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13/11/2023

Léon Deffontaines tête de liste du PCF aux élections Européennes

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91 % des adhérents du PCF, qui ont pris part au vote qui se déroulait du 9 au 12 novembre, ont approuvé la proposition formulée par leur conférence européenne au début du mois d’octobre et désigné Léon Deffontaines comme tête de liste pour les élections européennes. (à lire aussi son portrait publié par le journal les Echos)

Article publié par l'Humanité

Léon Deffontaines est désormais officiellement la tête de liste PCF pour les prochaines élections européennes. Du 9 au 12 novembre, les militants communistes étaient appelés à se prononcer par un vote, alors que celui qui était jusqu’ici leur chef de file avait été proposé, lors d’une conférence européenne au début du mois d’octobre, pour devenir officiellement leur candidat. Plus de 91 % des 22 598 adhérents qui ont pris part au vote ont approuvé ce choix, selon la direction du PCF.

« Nous entrons en campagne officiellement »

« Un résultat qui m’oblige », a réagi Léon Deffontaines lundi matin, tout en appelant à constituer une liste de « large rassemblement », « portant clairement les valeurs et les propositions d’une gauche rompant avec le capitalisme ». « Nous entrons en campagne officiellement », ajoute le candidat qui parle d’un « parti déterminé ». « Les communistes engageront les discussions avec les formations politiques de gauche et les personnalités associatives, syndicales ou élues qui se retrouvent dans ces propositions et cette démarche », précise également le PCF dans le communiqué suivant :

Ce week-end, les adhérent·es du Parti communiste français étaient appelés à voter sur la tête de liste pour les élections européennes.

22 598 adhérent.es se sont exprimés.

Ils ont approuvé à plus de 91% la proposition de leur direction nationale en désignant Léon DEFFONTAINES tête de liste du PCF pour les élections européennes dans le cadre de la construction d'une liste de large rassemblement portant clairement les valeurs et les propositions d’une gauche rompant avec le capitalisme.

Une gauche qui défend la position de la France, en Europe et dans le monde, qui promeut la Paix et le désarmement, le progrès social, d’autres modes de financement, la défense des services publics, l’emploi et la formation, l'écologie, le féminisme et la lutte contre toutes les discriminations.

Une gauche qui puisse rassembler le plus grand nombre d'électeurs·trices, notamment du monde de travail, de la recherche et de la culture, opposé·es aux politiques de l'Union européenne et du gouvernement français qui détruisent les conquis sociaux et démocratiques de la France.

25/03/2017

60 ans du Traité de Rome: l’Europe libérale a failli, il faut la refonder

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traite Rome.jpgLes chefs d’État européens sont réunis dans la capitale italienne 60 ans après la signature du Traité de Rome alors que l’Union européenne traverse une crise existentielle historique. Brexit, rejet populaire massif des politiques d’austérité, montée des extrêmes droites sont les conséquences d’un modèle de construction laxiste avec les pouvoirs financiers mais impitoyable avec les peuples. 

L’Europe libérale a failli, il faut la refonder.

Nous mettons en garde contre les solutions discutées au Conseil européen. Il est illusoire et dangereux de penser une « relance » de l’Union européenne par un renforcement de l’intégration économique à plusieurs vitesses, et une militarisation de notre continent, via le projet de défense européenne. Renforcer la concurrence, les inégalités entre les travailleurs, entre les pays, nous engager dans une escalade guerrière, c’est conduire les peuples européens vers plus de déchirures.

A quelques semaines des élections en France, François Hollande qui a renoncé à être candidat, ne peut associer notre pays à un projet aussi néfaste. L’Union Européenne se disloquera si elle n'est pas refondée. En engageant au plus vite une convergence par le haut des salaires et des droits sociaux, en utilisant, via un fonds de développement social et environnemental, la création monétaire de la BCE pour investir dans les services publics, l’industrie et la transition écologique, en respectant les choix des peuples et en devenant un acteur de paix mondiale, l’Europe peut devenir utile aux européens.

Le PCF est lui aussi aujourd’hui à Rome avec les forces progressistes européennes réunies par la société civile italienne pour travailler à ce projet alternatif. Il participera demain, samedi 25 mars, à la manifestation « Corteo per la Nostra Europa » organisée à 11H, Piazza Vittorio – Colosseo.

Parti communiste français >Paris, le 24 mars 2017

13/07/2016

Sanctions Espagne et Portugal : un intégrisme austéritaire qui laisse pantois (Communiqué du PCF)

alliance.jpgL'Eurogroup se réunit aujourd'hui, pour décider de sanctions financières contre le Portugal et l'Espagne, après que la Commission ait engagé la semaine dernière une procédure de « déficit excessif ». Logique absurde de la règle d'or : pour réduire le déficit de ces pays, il faut pomper dans leurs budgets !

Quelques semaines après le vote pour le Brexit, un an jour pour jour après l'humiliation infligée au peuple grec, et au moment même où l'ancien Président de la Commission, Jose-Manuel Barroso, annonce son pantouflage chez Goldman Sachs, cet intégrisme austéritaire laisse pantois.

Aucune leçon n'est tirée de la crise sociale, de l’inefficacité économique et du profond rejet populaire causés par l'austérité. S'obstiner dans cette voie c'est menacer le projet européen.

Puisque le gouvernement français annonce vouloir un « sursaut » de l'Europe, c'est le moment. Voici deux point forts que Michel Sapin devrait mettre sur la table de l'Eurogroupe :

- Le gouvernement français doit s'opposer aux sanctions qui engendreraient une situation financière encore plus dégradée pour l'Espagne et le Portugal, et mettre en cause le traité budgétaire et l'ensemble des règles qui tuent le développement en Europe.

- Les 80 milliards d'Euros déversés chaque mois par la BCE sur les marchés financiers, sans aucun impact sur l'emploi, doivent être versés dans un fonds de développement social et solidaire pour financer un plan d'investissement européen dans les services publics.

Parti communiste français
12 juillet 2016

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24/06/2016

Brexit. Patrick Le Hyaric : « le fauteur de crise n’est pas « l’autre », mais les diktats de la finance contre les peuples »

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Patrick-Le-Hyaric.jpgDéclaration de Patrick Le Hyaric, Député - Vice-président du groupe de la Gauche unitaire européenne - gauche verte nordique (GUE/NGL).

Les citoyens du Royaume-Uni viennent de faire connaître avec force leur désaveu de l’actuelle construction européenne sous l’égide des puissances d’argent.
Nous regrettons que les débats fondamentaux sur la sortie de l’austérité, le recul du chômage et de la pauvreté, la démocratie, la lutte contre les inégalités et les écarts de développement au sein même de l’Union européenne n’aient pas été au cœur des débats.
Au Royaume-Uni, comme ailleurs, le fauteur de crise n’est pas « l’autre », mais les diktats de la finance contre les peuples. 
L’Europe du business, de « l’économie ouverte où la concurrence est libre et non faussée », qui détruit un à un tous les droits et solidarités n’a aucun avenir.
Les peuples la refusent.
 
Il faut enfin les entendre, sinon c’est l’idée même d’un projet européen solidaire, social, écologique qui serait menacée.
La solution n’est pas la précipitation vers plus d’intégration capitaliste et autoritaire sans écouter ce que les peuples disent en ramenant cela à un simple problème institutionnel. Elle n’est pas non plus dans un simplisme politique d’extrême-droite attisant les tensions entre les peuples et promouvant un national capitalisme dévastateur.
 
Nous appelons à une pause pour permettre un débat public dans tous les pays européens sur les moyens d’une refondation progressiste et écologique de la construction européenne. Il faudra définir dans l’immédiat, les partenariats, les relations coopératives avec le Royaume-Uni qui permettent de préserver au mieux les intérêts des travailleurs et des jeunes.
 
Du débat, de la réflexion  devrait pouvoir émerger un nouveau projet européen, plaçant en son cœur les intérêts populaires, dans le cadre d’une union des peuples et des nations associées, libres et solidaires.
Elle placerait en son cœur, le bien être humain et l’emploi, la lutte contre la pauvreté. Elle se tournerait vers le Sud, avec un projet ambitieux de co-développement solidaire du Proche et Moyen-Orient et du continent africain.
 
La France doit se placer aux avants postes pour une telle refondation.
 
Vendredi 24 juin 2016, 9 heures.
 
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11:05 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, grande bretagne, brexit, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

12/03/2016

L'EUROPE DOIT CHANGER !

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Le Premier ministre grec et Pierre Laurent, président du Parti de la gauche européenne, ont choisi de faire front commun pour parler d’Europe. Sous le slogan "L’Europe doit changer!", les deux hommes ont tenu une conférence, aux côtés de l’eurodéputée allemande Ska Keller (écologiste), de son homologue portugaise Marias Matias (bloc de gauche) et de Cayo Lara, le coordinateur de la gauche unie espagnole. 

"L’Europe est fermée à la misère et ouverte à la rigueur", a dénoncé Alexis Tsipras, qui a parlé, comme Pierre Laurent, d’un "moment critique" pour une Union européenne "à la croisée des chemins". "L’heure n’est pas à ériger des murs, des frontières, mais à une politique ambitieuse de paix et d’accueil", a complété le communiste français, dénonçant une nouvelle fois les récents propos - "indignes d’un pays comme la France" - de Manuel Valls en Allemagne.

"Illégal, immoral et irresponsable"
Sur l’accueil des réfugiés, "la France peut faire plus et bien mieux", a déclaré Ska Keller, qui espère que Paris "reverra sa position". Tous ont aussi plaidé pour que la Grèce ne soit pas laissée seule dans la gestion de la crise migratoire. "Les migrants ont moins de droits qu’une boîte à chaussures, que de la marchandise", a dénoncé Cayo Lara. Pour lui, refuser d’accueillir les réfugiés est "illégal, immoral et irresponsable". 

Outre la question des réfugiés, celle des politiques économiques a également été abordée. "A chaque fois qu’on a mis plus de flexibilité dans le marché du travail, nous avons vu un échec patent de cette politique", a dénoncé Alexis Tsipras. "En aucun cas, la flexibilité ne renforce la compétitivité de nos économies", a fait valoir le leader de Syriza. Et à ceux qui choisissent les thèses néolibérales, comme François Hollande, il lance une mise en garde : "Cette logique a été imposée en Grèce (...) et cela a ramené au Moyen-Age les relations du travail", a ajouté M. Tsipras. "Tous ceux qui veulent imposer ce genre de réforme doivent réfléchir et peut être étudier le cas grec", a-t-il ajouté.

"A chaque fois qu'on a instauré ce genre de politique de flexibilité, les résultats ont été catastrophiques", a commenté le chef du gouvernement d'Athènes.

"En aucun cas, cela ne renforce la compétitivité de nos économies (...) sinon le Bangladesh aurait la meilleure économie du monde", a-t-il ironisé.

"Notre mission est de créer une Union sociale, pas un simple marché", a estimé Ska Keller. "Ces politiques ont nourri un monstre, celui de l’extrême droite, du facisme, qui grandit près de nous", a complété Alexis Tsipras.

"Nous continuerons à lutter à l’intérieur de l’Europe"
Les leaders européens de la gauche radicale et écologiste ont tenu à faire passer un message : une autre Europe est possible. "Nous continuons de croire à la nécessité absolue d’une Europe différente et solidaire. Nous y travaillons", a assuré Pierre Laurent. "Même si aujourd’hui, nous sommes désespérés devant la politique menée,  nous continuerons à lutter à l’intérieur de l’Europe, pas en la quittant", a lancé Alexis Tsipras, qui veut "sonner l’alarme". 

"Changer d’Europe n’a rien d’impossible, mais il nous faut trouver des majorités politiques", a résumé Ska Keller. "Un pays seul ne peut pas changer le cours" des choses, a également plaidé Cayo Lara, qui a apporté son soutien, comme tous les intervenants, à ceux qui, en France, s’opposent en ce moment à la loi Travail. "Il faut se battre pour préserver nos acquis."

D'après article de Anne-Charlotte Dusseaulx - leJDD.fr

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26/10/2014

Europe : la lutte contre le réchauffement climatique ne peut plus attendre !

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Conseil de l’Europe : cadre d’action en matière de climat et d’énergie

L’Europe vient d'adopter un objectif de baisse de 40% de ses émissions de CO2 d'ici 2030, par rapport au niveau de 1990.L' objectif affiché est de diminuer de 80% les émissions de CO2 d'ici à 2050, afin d'anticiper et faciliter un possible accord international lors de la prochaine conférence de Paris Climat 2015. Il prévoit également de porter à 27% la part d'énergie renouvelable dans le mix énergétique, ainsi que 27% d'économie d'énergie.

Les objectifs semblent ambitieux. Pourtant, malgré le fiasco du marché carbone et sa réelle inefficacité - reconnus par les ministres européens eux-mêmes -, il est de nouveau largement fait appel aux ventes de quotas CO2 pour financer la modernisation des installations industrielles fortement émettrices de gaz à effet de serre.

envir.jpgD’autre part, le calendrier, et le rythme de baisse des émissions de CO2, repoussent l'essentiel des efforts pour la période 2030-2050.C'est irresponsable, car c'est surtout le volume final de CO2 effectivement émit d'ici 2050 qui va déterminer l'ampleur du réchauffement climatique et non le niveau d'émission annuel à l'arrivée en 2050. Il y a donc urgence à agir vite, en programmant dès maintenant un rythme de baisses d’émissions de CO2 plus important. Il faut donc cesser ce jeu qui consiste à repousser indéfiniment les difficultés aux décennies suivantes.

L'accord prévoit également de coûteuses interconnections énergétiques surdimensionnées entre les pays membres, constituant de véritables autoroutes pour transporter et vendre du gaz et de l’électricité, à travers toute l'Europe. On fait ici de nouveau confiance au marché, présentée comme la solution miracle aux problèmes d’approvisionnements et moyen d'inciter au développement des énergies renouvelables.

Plus que jamais, l'énergie ne doit pas devenir une marchandise comme les autres, se vendant au plus offrant, d'un bout de l'Europe à l'autre, au gré du prix de l’action cotée en bourse et sujet à toutes les spéculations. La lutte contre le réchauffement exige que l’énergie soit considérée comme un bien commun. Le PCF et ses eurodéputés membres du groupe de la GUE (Gauche Unitaire Européenne) proposent de rompre avec les politiques d'austérité et de financer par l'endettement « sain » auprès de la BCE les grands programmes visant une société bas carbone à l'échelle de l'Europe. D'autre part, le marché et le recours exclusif au secteur privé, avec les logiques de profit à court terme, ne sont pas à la hauteur des enjeux qui nécessiteront des temps longs et d'importants investissements publics. Le service public est donc incontournable, à l'opposé des politiques de dérégulation et de privatisation réaffirmées dans cet accord.

Marché et austérité sont incompatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique.

Communiqué du PCF (Climat-Energie-Europe)

Paris le 24 octobre 2014

07/03/2014

Marché transatlantique : c’est trop grave ! Le peuple doit être consulté.

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C’est sans doute la ministre, Mme Fleur Pèlerin, qui a le mieux caractérisé le sens du voyage d’état de F. Hollande aux Etats-Unis. Il était « venu donner des preuves d’amour aux patrons ».

Et le peuple alors ? A quel sentiment a-t-il droit ? De fait, en faisant participer M. Gattaz au dîner d’Etat, en se rendant auprès du grand patronat à San Francisco et en donnant l’accolade au leader du mouvement de novembre 2012, dit des « pigeons », opposé à l’impôt sur le capital, le Président de la République a malheureusement une nouvelle fois montré quels intérêts il servait.

Nous en sommes au point où la droite n’a même plus le loisir de critiquer les choix économiques, sociaux et internationaux actuels, puisque ses idées sont mises en œuvre. M. Copé et d’autres en sont réduits à la surenchère jusqu’à commenter bêtement la qualité de livres pour enfants et à faire courir des rumeurs sur feu la loi sur la famille ou cette fumeuse prétendue « théorie du genre » à l’école.

Au cours du voyage présidentiel aux Etats-Unis, n’ont jamais été évoqués : ni les affaires d’espionnage par la NSA, ni le sort de Snowden et d’Assange, ni Guantanamo, ni les enjeux du désarmement pas plus que les largesses fiscales dont bénéficient des groupes comme Google.

Par contre, le Président de la République a de fait poursuivi sa mue, se dépouillant définitivement des quelques oripeaux sociaux-démocrates qui l’encombraient encore. En appelant à « accélérer les négociations sur le projet de marché transatlantique, pour une conclusion rapide », M. Hollande a donné satisfaction aux organisations patronales allemandes et au Medef qui, dans une déclaration commune, le réclamaient. Tout comme à « l’European américan business concil » (EABC) ou conseil des affaires Europe – Amérique qui regroupe des dizaines de grandes sociétés industrielles et bancaires et au « Transatlantic business Dialogue » qui, côté américain comme européen, réunit les principales firmes transnationales.

Jamais jusqu’ici, le Président de la République n’a parlé en France du projet de marché unique transatlantique à la télévision ou au cours d’une réunion publique. Voici qu’il le fait aux Etats-Unis devant M. Obama et le monde des affaires, après avoir cosigné, le jour de son arrivée sur le continent nord-américain, une tribune commune avec le président nord-américain.

Ce projet est extrêmement dangereux pour nos vies quotidiennes. Il poursuit plusieurs buts : tenter de faire face à la crise des débouchés que provoquent les politiques d’austérité en attisant la guerre économique pour offrir des « marchés » d’exportation aux grandes firmes en éliminant toutes les barrières douanières et surtout en harmonisant vers le bas toutes les règles du commerce et les normes sociales, sanitaires, alimentaires ou environnementales.

Toutes les mesures de protection sociale comme le salaire minimum garanti, les précautions sanitaires, la qualité de l’alimentation, les services publics, la création culturelle, la protection des consommateurs, les droits d’auteurs, l’épargne, seraient alignées sur des « règles mondiales édictées par le grand capital international » pour augmenter encore ses marges et ses profits.

Le second objectif de ce « marché unique transatlantique » vise, pour les pays occidentaux, à tenter de reprendre leur domination sur le monde face aux pays émergeants comme le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Afrique du sud et l’Indonésie.

Ce projet, c’est le marché capitaliste, avec l’OTAN comme gardien contre les souverainetés populaires. Ce projet, c’est la création d’un « marché intérieur transatlantique » contre l’existence même d’une autre construction européenne. Et pour faire accepter tout cela, pour torpiller définitivement nos services publics, pour nous faire accepter le bœuf aux hormones et les poulets au chlore ou pour accaparer toutes nos données personnelles via les géants de l’internet, ils ont inventé le missile destructeur de toute souveraineté des Etats, des Parlements et même des gouvernements : la création d’un tribunal arbitral privé où les sociétés multinationales seront juges et parties.

le hyaric,europe,usa,hollandeElles pourront attaquer les Etats quand un système de protection environnemental ou social entravera leurs intérêts. Ce serait définitivement le triomphe de la loi de l’argent contre la loi du peuple. Ce serait une dictature sans chars dans les rues, sans généraux casqués et bottés au pouvoir. Il existe déjà de tels exemples à partir d’accords de libre-échange existants.

Ainsi, la firme Philip Morris porte plainte contre l’Australie, parce que ce pays restreint le commerce du tabac. Le groupe multinational Novartis poursuit l’Inde pour la contraindre à cesser la production de médicaments génériques.

De même, demain, si la France refusait le bœuf ou le lait aux hormones nord-américains, telle ou telle culture de végétaux modifiés génétiquement, l’exploitation de gaz de schiste, ou encore le maintien d’un salaire de base pour une durée limitée du temps de travail, des firmes multinationales pourraient poursuivre l’Etat et imposer leurs choix. C’est très grave !

M. Hollande connaît si bien ces dangers qu’il s’est écrié devant M. Obama au cours d’une conférence de presse : « Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu’il y aura une accumulation de peurs, de menaces et de crispations ». Quel terrible aveu ! Quelle négation de la démocratie.

Cela ressemble à une tentative de coup de force dans le dos des populations française et européennes. Nous réclamons, une nouvelle fois, la transparence sur les négociations en cours. Nous demandons à F. Hollande et au gouvernement de mettre à disposition de nos concitoyens le texte du mandat de négociation de la Commission européenne, ainsi que toutes les expertises produites par chacun des ministères sur les conséquences d’un tel marché transatlantique. Nous demandons aux médias d’organiser des débats publics sur ce sujet.

Chaque ville, département, région, peut voter, comme l’a fait le Conseil régional d’Ile-de-France, sur proposition des élus du Front de gauche, des motions réclamant le retrait de ce projet.

Le prochain Parlement européen aura le pouvoir de le rejeter. Dans ces conditions, la question devient l’un des enjeux principaux des prochaines élections européennes. Ni le vote pour les listes de droite, ni celui pour les listes soutenues par le Président de la République, ni l’abstention ou le vote d’extrême-droite ne permettront de créer un rapport de force en ce sens. Un débat public doit être organisé, sanctionné par une consultation populaire dans toute l’Europe avant toute décision.

Patrick Le Hyaric député communiste au parlement Européen