste, rejointe par tous les sénateurs, toutes couleurs politiques confondues.

Après le recours aux ordonnances et l’annonce de l’encadrement du droit d’amendement, les parlementaires y voient une attaque supplémentaire du pouvoir.

Le gouvernement a pris prétexte pour bloquer cette proposition de loi son non financement pourtant cet argument et faux puisque était prévue une surtaxe des transactions financières 0,1 %, de quoi dégager les 266 millions d’euros nécessaires à la mesure. Et même de combler le déficit du régime agricole de 200 millions d’euros !

19/02/2018

HOPITAUX : TOUR DE FRANCE DES PARLEMENTAIRES COMMUNISTES

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A l’hôpital psychiatrique du Vinatier (de g. à d. au 1er plan) : Jean-Paul Lecoq, Dominique Watrin, Pierre Laurent, Laurence Cohen, Alain Bruneel. Rolland Quadrini / KR Images Presse

Les députés et sénateurs communistes ont lancé, lundi, leur tour de France des établissements hospitaliers. Une première étape d’un circuit destiné à construire une nouvelle loi pour l’hôpital public avec les professionnels de santé et les patients. Ils arrivent un à un devant Le Vinatier, comme l’appellent familièrement les Lyonnais, l’un des plus grands hôpitaux psychiatriques de France implanté dans la capitale de la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis des décennies. D’abord, les deux députés, Jean-Paul Lecoq, élu de la Seine-Maritime, et Alain Bruneel, dans le Nord. « Lors de la campagne électorale, raconte ce dernier, j’avais promis aux hospitaliers de Douai (sa circonscription – NDLR) de revenir les voir, si j’étais élu. »

Devenu député pour la première fois en juin dernier, il tient donc sa promesse en l’élargissant à tous les hôpitaux de France, avec l’ensemble des parlementaires communistes qui, dans les semaines et les mois à venir, vont sillonner les régions pour visiter « des dizaines d’hôpitaux, Ehpad compris ».

Ce tour de France des hôpitaux, débuté ce lundi par la visite des établissements de Lyon, fait d’ailleurs une ravie : la vice-présidente de la commission des Affaires sociales du Sénat, Laurence Cohen, élue du Val-de-Marne. Accompagnée de son collègue du Pas-de-Calais, Dominique Watrin, et de Pierre Laurent, sénateur de Paris et secrétaire national du PCF, l’élue de la Haute Assemblée explique : « Notre démarche est simple. Nous voulons écouter tous les professionnels de santé de toutes catégories, les syndicalistes, les patients, pour construire avec eux une nouvelle politique de santé », à l’heure où le premier ministre a annoncé une réforme « globale » du système de santé d’ici trois mois (lire ci-contre).

Au Vinatier, on a l’habitude de la « bagarre ». Les syndicalistes sont là, prêts à la rencontre avec la représentation nationale. Le collectif de défense de la pédopsychiatrie est également présent. Justement, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), daté de la semaine dernière, pointe ce secteur en urgence absolue. Les uns et les autres s’opposent depuis des années aux suppressions de services, de postes dans l’établissement, à la disparition des centres médico-psychologiques (CMP) – ces structures de proximité qui, en ville, permettent d’assurer le suivi des patients hors de l’hôpital. C’est d’ici, du Vinatier, qu’est également parti un appel de 168 médecins à sauver l’hôpital public.

« La libération de la parole des médecins a libéré celle de tout le personnel »

Leur lettre à Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a essaimé. Plus de 1 000 praticiens hospitaliers l’ont signée à ce jour. « La libération de la parole des médecins a libéré celle de tout le personnel », estime Mathieu, secrétaire du syndicat CGT et représentant du personnel à la commission médicale de l’établissement (CME). Il pose rageusement les chiffres sur la table : « Les annuités des emprunts contractés par l’établissement auprès des banques s’élèvent à 8,7 millions d’euros. Les intérêts frisent les 3 millions d’euros. Cinquante-deux emplois ont été supprimés l’an dernier. Et l’on nous demande encore de réaliser 2,5 millions d’euros d’économies en 2018. » Les patients y seront d’ailleurs de leur poche puisque les chambres individuelles leur coûteront désormais plus cher. « Les hôpitaux ne devraient-ils pas bénéficier d’emprunts à taux zéro ? » interroge Jean-Paul Lecoq. Lui n’a aucun doute. « Les banques empruntent à 0 % à la Banque centrale européenne. Ce devrait être la même chose pour les établissements publics », lance-t-il. Autour de lui, on opine de la tête.

Direction le service des urgences psychiatriques, créé en 2015. Sa responsable, le docteur Françoise Pillot-Meunier, annonce qu’il manque 50 % des effectifs. Le métier est difficile, peu attractif. Les médecins ne viennent pas facilement malgré la réputation d’excellence de l’hôpital. À ses côtés, l’un de ses collègues déplore l’absence de pérennité des financements assurés par l’agence régionale de santé (ARS). Cinq à six millions sont ainsi sur la sellette chaque année. « Il faut continuer à défendre le secteur », conclut-il. « C’est plus qu’une priorité pour nous. Nous avons décidé de consacrer notre mandat à la défense de notre système de santé publique et à son financement solidaire par la Sécurité sociale », assure Laurence Cohen. En fin de visite, la présidente de la CME, le docteur Blandine Perrin, reçoit les parlementaires : « Notre travail est basé sur l’humain. Il faut donc que nos malades puissent rencontrer des humains, souligne-t-elle, évoquant les budgets qui se restreignent. »

« Les patients sont citoyens jusqu’au bout, qu’ils aient 20 ou 102 ans »

La matinée a largement débordé sur l’après-midi, alors que la délégation rejoint l’hôpital gériatrique Pierre-Garraud et son Ehpad de 48 places, propriété des Hospices civils de Lyon. Une phrase résonne encore, entendue quelques heures plus tôt de la bouche d’une ex-assistante sociale : « Les patients sont citoyens jusqu’au bout, qu’ils aient 20 ou 102 ans. » Même si, contrairement à l’immense majorité des Ehpad, une infirmière est présente la nuit, les résidents ne peuvent compter que sur des effectifs très serrés. Les parlementaires ne cachent pas leur émotion lorsqu’ils croisent dans les couloirs « de toutes jeunes aides-soignantes, déjà très affectées par l’impossibilité dans laquelle elles se trouvent d’exercer leur métier ». Et de rappeler leur soutien à la revendication d’un agent pour un résident.

Le temps manque pour aborder plus avant la question du financement des maisons de retraite. De l’impact de la réforme de la tarification sur leur budget. Et plus encore, de ce que pourrait être l’Ehpad de demain. Il faudra poursuivre. « Pourquoi pas à l’occasion d’états généraux régionaux consacrés à la santé ? » propose Alain Bruneel. Le député du Nord réitère sa proposition quelques kilomètres plus loin aux membres du comité de défense de l’hôpital de rééducation Henry-Gabrielle. « Un modèle de ce qu’il faudrait avoir partout », observent les élus. Son immense espace vert semble convoité. Le centre est, en effet, menacé de déplacement à l’autre bout de la ville dans un ancien établissement militaire.

Sans verdure et moins adapté. « Plutôt que de déplacer les murs, il faudrait nous donner des infirmières. Pensez-vous que, quand je sonne et qu’elles ne peuvent venir qu’une heure plus tard, ce soit normal ? Parfois même, elles sont fâchées, stressées contre nous. » Le garçon qui a pris la parole après bien d’autres n’a pas 20 ans. Il est tétraplégique. « Quand la ministre de la Santé nous dira : “Je suis médecin, je sais ce qu’il se passe à l’hôpital”, nous lui répondrons que nous aussi savons, parce que nous avons vu et entendu », promet Laurence Cohen, tandis que ses collègues acquiescent : « Vos témoignages, nous les emmenons dans les hémicycles. » 

Sylvie Ducatteau, l'Humanité