05/06/2016
37ème Congrès du PCF. Le PCF adopte sa feuille de route stratégique pour 2017
Un processus en trois étapes a été adopté à 71% des délégués. Objectif : faire naître un « Front populaire et citoyen » majoritaire. Si la question de la primaire continue de susciter le débat, la bataille des législatives est une « priorité », affirme le texte.
Commencée la veille, la discussion sur la stratégie à suivre par les communistes lors des échéances de 2017 s’est achevée hier avec le vote par 71% des délégués des orientations proposées. Cap le plus délicat à passer parmi les sujets mis à l’ordre du jour du 37e congrès du PCF, la stratégie avait suscité de nombreux débats parmi les militants au moment du choix de la base commune de discussion.
Si depuis, le texte a été considérablement réécrit et actualisé après les conférences tenues dans les sections et les fédérations, des oppositions demeurent. La question de la présidentielle notamment suscite la controverse alors que Jean-Luc Mélenchon (PG) a déjà déclaré sa candidature.
Pour la majorité des congressistes, en accord avec les propositions de la direction nationale, l’objectif est de faire naître « un front populaire et citoyen » à travers un « processus collectif » en trois étapes. D’abord la rédaction d’ici octobre d’un « pacte d’engagements communs » avec toutes les forces disponibles et l’apport de la « grande consultation citoyenne » lancée par le PCF.
Mandat populaire et désignation citoyenne
Ensuite une « votation citoyenne » pour donner faire de ce pacte « un mandat populaire ». Enfin, la désignation d’un candidat à l’issue « d’une primaire ou toute autre forme de processus citoyen ». Le PCF se dit prêt à y engager un candidat et réaffirme qu’il fait des législatives une « priorité » avec l’objectif d’entrer sans attendre en campagne.
Dans les débats, le mot « primaire » continue d’être contesté comme par Hugo Vandamme du Nord qui y voit une référence à la vie politique américaine. Marie-Pierre Vieu des Hautes-Pyrénées, confie qu’elle a « des certitudes mais encore des doutes » et souligne l’existence de l’appel des 100, tribune collective compatible avec l’orientation proposée par le PCF. Elle voit dans cette démarche, « un moyen de faire converger les forces pour une majorité dès 2017 et pour reconstruire une gauche de progrès ». Marie-Christine Burricand du Rhône, tenante d’une ligne d’affirmation de l’identité communiste appelle à la présentation d’un candidat PCF à l’élection présidentielle sans en passer par une primaire. Christian Picquet de Haute-Garonne, en revanche, invite à « engager une candidature communiste dans un processus collectif qui vise à sauver la gauche de l’anéantissement dans lequel ce quinquennat nauséeux l'a conduite ». Dans le même esprit, Boris Bouchet du Puy-de-Dôme résume trivialement la visée : « s’adresser à tous les cocus du discours du Bourget et les rassembler ».
Emmanuelle Becker, élue parisienne, défend quant à elle l’idée de revitaliser le Front de gauche et de partir du programme de 2012, l’Humain d’abord. Fréderick Genevée, du même avis, rejoint dans son raisonnement l’argumentaire de Jean-Luc Mélenchon : « Le parti socialiste n’est plus un obstacle à la droite, il le prépare dans les idées. La recomposition politique va-t-elle se faire autour des frondeurs ? », interroge-t-il.
Le texte adopté indique que les communistes regrettent « les conditions dans lesquelles la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qui a été (leur) candidat en 2012, a été annoncée » et continuent à « l’inviter à s’inscrire » dans une démarche collective. Son appel à une « marche des insoumis » aujourd’hui au moment de la clôture du congrès du PCF avait d’ailleurs tendu l’atmosphère il y a quelques jours.
Au micro, Pierre Laurent : « les communistes ont envoyé un message clair : pas question de mettre un doigt dans une primaire pouvant dé- boucher sur le soutien à une candidature de François Hollande ou d’un représentant de sa politique. L’idée ne m’a d’ailleurs jamais effleuré ». Il insiste sur sa volonté de « déprésidentialiser » les échéances de 2017 en s’appuyant sur l’intervention citoyenne. Il réaffirme la nécessité de rassembler des « forces réformistes, l’écologie politique en est une » avec le « courant révolutionnaire » pour constituer une majorité « transformatrice », alternative à l’orientation Hollande-Valls-Macron. « Ce n’est pas gagné mais c’est jouable, c’est possible. Si les communistes n’y croient pas, ce n’est pas possible, si les communistes y croient et qu’ils se mettent au travail, c’est possible! Le peuple de France le montre en ce moment, il n’a pas décidé de se résigner », conclut le Secrétaire national du PCF qui devrait être reconduit ce matin.
Léo Purguette (La Marseillaise, le 5 juin 2016)
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10/05/2016
Les communistes affinent leur choix
Les militants du PCF ont choisi, à 51,2 % des suffrages exprimés, de retenir la proposition de la direction de leur parti comme base de discussion de leur 37e Congrès, qui comprend notamment la proposition d’une « primaire de projet » pour rassembler la gauche sur un projet alternatif en 2017.
Ce n’est pas la fin des discussions ouvertes à l’occasion de la préparation du 37e Congrès, mais le début d’une nouvelle phase pour les communistes. Un débat qui va se poursuivre dorénavant dans le cadre prévu par les statuts de leur parti, c’est-à-dire par l’amendement du document qu’ils ont choisi par leur vote, la semaine dernière, comme base commune de discussion. « Le texte qui sera choisi début mai continuera d’évoluer et de s’enrichir », avait souligné avant le scrutin Pierre Laurent dans un « appel aux militants », le secrétaire national du PCF souhaitant concilier « le respect de la diversité et la volonté de converger jusqu’au congrès en construisant l’unité de tous les communistes à partir de choix majoritaires ».
Une tâche ardue après une consultation très disputée, où pas moins de quatre textes alternatifs au document soumis par le Conseil national du PCF ont été déposés, soient cinq propositions en lice, pour trancher trois questions à l’ordre du jour : « Clarifier dans un texte fort et lisible » le projet des communistes ; définir les choix stratégiques du parti pour les échéances électorales de 2017 ; et procéder aux « transformations nécessaires » du PCF. Si le scrutin a réuni moins de votants que lors des précédents congrès, avec 30 127 électeurs contre 34 662 pour le 36e Congrès de 2013 et 39 692 pour le 34e en 2008, ce n’est pas tant la participation qui est en cause (son taux s’améliore même, avec 56,92 % contre 54 % au 36e Congrès et 50,38 % au 34e), que l’érosion du nombre d’inscrits, c’est-à-dire d’adhérents à jour de leurs cotisations, dont les causes seront sans doute scrutées de près par les congressistes.
Majorité absolue en voix pour la base commune
Avec 14 942 voix et 51,2 % des suffrages exprimés, la proposition du Conseil national, articulée en trois textes distincts correspondant aux trois points de l’ordre du jour du Congrès (« Le temps du commun » ; « 2017 : une autre voie pour l’avenir de la France » ; et « Des transformations utiles et concrètes pour un Parti communiste de nouvelle génération »), devient la base de discussion de tous les communistes. Le premier texte alternatif, intitulé « L’ambition communiste pour un Front de gauche populaire et citoyen », signé entre autres par l’historien Frédérick Genevée, le maire de Gennevilliers Patrice Leclerc ou l’ex-président d’Espaces Marx Patrice Cohen-Seat, a recueilli quant à lui 6 910 voix et 23,68 % des suffrages. Le troisième texte alternatif (dans l’ordre du dépôt) nommé « Unir les communistes, le défi renouvelé du Parti communiste », a obtenu 12,87 % et 3 755 voix. Ses signataires comptaient, entre autres, le secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais Hervé Poly et la maire de Vénissieux Michèle Picard.
Suivent enfin les deux autres textes alternatifs, numéro 4 et numéro 2 dans l’ordre du dépôt, respectivement baptisés « Reconstruisons le parti de classe ! Priorité au rassemblement dans les luttes », signé notamment par Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national du PCF, et « Pour une politique communiste », porté par les animateurs de l’association La Riposte dont Greg Oxley. Ils ont rassemblé 6,86 % et 2 001 voix pour le premier cité, et 5,4 % et 1 575 voix pour le second. 944 communistes, représentant 3,13 % des votants, ont voté blanc ou nul.
C’est donc à partir de l’orientation proposée par le Conseil national que devront se construire les choix de congrès des communistes. Une orientation qui pose tout à la fois « les axes du projet communiste du 21e siècle » (sécurité d’emploi et de formation, nouveau mode de développement social et écologique, révolution citoyenne, nouveau pacte républicain, Europe refondée, mondialité de paix et de coopération), le choix pour la présidentielle de 2017 d’une « primaire de projet pour désigner une candidature » de « rassemblement des forces citoyennes et politiques » de gauche mobilisées contre la politique du gouvernement, et la volonté de « faire du PCF un parti d’éducation populaire et de conquête du pouvoir » qui développe une « pratique citoyenne » de la politique.
Quatre semaines pour élargirle cercle du débat
Ce sont en particulier ces deux derniers points qui ont donné lieu à des options différentes soumises au vote, et qu’il va falloir maintenant rassembler. « Nous allons écouter et avancer tous ensemble. Dans cette première phase du débat, se sont exprimées des idées, mais aussi des préoccupations et des inquiétudes », note le porte parole du PCF Olivier Dartigolles, pour qui « il reste quatre semaines pour créer les conditions qu’un plus grand nombre de camarades entrent dans cette discussion ».
Première difficulté à lever, selon Frédérick Genevée, représentant du texte « L’ambition communiste... », dont les auteurs s’opposent à l’idée d’une « primaire » qui ouvrirait, selon eux, la porte à une nouvelle union avec le PS : l’adoption de la base commune par une majorité absolue tout juste supérieure à 51 %, quand les derniers congrès avaient accordé des scores plus confortables, à 60,9 % au 34e Congrès de 2008, et à 73,16 % au 36e de 2013 – mais avec un précédent à 55 % au 32e en 2003 – , crée « une situation inédite ». S’il prend acte du choix majoritaire en faveur de la base commune, Frédérick Genevée estime que la base commune « doit être réécrite en grande partie, et pas par des amendements à la marge ». « On peut rassembler sur des contenus politiques et dans la composition des directions », dit-il, en insistant sur « l’exigence de radicalité et de modernité qui s’est exprimée, qui peut se traduire dans un Front de gauche réactualisé ».
Reste que cette option n’est pas majoritaire dans le PCF. Opposé à l’idée de primaire, Hervé Poly, pour le texte « Unir les communistes... », refuse la proposition de « liquidation du PCF » que constitue à ses yeux « l’adhésion à une autre organisation » : « C’est l’option de ‘’métamorphose’’ du PCF rejetée en 2008 qui fait sa réapparition », tranche-t-il. « Les communistes ne veulent ni d’un parti en tendances, ni de synthèse molle, ni de règlements de comptes », rappelle de son côté Olivier Dartigolles, qui invite à œuvrer au rassemblement des communistes autour de « trois sujets » : le « bouillonnement » que traduit la mise en mouvement de forces de gauche en France et dans le monde, « l’actualité de l’engagement communiste », et la proposition de répondre « à partir de la base commune, à la demande des électeurs de gauche de construire pour 2017 un rassemblement qui ne pourra en aucun cas se faire avec les représentants de la politique actuelle, aujourd’hui disqualifiés ».
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09/05/2016
Affaire Baupin : Violences sexistes en politique, la vérité s’impose
La presse révèle ce matin le témoignage de femmes, élues ou collaboratrices, qui affirment avoir été harcelées et agressées sexuellement, par Denis Baupin, député et vice-président de l’Assemblée Nationale qui a quitté EELV il y a quelques semaines.
En respectant naturellement la présomption d’innocence, à laquelle chacun a le droit, si ces faits sont avérés, ils sont extrêmement graves.
Ils témoignent, une nouvelle fois, de la difficile mise en lumière par les victimes de ce genre d’agissements, et de l’existence de comportements sexistes dans le monde politique, comme ailleurs.
Ces femmes ont eu le courage de témoigner pour que cesse enfin la loi du silence. Il est intolérable que de telles pratiques puissent perdurer. Les hommes politiques ne sont pas au-dessus des lois. Comme tout citoyen, ils doivent les faire respecter, d’autant plus qu’ils les élaborent et les votent la main sur le cœur !
Les violences faites aux femmes sont un fléau qui gangrène le vivre ensemble, le respect mutuel et qui empêche tout progrès durable en termes d’égalité entre les femmes et les hommes.
Les militantes et militants communistes se battent, aux côtés des associations féministes, des femmes et des hommes de progrès pour en débarrasser la société.
Pour nous, c'est tolérance zéro à l'égard des violences faites aux femmes.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
Laurence Cohen, responsable nationale de la commission féministe du PCF
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30/04/2016
Bernard Cazeneuve doit faire preuve de sang froid et s'interdire tout amalgame
Ainsi donc, François Hollande et son gouvernement ont très clairement fait le choix de la provocation et des violences policières hier, dans plusieurs villes, lors de la journée de mobilisation pour le retrait de la loi El Khomri.
Cela ne date pas d'hier, nous avions déjà, lors des dernières mobilisations, alerté sur des comportements et des actes indignes d'une police qui doit agir dans le respect des valeurs de notre République, qui plus est quand il s'agit d'intervenir auprès de jeunes.
La journée du 28 avril marque une inacceptable surenchère qui, pour avoir été constatée en de si nombreux endroits, ne peut qu'avoir été décidée par le ministre de l'Intérieur avec des instructions pour créer un climat de tension.
Ceci est d'abord le signe de l'extrême fébrilité de l'exécutif face aux mobilisations et aux convergences pour le retrait de la loi El Khomri.
Bernard Cazeneuve doit faire preuve de sang froid et s'interdire tout amalgame. Les casseurs, doivent être arrêtés et présentés à la justice, et les jeunes manifestants, les salariés, les représentants des organisations syndicales et de jeunesse qui agissent dans le cadre d'un mouvement social et citoyen doivent pouvoir manifester en toute sécurité. Un peu de discernement ! Il n'est pas très compliqué de faire la différence entre des jeunes avec des pancartes et porteurs d'exigences pour leur vie, et des casseurs cagoulés et équipés pour en découdre avec les forces de l'ordre.
L'exécutif doit se ressaisir, ne pas faire le choix du pourrissement, en décidant du retrait de la loi dite "travail", rejetée par une écrasante majorité, et en acceptant un vrai dialogue pour de vraies solutions.
Olivier Dartigolles, porte parole du PCF
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27/04/2016
Mélenchon, l’oubli de la catastrophe de Bhopal et son obsession autour du nucléaire civil
Lu sur le blog de JLM une énième déclaration contre le nucléaire civil et ses salariés, salariés sommés de se recycler dans d’autres métiers pour prévoir la « sortie du nucléaire ».
Alors biensûr JLM nous sort cela à l’occasion des 30 ans de la catastrophe de Tchernobyl. Mais où était donc JLM en 2014 pour la commémoration des 30 ans de l’accident chimique de Bhopal qui a fait 5 fois plus de victimes que Tchernobyl? C’était pourtant en décembre 2014 (l’accident ayant eu lieu en 1984) : pas un post sur son blog, pas une déclaration, rien sur les centaines de sites classés Seveso en France, rien sur le secteur de la chimie qui ne dispose pas de contrôles aussi sévères que le nucléaire civil. Ce ne serait pas dangereux la chimie ? Faudrait-il aussi demander aux salariés de la chimie de se recycler et organiser au plus vite la sortie de ce secteur vu les catastrophes potentielles qui pèsent en France?
A mon humble avis, ce sont surtout certains politiciens qui devraient se « recycler », et non pas les salariés d ‘EDF, si leur seul projet et la seule imagination dont ils font preuve, c’est fermer des unités de production, des usines qui existent, fonctionnent, produisent de l’électricité à bas carbone, nous permettant au passage d’émettre, par habitant, deux fois moins de CO2 que nos voisins allemands, et qui ont apporté tant de richesse à la France.
Ce n’est pas, encore une fois, aux salariés d’EDF eux de se recycler, mais à ces politiciens, eux qui ne sont pas capables, alors qu’ils citent allègrement le GIEC et la dernière COP21, de lire jusqu’au bout les rapports qui en émanent, rapports qui classent clairement le nucléaire comme un des leviers incontournables pour contrer le réchauffement climatique. Non JLM, être anti-nucléaire, ce n’est pas défendre le climat, c’est même tout le contraire. C’est même aller vers un monde avec 2 milliards d ‘êtres humain sans électricité d’ici 2050.
C’est encore à eux, ces politiciens, de se recycler, si sur un sujet aussi sérieux, dans un texte, après 10 jours de mise en ligne sur un blog, on continue de confondre Flamanville et Penly : non, il n y a pas de chantier nucléaire à Penly, situé à plus de 300 km de Flamanville : vous pouvez aller vérifier, c’est à deux heures de Paris en voiture, un chantier de réacteur cela se remarque un peu…. Quand on s’ exprime sur un sujet aussi sérieux, et qu’on prétend vouloir diriger la 6 ème puissance mondiale, ce serait bien d’avoir un minimum de crédibilité, et d’être un peu précis et ne pas prendre ses infos à coup de recherche google et sur des sites douteux.
C’est à eux de se recycler, lorsqu’ils sont tout juste capable de citer partiellement les syndicats, avec un opportunisme certain, lorsque cela va dans leur sens, mais en omettant le fait que ces mêmes syndicats, notamment la CGT, ne partagent absolument pas la vision de JLM par exemple sur le nucléaire et le mix énergétique (ce qui est pourtant l’objet du texte mis en ligne par JLM). A noter qu’aucun débat contradictoire avec les syndicats sur le sujet n’ a eu lieu avec JLM. C’est mal commencer la 6eme république, si déjà dans une campagne électorale, on ne tient pas compte de l’avis des salariés, alors qu’on se gargarise de « faire de la politique autrement ». Cela fait un peu « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
C’est à eux de se recycler, si ils ne comprennent pas que de grands pays comme la Chine, l’Inde, plusieurs pays d’Asie du Sud-Est dont le Vietnam, la Thailande, l’Afrique du Sud, une bonne partie de l’Amérique latine, dont la Bolivie d’Evo Morales (la Mecque de l’éco-socialisme pourtant), entreprennent de grands programmes pour le nucléaire civil ; non pas parce que ce serait une gabegie et un gouffre financier, comme le prétend JLM, mais parce qu’ils ont des besoins concrets auxquels ils doivent faire face pour leurs populations et assurer l’avenir. JLM aurait raison seul contre tous ces pays ? Non, tous ces pays n ‘ont pas le temps de faire de la démagogie, ils doivent se coltiner le réel et agir en conséquence. Citons aussi la Finlande qui relance le nucléaire, pays pourtant très connu pour le strict contrôle des comptes publics : nuls en calcul et flambeurs aussi les Finlandais ?
Et que dire d’une entreprise publique comme EDF, malgré les difficultés, la privatisation en cours, et les coups portés par le capitalisme court-termiste qui veut en finir avec le service public, mais entreprise qui a rapporté des centaines de milliards d’euros à l’Etat : cela doit être sans doute cela la définition du gouffre financier et de la gabegie du nucléaire selon JLM.
JLM défendait il y a peu Alstom racheté par General Electric, en s’étendant sur la nécessaire indépendance de la France dans le domaine de la maîtrise de la propulsion marine, en citant notamment le porte avion Charles-de-Gaule (Alstom fabriquant ses turbines)…et pourtant, il est à propulsion nucléaire ce navire non ? Alors il y aurait un nucléaire dangereux, le civil, et un nucléaire inoffensif, le militaire, dont on ne parle jamais ? Et n’ est-ce pas une gabegie un porte avion qui sert plus à déstabiliser des régions que de produire de l’électricité à 60 millions d ‘habitants?
JLM insiste sur la dangerosité du nucléaire civil, en stigmatisant le chantier de Flamanville (et pas à Penly, il faudrait penser à corriger sur le blog !), mais pourquoi ne nous parle-t-il pas du chantier de renouvellement de toute la flotte de sous-marins nucléaires à Brest, flotte capable de faire sauter plusieurs fois l’Europe, le programme « Barracuda». Pour un député Européen, ce serait bien de hiérarchiser les priorités non ? Vous avez entendu parler du programme Barracuda ? Ce n’est sans doute pas JLM, ni ses proches collaborateurs, qui vous en parleront.
Ce qui est navrant dans cette démarche, c’est d’user de la démagogie, surfer sur des peurs, juste pour des raisons politiciennes, sur un enjeux majeur qui va engager l’avenir de notre pays et du monde. Et cela tout en nuisant à une des dernière industrie qui reste en France et en stigmatisant leurs salariés.
Vous avez dit « faire de la politique autrement » ?
lire le post original de JLM : Cliquez ICI
Alain Bellal, dirigeant du PCF, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Cachan et de l'INSA de Lyon, professeur agrégé de génie civil il enseigne dans des lycées et centres de formation en Ile de France.
En 2013, il rédacteur en chef de Progressistes, nouvelle revue que je lance avec l'aide et le soutien de plusieurs personnalités du monde scientifique et du travail.
Il anime régulièrement des débats publics sur les enjeux d'énergie et d'environnement à la demande de collectivités, d'associations, de partis politiques et de syndicats.
09:24 Publié dans Point de vue, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nucléaire, mélenchon, pcf | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
18/04/2016
Les communistes de l’Essonne face au zéro chômage
En lançant, face au projet El Khomri, une série de rencontres sur leur contre-proposition de loi, les communistes veulent lier mobilisations et alternative à l’austérité.
Contraste. Devant la façade austère, au sommet de laquelle une grosse enseigne Alstom ne passe pas inaperçue, flotte accrochée entre deux arbres une guirlande de drapeaux rouges siglés « PCF-Front de gauche ». C’est dans ce secteur de la ville de Massy, dans l’Essonne, où se côtoient des dizaines d’immeubles d’habitation neufs et des locaux de grandes firmes de la recherche et de la technologie haut de gamme comme Thales, ou encore Safran, que les communistes du département ont choisi hier à la mi-journée de lancer leur campagne « Zéro chômage dans une société de partage », explique Philippe Camo, le secrétaire départemental.
« Et ce n’est pas par hasard que nous avons choisi ce site, poursuit-il, car Alstom justement a programmé ici 350 suppressions de postes. Nous en sommes en quelques mois à plus de 2 000 pour l’Essonne, qui, avec 87 000 demandeurs d’emploi, présente le triste record du département où la hausse du nombre de chômeurs est la plus élevée de l’Île-de-France. »
Dans ce contexte, la proposition de loi mise en débat sur le terrain par les parlementaires communistes commence à avoir de l’écho. « Nous allons autour d’elle démultiplier les rencontres, ajoute Philippe Camo, dans les secteurs d’entreprises, comme dans les quartiers. » Avec la volonté affirmée de faire le lien permanent entre la mobilisation face à la loi El Khomri et « les exigences populaires qui s’expriment avec force en cette période ». Ainsi, les militants du PCF de Wissous se sont mobilisés pendant plusieurs semaines avec les salariés d’Otus-Veolia pour la défense de leurs conditions de travail et contre un climat de brimades. « Non seulement les salariés ont gagné mais sept d’entre eux ont pris leur carte au Parti », souligne Philippe Camo. « Il s’agit de soumettre nos propositions au feu de l’expérience des salariés et citoyens », insiste Denis Durand, de la commission économique du Conseil national du PCF, présent lui aussi à Massy.
Des salariés qui, de plus en plus, prennent conscience de la situation, selon Claude Josserand, délégué central CGT chez Alcatel-Lucent, racheté depuis janvier par le finlandais Nokia. « Depuis, nous subissons des réductions d’effectifs, notamment de 411 suppressions de postes au siège », dit-il. Chez CGG, voisine de la société Alstom à Massy, « 180 emplois vont être supprimés », dénonce aussi la secrétaire du CE, Irène Huard. « Nous avons fait des contre-propositions de développement de nos activités (liées à la prospection pétrolière – NDLR), mais la direction qui recherche le profit financier immédiat nous a opposé des impossibilités financières. » Ce qui fait réagir Denis Durand pour qui, « justement, la proposition de loi en chantier veut accorder aux instances de représentation des salariés de nouveaux droits incluant notamment un veto suspensif aux plans de licenciements pour permettre la recherche d’autres solutions de développement »...
15:13 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, essonne, chômage | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
16/04/2016
Les communistes à l'offensive pour ouvrir une solution progressiste à gauche
20:02 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, congrés, propositions | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |