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28/10/2025

LA RÉPONSE CINGLANTE DE ZUCMAN A ARNAULT

zucman2.jpg"Bonjour M. Bernard Arnault, la fébrilité n’autorise pas la calomnie.
Les milliardaires ne paient pas ou presque d’impôt sur le revenu et 86% des français ont raison de vouloir mettre fin à ce privilège.
 
Arnault.jpgM. Arnault, j’ai été très surpris par le caractère caricatural de vos attaques.
 
Vos propos me visant sortent du domaine de la rationalité et sont sans fondement.
Essayons de reprendre un peu de mesure.
Contrairement à ce que vous affirmez, je n’ai jamais été militant dans aucun mouvement ni encarté dans aucun parti.
 
Je n’ai pour seule activité que mon travail de chercheur et d’enseignant, en tant que professeur des universités à l’Ecole normale supérieure et à Berkeley
 
Depuis plus de 17 ans mon travail consiste à cartographier la richesse des grandes fortunes
A étudier les paradis fiscaux
Et à objectiver les techniques d’évasion fiscale et d’optimisation des grandes fortunes
Mes travaux sur la mondialisation et la redistribution font référence et sont reconnus partout dans le monde
 
En parlant de « pseudo compétence universitaire », vous vous attaquez à la légitimité même d'une recherche libre de toute pression financière
Venant de l’un des hommes les plus riches du monde et dans un contexte où les libertés académiques sont remises en cause dans un nombre grandissant de pays, cette rhétorique — guère éloignée de celle d'un Trump ou d'un Musk — devrait tous nous inquiéter
 
Le constat sur lequel je me fonde — que les milliardaires paient très peu d’impôt sur le revenu proportionnellement à leur revenu — a été établi de façon indépendante et objective par les travaux de l’Institut des Politiques Publiques en France
Ainsi que par de nombreuses autres équipes de recherche aux Pays-Bas, au Brésil et aux Etats-Unis entre autres pays.
 
M. Arnault : niez-vous ce constat ?
 
En outre les grandes fortunes ont vu leur patrimoine exploser ces 30 dernières années.
Selon Challenges, en 1996, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes s'élevait à 80 milliards d'euros, soit 6,4% du PIB de l'époque.
En 2024 : 1228 milliards d'euros, soit 42 % du PIB.
Mais ces grandes fortunes ne contribuent pas aujourd’hui à hauteur de ce qui est demandé aux autres catégories sociales — patrons de PME, salariés, cadres, etc.
L’impôt plancher de 2% que je défends vise à corriger cette anomalie.
Cette mesure ne concernerait que les foyers fiscaux possédant plus de 100 millions d’euros de patrimoine, au nombre de 1 800 environ.
 
Elle est soutenue par de nombreux économistes de renommée internationale au-delà des clivages partisans. Sept Prix Nobel d'économie la soutiennent
 
Tous ces économistes veulent-ils aussi, selon vous, abattre l'économie de marché ? Sont-ils des militants d'extrême gauche aux "pseudo-compétences universitaires" ?
Cette mesure permettrait simplement de s’assurer que les milliardaires contribuent aux charges communes à la même hauteur que les autres citoyens :
Principe fondamental d’égalité devant l’impôt affirmé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789
 
Cette mesure est plébiscitée par une écrasante majorité de Français (86%).
L ’impôt plancher est un instrument de justice, d’apaisement social et de stabilité budgétaire.
 
Plus vite on l'adoptera, plus vite on débloquera la situation budgétaire.
M. Arnault : votre opposition caricaturale à nos principes d'égalité fondamentaux, inscrits dans notre Constitution, constitue une attaque contre notre contrat social
Quoi que vous en pensiez : le temps est venu de soumettre les milliardaires à un taux minimal d’imposition."
 
Gabriel Zucman

17:52 Publié dans Economie, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zucman, arnault | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/10/2025

Attaquer la justice, c’est mettre en danger la démocratie

Faben Roussel, PCF, justice

OPINION. « Attaquer la justice, c’est mettre en danger la démocratie », par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

Alors que l’incarcération de Nicolas Sarkozy déclenche une vague d’attaques contre la magistrature, Fabien Roussel met en garde contre une remise en cause inédite de l’État de droit. Pour le secrétaire national du PCF, contester la justice au nom du combat politique revient à fragiliser la démocratie elle-même.

Publié le 26 octobre 2026 par la Tribune du Dimanche

Depuis le 21 octobre, un ancien président de la République dort en prison. C’est un fait exceptionnel qui montre d’abord que personne n’est au-dessus des lois. Tant mieux. Je conçois que l’on puisse commenter une décision de justice même si, en tant que responsable politique, je me suis toujours interdit de le faire. Je comprends aussi parfaitement que ses proches, ses supporters, crient à l’injustice et soient émus par son incarcération. C’est leur droit.

Mais des lignes ont été franchies par des responsables politiques de droite et d’extrême droite, par des médias, des commentateurs de la vie publique. C’est une véritable campagne. Elles font entrer notre République dans une nouvelle ère : celle de la mise en cause de toutes nos règles au mépris de l’État de droit, au mépris de la séparation des pouvoirs, au mépris de la démocratie. C’est une porte qui s’ouvre pour tous les régimes autoritaires possibles.

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Car la gravité particulière de la situation présente tient autant dans la violence des propos tenus contre la justice et tous les juges que dans la qualité de leurs auteurs ! Des LR au RN, tous crient à l’« acharnement judiciaire » et au « jugement politique », au « complot », à la « vendetta » chers à Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national trop heureux d’hurler avec la meute pour mieux défendre Marine Le Pen, elle aussi condamnée.

Comment ne pas être en colère contre ces incroyables privilèges accordés à Nicolas Sarkozy, reçu en plus avant son incarcération par le président de la République.

Il faut écouter Cnews débiter les pires calomnies contre les juges qui seraient, selon eux, « de gauche et pro-migrants », « anti-police et pro-casseurs ». Je suis scandalisé par ce traitement médiatique qui passe sous silence les faits pourtant établis par l’accusation et sur lesquels trois juges statuant collégialement ont fondé leur décision.

La République profondément âbimée

Nous assistons en fait à une véritable campagne politique contre nos institutions républicaines, menée par une caste de privilégiés qui s’est toujours considérée au-dessus des lois. C’est la même campagne qui a été menée contre la peine d’inéligibilité de Marine Le Pen, condamnée pour détournement d’argent public pour avoir embauché, entre autres, des gens de sa famille avec l’argent du Parlement européen.

Enfin, comment ne pas être en colère contre ces incroyables privilèges accordés à Nicolas Sarkozy, reçu en plus avant son incarcération par le président de la République en fonction et bénéficiant du total soutien du garde des Sceaux. Rappelons-leur que la justice n’est pas rendue en leur nom mais au nom du peuple français.

 
L’honneur de mon Parti, comme de toute la gauche, sera de défendre, toujours, une justice indépendante et l’égalité de tous les citoyens face à la loi. 

Tout est fait, en réalité, pour faire oublier la gravité exceptionnelle des faits reprochés qui entrent dans le cadre du chapitre IV du Code pénal relatif à « des crimes et des délits contre la nation, l’État et la paix publique ».

Oubliée la peine des familles des 54 Françaises et Français morts dans l’attentat contre le DC10 d’UTA, parties civiles dans le procès ; oubliés l’ensemble de nos concitoyens soucieux de l’État de droit et de la justice rendue en leur nom.

Nicolas Sarkozy a fait appel. Un nouveau jugement aura lieu. Il pourra défendre son innocence, comme tous les citoyens. Nicolas Sarkozy a également présenté une demande de remise en liberté. Elle sera bientôt examinée par les juges, comme pour n’importe quel citoyen. Il attendra cette décision en détention, comme plus 22.000 personnes détenues dans l’attente de leur procès bien que, comme lui, présumées innocentes.

Cette campagne médiatique violente abîme profondément la République et l’image de la France. Elle appelle à un sursaut populaire, démocratique, à une mobilisation large des forces progressistes, démocratiques pour que la France ne sombre pas dans la fange des dérives populistes que nous observons actuellement aux États-Unis !

L’honneur de mon Parti, comme de toute la gauche, sera de défendre, toujours, une justice indépendante et l’égalité de tous les citoyens face à la loi. Nous nous engageons à ce que la justice républicaine soit rendue au nom du peuple français et soit toujours protégée pour rester un pilier fondamental de notre démocratie.

07/10/2025

Fabien Roussel, pour le PCF : Pour un gouvernement de Gauche

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La France affronte une crise de régime, précipitée par le refus du pouvoir d’entendre l’exigence exprimée par les Françaises et les Français d’un changement profond de cap politique.
Les principaux responsables de cette situation sont le Président de la République, sa coalition présidentielle et les actionnaires des grandes multinationales qui agissent de concert depuis huit ans au service exclusif du capital.
Depuis début septembre des millions de travailleurs et travailleuses se mobilisent pour les salaires, les retraites, l’emploi, l’industrie, les services publics. Il faut les entendre !
C’est pourquoi la priorité est d’appeler le Président de la République à nommer enfin un Premier Ministre et un gouvernement de gauche qui mettront le plus rapidement possible à l’ordre du jour du Parlement des mesures d’urgences :
- 100 euros de plus immédiatement pour les salarié·es et les retraité·es
l'abrogation de la réforme des retraites et une meilleure sécurité sociale
- la taxation des hauts revenus et des revenus du capital, des critères sociaux et environnementaux sur les 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises
- un fonds d'avances de 100 milliards d'euros pour l'investissement, l'emploi et la formation dans l'industrie et les services publics.
Le Rassemblement national, absent des mobilisations sociales, et en opposition à ces mesures de justice, n’est en rien une alternative et approfondirait la crise en aggravant les fractures du pays par son projet xénophobe et raciste.
Au regard de la forte mobilisation des forces du capital pour que rien ne change, l’heure est à la mobilisation la plus large des citoyennes et citoyens, des travailleurs et travailleuses, des forces vives du pays pour le progrès et la paix, forces de gauche, forces syndicales et associatives.
Le PCF échangera dans les jours qui viennent avec les forces de gauche sur ces objectifs.
Paris, le 6 octobre 2025
Secrétaire national du PCF
 
 

01/10/2025

Palestine, une paix juste et durable reste à construire

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Un plan Trump sous pression, une paix juste et durable reste à construire

Ne pouvant plus longtemps accompagner son allié Benyamin Netanyahou dans ses entreprises d’anéantissement du peuple palestinien et de ses droits nationaux, Donald Trump vient de rendre public un plan en 20 points pour Gaza. Il s’agit toutefois, et avant tout, d’une tentative des États-Unis de reprendre la main sur les enjeux du conflit après les récentes initiatives internationales, dont la récente conférence franco-saoudienne à l’ONU qui a débouché sur la reconnaissance de l’État de Palestine par dix nouveaux États. Il ne fait aucun doute que son objectif exclusif est de permettre à l’administration étatsunienne de se dégager du conflit tout en gardant le contrôle sur la région.

Pour atteindre cet objectif, Trump est forcé d’infléchir sa position traditionnelle : pour la première fois, il se voit contraint de reconnaître la nécessité d’un cessez-le-feu, de proposer les libérations réciproques des otages détenus par le Hamas et de prisonniers palestiniens, de reconnaître la nécessité d’une aide humanitaire à la population gazaouie, et même d’évoquer un retrait israélien de Gaza. Il a même fait mine d’enjoindre à l’extrême droite israélienne de renoncer à l’annonce de l‘annexion de la Cisjordanie. Ces éléments traduisent la pression des opinions publiques et l’isolement croissant du gouvernement Netanyahou. On ne peut donc que s’en féliciter.

Mais les points avancés par Washington ne peuvent tenir lieu de solution politique à la situation tragique du peuple palestinien et à l’état de guerre permanente qu’entretient le pouvoir israélien dans toute la région. Surtout si, in fine, cela permettait à Netanyahou de s'appuyer sur un refus du Hamas pour poursuivre le génocide avec l'aval des USA ! C’est ce que l’on peut redouter à lire certaines formulations du plan Trump. Il n'y aura pas de solution politique sans un peuple palestinien souverain.

Les zones d’ombre de ce plan, très en retrait sur les récentes propositions franco-saoudiennes, sont en effet nombreuses : ligne de retrait de l'armée israélienne non définie, silence sur l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie, mise en tutelle de Gaza par les États-Unis avec le concours de Tony Blair au détriment de la souveraineté palestinienne, absence de calendrier pour l’établissement de l’ État de Palestine à peine évoqué et dont les frontières ne sont pas pas précisées. Ce flou peut devenir l’alibi d’une prolongation de la guerre, interdisant toute avancée réelle vers la paix. Il est de la responsabilité des mouvements de solidarité avec le peuple palestinien, qui n’ont cessé de gagner en ampleur dans le monde entier, comme des États qui ont reconnu l’État de Palestine, de ne pas le permettre.

Pour le PCF, l’heure est à élargir la brèche ouverte : l’impunité israélienne doit définitivement prendre fin. Une paix juste et durable exige :
- un cessez-le-feu immédiat et permanent ;
- le retrait total de l’armée israélienne de Gaza et déploiement d’une force internationale de protection sous l’égide de l’ONU ;
- la libération des otages israéliens
- la libération des prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti ;
- la mise en place d’une autorité indépendante pour l'unification des territoires et des institutions palestiniennes à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est, sous l'égide de l'OLP représentante légitime du peuple palestinien ;
- l’arrêt immédiat de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ;
- la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine, sur la base des résolutions des Nations unies, c’est-à-dire dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.

Les mouvements diplomatiques en cours montrent que la solution à deux États est plus urgente que jamais pour arrêter le génocide et garantir aux Palestiniens comme aux Israéliens la paix, la justice et la sécurité.

La France, après avoir reconnu l’État de Palestine, doit maintenant agir en ce sens.

Paris, le 1er octobre 2025

Parti communiste français.

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14/09/2025

Fabien Roussel : Le bloqueur en chef, c’est le président

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Léo Purguette / La Marseillaise

18:59 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/09/2025

Le PCF refusera tout budget de recul social

pcf,conseil nationalLe conseil national du PCF appelle à la mobilisation et au rassemblement autour d’un « pacte d’avenir pour la France » pour préparer l’après-Bayrou. Un congrès se tiendra les 3, 4 et 5 juillet 2026

Alors que le gouvernement Bayrou devrait tomber ce lundi, la direction communiste se réunissait samedi place du Colonel Fabien. À l’ordre du jour : les initiatives à prendre dans cette période d’instabilité politique, l’hypothèse d’une nouvelle dissolution, mais aussi l’adoption d’un cahier thématique sur la Sécurité sociale du XXIe siècle, 80 ans après sa création.

Dans son introduction, Fabien Roussel ne retient pas ses coups contre le gouvernement Bayrou et son budget qu’il qualifie de « déclaration de guerre sociale ». Les députés communistes et leurs partenaires d’Outre-mer voteront donc contre la confiance demandée par l’hôte actuel de Matignon.

« Nous n’accepterons aucune ponction supplémentaire sur le pouvoir d’achat des salariés, des retraités, aucun compromis sur ce sujet. Pas touche à la santé, aux salaires, aux pensions, aux allocations », affirme le secrétaire national du PCF avant de prévenir : « nous sommes prêts à voter une nouvelle censure, à faire tomber un nouveau gouvernement s’il s’entête à taper sur les Français et donc nous sommes prêts à une nouvelle dissolution même si nous ne souhaitons pas qu’il y en est une ».

Pacte d’avenir pour la France

Décidé à « travailler sur un budget alternatif », il rappelle, à la veille des mobilisations des 10 et 18 septembre, que « l’ADN du PCF est d’être une force au service du monde du travail et des rassemblements les plus efficaces ».

Dans la discussion, Pierre Lacaze, responsable national en charge des élections souligne la nécessité pour les communistes d’être prêts à des candidatures dans l’ensemble des circonscriptions législatives, tout en recherchant un accord avec les autres forces de gauche. « Nous ne voulons plus d’un accord réduit à 50 circonscriptions qui ne tienne pas compte de notre implantation et de nos combats », avait insisté avant lui, Fabien Roussel.

Dans la résolution finale, adoptée par 67 voix pour et une abstention, le PCF « met en débat un pacte d’avenir pour la France avec un plan de dépenses publiques, de formation, d’embauches et d’investissement à 500 milliards d’euros pour les cinq prochaines années grâce à un fonds d’avances alimenté par le pôle public bancaire existant », tout en « remettant à plat les 211 millions d’euros d’aides publiques aux entreprises selon des critères sociaux et environnementaux et de nouveaux pouvoirs des salariés ».

Le texte appelle les organisations du parti communiste « à organiser partout, avec nos concitoyens et concitoyennes, les forces syndicales et associatives et les forces politiques de gauche, le débat sur la politique du pouvoir, l’alternative à y opposer » mais aussi à amplifier la préparation des élections municipales et les mobilisations pour la paix.

Par ailleurs, la direction communiste donne rendez-vous « aux salariés, à toutes nos concitoyennes et tous nos concitoyens » à la Fête de l’Humanité les 12, 13 et 14 septembre et fixe la date du prochain congrès national du PCF les 3, 4 et 5 juillet 2026.

16:28 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, conseil national | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

02/09/2025

Matignon, les communistes sont venus mettre les points sur les « i »

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Alors que François Bayrou, qui posera la question de confiance à son gouvernement aux députés le 8 septembre, souhaite 44 milliards d’euros de coupes budgétaires, il recevait ce lundi une délégation communiste. Celle-ci lui a fait part d’un plan d’investissement de 500 milliards d’euros sur cinq ans pour relancer l’industrie et les services publics.

À Matignon, la délégation communiste est venue mettre les points sur les « i ». Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et Stéphane Peu, président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) ont fait valoir les propositions des communistes face à un premier ministre qui entend faire adopter un projet de loi de finances 2026 qui sabre 44 milliards d’euros dans les dépenses publiques.

« Le premier ministre est dans le déni par rapport à la situation du pays et à la responsabilité de son propre gouvernement et des précédents », dénonce Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, à l’issue de sa rencontre. Les macronistes « ont dirigé la France depuis huit ans. Ils ont aggravé la dette à hauteur de 1 200 milliards d’euros », accuse-t-il, déplorant un projet de budget « qui s’en prend aux plus faibles » pour mieux « épargner les riches ». Autant dire que le lundi 8 septembre, les députés communistes ne voteront pas la motion de confiance au gouvernement.

Des conditionnalités sociales et environnementales

La rencontre a été l’occasion pour les communistes de présenter leur plan d’investissement de 500 milliards d’euros sur cinq ans. Selon le PCF, un fonds doit être mis en place à cet effet, abondé par les dépôts bancaires. L’objectif est de prêter à taux zéro aux collectivités et entreprises, sur la base de critères définis au service du climat et des urgences sociales.

Cela doit relancer des grands travaux et œuvrer à une nouvelle industrialisation. Le but est de permettre, indiquait une résolution publiée en juillet dernier, de construire « 200 000 logements par an, investir dans le rail, les ports, le fluvial, les routes, les modes de transports doux ». Ce plan prévoit également le lancement d’« un plan de pré-recrutement de personnels » pour les services publics.

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Sans surprise, le libéral François Bayrou ne « croit pas » à ce plan, constate Fabien Roussel après sa rencontre. « J’ai souligné qu’après le covid, lui-même en tant que commissaire au plan avait publié un rapport faisant ce type de proposition », se plaît à rappeler le secrétaire national du PCF. Si les deux hommes sont tombés d’accord sur le fait que la Banque centrale européenne (BCE) devrait jouer un tout autre rôle pour relancer un investissement massif à même de faire face à la guerre économique menée par les États-Unis, le secrétaire national du PCF ne se fait guère d’illusion sur le fait que François Bayrou mène une bataille en ce sens auprès des institutions européennes.

Par ailleurs, le chef de gouvernement a exprimé un refus net à l’idée du PCF de nationaliser une grande banque commerciale afin de mettre les dépôts au service d’une nouvelle industrialisation de la France. Deux visions se sont affrontées ce lundi. Pour obtenir « un autre budget », le PCF participera aux actions du 10 septembre et mobilisera, auprès de l’intersyndicale le 18 septembre.