Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/07/2014

Quand mon coeur pleure pour les palestiniens....

israel2.jpg

Point de vue, par Inès Safi (1)
Nous sommes affligés par la tragédie qui se déroule sous nos yeux, sans oublier pour autant celles qui se déroulent en Syrie, Irak ou Birmanie. Et l'Irak nous donne un laboratoire grandeur nature des effets déasastreux de la colonisation.
 
La cause palestinienne a cependant des spécificités:
- Elle perdure depuis plus de soixante années.
-Le colonisateur ne reconnait même pas l'injustice flagrante commise en massacrant une population et d'en exiler 800000 personnes en 48.
- Il a des alliés solidaires, qui alimentent son arsenal militaire, qui sont nos propres gouvernements.
-Il a le soutien solennel et inconditionnel des représentants officiels de la communauté juive, du moins dans plusieurs pays européens. Qui sont donc nos compatriotes.

Accepter une telle injustice est un fait grave pour toute l'humanité. Il s'agit de principe de droit bafoué avec la complaisance de ceux qui disent faire les gendarmes dans le monde. Voila pourquoi cette cause devient universelle, un archétype de l'oppression du système impérialiste.

Je voudrais cependant que nous résistions aux sirènes des divisions ethniques. Je le rappelle encore et encore, ce qui va bien à l'encontre des préjugés, l'empire ottoman jusqu'à la fin du 19 ème siècle était bien séculaire. Et même auparavant, Dimitri Gutas (professeur de langue et de littérature Arabe à l’Université de Yale (USA)) évoque la "Pax Islamica", établie par les conquêtes musulmanes.
 
Il évoque ce fait « salutaire » et « bénéfique » ayant mis fin aux guerres intestines et désastreuses Perso-Byzantines.
Contrairement à la dictature religieuse des Byzantins, qui ne toléraient pas les différents schismes du christianisme, ces derniers ont bénéficié de leur liberté sous l’égide d’un « état islamique non-partisan » et ont pu être ainsi s’épanouir tout en étant épargnés de l’âge sombre où pataugeaient les Byzantins durant les 7ème et 8ème siècles!

La volonté de fonder un pays d'une religion homogène est un concept étranger à cette civilisation; il trouve des racines à Byzance et à Rome, il s'est manifesté à travers les guerres de religion en Europe, à travers l'inquisition, y compris celle qui a purifié l'Andalousie, et dont l'appellation "reconquête" est une erreur à corriger au plus vite.
 
Cette volonté a continué à se déployer à travers le projet colonial et ses déploiements récents, comme nous l'observons en Irak. Et à travers le projet sioniste, appuyé par des protestants européens qui voulaient accélérer l'arrivée du Christ.

Malheureusement, cette mentalité n'a pas épargné les musulmans, dont certains ont coupé le cordon avec leur tradition: l'intégrisme est un produit de la modernité, un phénomène néo colonial, une réaction en miroir qui s'amplifie par les injustices actuelles. Avec sa rationalité dogmatique et une volonté de créer des "états islamiques".
 
Je suis triste quand je perçois des appels à rendre la cause palestinienne purement islamique; quand c'est de la part de musulmans, évoquant la sacralité de Jerusalem, ils ne font que renforcer les préjugés répandus, font oublier les victimes chrétiennes palestiniennes, et agissent ainsi symétriquement à Israel quand elle s'approprie le nom d'état juif (et l'opposition arabe juif n'a même pas de sens.) Ils en oublient ainsi le sens de la prière symbolique de Mohamed avec tous les prophètes à Jerusalem.
 
Je suis aussi triste d'entendre des chrétiens d'Europe n'appellant qu'à prier pour les chrétiens d'Irak, alors que tant de victimes de toute confession n'ont cessé de tomber pendant tant d'années. Alors que la puissance qui a semé le chaos, établi un embargo ayant tué des millions d'enfants, détruit entièrement un pays multi ethnique, était motivé par un Bush inspiré par son protestantisme pro-sioniste et appelant aux croisades.

Quand mon coeur pleure pour les palestiniens, il ne fait aucune distinction entre les victimes musulmanes, chrétiennes, juives, ni athées. Quand je prie pour les Irakiens, je ne fais aucune distinction entre les sunnites, chiites ni chrétiens.

Nous ne saurons nous opposer aux injustices tant que nous nous renfermons dans des clans. Nous sommes capables d'éprouver de l'empathie pour ceux qui ne partagent ni nos croyance ni nos opinions. Il suffit de partager la même idée de justice et de la défendre main dans la main. Nous n'avons plus le choix, mes amis, ou alors nous ne ferions que renforcer ce projet impérialiste qui nous divise pour mieux régner.
 
Je vous invite donc à créer une organisation pour la paix qui ne serait formée ni de juifs ni de chrétiens ni de musulmans ni de gauche ni de droite exclusivement. Une organisation universelle qui réunit tous les êtres épris de liberté, sans opinions communes sur tous les sujets, hormis celle sur le sens de la justice et de la paix. Une assemblée qui laisse la place à la perplexité comme voie à l'humilité assurant l'altérité...

(1) Inès Safi
: Ancienne élève de l'école polytechnique, chercheuse CNRS en physique théorique et fondamentale, elle est reconnue sur le plan international dans le domaine des nanosciences.

Chanson de la fabuleuse Soeur Keyrouz chantant la sainte de l'Islam Rabiaa Al Adawiya:
 
 
Photo de UNE : L'Alhambra. Il est probable que les douze lions, représentant les douze tribus d’Israel, furent l'offrande du vizir poète et rabbin Abu Ishaq Isma'il ibn Nag'rila (993 -1055), signe de reconnaissance de ses coreligionnaires au sultan. Et dont le fils fut aussi vizir.
Photo issue de la page "Geometry in Arts of Islam"
 
 

inès safi,international,palestine,israël,religions
 Illustration d'un livre des jeux pratiqués en Andalousie et provenant du monde christiano-judéo-islamique (et autres ;)) 1283.
The Book of Chess, Dice, and Board Games (El Libro de Juegos: los libros de ajedrex, dados e tablas) by Alfonso X El Sabio, dated 1283

06/07/2014

JIMMY'S HALL, COMMUNISTE ET IRLANDAIS !

jimmy's hall,ken loach

Ce nouveau film est né il y a trois ans d’un spectacle associatif monté dans le comté de Leitrim, donc sur les lieux irlandais de l’action. L’histoire renvoie à la vie de Jimmy Gralton, l’unique Irlandais à avoir été expulsé de son propre pays sans bénéficier d’un procès parce que considéré comme « immigré clandestin » en août 1933.
Après Le vent se lève, palme d’or à Cannes en 2006, voici donc une nouvelle facette des talents conjoints du duo Loach-Laverty consacrés à l’Irlande.
 
Quand le film commence, nous avons d’ailleurs des images d’archives qui nous rappellent ce que fut cette immigration américaine, qui, si elle créa des bistrots et des cinéastes dont John Ford fut le plus célèbre, fut surtout pourvoyeuse d’emplois dans l’édification des gratte-ciel. Cela vaut à notre personnage dix ans d’exil américain pour gagner son pain, avant son retour au bercail afin d’aider sa mère, personnage exceptionnel de dignité au demeurant,
à s’occuper de la modeste ferme familiale. Pendant ce temps, l’Irlande a changé
elle aussi.

Jimmy est de toute évidence un type brillant qui aime la vie

La guerre civile a laissé des traces, mais un nouveau gouvernement a été élu, promettant davantage de justice. On parle de promesses, ce qui ne veut pas dire que les ennemis ancestraux ont disparu, en particulier un clergé exceptionnellement réactionnaire et des possédants ayant décidé qu’ils ont la loi pour eux.

C’est dans ce rapport de forces que Jimmy décide de rouvrir à la sollicitation générale de son entourage, en particulier la jeunesse, le hall du titre, un lieu de divertissement et de plaisir qui connut son heure de gloire avant destruction. Il faut dire qu’à New York Jimmy a eu l’occasion de découvrir d’autres lieux marqués par une société nouvelle, en particulier les clubs de Harlem où la musique emploie de nouvelles sonorités et où Blancs et Noirs se côtoient.

Jimmy décide donc que son hall sera progressiste, ouvert à tous, et que l’on pourra aussi bien y danser qu’étudier ou discuter, le tout à des tarifs défiant toute concurrence, une partie des activités étant le produit du bénévolat. Le succès est immédiat, mais sans pour autant déclencher un enthousiasme généralisé. L’adversaire a la dent dure, en particulier les curetons pour qui un tel lieu ne saurait être que de perdition, en particulier ceux qui traitent carrément Jimmy de communiste.

Le trait pourrait sembler gonflé mais la frontière est poreuse entre pratiquer le jazz et se livrer à des activités qualifiées de séditieuses, d’autres sociétés l’ont prouvé, aux États-Unis et dans la prude et conventionnelle Irlande.

Pour Ken Loach, l’idée était de montrer que la gauche n’est pas automatiquement déprimante, hostile au plaisir, à l’humour ou à la fête. Des vertus à réhabiliter, tout en étant fidèle à la structure même du récit. Jimmy Gralton est de toute évidence un type brillant qui aime la vie, même si le détail de son existence est inconnu, ce qui a laissé toute la possibilité de broder au niveau de l’écriture.

Une grande attention a été apportée aux décors, tournage dans le comté de Leitrim, construction du centre en décors naturels, volonté de travailler avec des vrais musiciens dans le refus de la piste sonore réenregistrée.

Tentative de recruter des comédiens sur place même si le choix était limité. Les parallèles entre l’Irlande de l’époque et d’aujourd’hui n’ont pas été oubliés. Pour Ken Loach, la crise financière de 1929 a encore des conséquences, des jeunes n’ont pas d’avenir et en Irlande, une jeunesse en quête de sécurité de l’emploi continue de privilégier la voie de l’immigration.

Avec ce nouveau long-métrage, Ken Loach reste fi dèle à lui-même

En revanche, Ken Loach ne compte pas sur le cinéma pour avoir une influence sur le débat politique. La responsabilité reposerait d’abord sur les films à gros budget qui vont d’abord dans le sens du statu quo et visent principalement à s’évader de
la réalité. Le cinéaste est fidèle à lui-
même. Il vient encore de magnifiquement le prouver.

- See more at: http://www.humanite.fr/un-coup-de-bar-et-ca-repart-533791#sthash.fSCaOFW5.dpuf

10:47 Publié dans ACTUALITES, ACTUes-Vidéos, Culture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jimmy's hall, ken loach | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/06/2014

L’Événement IAM à la Fête de l’Humanité !

iamlive_2.jpg

Le légendaire groupe de rap de Marseille sera sur la grande scène de la Fête de l’Humanité en septembre où il ne s’était pas produit depuis 20 ans ! Un concert événement très attendu où le collectif emmené par Akhenaton, devrait notamment interpréter les morceaux de son dernier album «Arts Martiens».

C’est un véritable événement que s’apprête à vivre la Fête de l’Humanité en septembre. Le légendaire groupe de rap IAM vient en effet de confirmer sa venue à la Fête pour un concert exceptionnel sur la grande scène(*) où il ne s’était pas produit depuis 1994 !

IAM, c’est d’abord un son qui a traversé les âges et touché un large public grâce à un rap conscient qui force le respect. Depuis ses débuts le collectif marseillais a su imposer un flow en prise avec la réalité sociale, à l’image de l’historique album «l’Ecole du micro d’argent» (1997), aujourd’hui encore considéré comme le plus emblématique du style IAM. Un disque qui a hissé le groupe au rang de maître d’un rap aux textes affutés tout en finesse dénonçant l’injustice sociale et aux arrangements qui font mouche grâce à leur puissance mélodique. Depuis, le collectif phocéen emmené par Akhenaton, Shurik’n, Kheops, Imhotep et Kephren trace sa route avec toujours cette même veine créative.

En témoigne, leur dernier album, le martial «Art Martiens» dont les paroles donnent à réfléchir au travers de titres comme «Les Raisons de la colère» ou «Le pain au chocolat», continuant de faire d’IAM le fer de lance d’un rap aux antipodes du bling-bling et du hip-hop commercial. Depuis sa création en 1989, IAM, au fil de son riche parcours, n’a jamais transigé avec un univers qui oscille entre ombre et lumière, textes sombres, poésie du pavé et rap teinté de lyrisme et d’humanité.

Après 25 ans de carrière et six albums, les membres d’IAM continuent de faire preuve d’inventivité en étant désormais à l’origine d’un rap adulte aux paroles incisives. Ils ont grandi avec le rap et nous avec. Surtout, ils ont su garder cette notion de partage et d’amitié entre eux, chose rarissime dans l’histoire de tout groupe de musique. C’est peut-être ça le secret de la longévité d’IAM, cet amour immodéré pour le rap qu’ils ont transmis à plusieurs générations de fans.

Autant dire que c’est un groupe mythique que la Fête de l’Humanité va accueillir. Un grand moment en perspective attendu par la jeunesse des quartiers qui ne manquera pas d’être au rendez-vous du show des MC’s marseillais qui s’annonce déjà comme l’un des concerts phare de l’édition 2014.

Victor Hache pour l'Humanité

- See more at: http://www.humanite.fr/levenement-iam-la-fete-de-lhumanite-544391#sthash.iiciSVXV.dpuf

21/06/2014

Putain de guerre ! Expo de planches originales de Tardi à l'espace Niemeyer

tardi_pcf-pdf-image.jpg

En cette année de commémoration du début de la guerre 14-18, les planches originales de l’œuvre de Tardi intitulée "Putain de Guerre" sont une évocation en bande dessinée du premier conflit mondial et de la place qu'y ont occupée les hommes qui s'y sont affrontés et entretués.

La Première Guerre mondiale est présente dans l’œuvre de Jacques Tardi depuis les origines, ou peu s’en faut. Hanté depuis toujours, à travers son histoire familiale et son parcours d’artiste, par la dimension effroyable de la Guerre de 1914 – 1918, Jacques Tardi a commencé voilà presque quarante ans à en faire la matière d’une partie significative de son œuvre. Unanimement salués par les historiens pour la justesse du témoignage et la rigueur de la représentation, ses albums font aujourd’hui figure de repères majeurs de la bande dessinée d’expression française.

fabien.jpgCette exposition s’inscrit dans un ensemble d’initiatives culturelles et politiques de notre parti depuis l’automne 2013 et qui tendent à montrer ce que fut la Première Guerre mondiale, ses causes, ses conséquences et ses enseignements pour dire non à la guerre, à toutes les guerres.

Putain de guerre ! raconte l’intégralité de la Grande Guerre, de l’été 1914 jusqu’à fin 1919, à travers le regard et le monologue d’un soldat français ordinaire, qui sera de tous les fronts, de tous les combats, de toutes les horreurs...

Un récit de fiction, mais où le souci de véracité et la rigueur de la reconstitution historique occupent une place primordiale. Pour mener cette énorme tâche, Tardi a fait appel aux compétences, depuis des années, de Jean- Pierre Verney, tour à tour collectionneur, documentaliste, historien et pour tout dire, spécialiste de la 1ère Guerre Mondiale.

Révélé dans le magazine Pilote au début des années 70, Tardi s’est imposé, en 40 ans de création ininterrompue, comme l’un des grands de la Bande Dessinée francophone.

L’essentiel de son œuvre rassemble des séries comme Adèle Blanc-Sec, Nestor Burma, Le cri du peuple et de nombreux albums marquants tels que Ici Même, C’était la guerre des tranchées, Putain de guerre ! ou plus récemment, Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB.

EXPOSITION (entrée libre)
DU 15 MAI AU 28 JUIN 2014 DE 10 H À 18 H TOUS LES JOURS SAUF DIMANCHE ET JOURS FÉRIÉS
SAMEDIS DE 10 H À 17 H

Espace Niemeyer
2, place du Colonel Fabien, Paris 19e Tél. : 01 40 40 12 12
Métro : Colonel Fabien (ligne 2)
Bus : lignes 46/75

Exposition co-organisée par la galerie Oblique et l'Espace Niemeyer

Avec le soutien de la Mairie de Paris, Multiplast.fr, les éditions Casterman et Horizon BD

18/05/2014

AGNES BIHL, CHANTEUSE ENGAGEE ET TALENTUEUSE !

Agnes-Bihl.jpgAgnès Bihl a de qui tenir. Son arrière grand-père fut l'un des fondateurs du journal L'Illustration (établi en 1843 et disparu un siècle plus tard) et sa grand-mère peintre quand les femmes n'avaient pas le droit de vote.

La chanteuse engagée et enragée, née en 1975, tient sa vocation d'un concert d'Allain Leprest.

Délaissant le théâtre et le dessin, Agnès Bihl garde sa plume pour écrire les textes de chansons d'amour acides ou désabusées, souvent empreintes d'humour, au menu de son premier album autoproduit La Terre est Blonde en 2001.

La « rebelle au bois dormant » y fustige notamment les anti-IVG.

Mais c'est sur scène que la chanteuse construit sa réputation au gré de nombreux concerts, depuis son premier tour de chant au Limonaire en 1998 jusqu'aux premières parties de Thomas Fersen, Anne Sylvestre ou...Allain Leprest.

Signée sur le label Naïve, Agnès Bihl sort son deuxième album Merci Maman, Merci Papa en août 2005. Elle est accompagné par Tom Poisson, Alice Berrebi, le pianiste Giovanni Mirabassi et le barde Jehan Cayrecastel.

bihlaznavour.jpgLe suivant, Demandez le Programme(novembre 2007) s'enrichit des participations d'Alexis HK, et Nicolas Montazaud. Invitée à faire la première partie de Charles Aznavour au Palais des Congrès et en tournée, la petite chanteuse blonde fait un tabac avec son répertoire vitriolé et sa robe à pois.

Loïc Picaud pour Music Story

La manif d'Agnès Bihl, une histoire d'amour qui débute sur une manif...

Agnes Bihl est aussi une chanteuse engagé. Elle a particpé à la fête de l'Huma et a soutenu la candidature de Marie Georges Buffet et de Jean Luc Mélenchon aux élections présidentielles.

Pour cette vidéo, elle a récolté les images envoyées par plus de 700 internautes pour réaliser le clip de cette chanson qui raconte une histoire d'amour qui débute sur une manif...

23/11/2013

Voir le monde en peinture avec Jean-Pierre Jouffroy

peinture,exposition,colonel fabien,jean-pierre jouffroyÀ l’occasion de ses quatre-vingts ans, une grande rétrospective du peintre Jean-Pierre Jouffroy est organisée à l’espace Niemeyer, place du Colonel-Fabien à Paris. Cet événement sera inauguré le jeudi 21 novembre.

«Il faut que la peinture serve à autre chose qu’à la peinture », écrivait Matisse. À autre chose que « décorer des appartements », ajoutait 
Picasso. Jean-Pierre Jouffroy a inscrit ses trajectoires dans la foulée de ces exigences et il les donne à voir dans la grande rétrospective de son œuvre qui sera inaugurée le jeudi 23 novembre à 19 heures, à l’espace Niemeyer, place du Colonel-Fabien à Paris.

Des toiles surtout, des dessins, de la sculpture, de la gravure, des affiches seront donnés à voir durant six semaines comme un témoignage de quatre-vingts ans, ou peu s’en faut, d’empoignades avec la matière, avec sa forme, sa couleur, la lumière et l’œil humain qui les regarde. Sa passion naît à onze ans en voyant des œuvres de Kandinsky ; là il se crée un territoire qui échappe aux règles de fer de son éducation mais qui exige encore une discipline de la connaissance, celle des évasions et des latences, des révolutions et des conservations, qui ont scandé l’histoire de la peinture.

peinture,exposition,colonel fabien,jean-pierre jouffroySon parcours initiatique de jeune homme passe de musée en musée, dialogue entamé avec Jacques Villon, Braque, Picasso, Matta, Poliakoff, Pignon, Kijno, Bazaine, Longobardi et, bien sûr et peut-être avant tout, avec Nicolas de Stael. Histoire de peindre... il fallait tout cela pour oser s’émanciper, une maîtrise des règles qui permet de s’en passer. « L’exécution, dans la peinture, doit toujours tenir de l’improvisation », assurait Delacroix. Miro en tenait, lui, pour la prise de risque maximum, « sans aucune prudence, sans nulle protection, le grand saut, à chaque fois ». C’est affaire de nécessité intérieure.

Peu à peu, à la fin des années cinquante, Jean-Pierre Jouffroy s’éloigne de l’abstraction, ou plutôt il abolit sa frontière avec la figuration. « Le peintre abstrait est toujours figuratif de quelque chose, qu’il le veuille ou non », écrit-il, pour ajouter : « La peinture est l’image du combat livré dans une personne. Elle vaut ce que valent l’aune et la hauteur du combat. Et ce combat est lui-même la métaphore des rapports existant dans la sphère sociale. » Grands ou petits formats, toiles monumentales en rideau de scène de la Fête de l’Humanité, portraits, paysages, autoportraits... il explore beaucoup, souvent ramené vers le corps des femmes et la chair, citant la couleur pour réinventer les contours et l’espace, usant d’une matière puissante et de la lumière pour créer du mouvement. Il s’attache au surgissement de routes lumineuses dans les vallonnements des bords de Loire ou à des thèmes musicaux, mythologiques ou picturaux. Mme Matisse croise Mme Homère... «En peinture, on peut tout essayer à condition de ne pas recommencer », mettait en garde Picasso. Jouffroy a entendu l’avertissement et le foisonnement de sa création témoigne d’une recherche incessante.

À la création, se sont ajoutés une pensée sur la création, accompagnée de nombreuses publications, et un combat pour une politique artistique libre de toute entrave idéologique au sein du PCF.

peinture,exposition,colonel fabien,jean-pierre jouffroyDirigeant de l’Union des arts plastiques, enseignant dans les écoles du PCF et de la CGT pour ouvrir en grand l’univers de l’art aux militants, organisateur des grandes expositions de la Fête de l’Humanité, il est aussi un homme de presse, qui a marqué des années durant l’Humanité Dimanche dont il fut le directeur artistique. Tout un parcours à croiser et recroiser.

Patrick Apel-Muller pour l'Humanité

 

26/10/2013

DES MAUX POUR LE DIRE : COMMUNAUTARISME

communautaire.jpgDéfinition du communautarisme


Etymologie : du latin "communis", communauté, lui-même issu de "cum", avec, ensemble et de "munus", charge, dette : charges partagées, obligations mutuelles.

Le terme "communautarisme" est un néologisme apparu dans les années 1980, en référence aux revendications de certaines "minorités" d'Amérique du Nord (indiens, noirs, québécois français).

Employé dans un sens plutôt péjoratif, le terme communautarisme désigne une forme d'ethnocentrisme ou de sociocentrisme qui donne à la communauté (ethnique, religieuse, culturelle, sociale, politique, mystique, sportive...) une valeur plus importante qu'à l'individu, avec une tendance au repli sur soi. Ce repli "identitaire", "culturel" ou "communautaire" s'accompagne d'une prétention à contrôler les opinions et les comportements des membres de la communauté contraints à une obligation d'appartenance.

communautarisme.jpgSouvent par réaction de défense, le communautarisme s'oppose au libéralisme, à l'individualisme, au rationalisme, au cosmopolitisme et à l'universalisme. Dans les formes les plus exacerbées du communautarisme, le monde est manichéen, il y a les bons (ceux qui font partie de la communauté) et les mauvais (les autres). Il s'apparente alors à une forme de racisme.

Pour ses défenseurs, aucune perspective n'existe en dehors de la communauté et il est impossible de se détacher de son histoire et de sa culture. La communauté précède alors l'individu et rend la recherche de l'idéal partagé plus importante que la défense de la liberté individuelle. Pour eux, l'Etat - ou l'autorité, pour les communautés plus petites -, ne peut être neutre ou laïc en matière de choix culturels, religieux ou de morale. Les valeurs servant de référence sont essentiellement traditionnelles, construites sur un passé mythique ou idéalisé.

Les "communautariens" considèrent que l'identité de l'individu ne peut se construire qu'au sein d'une communauté dans laquelle il peut trouver les ressources et l'estime de soi nécessaires. Pour cela la communauté doit se libérer du moule de la "culture dominante" et faire respecter ses particularités, notamment au sein des écoles. Certains mettent en avant la nécessité de protéger des cultures menacées de disparition.

Les "libéraux" estiment, quant à eux, que pour se développer l'individu n'a nul besoin de s'appuyer sur des cultures ethniques ou raciales sources d'enfermement ou de sclérose.

Publié dans la Toupie

19:07 Publié dans Culture, Dico des maux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : communautarisme, mot, maux | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!