Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/12/2025

Édouard Bénard, député PCF : Emmanuel Macron chef de guerre

Edouard Benard.jpg

Membre de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, le député PCF Édouard Bénard s’inquiète des discours guerriers d’un pouvoir en mal de soutien populaire.

Le parlementaire communiste alerte devant la montée des discours guerriers de la part de l’exécutif et de l’armée, et dénonce l’absence de débat démocratique sur le sujet en France, au Parlement et dans l’ensemble de la société.

Le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, a invité les maires à préparer la France à « accepter de perdre ses enfants ». Que vous inspirent de tels propos ?

Édouard Bénard

Député PCF et membre de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale

Cette déclaration est insupportable. Les forces armées répondent au politique et non l’inverse. Or nous avons un chef d’état-major des armées qui s’exprime à la première personne devant des élus de la République, qui insiste sur l’urgence de la situation, sur la base de faits non étayés et sur ce qu’il en sait à partir de faits classés secret-défense.

Que vous dit-on de la « menace russe » en commission de la Défense de l’Assemblée ?

Il existe un problème démocratique, typiquement français en Europe : la commission de la Défense est cantonnée aux problèmes logistiques. Le Parlement est trop peu consulté tant sur les ventes d’armes que sur la stratégie géopolitique, qui est la chasse gardée du président. Concernant la menace, il y a ce que nous en savons sur le fond : l’Ukraine a été victime d’une agression territoriale de la part de la Russie. Mais les propos du général Mandon ne sont pas si surprenants.

Ils s’inscrivent dans une stratégie d’« effet drapeau » (la recherche d’un plus fort soutien au gouvernement en période de crise internationale – NDLR) afin de renforcer l’Otan. C’est déjà ce qu’avait tenté de faire le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Mark Rutte. Il y a un an, celui-ci prétendait que, sans augmentation des budgets de la défense, nous devrions « suivre des cours de russe à la maison ou déménager en Nouvelle-Zélande ». Finalement, le chef d’état-major des armées et l’exécutif s’affichent en laquais de Washington, sans faits étayés devant la représentation nationale et encore moins devant la nation.

Il est dit que la Russie pourrait défier un pays de l’Otan dans les quatre à cinq ans à venir. Est-ce crédible ?

Cela me paraît peu crédible. La Russie est une puissance nucléaire. Nous sommes une puissance nucléaire. Personne n’a intérêt à déclencher une guerre nucléaire. Pour autant, cela justifie justement la nécessité de sortir de l’Otan, voire sa dissolution. Cela devient une urgence politique pour la souveraineté de nos nations, pour le pouvoir de vivre de nos peuples et pour la survie de l’humanité. La situation géostratégique est variable selon le personnage qui se trouve à la tête de la première puissance de l’impérialisme. Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, nous voyons d’un mois sur l’autre que nous servons de variable d’ajustement au sein de l’Otan.

Le projet d’augmenter le budget de la défense de 6,7 milliards d’euros en 2026 est-il nécessaire ?

Je suis face à un paradoxe. Je suis dans la seule commission où un parlementaire communiste vote contre le budget parce qu’on y met trop de moyens. L’exécutif incite à une augmentation énorme du budget de la défense au nom d’une prétendue autonomie stratégique. Or il n’en est rien : Eolane, producteur de cartes électroniques, est placé en liquidation judiciaire ; le marché du supercalculateur de nos armées n’est pas confié à une industrie européenne telle qu’Atos, qui est démantelé, mais à HP, société américaine, donc soumise au Cloud Act1.

Ils ont beau agiter le drapeau de l’autonomie stratégique, ils laissent fuir Vencorex, une entreprise à usage civil et militaire. Nous étions bien seuls à parler de nationalisation. Et je rappelle que nous n’avons pas de base de défense sans acier, or nous voyons bien avec Arcelor que tout cela est complètement hypocrite.

Le service militaire volontaire annoncé par Emmanuel Macron jeudi 27 novembre répond-il aux besoins ?

Il y a certainement un besoin. Mais ce qui est annoncé n’y répond pas. On parle de 3 000 volontaires pour un service exclusivement militaire. Nous sommes contre cette proposition, qui intervient après des discours martiaux. À défaut d’être un chef d’État, Emmanuel Macron se rêve en chef de guerre. Cela correspond à l’« effet drapeau » déjà évoqué et qui est l’apanage d’un pouvoir en mal d’assise populaire. À défaut d’offrir un horizon aux jeunes, on leur offre un treillis.

Nous avons en réalité besoin d’une défense nationale au sens où l’entendait Jean Jaurès : au nom de l’idéal démocratique, patriotique, une défense à gestion démocratique. D’où l’importance de la conscription. Pour notre part, nous proposons un vrai service national obligatoire, donc mixte socialement et en termes de genre. Mais ce service ne serait pas que militaire. Il s’inscrirait dans un parcours professionnel de formation et ne serait pas source d’éloignement familial.

Il ne faut pas oublier que le préalable à la cohésion nationale est le pacte social républicain. Le premier réarmement est de mettre des soignants dans nos hôpitaux, des enseignants dans nos écoles. On ne peut demander à des jeunes de s’engager pour un État dont ils ne connaissent pas la boussole, qui ne leur promet rien et qui les instrumentalise par la peur.

De quoi a besoin l’armée ?

Emmanuel Macron, en se déclarant favorable à une forme de service militaire, disait qu’il fallait réparer le lien armée-nation. Je le crois. Avoir une armée exclusivement professionnelle, presque discrétionnaire, a fait beaucoup de mal. Le regard démocratique sur l’armée participe à la résilience et à réparer ce lien. Il est nécessaire au nom de notre souveraineté et de notre indépendance diplomatique.

Mais nous allons dans les faits dans un tout autre sens. Il y a un mois a été publié un décret qui recrée un système de mercenaires. Il autorise l’assistance aux armées par des opérateurs économiques de référence capables de seconder ou de se substituer aux forces armées dans certaines missions. Même le régalien va être, sans contrôle démocratique, confié à des sociétés privées.

Les discours martiaux présentent-ils un risque d’engrenage ?

Bien sûr. L’Union européenne, de plus en plus fédéraliste et militarisée, est servile en ce moment. On se trouve dans un climat de guerre froide. Les dirigeants ont adopté une certaine pédagogie de la guerre qui nourrit l’escalade dans une logique de blocs qui est dangereuse. Une politique est un choix. Et le choix fait par Emmanuel Macron est clair : celui de l’économie de guerre. C’est un changement de société et d’état d’esprit. On sacrifie les travailleurs sur l’autel d’intérêts financiers qui ne sont pas les nôtres.

27/11/2025

La défense nationale, ils s’en moquent !

depenses militaires.jpg

On nous répète en boucle que l’explosion des dépenses militaires serait indispensable à la défense nationale. Mais un simple regard sur l’état réel du pays suffit à démontrer l’incohérence de ce discours. Comment prétendre défendre la France quand nos ponts, nos routes, nos réseaux et l’ensemble de nos infrastructures vitales vieillissent dangereusement  ?

Les faits, eux, ne trompent pas. Un article récent de Challenges rappelle que 3 607 ponts et murs de soutènement « nécessitent une action immédiate » selon le Cerema. Pour remettre à niveau ce patrimoine stratégique, il faudrait au moins 3,3 milliards d’euros. Décennies de sous-investissement, travaux repoussés, entretien sacrifié : le résultat est là. Nous circulons chaque jour sur des ouvrages d’art fragilisés, dont la dégradation menace directement la sécurité des Français. Et chacun sait que réparer trop tard coûte infiniment plus cher que d’entretenir à temps.

Pendant ce temps, on ouvre grand les vannes du budget militaire pour une course au surarmement tournée vers des interventions extérieures. Mais de quelle défense nationale s’agit-il ? Comment imaginer faire circuler des chars de 50 à 70 tonnes — c’est le poids des modèles modernes — sur des ponts dont certains ne pourraient même pas supporter un convoi exceptionnel ? Si l’objectif était réellement de protéger le pays, la première urgence serait de consolider les infrastructures qui permettent précisément, en cas de crise, de déplacer, soigner, ravitailler et défendre.

L’augmentation programmée des dépenses militaires, de 2 % à 5 % du PIB, n’a donc rien à voir avec un investissement patriotique. Elle répond avant tout à une logique d’affrontements extérieurs et à un modèle économique, le capitalisme impérialiste, où les multinationales de l’armement voient leurs profits s’envoler, quand le territoire, lui, se dégrade. Les actionnaires prospèrent ; les ponts se fissurent.

Il est temps d’inverser les priorités. Rénover nos ponts, nos routes, nos réseaux ; moderniser nos moyens de transport ; relancer l’industrie ; sécuriser nos infrastructures : voilà ce qui ferait réellement avancer la souveraineté nationale. Voilà ce qui créerait des dizaines de milliers d’emplois utiles, soutiendrait l’économie réelle et préparerait l’avenir.

C’est exactement le sens du projet porté par le Parti communiste français : réorienter une partie des dépenses de surarmement vers la reconstruction du pays, mobiliser les recettes là où se concentrent les profits, et engager une planification industrielle capable de garantir, enfin, une sécurité nationale fondée sur la solidité du territoire et non sur la fuite en avant militariste.

Parce que réparer nos ponts, c’est réparer la nation. Et parce que la défense nationale ne se construit pas à coups de milliards engloutis dans des armes destinées à des guerres lointaines, mais en retissant les fondations matérielles et en renforçant les services publics du pays.

La même évidence s’impose lorsqu’on regarde l’état de nos infrastructures de santé. Comment prétendre à la défense nationale avec des hôpitaux publics déjà saturés en temps normal, incapables de faire face à un afflux massif de blessés en cas de crise grave ? Là encore, l’affaiblissement organisé des services publics contredit frontalement les discours martiaux.

Le capitalisme de guerre n’a rien à voir avec la défense du pays : il en est l’exact inverse. Et les appels martiaux du commandement militaire, invitant à préparer nos enfants au sacrifice, deviennent d’autant plus abjects et cyniques que l’État laisse se déliter les infrastructures essentielles à la survie de la population.

Voilà pourquoi la mobilisation des travailleurs, des citoyens, de toutes celles et ceux qui refusent cette orientation périlleuse, est aujourd’hui un impératif national. Faire monter la conscience des enjeux, ouvrir les yeux sur les priorités réelles, reconstruire notre pays plutôt que préparer des guerres étrangères : telle est la seule voie cohérente, responsable et véritablement patriotique.

Source Liberté Actus

20/11/2025

Combien de Français le général Mandon veut-il sacrifier ?

jeunes communistes,guere

Au Congrès des maires de France, le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, a prononcé ces mots qui résonnent comme un coup de tonnerre : « Il faut accepter de perdre nos enfants. »

Un message de gravité extrême, adressé non seulement aux élus locaux, mais à tout le pays : se préparer à la guerre, à ses sacrifices humains, à ses coûts économiques. Comme si notre avenir était déjà écrit.

 

Jeunes communistes, guere

Si les militaires préparent la guerre, c’est parce que les capitalistes la veulent ! Il est facile, aujourd’hui, de crier à l’invasion, de dire que nos enfants doivent se préparer à mourir, mais que diront ces gens quand nous aurons 10 000, 20 000, 100 000 morts ? Où seront-ils quand nos universités se videront pour les champs de bataille ? Il sera inutile de pleurer devant les monuments aux morts quand le sang coulera : c’est aujourd’hui qu’il faut se réveiller et dire non à la guerre, tout faire pour construire la paix.

Évidemment que c’est difficile, mais c’est la seule alternative à la boucherie. Il y a encore dix jours, nous commémorions les morts de la Première Guerre mondiale et nous promettions « plus jamais ça ». Ce discours du général Mandon est une insulte à notre mémoire collective.

Ces mots ne relèvent pas d’un simple « réalisme stratégique ». Ils construisent l’idée qu’une guerre serait inévitable, qu’il faudrait s’y résigner, psychologiquement et politiquement. Ils transforment nos vies en variables d’ajustement d’une géopolitique conduite au pas de charge.

Pourtant, pendant que le gouvernement augmente encore le budget militaire de 7 milliards en 2026, ce sont les collectivités — donc les services publics de nos villes et nos quartiers — qui voient leurs moyens amputés du même montant. Le message est clair : plus de moyens pour préparer la guerre, moins pour vivre dignement.

La jeunesse, elle, entend déjà trop souvent qu’elle devrait accepter l’urgence climatique, accepter la précarité, accepter la peur, accepter l’avenir bouché. Aujourd’hui, on lui demande d’accepter la guerre. Nous refusons ce chantage.

Heureusement que ce Fabien Mandon n’est pas candidat aux municipales ! Quelles seraient les promesses de campagne ? Moins de logements sociaux, plus d’abris anti-missile. Agrandissement du monument aux morts. Moins de cars, plus de chars.

Les communistes défendent une autre voie : celle de la paix, de la diplomatie, de la souveraineté populaire. Une voie où la sécurité ne se construit pas contre les peuples, mais avec eux. Une voie où l’on protège la jeunesse, au lieu de la préparer au pire.

Nous ne laisserons personne nous voler l’avenir. Nous choisissons la paix, et nous la construirons.

 

06/11/2025

Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un maire communiste

Zohran.jpg

Victoire de Mamdani à New York : tout le monde n’a pas la chance d’avoir un maire communiste...

Zohran Mamdani va-t-il faire vaciller la Trump Tower ? La victoire de Zohran à la mairie de New York, la ville où le président américain a passé sa jeunesse dorée et construit sa fortune, est un affront pour Trump, pourfendeur du gel des loyers, d’une taxe sur les riches, de la gratuité des crèches et des transports.

À quelques jours de l’élection, il dégainait : « Si le candidat communiste remporte l’élection à New York, il est très peu probable que je débloque les fonds fédéraux. » Ces propos menaçants fleurent bon les heures sombres du maccarthysme des années 1950 et sa paranoïa inquisitoire. Mais cela dit aussi quelque chose sur la force du municipalisme comme alternative progressiste dans le monde.

La ville qui ne dort jamais va pouvoir s’affirmer comme un contre-pouvoir aux tentacules réactionnaires et fascisants du pouvoir trumpiste. Dans le pays au drapeau étoilé, l’affrontement idéologique se joue aussi dans des villes refuges comme Los Angeles ou Chicago refusant de prêter main-forte à la police fédérale de la honte et de la rafle des immigrés. Alors, à quand le drapeau rouge sur la statue de la Liberté ?

Et dans notre vieux pays, la France, d’un vieux continent, l’Europe, les collectivités locales organisent également la résistance et l’innovation politique. Comme dans les villes communistes et progressistes faisant flotter le drapeau palestinien sur leur fronton pour saluer le pas historique de la reconnaissance de l’État de Palestine par la France. Ou avec la maire communiste de Graz (Autriche), meilleure maire du monde en 2023, récompensée pour son action « au service des sans-voix et des plus démunis ».

Au moment de la victoire de Zohran, j’ai une pensée pour ses camarades Tiffany Caban et Alexa Avilés, conseillères municipales de New York du parti Democratic Socialists of America. En mai 2022, en marge du forum sur les migrations à l’ONU, alors que j’étais auréolé du titre de meilleur maire du monde, nous avions bu un café à proximité de l’hôtel de ville de New York.

Nous avions échangé deux heures durant sur la pratique politique locale et la possibilité de changer le réel par le bas. Plus qu’opposantes au système, elles incarnaient déjà l’alternative par leurs combats contre les violences policières, les violences sexistes et sexuelles, pour l’hébergement d’urgence et l’écologie urbaine.

En 1835, Alexis de Tocqueville écrivait : « C’est dans la commune que réside la force des peuples libres. Les institutions communales sont à la liberté ce que les écoles sont à la science ; elles la mettent à la portée du peuple ; elles lui en font goûter l’usage paisible et l’habituent à s’en servir. » Alors Zohran, Tiffany, Alexa, de tout cœur avec vous ! Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un maire communiste…

Philippe Rio, maire communiste de Grigny dans l'Essonne, président de la coopérative des élus communistes et Républicains, tribune publiée par le journal l'Humanité

11:46 Publié dans ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (1) | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/10/2025

LA RÉPONSE CINGLANTE DE ZUCMAN A ARNAULT

zucman2.jpg"Bonjour M. Bernard Arnault, la fébrilité n’autorise pas la calomnie.
Les milliardaires ne paient pas ou presque d’impôt sur le revenu et 86% des français ont raison de vouloir mettre fin à ce privilège.
 
Arnault.jpgM. Arnault, j’ai été très surpris par le caractère caricatural de vos attaques.
 
Vos propos me visant sortent du domaine de la rationalité et sont sans fondement.
Essayons de reprendre un peu de mesure.
Contrairement à ce que vous affirmez, je n’ai jamais été militant dans aucun mouvement ni encarté dans aucun parti.
 
Je n’ai pour seule activité que mon travail de chercheur et d’enseignant, en tant que professeur des universités à l’Ecole normale supérieure et à Berkeley
 
Depuis plus de 17 ans mon travail consiste à cartographier la richesse des grandes fortunes
A étudier les paradis fiscaux
Et à objectiver les techniques d’évasion fiscale et d’optimisation des grandes fortunes
Mes travaux sur la mondialisation et la redistribution font référence et sont reconnus partout dans le monde
 
En parlant de « pseudo compétence universitaire », vous vous attaquez à la légitimité même d'une recherche libre de toute pression financière
Venant de l’un des hommes les plus riches du monde et dans un contexte où les libertés académiques sont remises en cause dans un nombre grandissant de pays, cette rhétorique — guère éloignée de celle d'un Trump ou d'un Musk — devrait tous nous inquiéter
 
Le constat sur lequel je me fonde — que les milliardaires paient très peu d’impôt sur le revenu proportionnellement à leur revenu — a été établi de façon indépendante et objective par les travaux de l’Institut des Politiques Publiques en France
Ainsi que par de nombreuses autres équipes de recherche aux Pays-Bas, au Brésil et aux Etats-Unis entre autres pays.
 
M. Arnault : niez-vous ce constat ?
 
En outre les grandes fortunes ont vu leur patrimoine exploser ces 30 dernières années.
Selon Challenges, en 1996, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes s'élevait à 80 milliards d'euros, soit 6,4% du PIB de l'époque.
En 2024 : 1228 milliards d'euros, soit 42 % du PIB.
Mais ces grandes fortunes ne contribuent pas aujourd’hui à hauteur de ce qui est demandé aux autres catégories sociales — patrons de PME, salariés, cadres, etc.
L’impôt plancher de 2% que je défends vise à corriger cette anomalie.
Cette mesure ne concernerait que les foyers fiscaux possédant plus de 100 millions d’euros de patrimoine, au nombre de 1 800 environ.
 
Elle est soutenue par de nombreux économistes de renommée internationale au-delà des clivages partisans. Sept Prix Nobel d'économie la soutiennent
 
Tous ces économistes veulent-ils aussi, selon vous, abattre l'économie de marché ? Sont-ils des militants d'extrême gauche aux "pseudo-compétences universitaires" ?
Cette mesure permettrait simplement de s’assurer que les milliardaires contribuent aux charges communes à la même hauteur que les autres citoyens :
Principe fondamental d’égalité devant l’impôt affirmé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789
 
Cette mesure est plébiscitée par une écrasante majorité de Français (86%).
L ’impôt plancher est un instrument de justice, d’apaisement social et de stabilité budgétaire.
 
Plus vite on l'adoptera, plus vite on débloquera la situation budgétaire.
M. Arnault : votre opposition caricaturale à nos principes d'égalité fondamentaux, inscrits dans notre Constitution, constitue une attaque contre notre contrat social
Quoi que vous en pensiez : le temps est venu de soumettre les milliardaires à un taux minimal d’imposition."
 
Gabriel Zucman

17:52 Publié dans Economie, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zucman, arnault | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/10/2025

Attaquer la justice, c’est mettre en danger la démocratie

Faben Roussel, PCF, justice

OPINION. « Attaquer la justice, c’est mettre en danger la démocratie », par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

Alors que l’incarcération de Nicolas Sarkozy déclenche une vague d’attaques contre la magistrature, Fabien Roussel met en garde contre une remise en cause inédite de l’État de droit. Pour le secrétaire national du PCF, contester la justice au nom du combat politique revient à fragiliser la démocratie elle-même.

Publié le 26 octobre 2026 par la Tribune du Dimanche

Depuis le 21 octobre, un ancien président de la République dort en prison. C’est un fait exceptionnel qui montre d’abord que personne n’est au-dessus des lois. Tant mieux. Je conçois que l’on puisse commenter une décision de justice même si, en tant que responsable politique, je me suis toujours interdit de le faire. Je comprends aussi parfaitement que ses proches, ses supporters, crient à l’injustice et soient émus par son incarcération. C’est leur droit.

Mais des lignes ont été franchies par des responsables politiques de droite et d’extrême droite, par des médias, des commentateurs de la vie publique. C’est une véritable campagne. Elles font entrer notre République dans une nouvelle ère : celle de la mise en cause de toutes nos règles au mépris de l’État de droit, au mépris de la séparation des pouvoirs, au mépris de la démocratie. C’est une porte qui s’ouvre pour tous les régimes autoritaires possibles.

À LIRE AUSSI

« Je n'ai pas peur de la prison » : les derniers jours de liberté de Nicolas Sarkozy

Car la gravité particulière de la situation présente tient autant dans la violence des propos tenus contre la justice et tous les juges que dans la qualité de leurs auteurs ! Des LR au RN, tous crient à l’« acharnement judiciaire » et au « jugement politique », au « complot », à la « vendetta » chers à Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national trop heureux d’hurler avec la meute pour mieux défendre Marine Le Pen, elle aussi condamnée.

Comment ne pas être en colère contre ces incroyables privilèges accordés à Nicolas Sarkozy, reçu en plus avant son incarcération par le président de la République.

Il faut écouter Cnews débiter les pires calomnies contre les juges qui seraient, selon eux, « de gauche et pro-migrants », « anti-police et pro-casseurs ». Je suis scandalisé par ce traitement médiatique qui passe sous silence les faits pourtant établis par l’accusation et sur lesquels trois juges statuant collégialement ont fondé leur décision.

La République profondément âbimée

Nous assistons en fait à une véritable campagne politique contre nos institutions républicaines, menée par une caste de privilégiés qui s’est toujours considérée au-dessus des lois. C’est la même campagne qui a été menée contre la peine d’inéligibilité de Marine Le Pen, condamnée pour détournement d’argent public pour avoir embauché, entre autres, des gens de sa famille avec l’argent du Parlement européen.

Enfin, comment ne pas être en colère contre ces incroyables privilèges accordés à Nicolas Sarkozy, reçu en plus avant son incarcération par le président de la République en fonction et bénéficiant du total soutien du garde des Sceaux. Rappelons-leur que la justice n’est pas rendue en leur nom mais au nom du peuple français.

 
L’honneur de mon Parti, comme de toute la gauche, sera de défendre, toujours, une justice indépendante et l’égalité de tous les citoyens face à la loi. 

Tout est fait, en réalité, pour faire oublier la gravité exceptionnelle des faits reprochés qui entrent dans le cadre du chapitre IV du Code pénal relatif à « des crimes et des délits contre la nation, l’État et la paix publique ».

Oubliée la peine des familles des 54 Françaises et Français morts dans l’attentat contre le DC10 d’UTA, parties civiles dans le procès ; oubliés l’ensemble de nos concitoyens soucieux de l’État de droit et de la justice rendue en leur nom.

Nicolas Sarkozy a fait appel. Un nouveau jugement aura lieu. Il pourra défendre son innocence, comme tous les citoyens. Nicolas Sarkozy a également présenté une demande de remise en liberté. Elle sera bientôt examinée par les juges, comme pour n’importe quel citoyen. Il attendra cette décision en détention, comme plus 22.000 personnes détenues dans l’attente de leur procès bien que, comme lui, présumées innocentes.

Cette campagne médiatique violente abîme profondément la République et l’image de la France. Elle appelle à un sursaut populaire, démocratique, à une mobilisation large des forces progressistes, démocratiques pour que la France ne sombre pas dans la fange des dérives populistes que nous observons actuellement aux États-Unis !

L’honneur de mon Parti, comme de toute la gauche, sera de défendre, toujours, une justice indépendante et l’égalité de tous les citoyens face à la loi. Nous nous engageons à ce que la justice républicaine soit rendue au nom du peuple français et soit toujours protégée pour rester un pilier fondamental de notre démocratie.

07/10/2025

Fabien Roussel, pour le PCF : Pour un gouvernement de Gauche

1759820236045.jpg

La France affronte une crise de régime, précipitée par le refus du pouvoir d’entendre l’exigence exprimée par les Françaises et les Français d’un changement profond de cap politique.
Les principaux responsables de cette situation sont le Président de la République, sa coalition présidentielle et les actionnaires des grandes multinationales qui agissent de concert depuis huit ans au service exclusif du capital.
Depuis début septembre des millions de travailleurs et travailleuses se mobilisent pour les salaires, les retraites, l’emploi, l’industrie, les services publics. Il faut les entendre !
C’est pourquoi la priorité est d’appeler le Président de la République à nommer enfin un Premier Ministre et un gouvernement de gauche qui mettront le plus rapidement possible à l’ordre du jour du Parlement des mesures d’urgences :
- 100 euros de plus immédiatement pour les salarié·es et les retraité·es
l'abrogation de la réforme des retraites et une meilleure sécurité sociale
- la taxation des hauts revenus et des revenus du capital, des critères sociaux et environnementaux sur les 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises
- un fonds d'avances de 100 milliards d'euros pour l'investissement, l'emploi et la formation dans l'industrie et les services publics.
Le Rassemblement national, absent des mobilisations sociales, et en opposition à ces mesures de justice, n’est en rien une alternative et approfondirait la crise en aggravant les fractures du pays par son projet xénophobe et raciste.
Au regard de la forte mobilisation des forces du capital pour que rien ne change, l’heure est à la mobilisation la plus large des citoyennes et citoyens, des travailleurs et travailleuses, des forces vives du pays pour le progrès et la paix, forces de gauche, forces syndicales et associatives.
Le PCF échangera dans les jours qui viennent avec les forces de gauche sur ces objectifs.
Paris, le 6 octobre 2025
Secrétaire national du PCF