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22/01/2019

Le PCF se mobilise « pour les gens, pas pour l’argent »

Voeux Roussel.jpgFabien Roussel a présenté hier, lors de ses vœux, l’agenda d’un PCF déterminé à « tout faire pour que la voix des citoyens ne soit pas étouffée ».

Place du Colonel-Fabien, hier, la tonalité se voulait offensive. Fabien Roussel y a délivré devant la presse et une série de personnalités – dont l’ambassadeur du Venezuela, des responsables de la CGT, de la FI, de Génération.s ou encore d’associations – ses premiers vœux en tant que secrétaire national du PCF.

La politique du « président des ultrariches » en a pris pour son grade. « Notre jeune président semble encore scotché aux vieux dogmes du capitalisme. Sauf que son aveuglement conduit notre pays dans l’impasse et fait monter une colère qui aujourd’hui explose », devait pointer le député du Nord, dont la formation soutient le mouvement des gilets jaunes comme l’appel à la mobilisation lancé par la CGT pour le 5 février.

Mi-février, les signatures de la pétition pour le pouvoir d’achat seront déposées

voeux roussel6.pngMais pour les communistes, outre la politique présidentielle, un responsable est à désigner : le coût du capital. Alors que le dernier rapport annuel d’Oxfam démontre que les 26 personnes les plus riches de la planète détiennent autant d’argent que la moitié la plus pauvre, Fabien Roussel tacle : « Tout le monde s’en offusque, tout le monde trouve ça scandaleux, mais aucun de ceux qui se réuniront à Davos ou des patrons étrangers réunis à Versailles ne proposera d’inverser la tendance ! »

Face au refus du gouvernement de revenir sur l’ISF ou aux « mesurettes » telles que la taxe sur les Gafam défendue par Bruno Le Maire, le PCF entend donner de l’écho aux exigences de justice fiscale, sociale et démocratique, propositions concrètes à la clé, a promis son nouveau responsable. Réorientation des aides publiques versées aux entreprises, progressivité de l’impôt sur les sociétés, taxation à la source des bénéfices des multinationales, mise en place d’une véritable liste française des paradis fiscaux, référendum d’initiative populaire, moratoire sur la fermeture des services publics figurent parmi les mesures déjà déposées à l’Assemblée. Et pas question non plus de laisser au gouvernement les conclusions du grand débat.

voeux roussel5.pngLe programme des premiers mois de 2019 est d’ores et déjà chargé : dès la mi-février, les signatures de la pétition pour le pouvoir d’achat initiée en novembre seront déposées dans les préfectures, des « cahiers d’espoirs » seront remplis, des rencontres et débat seront organisés.

Pour le chef de file des communistes, il s’agit, devait-il dire hier soir, de « tout faire pour que la voix des citoyens ne soit pas étouffée par le gouvernement ni instrumentalisée par des forces d’extrême droite qui rêvent de faire grandir leurs idées nauséabondes. (...) Dans les prochaines semaines, les priorités des Françaises et des Français doivent rester au cœur du débat, et ces priorités ce sont le pouvoir d’achat, l’évasion fiscale, la justice sociale ».

voeux roussel3.pngEt d’annoncer à la presse : « À la mi-mars, nous vous donnerons rendez-vous pour remettre au gouvernement le compte rendu de ces rencontres, les synthèses de ces cahiers et les propositions de loi qui les accompagneront. » Quant aux élections européennes, « elles doivent être l’occasion de faire monter les mêmes exigences qui s’expriment en France depuis des mois », assure Fabien Roussel, qui devait dévoiler le slogan de campagne du PCF, « Pour l’Europe des gens, pas pour celle de l’argent ».

S’il regrette que les discussions à gauche n’aboutissent pas en vue d’une liste commune, l’élu a confirmé que la liste du PCF, présentée à son conseil national ce week-end, sera dévoilée en intégralité lors d’un meeting à Marseille le 5 février. Marie-Hélène Bourlard, syndicaliste ouvrière, figure du film Merci patron !, y apparaîtra juste après la tête de liste Ian Brossat.

Julia Hamlaoui, l'Humanité

09/01/2019

DECLARATION CM 08 JANVIER 2018 EVRY COURCOURONNES

élus pcf.jpgCe premier conseil municipal d'Evry-Courcouronnes est constitué de tous les élus d'Evry et Courcouronnes et aura en charge de gérer pendant une période transitoire d'un peu plus d'un an les affaires de cette nouvelle commune. Les électeurs donneront ensuite totale légitimité à une nouvelle équipe municipale plus resserrée issue du suffrage des urnes.

Ce nouveau conseil municipal mettra en œuvre un programme municipal commun longuement discuté et amendé par les deux anciennes équipes municipales.

Il a été établi à partir d'un dénominateur commun et d'une exigence commune : le plus élevé possible au service des intérêts de la population malgré les contraintes budgétaires imposées par l'Etat et qui soulève dans notre pays, dans ce domaine, comme dans d'autres, un très fort mécontentement actuellement.

Dans tous les secteurs ce programme respectera le choix des électeurs pour lequel les anciennes équipes municipales ont été élues et l'améliorera :

  • une politique sociale juste avec l'application de barèmes pour accéder aux services publics de la ville prenant en compte le revenu de chacun

  • un service public de proximité renforcé dans tous les domaines comme celui de l'enfance, de la jeunesse, des seniors, du sport, de la culture, de l'éducation, de la santé ; un nombre plus important de mairies annexes sur toute la ville pour être au plus près des habitants

  • la sécurité des personnes et des biens prise en charge avec une police municipale formée et active présente 24h sur 24h sur tout le territoire de la ville

  • le maintien à un très haut niveau de notre budget d'investissement indispensable pour rénover nos bâtiments, améliorer nos voiries et notre cadre de vie

  • le soutien à la vie associative qui est une richesse de notre ville commune et à la démocratie participative avec le fonctionnement des conseils citoyens et la continuité du budget participatif dont le succès en 2018 doit se poursuivre en l'amplifiant cette année.

Pour 2019 notre souhait est que notre municipalité participe pleinement à la consultation générale proposée par le gouvernement pour que les habitants puissent largement s'exprimer, sous les formes les plus diverses et sur tous les sujets.

Les équipes municipales qui constituent ce nouveau conseil municipal sont issues de majorités politiques différentes. Nous apprécions que cette diversité soit respectée, et écoutée. Notre groupe communiste et républicain continuera à s'exprimer en tant que tel pendant cette fin de mandat.

Nous remercions le nouveau Maire d'être le garant de cette liberté d'expression y compris au sein de cette nouvelle majorité municipale aux sensibilités politiques très larges mais à un intérêt commun, et unique : celui d'être au service exclusif des habitants, de tous les habitants.

Groupe des élus communistes et républicains d'Evry-Courcouronnes

31/12/2018

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2019

bonne année 2019b.pngLes élus communistes et républicains d'Evry vous souhaitent à vous tous, à vos familles, à vos amis une excellente année 2019.

2019 sera une année de luttes sociales face à des réformes ultra-libérales que le Gouvernement veut accélérer comme la réforme de la retraite qui se traduirait d'après les premières projections par une baisse des pensions de 10 à 30 %, la suppression de dizaines de milliers de postes de fonctionnaires en particulier dans l'enseignement et les hôpitaux, une baisse du pouvoir d'achat en ne valorisant ni salaires, ni pensions, ni allocations, en n'augmentant pas le SMIC et les minimas sociaux. Tout cela n'est pas acceptable.

Le Parti communiste français, ses élus ne s'inscrivent pas dans un mouvement d'opposition, mais de construction pour changer la société, la rendre plus juste et plus égalitaire.

Nos candidats à l'élection des députés au parlement Européen avec Ian Brossat proposeront ainsi une Europe des peuples, plus sociale, plus juste, plus tolérante, plus démocratique, un monde de Paix et de sauvegarde de l'environnement.

Au premier janvier 2019 les villes d'Evry avec près de 55 000 habitants, Courcouronnes près 12 500 habitants ne formeront plus qu'une seule et unique agglomération de 67 500 Evryens-Courcouronnais. Cela peut constituer un atout économique, démocratique et dynamique si cette nouvelle ville permet aux citoyens, aux forces créatives et associatives qui font sa richesse de s'exprimer, d'être entendues et de s'épanouir.

Le Groupe des élus communistes et républicains d'Evry et Courcouronnes pendant cette période transitoire de 2019 avant le renouvellement des équipes municipales en 2020 participera pleinement pour que cette ville nouvelle puisse ainsi tenir pleinement ce rôle de catalyseur des énergies et de la richesse de ses habitants dans leurs diversités dans un cadre de justice sociale et de respect de tous.

Bonne année 2019

Elise Yagmur, Christian Pigaglio, Diego Diaz

26/12/2018

“Il n’y a pas de véritable hausse des salaires" Fabien Roussel

fabien roussel,rtlINVITÉ RTL - Le secrétaire national du Parti communiste français estime que le mouvement des "gilets jaunes" doit se poursuivre tant qu'il y aura encore des injustices en France.

La période des fêtes n'a pas entamé pas la détermination des "gilets jaunes", qui, bien que moins nombreux, ont exprimé leur colère samedi 22 décembre. "Le mouvement n'est pas terminé, car il y a encore beaucoup d'insatisfaction, de colère et d'injustice", fulmine sur RTL Fabien Roussel, secrétaire national du parti communiste français (PCF).

Pour le nouvel homme fort du PCF, la fronde est toujours actuelle, car il n'y a pas "de véritable hausse de salaire". Selon le député du Nord, la hausse de 100 euros de la prime d'activité n'est qu'une "allocation qui sera versée aux couples selon les revenus du foyer", ce qui va générer des "inégalités extrêmes" car des hommes gagnent bien souvent plus que les femmes. 

"Il n'y a pas de véritable hausse du Smic, les retraites ne sont toujours pas indexées sur le coût de la vie et vont rester extrêmement basses (...) Il y a toujours 20 millions d'heures supplémentaires qui ne seront pas payées pour les infirmières", énumère l'élu, selon qui les injustices n'ont jamais été aussi présentes en France.

03/12/2018

PCF : Rencontre avec le Premier ministre

Fabien Roussel premier ministre.jpg

La paix civile et sociale de notre pays est aujourd’hui en jeu. Face à la politique d’injustice sociale et fiscale menée depuis un an et demi, nous avons demandé au Gouvernement de déclarer l’état d’urgence sociale.

L’urgence sociale impose de prendre en compte immédiatement les revendications portées par les « gilets jaunes », que nous avons relayées.

Nous avons ainsi demandé la suspension de l’augmentation des taxes sur l’essence et le diesel, l’augmentation du SMIC, des salaires et des pensions, la restauration des services publics notamment en matière de santé et le rétablissement de l’ISF.

Dès cet après-midi à l’Assemblée Nationale nous nous ferons l’écho de ces demandes légitimes et demanderons la suspension de la discussion budgétaire.

Par ailleurs, nous avons rappelé les propositions que nous portons depuis le début du quinquennat.

Propositions fiscales :
Non cumul en 2019 du CICE et de l’exonération de cotisations sociales patronales (plus de 40 milliards cumulés – Cela permettrait de dégager 20 milliards d’euros de marges de manœuvre).

Propositions sociales :
Revalorisation des prestations sociales (APL, allocations familiales) indexées sur l’inflation.
Annulation de la hausse de CSG, qui doit aller avec le rétablissement des cotisations sociales « assurance chômage » et « maladie ».

Propositions écologiques :
Fléchage intégral des taxes sur le carburant vers la transition écologique.
Élargissement du chèque énergie à 8 millions de personnes et revalorisation du montant du chèque énergie (de 200 euros actuellement à 600 euros) pour les plus modestes (forte hausse prévue des prix de l’électricité et du gaz en 2019).

Propositions institutionnelles :
Retrait du projet de loi constitutionnelle et organisation d’un référendum sur nos institutions

Si le Gouvernement ne décide pas de prendre immédiatement ces mesures, il ne sera pas en mesure de mettre fin à cette révolte pour la dignité.

Malheureusement, nous n’avons pas le sentiment que le Gouvernement prend la mesure de cette urgence sociale et nous n’avons que peu d’espoir d’avoir été entendu sur les mesures que nous lui avons proposées.

Notre motion de censure reste donc d’actualité, dans l’attente des mesures qui seront annoncées mercredi.

23/11/2018

Congrès du pcf. Les communistes ouvrent une nouvelle page

direct congrès pcf

Nouveau logo, nouveau texte d’orientation, nouveau secrétaire national, les communistes réunis en congrès ce week-end à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ont adopté à une très large majorité un « manifeste » profondément remanié et élu leur nouvelle direction.

Nouvelle image et rassemblement dans ses rangs. Ce sont les signaux envoyés par le PCF lors de son 38e congrès tout au long du week-end à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Un nouveau secrétaire national et même un nouveau logo ont émergé de ces trois jours durant lesquels quelque 800 communistes se sont réunis. Hier, le député du Nord Fabien Roussel a ainsi officiellement succédé à Pierre Laurent à la tête du PCF, tandis qu’une étoile rouge surmontée d’un bourgeon est devenue le nouvel emblème des communistes.

Côté rassemblement, même si toutes les tensions n’ont pas été gommées en un week-end, une liste unique de candidatures pour le conseil national de la formation a finalement été présentée et adoptée avec 442 voix (sur 569 votants et 736 inscrits). « Les gilets jaunes, les blouses blanches, les robes noires de la justice, mais aussi les cols bleus des usines ont des raisons de donner de la voix ! » lance tout juste élu le nouveau dirigeant lors de son discours de clôture, dimanche, décrivant les conséquences de la vie chère ou de l’austérité sur les services publics. « La France ne manque pas de moyens, loin de là, ajoute-t-il. Mais ils ne profitent qu’à une minorité. Une infime minorité qui prospère insolemment. Ce sont eux les véritables assistés de la République ! » assène le député du Nord.

Le PCF lancera une pétition contre le coût du capital et pour le pouvoir d’achat dans les prochains jours, annonce-t-il. Dans la salle, la veille déjà, toutes les mains s’apprêtent à se lever pour plébisciter une motion contre la vie chère et pour relever le défi écologique. « Dès le 1er janvier 2019, l’impulsion doit être donnée d’une augmentation générale des salaires et des pensions dans le public comme dans le privé, le Smic doit être augmenté de 200 euros net », y écrivent les communistes.

« La planète brûle, les peuples souffrent, le capital se gave »

Dès l’ouverture des travaux, vendredi, la tonalité est la même. « La planète brûle, les peuples souffrent, le capital multinational se gave, les Gafam veulent diriger le monde. La paix n’est plus un acquis mais une urgence. Le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et l’exclusion se banalisent à nouveau », alerte d’entrée de jeu Pierre Laurent, appelant son parti à « ouvrir le chemin d’une alternative à la politique de Macron qui ne soit pas le chemin de peur, de guerre sociale et de division, mais celui d’une autre organisation des rapports humains, sociaux et démocratiques ».

Pour son dernier congrès en tant que secrétaire national, le sénateur de Paris, qui devrait devenir président du conseil national du PCF, a été salué par une longue ovation de la salle. En début de semaine, il avait proposé une issue à la crise qui se profilait du fait des deux candidatures pour la fonction de secrétaire national. Ému, vendredi, il envoie un nouveau message d’unité : « Le débat chez nous n’est pas une guerre de chefs, les ego ne devancent pas l’intérêt général. C’est ce qui nous unit, parce que nous sommes le parti des humbles, des modestes qui savent que, divisés, ils ne peuvent rien gagner. » Il n’y aura pas de « numéro 1 bis », précise-t-il aussi en marge du congrès. Pierre Laurent ne « compte pas refaire le match », mais occuper une nouvelle place.

Préparé dans une situation inédite et une ambiance parfois tendue, après le choix des communistes d’un texte alternatif (« Pour un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle ») comme « base commune » en octobre, sur le fond non plus ce congrès ne s’est pas conclu par un pugilat. Au final, le texte adopté samedi soir à 87,23 % des voix (567 pour, 83 contre et 25 abstentions) aura été profondément remanié. « C’est le fruit de longues heures de travail, nous avons examiné plus de 7 000 amendements », annonce d’emblée Guillaume Roubaud-Quashie, l’un des coanimateurs de la commission du texte chargée de proposer une nouvelle version du « manifeste » tenant compte des propositions issues des congrès départementaux.

En séance, la plupart des votes obtiennent une large majorité. De quoi contenter presque tout le monde. « Je me réjouis que beaucoup de nos innovations, laissées temporairement de côté lors du vote de la base commune, sont réintroduites dans le texte », explique Pierre Laurent. Les dimensions écologiste, féministe, antiraciste du combat communiste notamment ont été renforcées.

Pas de quoi cependant satisfaire les signataires d’un autre texte alternatif (« Pour un printemps du communisme », 12 % des voix en octobre). La députée Elsa Faucillon ou l’historien Frédérick Genevée ne feront pas partie de la future direction. « Nous prenons acte de la réorientation stratégique que (le congrès) a choisie, mais nous ne la partageons pas », expliquent-ils, jugeant que « l’affirmation identitaire qui s’est exprimée ne cache pas le retour à (une) politique d’union de la gauche et d’alliances à géométrie variable ».

Parmi les initiateurs du « manifeste », certains se montrent mitigés. « Dans une configuration inédite, c’est complexe mais au final c’est plutôt positif », estime Hervé Poly. Le secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais, qui s’était prononcée à près de 87 % pour le « manifeste », préfère souligner « la dynamique pour une réorientation du PCF » enclenchée par le vote militant. Animatrice du dernier des textes alternatifs (8 %), Dominique Negri regrette franchement, pour sa part, « un congrès pas si extraordinaire, avec un débat confisqué sur l’Union européenne », qu’il faudrait selon elle quitter.

le PCF mise sur une « union populaire agissante »

Sur des points clés, l’orientation a évolué au fil des débats. En termes de stratégie, après l’échec du Front de gauche et le sentiment d’avoir été humilié par Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière présidentielle, le PCF mise sur une « union populaire agissante », s’appuyant sur des « fronts de lutte sectoriels pour faire progresser des objectifs précis de transformation sociale, écologique, démocratique ».

Fabien Roussel a d’ailleurs lancé dès ce week-end un appel à la gauche pour, avec les communistes, exiger d’Emmanuel Macron la tenue d’un « Grenelle des salaires » pour répondre à la colère sur la vie chère. Les alliances électorales à gauche, « sans partenaire privilégié a priori », ne sont pas exclues non plus, même si le PCF entend « être présent avec (ses) candidats à toutes les élections ».

Travaux pratiques avec les élections européennes de mai 2019 : les communistes, après un intense débat, ont décidé de continuer de tendre la main à gauche, tout en « propos(ant) la candidature de Ian Brossat comme tête d’une liste de large rassemblement ». Pas fermé à la discussion, Pascal Cherki, présent à Ivry pour Génération.s, précise : « Beaucoup de paramètres sont à prendre en compte sur ces questions, notamment d’efficacité électorale, mais ça doit venir après. D’abord on doit discuter du fond. »

La fraternité, chère aux communistes, a aussi ponctué ce week-end de débats. À l’instar de ce moment où tous les congressistes debout entonnent le refrain de la Jeune Garde, l’hymne du Mouvement des jeunes communistes, pour saluer le discours de sa secrétaire générale, Camille Lainé. « Nous agissons et ne laisserons aucun millimètre de terrain à l’extrême droite ! » clame-t-elle, liste à l’appui des nombreux combats mené par le MJCF (de la mobilisation pour la paix en Palestine aux solidarités concrètes aux côtés des jeunes, en passant par la lutte contre les violences sexistes).

La détermination gagne aussi la salle, quand des syndicalistes viennent raconter leurs luttes. « C’est là qu’est notre place, aux côtés des “Arjo”, des salariés de GE Hydro, des GM&S, des Ascoval, aux côtés des familles mal logées ou des réfugiés traités comme des moins que rien », assure Fabien Roussel en clôture, avant de lancer aux siens : « Soyons fiers de nos engagements militants et de nos combats ! »

Julia Hamlaoui, l'Humanité

11:52 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : direct congrès pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

14/11/2018

Fabien Roussel « Le PCF doit reconquérir les cœurs et les têtes »

Fabien Roussel2.jpg

Mercredi, 14 Novembre, 2018

Congrès. Après le vote qui a placé en tête un texte alternatif à celui proposé par la direction, le député du Nord Fabien Roussel s’est déclaré candidat pour le mandat de secrétaire national. Il explique son choix et le projet qu’il veut porter.

Le PCF est dans une situation inédite, avec deux candidats pour le mandat de secrétaire national. Pourquoi avez-vous proposé votre candidature ?

Fabien Roussel En plus d’une aspiration à un changement de nos orientations exprimée par le vote du manifeste, s’exprime également un besoin de changement de direction, laquelle doit être en phase avec les orientations actuellement en discussion. J’ai donc proposé à Pierre Laurent de se rencontrer. Nous nous sommes vus et allons encore échanger. Car j’aspire à sortir de la confrontation. L’objectif doit être de construire une direction collégiale, qui réponde au besoin de changement et d’unité qu’expriment les communistes. Je n’envisage pas d’autre scénario qu’une seule liste, qui doit incarner ce renouveau, avec un nouveau secrétaire national. S’il en était autrement, nous serions tous perdants.

Le manifeste dénonce l’effacement du PCF. Comment préconisez-vous d’y remédier ?

Fabien Roussel C’est un cri de colère. Mais comment cela peut se traduire concrètement ? D’abord avec un parti qui agit davantage. Mener des actions extraordinaires, originales, démonstratives, sur des questions comme le pouvoir d’achat, le coût du capital, l’évasion fiscale, rendrait notre parti plus visible. Ensuite, nous devons créer les conditions pour être présents aux élections. Les communistes s’expriment largement pour que nous participions aux rendez-vous nationaux. Notre absence, lors des deux dernières présidentielles, nous a mis en retrait. Et la peur n’évite pas le danger. Pour les élections locales, il faut tenir compte des contextes politiques, des rapports de forces. Ce qui compte, ce sont les idées que nous allons défendre. Nous pouvons être présents sur une liste avec d’autres, pas forcément en tête. Mais à condition que nos idées soient présentes, et notre parti respecté.

Face aux offensives macronistes, la riposte, sociale et politique, peine pour l’heure à engranger des victoires. Quel rôle doit jouer le PCF pour inverser le rapport de forces ?

Fabien Roussel Aujourd’hui, la colère domine. Si elle n’est pas nourrie par l’espoir, elle peut se traduire par le pire. Le Parti communiste doit être force de proposition pour montrer que la politique menée par Macron n’est pas une fatalité, que l’argent existe et qu’il faut de manière urgente mieux répartir les richesses. Sinon, je crains que le fascisme ne se rapproche encore du pouvoir. Notre mission est de reconquérir les cœurs et les têtes dans le monde du travail et de la création. Pouvoir d’achat, conditions de travail, vie digne, droit au bonheur… Ce sont toutes ces idées que l’on doit décliner. Le deuxième défi porte sur le climat. Une véritable révolution doit être engagée. Elle ne passe pas par des mesurettes et encore moins par une fiscalité punitive. Le dernier défi, c’est la paix, qui n’a jamais été si fragilisée. Ne nous dispersons plus, soyons à l’offensive sur ces thématiques, à mon avis, structurantes pour le Parti communiste d’aujourd’hui.

Le débat porte également, chez l’ensemble des ­communistes, sur la conception du rassemblement à gauche. Quelle vision en défendez-vous ?

Fabien Roussel À gauche, des forces politiques ne croient plus dans le clivage gauche-droite. Moi, j’y crois. Récemment, la gauche au pouvoir a déçu. Mais il existe encore des hommes et des femmes de la vraie gauche, sincères et authentiques, qui militent pour le progrès social, pour l’égalité, pour la laïcité, pour la République. Ils se sentent certainement orphelins dans le paysage politique qui domine. Le Parti communiste a la responsabilité de s’adresser à eux.

Et pour les élections européennes, le rassemblement à gauche avec d’autres formations est-il nécessaire ?

Fabien Roussel Notre congrès aborde ce sujet, et le choix des communistes doit être respecté. Il faut envoyer un maximum de députés communistes au Parlement européen pour rejeter, avec d’autres, le pacte budgétaire. Bien qu’adopté en 2013, il doit désormais être traduit dans le droit européen. Il impose aux États de réduire leur déficit jusqu’à 0,5 %. C’est la fameuse règle d’or. C’est en son nom que des économies sont faites dans nos hôpitaux, nos services publics, que beaucoup d’efforts sont demandés aux Français. Nous avons l’occasion de le rejeter, de contraindre les chefs d’État à plancher sur d’autres traités qui répondent aux besoins humains et aux défis écologiques. Comment fait-on pour y parvenir ? Ian Brossat est aujourd’hui en campagne. On doit continuer de discuter avec tout le monde pour avoir la liste la plus large possible. On doit aussi pouvoir confirmer rapidement Ian Brossat pour conduire cette liste.

Face à la crise politique, quelles réponses devraient apporter le PCF ?

Fabien Roussel Nous avons deux adversaires : la finance, mais aussi l’abstention, l’indifférence. Parmi ceux qui se détournent de la politique, beaucoup sont de gauche et ont été déçus. Nous devons nous adresser à eux. Tout comme à ces millions de salariés qui n’ont pas les moyens de vivre dignement. Montrer qu’une autre vie, une autre société, est possible. Mais ça ne se décide pas d’un claquement de doigts, ça se construit. Le Parti communiste doit avoir la tête toujours dans les étoiles, mais les pieds dans la glaise. Pour convaincre, on doit toucher, parler du quotidien, de ce que nous vivons nous-mêmes. Y mettre des mots et des visages. Construire dans les luttes et l’action. En bref, éveiller les consciences.