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22/05/2019

Résistance communiste : lettre ouverte d’Odette Niles à Daniel Riolo

odette niles.jpgMonsieur,
 
À bientot 96 ans, j'écoute encore la radio, c'est un compagnon fidèle de mes journées. Ces jours-ci, je l’écoute d’autant plus qu’elle me permet de suivre les émissions de mon candidat, le candidat du Parti communiste, mon cher Ian Brossat.
Je vous écoutais donc ce matin, je ne connaissais pas vos opinions, j’ignorais jusqu’à votre nom. Et je vous ai entendu parler de la résistance. En vous entendant rire, ce matin, j’ai eu un haut le cœur. Comment avons-nous pu en arriver à cela aujourd’hui, comment certains peuvent ils parler d'un temps qu'ils n'ont pas vécu avec autant de mépris ou de raccourcis ?
 
Il y a quelques mois encore, je me rendais dans les écoles pour que vive la mémoire de la résistance, pour que les générations qui nous survivront ne puissent jamais oublier l’histoire.
 
En vous écoutant tout à l'heure, je me suis dit combien j’aurais aimé pouvoir vous rencontrer, vous rencontrer enfant, vous rencontrer dans votre école pour partager avec vous ce que fut la réalité.
 
J’aurais aimé pouvoir vous parler de ces femmes et de ces hommes communistes que j'ai rencontrés, que j’ai aimés, qui ont donné leur jeunesse ou pour certains, versé leur sang pour notre pays. J’aurais aimé pouvoir vous dire ce qu’était leur vie, leur joie, leur espoir. Parmi eux, il y avait un être qui me fut cher : Guy Môquet. Le connaissez-vous seulement ?
 
Mes jambes me manquent aujourd’hui pour aller d’école en école, il ne me reste plus que l’écrit et mes souvenirs encore clairs de cette période de ma jeunesse.
 
Jusqu’à mon dernier souffle, j’aurais à cœur de me battre pour que notre mémoire vive et qu’elle ne soit ni trahie ni salie.
 
C’est l’inculture qui conduit à l’ignorance, l’ignorance qui conduit à l’oubli. Le négationnisme commence toujours ainsi : par un rire, par une moquerie. On explique alors qu’il ne s’agit que d’un détail de l’histoire.
 
Je ne peux plus me déplacer mais je peux encore témoigner et donc vous rencontrer : si vous l'acceptiez, je vous invite à venir chez moi afin que nous puissions échanger et parler et que je puisse vous dire les yeux dans les yeux ce que furent ma vie et mes engagements. Guy Moquet, à 17 ans, a su écrire, "vous qui restez soyez dignes de nous les 27 qui allons mourrir", je serai toujours digne et je vous enjoins de respecter cette dignité de ce jeune qui nous laisse un message porteur pour l'avenir et non un message de peur face à la mort. Auriez vous eu cette dignité à 17 ans ? L'histoire avant d'être écrite, doit être vécue !
 
Je vous prie de croire en l’expression de mes salutations distinguées.
 
Odette Nilès,
Ancienne internée du camp de Choisel à Chateaubriant
Officier de la Légion d'honneur

29/05/2015

Laurent (PCF) déplore que "les communistes aient porte close au Panthéon"

resistancehommagepcf.jpgMercredi soir, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a de nouveau déploré que "la famille communiste (ait) toujours porte close au Panthéon".

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF a de nouveau déploré mercredi soir que "la famille communiste (ait) toujours porte close au Panthéon". "Je veux saluer la décision du président de la République de panthéoniser quatre personnalités de la résistance (...) mais avec honnêteté je veux redire que nous ne comprenons pas pourquoi la famille communiste a toujours porte close au Panthéon", a déclaré Pierre Laurent lors d'une soirée hommage à la Résistance au siège du Parti communiste.

 

L'esprit de la Résistance va pour nous avec l'esprit des réformes progressistes

Cette soirée hommage "à toute la résistance", place du colonel Fabien, se déroulait en présence de Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat chargé des anciens combattants et de la Mémoire. "Je pourrais citer des centaines de noms (de communistes) qui sont sur le fronton d'une école, d'une rue, qui peuplent les paroles d'une chanson", a rappelé Pierre Laurent qui a évoqué la "blessure ressentie par de très nombreux communistes", de ne pas être représentés au Panthéon. "Au-delà de ce fait précis peut-être faut il choisir la manière dont sont choisis ceux qui entre au Panthéon, consulter davantage", a-t-il souhaité. Les communistes aimeraient être représentés "à l'égard de la part (qu'ils ont) apportée à la libération de la France". "L'esprit de la Résistance va pour nous avec l'esprit des réformes progressistes (...) les communistes furent des artisans majeurs de ces réformes", a dit Pierre Laurent.

"C'est aussi faire reculer les logiques de guerre qui grandissent dans le monde"

"Le programme du conseil national de la résistance a, entre autre, ouvert la voie à la création de la sécurité sociale( ..), la fonction publique fut remise sur pied par Maurice Thorez", a-t-il rappelé. "La France tient debout grâce à ces conquêtes", a-t-il dit avant de souhaiter que "la politique de la France retrouve l'élan transformateur dont elle est capable". Soulignant le danger de "l'extrême droite française et européenne", Pierre Laurent a estimé que "libérer la France et l'Europe aujourd'hui, c'est d'abord les libérer des puissances financières". "C'est aussi faire reculer les logiques de guerre qui grandissent dans le monde", a-t-il ajouté. "L'hommage rendu par le président de la République dépassait largement ces quatre personnalités, il était adressé à toutes celles et ceux qui animés par l'esprit de résistance se sont levés pour défendre la république", s'est défendu Jean-Marc Todeschini.

Publié dans le Midi Libre

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25/05/2015

Roland Leroy : « Les communistes, parmi les premiers et les plus actifs combattants »

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Groupe FTP en dordogne. Les francs-tireurs et partisans étaient l’organisation de résistance armée créée par le PCF.
Photo : Lapi/Roger-Viollet

Les militants du PCF ont joué un rôle important au sein de la Résistance. Jeune cheminot engagé dans la lutte clandestine, Roland Leroy revient sur ce combat libérateur qui a vu de nombreux résistants internés, tués.

Le président de la République a décidé d’honorer la Résistance au travers de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay. N’y a-t-il pas une forme d’injustice de ne pas avoir fait entrer toute la Résistance au Panthéon ?

rolandleroy.jpgROLAND LEROY Il est impossible d’évoquer convenablement la Résistance en omettant le rôle des communistes. Aucun d’entre eux n’a été choisi pour figurer au Panthéon. Le choix aurait pourtant été facile parmi Guy Môquet, Henri Rol-Tanguy, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Gabriel Péri, Missak Manouchian et tant d’autres… Ce n’est pas seulement une grave injustice. C’est une falsification profonde de l’histoire nationale.

Pourquoi les communistes ont-ils été les moteurs du combat clandestin en de nombreux endroits ?

ROLAND LEROY Le PCF avait combattu la venue du fascisme en Italie, puis en Allemagne, sa poussée en Espagne. Il avait été à l’initiative de la création du Front populaire en France dès 1934-1935 pour faire barrage au fascisme ; il avait dénoncé et combattu vigoureusement la politique de non-intervention en Espagne et l’odieuse capitulation de Munich. Il avait enfin préconisé la conclusion d’une véritable alliance de la France et de la Grande-Bretagne avec l’Union soviétique, contre Hitler et Mussolini, ce qui aurait rendu impossible le traité de non-agression germano-soviétique. C’est donc tout naturellement que ses membres ont été parmi les premiers et les plus actifs combattants de la résistance anti-hitlérienne.

Vous avez participé à cette lutte dans l’ombre. Quelle forme a pris cet engagement ?

ROLAND LEROY Ma famille était engagée dans la lutte antifasciste avant la guerre. Elle a, dans la région d’Elbeuf, participé à l’organisation du soutien aux républicains espagnols, de la condamnation de l’accord de Munich. Jeune cheminot, j’ai d’abord été, dès le début 1940, un des premiers organisateurs de la jeunesse communiste clandestine dans la région.

À cette époque, j’ai participé à la réalisation de déraillements de trains et d’attentats contre des soldats allemands. Un de mes cousins germains, Maurice Boulet, a été fusillé comme sanction à un des attentats auxquels j’avais pris part. Le responsable interrégional, qu’on appelait Guillou et dont le vrai nom était Jean Collet (devenu après-guerre adjoint au maire à Vitry-sur-Seine), me demanda de devenir un des dirigeants illégaux de la Jeunesse communiste.

Je quittai donc mon activité cheminote et devins secrétaire régional d’organisation de la Jeunesse communiste pour la Seine-Inférieure, puis premier secrétaire de la Jeunesse communiste clandestine dans le département de l’Oise, ensuite premier secrétaire pour la Seine-Inférieure, puis, enfin, peu de temps avant le débarquement allié, responsable interrégional adjoint. Avec Jean Collet, nous assumions la direction de la Jeunesse communiste pour huit départements (la Normandie, plus l’Oise, la Somme et l’Eure-et-Loir).

La densité énorme de l’occupation hitlérienne dans la région rendait impossible l’organisation de maquis. Nous fîmes cependant deux tentatives (l’une près de La Bouille, l’autre à côté de Fleury-sur-Andelle). Nous n’avions pour armes que celles que nous prenions aux ennemis hitlériens et vichyssois, souvent grâce à des attentats car les parachutages étaient réservés aux organisations gaullistes. Il nous fallut, dans la Somme, faire pénétrer une organisation par une camarade afin de « bénéficier » ainsi d’un parachutage.

Quelle place originale les communistes 
tenaient-ils au sein de la Résistance ?

ROLAND LEROY Il n’est pas sans importance de signaler que les troupes américaines étaient munies d’une monnaie de guerre destinée à la population française après le débarquement. Le général de Gaulle réagissait avec rapidité et fermeté, patriotiquement, pour empêcher les Américains de déposséder les Français de leur pouvoir national. Ce fut le sens de son discours de Bayeux.

Il faisait installer les commissaires régionaux de la République et les préfets, et la valeur de la monnaie française. On peut rapprocher de cela la percée du détachement français sous les ordres du général Leclercq qui contribua, avec les Forces françaises de l’intérieur (FFI) de la capitale, à la libération de Paris. Les communistes tenaient leur place dans les FFI. Le PCF associé à de nombreuses organisations (le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, les FTP, l’UFF…) participaient, dans le Conseil national de la Résistance (CNR) et les comités départementaux de la libération, à l’union de la Résistance.

Avançant lentement, détruisant par bombardements aériens les villes de Normandie (Le Havre, Rouen et sa banlieue, Caen, Argentan, etc.), les troupes anglo-américaines piétinaient et ainsi ne soulageaient pas le front de l’est tenu par les Soviétiques. Le général de Gaulle ne participa jamais dans les années suivantes aux commémorations anglo-américaines du débarquement. Il avait – dès décembre 1944 – fait le voyage de Moscou pour y conclure le pacte d’alliance franco-soviétique. Ce qui eut pour conséquence, parmi d’autres, l’insistance mise par les Soviétiques pour que le gouvernement français participe aux négociations du traité de paix à Berlin.

Les artisans du dictionnaire les Fusillés, 1940-1944 (Éditions de l’Atelier) parlent de 20 000 fusillés, exécutés et morts au combat, et jusqu’à 30 000 hors du territoire national. À la Libération, le PCF, « parti des fusillés », donne un chiffre que les manuels d’histoire réfutent. Quel est votre sentiment ?

ROLAND LEROY Un chiffre de 75 000 fut avancé par la direction communiste dès la Libération. Certes, il était supérieur à la réalité. La vérité s’établit, selon moi, entre les deux chiffres que vous citez. Il n’en reste pas moins que le peuple français a payé lourd sa libération et que les communistes ont donné leur part importante.

Il demeure aussi que – dès la Libération et grâce à la clairvoyance et à la fermeté du général de Gaulle – un gouvernement d’union patriotique fut constitué, les ministres communistes y tenaient une place décisive pour de grandes questions (par exemple, le statut des fonctionnaires réalisé par Maurice Thorez ; la Sécurité sociale et la retraite, grâce à Ambroise Croizat ; EDF-GDF, due à Marcel Paul…). Ils s’appuyèrent sur le programme du CNR. Les leçons de cette histoire sont toujours d’actualité.

La « résistance unie » au Panthéon et place du Colonel-Fabien. Le 27 mai, Journée nationale de la Résistance, date anniversaire de la création du CNR unifiant la Résistance, quatre héros de la Résistance feront leur entrée au Panthéon. François Hollande, qui a fait le choix de quatre noms, a pris soin de rassembler toutes les familles politiques (gaulliste, socialiste, radicale et sans parti) sauf une : les communistes. Ce choix partial a suscité une vive émotion. Des campagnes pour soutenir la candidature de figures majeures de résistants communistes, étrangers de la MOI, issus de la classe ouvrière, se sont développées dans plusieurs régions. Le 27 mai, le PCF organisera partout en France des hommages sur le thème : « Célébrons la Résistance unie ». Une soirée est prévue au siège national 2, place du Colonel-Fabien à Paris à partir de 19 h 30.

Entretien réalisé par Pierre Chaillan, L'Humanité
 
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21/02/2014

POUR HOLLANDE LES RESISTANTS COMMUNISTES NE MERITENT PAS LE PANTHEON !

laïcité, résistance , François Hollande

Ce vendredi, au Mont-Valérien, le président de la République rend hommage au groupe Manouchian et confirme l’entrée au Panthéon de résistants dont aucun communiste. Ce qui interroge.

Il y a 70 ans, jour pour jour, les vingt-cinq résistants du groupe Manouchian étaient fusillés par les nazis dans la clairière du Mont-Valérien. Ce matin, en présence du président de la République, François Hollande et d’une délégation gouvernementale, la France leur rendait hommage.

La cérémonie commence dans la clairière du Mont-Valérien, là où, le 21 février 1944, étaient fusillés les résistants du groupe de Missak Manouchian. C’est une petite clairière encaissée à l’ombre de grands arbres avec pour seul horizon le ciel. Tout au long de ces années sombres de l’occupation, 1010 résistants tombaient sous les balles de l’occupant. Ce 21 février 2014, un doux soleil d’hiver baigne la cérémonie. Comme en 1944….le « soleil de Manouchian » dira un peu plus tard François Hollande dans son allocution. Là, après que le président ait déposé une gerbe, deux jeunes collégiens, liront tour à tour les dernières lettres de Missak Manouchian et son compagnon Georges Cloarec avant que ne résonnent la Marseillaise et le chant des partisans.

Puis François Hollande rend hommage au groupe Manouchian dont les membres, « vingt-trois étrangers et nos frères pourtant, comme l’écrira Aragon », rappelle François Hollande, sont « l’honneur de la France ». Ils se sont « battus pour elle, pour ses valeurs, pour sa liberté ».

Evoquant « l’esprit de résistance », à l’occasion du 70ème anniversaire de la libération de la France, François Hollande parle « d’espoir, de confiance en l’humanité, de grandeur et de dépassement de soi » portés par les résistants. Il souligne « ces exemples sont ceux dont nous avons besoin aujourd’hui pour nous dépasser encore et nous réconcilier autour d’une fierté commune ». Pas sûr qu’évoquer ainsi l’esprit de résistance permettra de réconcilier un tant soit peu les français avec sa politique.

Pas de résistant communiste au Panthéon

Autre moment fort de cette cérémonie, la confirmation de sa décision de faire entrer au Panthéon, « ce lieu où la patrie dit sa reconnaissance aux figures incontestables qui, par leur courage ou par leur génie, ont permis à la France d’être la France », quatre grandes personnalités de la résistance, deux femmes et deux hommes. Germaine Tillon, résistante, déportée à Ravensbrück qui fit sien le combat « pour l’égalité entre tous et toutes, entre les cultures, entre les peuples ». Geneviève Anthonioz-De Gaulle, résistante, déportée à Ravensbrück qui « consacra sa vie pour la fraternité de la condition humaine ». Pierre Brossolette, journaliste, intellectuel, défenseur « des libertés » qui participa à la résistance et, pris par les allemands, préféra se donner la mort que de parler. Jean Zay, ministre de l’éducation du Front populaire, « attaché à l’école de la République et à la laïcité », exécuté par la milice de Vichy en juin 1944.

Présent à la cérémonie, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, tout en saluant la qualité des personnalités proposées, se dit « choqué », alors qu’un hommage est justement rendu au groupe Manouchian, «qu’il n’y ait pas, parmi eux un résistant communiste ». Le PCF ayant été « la principale force qui combattit le nazisme en France ». De nombreuses voix « d’horizon divers », ajoute-t-il, « avaient fait des propositions comme, par exemple, Marie-Claude Vaillant Couturier », résistante, déportée, témoin au procès de Nuremberg, député et vice-présidente de l’Assemblée nationale durant de longues années.

Le 27 mai 2015, jour de commémoration de la déportation, sera effective l’entrée au Panthéon des quatre personnalités proposées par François Hollande.

Article publié par l'Humanité

Max Staat

02/04/2012

DISPARITION DE LISE LONDON

L'ancienne résistante communiste Lise London, veuve d'Arthur London, dont le procès stalinien en Tchécoslovaquie a été rendu célèbre par le film "L'Aveu", est décédée samedi à Paris à l'âge de 96 ans. Ses obsèques auront lieu jeudi 5 avril à 10h30 au cimetière parisien d'Ivry.

pcf, pierre laurent, résistance , tchécoslovaquie, urss, lise london, arthur london, constantin costa-gavras, yves montand, Né en 1916 en France de parents espagnols, engagée très tôt au PCF, Elisabeth Ricol rencontre à Moscou en 1935 le communiste tchèque Arthur London, qu'elle épouse avant de s'engager dans la guerre civile espagnole, puis dans la Résistance en France. Elle fut déportée à Ravensbrück.

Après la guerre, Lise London s'installe en Tchécoslovaquie où son mari devient vice-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement communiste installé par l'URSS. Mais dans le cadre des purges staliniennes, Arthur London tombe en disgrâce et est arrêté en 1951.

Arthur London, finalement libéré en 1956 et réfugié en France, relate les interrogatoires, tortures et procès qu'il subit dans le livre "L'Aveu", publié en 1968 et porté deux ans plus tard à l'écran par Constantin Costa-Gavras, avec Yves Montand dans le rôle d'Arthur et Simone Signoret dans celui de Lise. Lise London, dont le mari est mort en 1986, était restée adhérente au Parti communiste, en dénonçant "le dévoiement du socialisme par Staline".

"Ouvrez grands les yeux, soyez vous-mêmes"

Saluant "une femme exceptionnelle, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a repris les mots de Lise London pour lui rendre hommage: "Ouvrez grands les yeux, ne vous laissez pas enfermer dans les certitudes, n’hésitez pas à douter, battez-vous contre les injustices, Ne laissez pas la perversion salir les idéaux communistes. Soyez vous- mêmes", dira notre camarade Lise London à ceux qui l'interrogeaient encore sur son engagement communiste présent. "Ouvrez grands les yeux... soyez vous-mêmes ", chère Lise, en chérissant ta mémoire, nous serons fidèles à ton injonction.

* Photo prise par les nazis lors de son arrestation

Article publié par l'Humanité


Lise London : Entretien par alternatives-images

 

23/08/2009

COMMEMORATION DU 23 AOUT, STELE PATTON A EVRY

diego15.jpgIntervenant officiellement au nom de la municipalité, Diaz Diego Maire adjoint PCF d’Evry après avoir rappelé le rôle de la troisième armée commandé par le général Patton dans la délivrance d’Evry a ajouté :

 

patton.jpg«  Puisque j’ai aujourd’hui l’immense honneur de représenter la Municipalité toute entière à cette commémoration le contexte dans lequel la traversée de la Seine a eu lieu à cet endroit de la part du général Patton le 23 août 1944.

 

La vague libératrice en France a commencée le 06 juin et a durée 8 mois. Bayeux est libéré le 08 juin 1944, Colmar le 02 février 1945.

Souvenons nous, Cherbourg tombe le 26 juin, Caen le 07 juillet, St Malo le 10 août, Orléans le 15, Toulouse le 19, Paris le 25.

Les meilleures divisions allemandes sont pendant ce temps neutralisées en Union Soviétique par l’armée rouge au prix de sacrifices énormes. Le Japon et les Etats-Unis sont en guerre totale rendant ce conflit universel.

 

En France, les troupes alliées sont puissamment soutenues, certes de manière inégale mais avec force par la résistance intérieure, les FFI. Le Figaro titre ainsi : « 25 000 FFI bretons ont libéré eux même 19 de leurs villes ».

 

A Paris sous le commandement de Henri Rol Tanguy les Forces Françaises de l’Intérieur se soulèvent et libèrent la capitale permettant l’entrée victorieuse de la 2 ème division blindée placée sous le commandement du Général Philippe Leclerc de Hautecloque, futur Maréchal de France.

 

Ce sont des centaines de milliers de résistants qui contribuent à libérer notre Pays et aident les armées alliés . Elles accélèrent la jonction de la 2 ème DB du Général Leclerc et de la première armée du Général de Lattre de Tassigny venant des côtes de Ste Maxime dans le Var le 12 septembre 1944 à Nod sur Seine en Côtes d’Or. Avec le concours de la Résistance elles vont parcourir 700 kilomètres en 27 jours avec des pertes relativement minimes (187 morts).

 

Le 25 août 1944 à l’hôtel de ville de Paris, le Général de Gaulle déclare :

« Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France toute entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle ! ».

 

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16/08/2009

RENE ANDRIEU : TEMOIN DE SON SIECLE

andrieu0001.jpgL’Humanité de René Andrieu. Espace Zadkine-Prax à Caylus dans le Tarn et Garonne, jusqu’au 30 août. Exposition témoignage sur un homme qui a marqué son siècle.

 

« Dans mon enfance, mon père avait été blessé deux fois à la guerre de 14 et j’avais fait ce rêve que la guerre n’existe plus. Puis l’arrivée de Hitler en 33, de Mussolini. Du pacifisme intégral j’ai compris l’absolu nécessité de lutter. Ce qui m’a amené à rejoindre la lutte armée dans le Lot ».

 

Lutteur infatigable, journaliste talentueux, polémiste redoutable (les archives de l’INA sont là pour le démonter), écrivain marquant, et dirigeant communiste dévoué, fidèle et lucide René Andrieu a sans doute marqué son siècle comme témoin et aussi acteur. Oublié dans cette période trouble de recomposition politique et historique, lui rendre aujourd’hui hommage et honneur n’est que justice, et avec lui tous ses compagnons de lutte et de souffrance.

 

Licencié en lettres et titulaire d’un diplôme d’enseignement supérieur sur Stendhal et la philosophie au 19 ème siècle, René Andrieu abandonne ses études à khâgne pour rejoindre très jeune la résistance à l’occupation Nazi,  dans le Lot. Il devient alors le « Capitaine Alain », un des responsable des FTP.

 

Après la Résistance il devient journaliste au quotidien Ce Soir dirigé par Louis Aragon, puis est nommé rédacteur en chef et directeur adjoint de l’Humanité de 1958 à 1984.

 

Témoin privilégié et actif, il a vécu la guerre d’Espagne « Ceux qui ont éveillé mon attention ce sont les espagnols chassés de leur pays par la guerre. Ils étaient réfugiés dans mon village. Malheureux. J’étais devenu ami avec eux. Ce sont les mêmes que j’ai retrouvé dans les maquis ». Il a vécu la Résistance, l’après guerre, la guerre d’Algérie et ses horreurs. « La Guerre d’Algérie n’a pas eu lieu – 8 ans et 600 000 morts », par défi c’est le titre de son livre d’essai historique qu’il a écrit, plus tard en 1992.

Il a vécu la 3 ème, la 4 ème et la 5 ème République et la prise du pouvoir par le Général de Gaule en 1958 suite à un putsch de paras en Algérie, souffert lors des massacres des manifestants à Charonne. Il a participé aux événement de mai 1968, à l’accession de Georges Pompidou à la Présidence de la République en 1969 élu par le tiers des inscrits et (surnommé par René Andrieu Monsieur Tiers en référence au résultat obtenu et à la Commune de Paris), à l’élection de François Mitterrand.

Il a voyagé beaucoup, vu la décolonisation, la défaite américaine au Viêt-Nam, la Palestine, Cuba, le massacre de plusieurs millions de communistes en Indonésie, au Soudan, en Irak…dans l’indifférence générale des médias (déjà), les tragédies et coups d’états successifs en Amérique Latine, en Argentine, au Chili, au Paraguay et ailleurs alimentés par les Etats Unis d’Amériques (les archives aujourd’hui sont sans appels sur ces faits). Avec l’Humanité dès son incarcération il a lutté malgré l’hostilité de toutes les autres forces politiques et médiatiques pour la libération de celui qui est resté longtemps le plus vieux prisonnier politique du monde avant de devenir le premier Président noir d’Afrique du Sud, symbole de la lutte contre l’apartheid : Nelson Mandela.

 

Les procès de Moscou, l’intervention en Tchécoslovaquie, l’écroulement des pays de l’Est, comme la plupart des communistes l’ont beaucoup affecté sans remettre en cause sa conviction profonde dans ces idées, « Nous pensons que nous  avons raison pour l’essentiel et fondamentalement ». Ajoutant, « après il ne faut pas obliger tout le monde à penser comme nous, ni oublier précisément que tout le monde ne pense pas comme nous ».

C’est dans cette logique et cette cohérence que René Andrieu est resté critique et n’a pas hésité à intervenir, avec Louis Aragon pour demander plus de démocratie et de liberté dans les ex pays dits socialiste. Ici aussi ses écrits et ses interventions à la télévision face à Philippe Tesson par exemple, et diffusé par l’INA en témoigne pour l’histoire.

 

La fin de sa vie a été doublement douloureuse, politiquement avec les doutes, et personnellement avec ce cancer qui l’a dévoré et la mort tragique de sa fille, à l’intelligence vive et qu’il a tant aimé. 

 

Pourtant la flamme est resté allumé jusqu’au dernier moment et dans « Un rêve fou » écrit en 1996, il dit « Alors, ce combat a-t-il été inutile, était-ce un rêve fou de lutter pour un monde plus juste et de sacrifier quelquefois sa propre liberté à celle des autres ?

C’est une tâche immense qui ne pourra être remplie que par une large rencontre de tous ceux, au-delà de leurs différences et même de leurs oppositions actuelles, que révolte la cruauté du monde ».

 

Jacques Vandewalle, ami personnel des dernières années de René Andrieu, non communiste a été impressionné par sa personnalité hors du commun. C’est lui, qui avec le soutien de Jeanine Andrieu et Eline Rausenberger a organisé cette exposition dans des locaux qui lui appartiennent et en la finançant intégralement. Il envisage pour la suite de mettre en valeur les 2000 documents exceptionnels appartenant à la collection de René Andrieu et de créer un musée en sa mémoire et à tous ceux qui mènent le combat pour la dignité et les droits de l’homme et de la femme.

 

E-Mosaïque

Documents utilisés : archives de l’INA, l’Humanité, entretien de René Andrieu à Regards, la Dépêche du Midi, exposition de Caylus, témoignage de Jacques Vandewalle, Encyclopédie  Wikipédia.

 

 

 

13:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rené andrieu, humanité, résistance, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!