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06/11/2016

Urgence pour la planète et ceux qui y vivent

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PATRICK LE HYARIC, député Européen PCF, directeur de l'Humanité

Notre planète est-elle au bord d’un saut dans l’inconnu ? C’est ce que suggère un rapport sérieux de la Fondation pour la Nature publié ces derniers jours. Les populations mondiales de poissons, d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens, de reptiles ont diminué de plus de 58% depuis 1970. Si rien n’est fait, elles pourraient se voir réduites des deux tiers d’ici 2020, c’est-à-dire demain.

Selon l’Unicef, 300 millions d’enfants dans le monde respirent un air toxique. Une enquête du ministère de l’Environnement montre que plus de 80% de nos cours d’eau douce contiennent des pesticides. D’autres études montrent que la rapide diminution des abeilles, sous l’effet de ces mêmes produits chimiques, menace la reproduction des végétaux, nous privant ainsi des légumes et fruits dont nous avons besoin.

Ce qui est appelé l’empreinte écologique, qui mesure la consommation totale des biens et services générés par la nature, de la nourriture à l’énergie ou au bâti, montre que la population mondiale consomme autant que ce que pourrait fournir une planète et demie dans l’année. Nous rejetons plus de carbone dans l’atmosphère que les forêts et les océans ne peuvent désormais en recycler. On coupe plus d’arbres qu’il n’en pousse. On pêche plus de poissons que les océans peuvent en reproduire chaque année. Autrement dit, nous creusons une dette écologique. Les bio-capacités de la terre et de la mer sont autant surexploitées que les capacités humaines. Les inquiétants reculs de biodiversité, les modifications climatiques, l’érosion ou la perte de fertilité des sols sont devenus des signes précurseurs de grands bouleversements planétaires qui pourraient nous faire glisser sur le chemin d’une nouvelle ère géologique. On parle même de la probabilité d’entrer dans la sixième extinction des espèces, c’est-à-dire à une disparition de la vie sur la planète. C’est dire le niveau de l’alarme en cours !

Voici une question majeure – avec celle de la nécessité du désarmement nucléaire – qui devrait faire l’objet de présentations, d’informations et de confrontations publiques sur les causes d’une telle situation et les moyens d’y remédier. Car il est possible d’inverser cette inquiétante trajectoire, à condition de ne plus perdre de temps. Evidemment, un tel débat n’a vraiment rien à voir avec la petitesse de primaires pour élire un monarque pour cinq petites années. C’est d’un projet mondial, d’une visée mondiale de long terme dont il faudrait discuter pour agir et changer radicalement notre mode de développement. Le capitalisme financier et productiviste, organisant la compétitivité et les concurrences débridées, est l’ennemi d’une planète vivante et du bien-être humain à l’usine, au bureau comme dans la ville et le village.

L’heure est venue de s’atteler à un vaste travail d’élaboration et d’expérimentation des moyens de dépasser ce système d’exploitation et de prédation. Ceci demanderait de commencer par modifier les systèmes agricoles et alimentaires, de sortir des énergies carbonées et d’agir pour un nouveau système monétaire et financier mondial, mis au service de la coopération pour la recherche, l’innovation, l’éducation et la formation permanente. Ainsi pourraient être combinées transitions environnementales, sécurité du travail et des activités pour chacune et chacun, dans un mouvement global de progrès pour la planète et celles et ceux qui y vivent, appelés à être plus nombreux.

Ceci ne s’obtiendra pas sans luttes tenaces et unitaires de l’immense majorité qui a intérêt à un tel changement. On vient encore de le voir avec la manière dont les puissantes multinationales poussent pour obtenir les nouveaux traités de « libre-échanges » de l’Union européenne avec le Canada et les Etats-Unis. Ils sont à l’exact inverse de ce qu’il conviendrait de faire puisqu’ils visent à amplifier l’actuel modèle de développement capitaliste et la guerre économique que se livrent les grandes sociétés transnationales, mettant en concurrence les êtres humains et leurs territoires. Pour ce faire, ils ne peuvent que renforcer la surexploitation des hommes et de la nature. On voit bien qu’il ne s’agit pas ici de simples accords commerciaux mais de projets visant à remodeler le monde dans de nouvelles normes antisociales, anti-environnementales, antidémocratiques détruisant les sécurités alimentaires et sanitaires.

L’exemple de l’insertion toujours plus grande de la production agricole et alimentaire dans l’économie capitaliste que sous-tendent ces traités de libre-échange est mortifère. Déjà, en Amazonie et dans le Sud-est asiatique, sont détruites des forêts qui absorbent le carbone, pour y cultiver du soja ou du manioc exporté en Europe par cargos très polluants. Tout cela pour rentabiliser au maximum des usines de production de lait, de porcs ou de volailles, en détruisant l’emploi paysan, en portant préjudice aux écosystèmes tout en dégradant les qualités alimentaires.

Cette folle logique est une course vers l’abîme. Il faut en sortir en relocalisant les productions. Ceci nécessite de rémunérer convenablement le travail. L’innovation et la recherche pourraient répondre aux défis énergétiques, à la construction d’un habitat et d’un système productif économe en énergie, d’un système de transport valorisant le rail tout en étant créateur d’emplois. Changer nécessitera de valoriser le projet de biens communs humains gérés démocratiquement et non privatisables. Au contraire, c’est vers plus d’appropriation sociale et démocratique qu’il faut se diriger. C’est donc à une métamorphose politique, économique, écologique, sociale, culturelle de long terme de notre monde qu’il conviendrait de s’attacher pour une planète vivante et durable. A mille lieues des petits débats politiciens qui eux aussi empoisonnent l’atmosphère.

Il est plus que temps de se hisser à la hauteur de ces enjeux ! Chacune, chacun peut y contribuer afin d’imposer ensemble d’être parties prenantes des transformations profondes qu’appelle notre époque.

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04/11/2016

TURQUIE : ARRESTATION DES DEPUTES ET DIRIGEANTS HDP DE L'OPPOSITION

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Gaël De Santis, Humanite.fr

Recep Tayyip Erdogan a encore frappé. Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4, les forces de polices ont procédé à un raid qui s’apparente à une décapitation de la troisième force politique du pays, le Parti démocratique des peuples. 

Les deux co-présidents de cette formation qui rassemble des militants kurdes et de gauche, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag ont été arrêtés et placés en garde à vue. Le président du groupe parlementaire, Idris Baluken a subi le même sort. Au total, ce sont 11 députés qui ont été placés en garde à vue.

Le siège du parti a, lui, été perquisitionné, le tout retransmis en direct par la chaîne de télévision NTV.
Depuis le coup d’État manqué perpétré par une faction de l’armée en juillet dernier, Recep Tayyip Erdogan a lancé une répression tous azimuts. Les militants kurdes font les frais de cette vaste « opération anti-terroriste », alors qu’ils n’ont rien à voir avec le putsch manqué, que le HDP avait d’ailleurs, tout comme le reste de l’opposition, condamné. La semaine dernière, ce sont les deux co-maires de Diyarbakir, Gültan Kisanak et Firat Anli, qui avaient été interpellés. Il leur est reproché un « soutien terroriste à une organisation terroriste », à savoir le Parti des travailleurs du Kurdistan.
En mai dernier, le gouvernement avait fait voter par le Parlement la levée de l’immunité parlementaire des députés. Une disposition qui visait particulièrement les représentants du HDP. Cette formation, issue du rassemblement de militants du mouvement de contestation place Taksim en 2003, de partis de gauche et de partis kurdes, avait fait son entrée au Parlement en juin 2015. Son succès  lors des deux derniers scrutins législatifs (13% en juin 2015 et 10,8% en novembre) a empêché Recep Tayyip Erdogan d’obtenir une majorité qualifiée lui permettant de procéder à une révolution constitutionnel qui lui autoriserait à concentrer davantage de pouvoir qu’il n’en a aujourd’hui.
Ce week-end, le gouvernement s’était illustré par ses attaques contre les journalistes. Dimanche, le domicile de Can Dundar, ancien rédacteur en chef de Cumhurriyet a été perquisitionné, alors qu’il vit à l’étranger. Et lundi, c’est le directeur de ce journal, le principal quotidien d’opposition, qui a été interpellés. Plus tôt, quinze médias kurdes avaient été fermés, portant à 168, selon la Fédération internationale des journalistes le nombre de médias ayant fermé depuis le coup d’État. 113 journalistes sont derrière les barreaux.
 
Pierre Laurent Demirtas.jpgUn élu parrainé par Pierre Laurent
Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent a pris l’initiative, le mois dernier de parrainer Selahattin Demirtas. Il « est l’homme de la main tendue, de la paix et de la démocratie dans la dignité, avait alors déclaré dans un message vidéo le dirigeant communiste. Son engagement et sa popularité ont fait de lui un homme incontournable en Turquie et motivent aujourd’hui toute la haine que lui portent Erdogan et tous les nationalistes turcs. »
 
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27/10/2016

Chômage : "L'idée d'une baisse du chômage est une imposture"

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L'idée selon laquelle les derniers chiffres de Pôle Emploi prouveraient que François Hollande est en train de vaincre le chômage est une imposture. Certes, le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A a baissé en septembre mais le nombre total des demandeurs d'emploi, y compris ceux qui ont travaillé quelques heures au cours du mois, est en augmentation : + 1 % sur un an, le chiffre officiel atteint 5,78 millions. En effet, les "petits boulots" en CDD explosent, de même que le nombre de chômeurs qui n'entrent pas dans ces statistiques parce que, découragés, ils ne s'inscrivent même plus à Pôle emploi, comme le montrent les enquêtes de l'INSEE sur le "halo" du chômage.

Contrairement à ce que prétendent le gouvernement et le MEDEF, les politiques de baisse du coût du travail ne font pas baisser le chômage, elles approfondissent la crise du marché du travail. C'est au coût du capital qu'il faut s'attaquer. Tandis que les PME qui pourraient embaucher n'osent même plus demander un crédit à leur banque de peur de se voir fermer la porte au nez, l'argent des marchés financiers et de la BCE coule à flot pour les multinationales comme Danone à qui les banques ont prêté cet été de quoi racheter, pour 12,5 milliards d'euros, le "roi du bio" sur le marché américain. 

 

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24/10/2016

Pomme de discorde entre le PCF et Apple

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Evasion fiscale, Sébastien Crépel, L'Humanité

Les communistes ont manifesté à Paris, samedi, pour que la firme paie les 13 milliards dus à l’Europe.

Apple est familier des attroupements devant ses magasins à chaque sortie d’un nouvel iPhone. Mais ce samedi après-midi, ce ne sont pas des consommateurs qui avaient rendez-vous près de l’AppleStore de Paris Opéra, mais des citoyens venus demander des comptes à la firme, à l’appel du Parti communiste.

Motif : le champion de l’informatique et du téléphone mobile l’est aussi de la évasion fiscale à très grande échelle. La Commission européenne a ainsi réclamé cet été la somme de 13 milliards d’euros à la société, en réparation du manque à gagner pour les États généré par le rapatriement de ses bénéfices en Irlande, où elle a échappé en grande partie à l’impôt depuis 1991 grâce à un arrangement passé avec Dublin. « Vu le prix de ses produits, Apple a largement de quoi payer ses impôts. Ces entreprises doivent cesser de se penser au-dessus des lois », fulmine César, un lycéen parisien venu protester contre les pratiques de la multinationale.

Pour une fois, la décision des commissaires de Bruxelles fait l’unanimité chez les manifestants. Mais il faut qu’elle soit suivie d’effet. « L’Irlande refuse de récupérer cet argent. Il est pourtant d’abord dû aux citoyens, explique Nicolas Bonnet-Oulaldj, le président du groupe PCF-Front de gauche au Conseil de Paris. Tous les fiscalistes sont d’accord pour reconnaître que l’impôt pèse davantage sur les ménages que sur les entreprises », tandis que les services publics fournis aux usagers, eux, font les frais de l’austérité. « L’Europe pourrait récupérer cet argent au profit des peuples », poursuit l’élu, qui préconise avec son collègue Jean-Noël Aqua la création d’un « fonds européen » abondé notamment par les milliards d’Apple pour aider les États en difficulté et « l’investissement des collectivités ».

« Les entreprises comme Apple bénéficient des infrastructures publiques, elles doivent aussi les financer », appuie Xavier, retraité de la SNCF vivant à Colombes (Hauts-de-Seine) et qui plaide avec ses camarades communistes pour la fin du « verrou de Bercy », cette obligation d’obtenir l’aval du ministère des Finances avant toute poursuite des fraudeurs. « Les frères Bocquet ont montré dans leur livre (1) que l’évasion fiscale coûte chaque année plus de 1 000 milliards d’euros à l’Europe », ajoute Anne Sabourin, représentante du PCF au Parti de la gauche européenne (PGE). Pour elle, cette question doit être aussi « traitée à l’échelle européenne, avec l’implication des gouvernements ».

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13/10/2016

2017, Vivement la gauche !

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PETITION PROPOSEE PAR PIERRE LAURENT

Il est temps d’arrêter la dispersion et la division de celles et ceux qui à gauche veulent vraiment proposer une alternative à la droite déchaînée, au FN menaçant et à la politique du quinquennat Hollande. Pour une France digne de son histoire, de ses valeurs humanistes. Pour gouverner sans trahir, sans se soumettre à la finance et au Medef. Un-e seul-e candidat-e et la victoire devient possible.
Nous appelons tous les candidat-e-s de la gauche d'alternative à la politique du gouvernement à se rassembler pour construire une nouvelle majorité politique à gauche autour d'un ou d'une seule d'entre eux à l'élection présidentielle.

Cette pétition sera remise à:
  • Aux canditat-e-s de la gauche d'alternative à la politique du gouvernement

CLIQUEZ SUR CETTE LIGNE POUR SIGNER LA PETITION

10/10/2016

CONSULTATION DES CITOYENS PAR LE PCF : LES RESULTATS

Les résultats de la grande consultation lancée par le PCF dans tout le pays étaient présentés par François Miquet-Marty - directeur de l’institut ViaVoice et commentés par des citoyens et des personnalités. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF réagissait en direct. Au final plus de 400.000 personnes ont été approchées et 65.000 questionnaires remplies

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05/10/2016

PRESIDENTIELLES, PROGRAMME, UNION : PIERRE LAURENT REPOND

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«Si on s'unit, le vote utile, ce sera nous»

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SÉBASTIEN CRÉPEL ET JULIA HAMLAOU POUR L'HUMANITE
«Il n'est pas trop tard pour additionner les énergies pour 2017», déclare Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui lancera un appel, samedi, à rendre incontournable le rassemblement de la gauche critique.

pierre-laurent.jpgPIERRE LAURENT C'est un événement majeur. Écouter le peuple, lui donner la parole, tout le monde en parle mais qui le fait vraiment ? Nous estimons avoir rencontré 400 000 citoyens. 65 000 d'entre eux ont rempli intégralement la consultation. Les résultats, auxquels nous avons travaillé avec l'institut ViaVoice, montrent la profondeur des exigences populaires, celles d'une France protectrice et solidaire face à l'urgence sociale. Le 8 octobre, nous réaliserons en direct sur Internet une grande émission en présence de plusieurs centaines de ces participants.
En conclusion, je présenterai les axes pour un projet populaire possiblement commun à toutes les forces de gauche et citoyennes que nous voulons rassembler.
Puis nous entrerons en campagne sur ces axes en continuant à interpeller toutes ces forces sur la construction d'un cadre commun.


Vous avez appelé à la rédaction d'un « pacte d'engagements commun », n'est-il pas trop tard alors que chacun des candidats déclarés à la présidentielle déroule son propre programme ?
PIERRE LAURENT Pourquoi serait-il trop tard pour additionner les idées et les énergies? Au contraire, puisque chacun a travaillé, le temps est venu de confronter nos idées pour rendre plus pertinent le projet commun. À sept mois de la présidentielle, l'heure n'est pas à se résigner à la défaite que nous promettent chaque jour les enquêtes d'opinion si le paysage des candidatures reste ce qu'il est aujourd'hui. Rien ne nous fera renoncer.


En vue de la conférence nationale du 5 novembre, le Conseil national du PCF a défini trois hypothèses à examiner pour la présidentielle : décider du candidat plus tard, soutenir Jean-Luc Mélenchon ou investir un candidat communiste. Depuis votre congrès en juin, de nouveaux éléments permettent ils d'éclairer le choix à faire ?
pierre-laurent.jpgPIERRE LAURENT Je veux être précis sur les décisions prises lors de notre Conseil national. Notre première décision, la plus fondamentale, est de tout faire dans la durée pour rassembler les forces de progrès autour d'un projet commun. Ces forces sont nombreuses.
Elles se sont mobilisées contre la loi travail, ont mis en échec le projet de déchéance de nationalité, et elles défendent tous les jours les services publics. Mais le quinquennat de François Hollande en a jeté une grande part dans le désarroi et la désunion politique. Nous voulons donc reconstruire l'unité de ces forces pour un projet de gauche en rupture avec le libéralisme. Sinon, nous assisterons à la qualification des seules forces de droite et d'extrême droite qui canaliseront la colère populaire contre le pouvoir actuel, et le résultat sera gravissime. A-t-on vraiment conscience de ce qui nous attend ?

Ce ne serait pas la simple répétition de 2002, mais la victoire conjuguée de forces de droite et d'extrême droite décidées à miner les fondamentaux d'égalité et de liberté de la République. Jamais les communistes ne prendront la responsabilité de banaliser une telle perspective. Notre deuxième décision découle de ce choix fondamental. Il s'agit d'instruire les options en débat chez les communistes, en discutant des conditions dans lesquelles elles pourront nous permettre d'avancer vers l'objectif que je viens d'énoncer. Ces hypothèses ne sont pas à prendre ou à laisser, elles peuvent être enrichies par le débat, complétées, et c'est la conférence nationale qui formulera à l'issue de ce débat les choix qui seront soumis aux communistes, pour répondre aux trois questions : comment construire le rassemblement nécessaire, quelle candidature à la présidentielle et quelle campagne pour les législatives.


Le premier objectif qu'affiche le PCF pour 2017 est de battre la droite et l'extrême droite. Cela est-il possible alors que, dans la meilleure configuration, il y aura aussi un candidat social-libéral ?
PIERRE LAURENT Justement,le danger de division n'en est que plus grand. Or, j'insiste: le danger qui menace n'est pas celui d'une alternance banale. Si nous sommes devant ce danger, c'est à cause de la faillite du projet social-libéral. Je crois qu'un large rassemblement des forces de gauche prêtes à rompre avec cette dérive isolerait une telle candidature et relancerait l'espoir populaire. Nous ne serions plus dans la situation de se partager un électoral de gauche en recul, mais devant la possibilité de remobiliser des millions d'électeurs qui retrouveraient confiance et espoir dans l'avenir.


Pour vous, le danger que représente la droite est-il le même quel que soit le vainqueur de sa primaire ?
PIERRE LAURENT Oui,bien sûr, car, que ce soit Sarkozy, Juppé, Fillon ou Le Maire, chacun porte les mêmes programmes d'offensive antisociale et ultralibérale.
Il y a des différences au sein de la droite sur le thème de l'identité nationale que je ne néglige pas, mais les candidatures s'additionneront et le poids de l'extrême droite restera là.


La direction du PS pointe aussi le danger d'une droite radicalisée. Ne craignez-vous pas que l'appel au « vote utile » soit le plus fort ?
PIERRE LAURENT Si nous atteignons notre objectif, le vote utile, ce sera nous.


N'est-ce pas tard pour entrer en campagne, quand d'autres n'ont pas attendu ?
p_laurent_0.jpgPIERRE LAURENT En oeuvrant pour le rassemblement, en consultant les citoyens, nous sommes en campagne. Beaucoup apprécient notre démarche. Les forces dominantes veulent imposer un scénario dont le pays n'a aucune envie. La majorité des gens que nous rencontrons ne se reconnaissent pas dans les candidatures telles qu'elles se présentent. Au contraire, l'aspiration à voir converger les forces de gauche qui ont refusé la dérive gouvernementale est très présente. Mais tout est fait pour anesthésier cette exigence et l'empêcher d'émerger. Nous voulons permettre aux forces de la gauche populaire et sociale de retrouver du pouvoir sur les choix de 2017, alors qu'on veut les réduire à un choix par défaut.


Vous souhaitez entrer en campagne pour les législatives, comment cela est-il possible sans décision définitive pour la présidentielle ?
PIERRE LAURENT La présidentielle et les législatives sont deux élections différentes même si, par la nature des institutions, elles sont désormais liées. Mais quel est ce lien, si ce n'est la dévalorisation des législatives, ravalées au rang de sous-élection présidentielle ? On intime aux électeurs de ne répondre qu'à une seule question : de quel député le président élu a-t-il besoin ? Nous voulons faire réfléchir à une autre question, bien plus démocratique : de quel député avez-vous besoin pour porter vos exigences ? Il faut rétablir le lien direct entre l'Assemblée nationale qui vote les lois et le peuple, qui a été rompu par la présidentialisation.


Jean-Luc Mélenchon se dit convaincu que la direction du PCF a fait le choix de ne pas le soutenir à la présidentielle. La porte est elle encore ouverte de votre côté ?
PIERRE LAURENT Toutes les portes sont ouvertes. Notre unique boussole est la construction d'un mouvement majoritaire pour un changement de gauche.
La thèse d'un choix caché de la direction du PCF est une lubie. Notre seule décision jusqu'ici, et c'est un choix politique, a consisté à ne pas mettre un candidat dans la discussion pour donner toutes ses chances au rassemblement le plus large. Cela nous honore, et j'ai senti à la Fête de l'Humanité l'écho et le respect que cela suscite. Mais, si nous n'avons pas de candidat, nous avons des idées, un projet et une pratique de rassemblement sans lesquels une victoire de gauche est impossible en 2017.
Pour construire du commun, il faut un cadre acceptable par tous. Nous en avions construit un, le Front de gauche.
La France insoumise est un autre projet, celui d'un mouvement politique unique s'imposant aux partis. Nous respectons le choix de nos partenaires potentiels qui s'y engagent, mais ils doivent accepter de travailler avec les forces qui ne se reconnaissent pas dans ce cadre : le Parti communiste, d'autres composantes du Front de gauche et des forces écologistes, socialistes, citoyennes d'accord pour faire route commune. J'espère que nous avancerons dans les semaines à venir.


D'autres candidats, au PS et chez Europe Écologie-les Verts (EELV), sont engagés dans la primaire de leur parti. L'exigence d'un rassemblement peut-elle encore trouver de l'écho de ce côté ?
placea.jpgPIERRE LAURENT Rien n'est joué pour 2017. Je suis convaincu qu'elle peut s'imposer au-delà des logiques des primaires propres à chaque parti. Les blocages sont liés à la logique présidentialiste qui fait de la construction du projet la question seconde, après la désignation du candidat. Dans un mois, EELV aura désigné son candidat, et rien ne sera réglé: la discussion devra reprendre. Au PS, ceux qui ne veulent plus de François Hollande restent plongés dans l'incertitude sur l'issue de leur primaire. Il faut donc continuer l'effort dans la durée et, d'ici là, faire entendre le plus fortement possible les exigences communes.
«La majorité des gens que nous rencontrons ne se reconnaissent pas dans les candidatures telles qu'elles se présentent. »
C'est le sens de notre consultation citoyenne. Cela doit maintenant se poursuivre par des appels, des pétitions, des réunions locales. J'encouragerai toutes ces initiatives et le 8 octobre je lancerai un nouvel appel en ce sens.


Pensez-vous que de nouvelles personnalités puissent s'engager pour faciliter ce rassemblement ?
PIERRE LAURENT Je rencontre tous les jours des personnalités de toute la gauche sociale, politique, citoyenne, qui s'inquiètent de la situation actuelle. Certaines étaient à la Fête de l'Humanité, beaucoup sont réunies dans l'Appel des cent, et puis il y a des syndicalistes, des artistes, et aussi des socialistes qui n'osent pas toujours s'exprimer publiquement.
Les conditions existent pour que ces personnalités prennent des initiatives nouvelles, j'en parle avec elles.


Des communistes ont déjà fait savoir leur préférence pour la présidentielle. N'y a-t-il pas un risque de division ?
PIERRE LAURENT Il y a très naturellement dans notre parti des opinions diverses qui s'expriment. Mais j'entends la très grande volonté d'unité des communistes. Ce que nous avons à décider, ce n'est pas seulement d'un nom, c'est une démarche globale. Je suis certain que la discussion fera progresser l'immense majorité des communistes vers une position qui les rassemble. Une fois de plus, ceux qui croient nous diviser seront déçus.


«Ce que nous avons à décider, ce n'est pas seulement d'un nom, c'est une démarche globale.» Quelle que soit l'option pour la présidentielle, le PCF aura-t-il un apport propre à faire valoir ?
PIERRE LAURENT C'est évident. Le Parti communiste est une grande force politique qui compte des dizaines de milliers de militants actifs tous les jours sur le terrain, des milliers d'élus locaux, près de trente parlementaires. Notre voix et nos propositions sont indispensables à la crédibilité d'un projet de gauche, notamment dans la lutte contre la finance, qui sera la clé de voûte de notre projet.


Sur l'Europe, si la rupture avec les dogmes libéraux et l'austérité sont partagées à gauche, les moyens pour y parvenir font débat. Une entente est-elle possible ?
PIERRE LAURENT L'Union européenne est dans l'impasse. Elle se disloque sous la pression conjuguée des forces libérales et des forces nationalistes et xénophobes. Si la France veut retrouver une politique de progrès social, de relance productive, agricole, de transition écologique, elle doit engager la bataille pour changer les règles internationales, redéfinir son engagement en Europe en se battant pour un nouveau projet. Le débat sur ce nouveau mandat européen de la France devrait être mené avec tous les Français en 2017.
Au-delà, nous proposons l'écriture citoyenne d'un nouveau traité en vue des élections européennes de 2019. Cet objectif peut devenir commun à tous.


Pour nombre de candidats à gauche, la question du « made in France » est déterminante. Est-elle la réponse à la désindustrialisation ?
PIERRE LAURENT Elle est une part indispensable de la réponse, mais elle n'épuise pas notre vision industrielle. Je visiterai demain l'entreprise Ecopla à Grenoble.
Elle possède un savoir-faire unique en France et elle est abandonnée par les pouvoirs publics, pillée par ses actionnaires. La défense de notre savoir faire productif est un enjeu central.
Mais nos atouts doivent être mis au service de deux objectifs : produire mieux et autrement, et produire en coopération avec d'autres à travers le monde, en partageant les savoir-faire au lieu de se piller dans la guerre économique.


Les idées rétrogrades de repli autour d'une identité fantasmée ont le vent en poupe. Comment y faire face ?
PIERRE LAURENT La France est angoissée. Et cette peur de l'avenir est instrumentalisée. L'identité présumée à laquelle certains se réfèrent est redéfinie de manière rabougrie en travestissant l'histoire de notre pays, de ses racines multiples. Cette rhétorique n'est que le masque d'un projet de division des Français entre eux, et plus généralement des travailleurs de tous les pays, pour imposer la discrimination, le dumping social, la sous-citoyenneté comme on le voit avec les campagnes indignes contre les musulmans de France ou contre des réfugiés venus chercher asile chez nous. Ceux qui portent ces projets mettent en cause la France, ils ne la défendent pas. En 2017, portons le projet d'une France qui aborde avec audace son ouverture au monde et son histoire.

LE PCF RÉUNIRA SES CANDIDATS AUX LÉGISLATIVES, LE 21 JANVIER À PARIS, SUR LE THÈME : « À BAS LA MONARCHIE PRÉSIDENTIELLE, VIVE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE ».

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