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18/08/2014

Féloche, l’ovni chantant à la Fête de l’Humanité

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Armé de sa mandoline et de sa joie insolente, Féloche se produira le 14 septembre. Artiste inclassable, il va enflammer La Courneuve au rythme de ses ritournelles qui abolissent les frontières musicales.

Du punk ukrainien au silbo en passant par le rock cajun, seul Féloche peut se vanter d’un tel parcours musical. Dans les années 1990, il remplissait les stades d’Europe de l’Est avec le très populaire groupe de punk ukrainien VV (Vopli Vidopliyassova). Il chantait alors aux côtés d’artistes comme Samantha Fox ou Slade. De retour en France, il cherche son propre son et le découvre grâce à la mandoline qui devient, dès lors, son instrument fétiche. « Je l’ai prise comme un fusil », dit-il.

Accompagné de la sorte, le musicien troubadour crée un univers hors normes où la musique aux rythmes festifs est empreinte de poésie réaliste. Féloche bouleverse les codes musicaux. Il offre des titres à la croisée des genres. Ce grand écart entre diverses influences semble constituer l’essence de son style : un melting-pot qui va du punk au disco, du hip-hop à la mandoline, en passant par le funk. Féloche se dit aussi bien influencé par Prince que par Dick Annegarn ou les Rita Mitsouko.

Il a su s’entourer de collaborateurs divers et talentueux. Après avoir dit « non » à Bob Dylan, Dr John, bluesman de légende, a dit «oui» à Féloche, donnant ainsi naissance à Dr John Gris-Gris John, enregistré à La Nouvelle-Orléans. Sur son dernier album, il a fait appel à deux idoles de sa jeunesse, Roxanna Shanté, une des premières rappeuses américaines, et l’actrice Rona Hartner, pour le très tzigane Mythologie.

Transmettre l’essence et l’émotion 
de ce langage unique

Chaque chanson de Féloche sonne comme une invitation au voyage. Grâce à la Vie cajun, on s’envole pour cette « Louisiane fantasmée », chère au chanteur, et son légendaire bayou. Les airs se font entraînants, parfois planants. Le rock cajun y est roi. Féloche nous transporte encore aux Canaries, dans une île méconnue où « les hommes parlent comme les oiseaux ».

Le musicien nomme son album Silbo, en référence à cette langue sifflée de la Gomera. Il parvient à transmettre l’essence et l’émotion de ce langage unique, aujourd’hui inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Il rend ainsi hommage à celui qu’il appelait son « ange gardien », son beau-père, l’indépendantiste canarien Bonifacio Santos qui l’a initié aux sifflements des Gomeros. Féloche invite aussi à la réflexion. Son Pax Optika est, selon ses propres termes, « une chanson de graphiste », qui dénonce la pollution visuelle, sous la plume de Julien Dajez. Mythologie évoque le peuple rom. Le partage est au centre du jeu.

On le retrouve dans l’engagement de l’artiste pour l’association Zebrock au bahut. Avec elle, il va à la rencontre des élèves, leur dévoile son art et répond à leurs interrogations. Il s’agit d’« éveiller leurs émotions musicales. C’est à cet âge-là qu’on les ressent le plus », dit-il. Escorté de Caroline Duparo, Christophe Malherbe et David Rolland, Féloche va faire déferler son énergie festive et sa folie poétique sur la Fête de l’Humanité.

Disco graphie 2010 : La vie cajun. 
2013 : Silbo.

Publié par l'Humanité :- See more at: http://www.humanite.fr/feloche-lovni-chantant-la-fete-de-...

18/05/2014

AGNES BIHL, CHANTEUSE ENGAGEE ET TALENTUEUSE !

Agnes-Bihl.jpgAgnès Bihl a de qui tenir. Son arrière grand-père fut l'un des fondateurs du journal L'Illustration (établi en 1843 et disparu un siècle plus tard) et sa grand-mère peintre quand les femmes n'avaient pas le droit de vote.

La chanteuse engagée et enragée, née en 1975, tient sa vocation d'un concert d'Allain Leprest.

Délaissant le théâtre et le dessin, Agnès Bihl garde sa plume pour écrire les textes de chansons d'amour acides ou désabusées, souvent empreintes d'humour, au menu de son premier album autoproduit La Terre est Blonde en 2001.

La « rebelle au bois dormant » y fustige notamment les anti-IVG.

Mais c'est sur scène que la chanteuse construit sa réputation au gré de nombreux concerts, depuis son premier tour de chant au Limonaire en 1998 jusqu'aux premières parties de Thomas Fersen, Anne Sylvestre ou...Allain Leprest.

Signée sur le label Naïve, Agnès Bihl sort son deuxième album Merci Maman, Merci Papa en août 2005. Elle est accompagné par Tom Poisson, Alice Berrebi, le pianiste Giovanni Mirabassi et le barde Jehan Cayrecastel.

bihlaznavour.jpgLe suivant, Demandez le Programme(novembre 2007) s'enrichit des participations d'Alexis HK, et Nicolas Montazaud. Invitée à faire la première partie de Charles Aznavour au Palais des Congrès et en tournée, la petite chanteuse blonde fait un tabac avec son répertoire vitriolé et sa robe à pois.

Loïc Picaud pour Music Story

La manif d'Agnès Bihl, une histoire d'amour qui débute sur une manif...

Agnes Bihl est aussi une chanteuse engagé. Elle a particpé à la fête de l'Huma et a soutenu la candidature de Marie Georges Buffet et de Jean Luc Mélenchon aux élections présidentielles.

Pour cette vidéo, elle a récolté les images envoyées par plus de 700 internautes pour réaliser le clip de cette chanson qui raconte une histoire d'amour qui débute sur une manif...

11/09/2013

EL PUEBLO UNIDO, JAMAS SERA VENCIDO !


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Chili, 40 ans. Anniversaire du coup d’Etat de Pinochet (11 septembre 1973, 11 septembre 2013)

"Savez-vous pourquoi il n'y a jamais eu de coup d'Etat aux Etats-Unis ? Parce qu'il n'y a pas d'ambassade des Etats-Unis aux Etats-Unis...". Michelle Bachelet, ancienne Présidente du Chili (fille d'un général assassiné avec la complicité des Etats Unis).

El pueblo unido jamás será vencido (« Le peuple uni ne sera jamais vaincu ») a été écrite par le compositeur chilien Sergio Ortega en juin 1973. Elle fut enregistrée pour la première fois par le groupe chilien Quilapayún. Ce fut après le coup d'État du 11 septembre 1973 que le groupe Inti Illimani rendit la chanson célèbre.

Au fil du temps cette chanson est devenue un symbole d'unité et de solidarité populaire pour des citoyens opprimés de tous pays luttant pour la liberté et l'égalité, dépassant son rapport direct avec le Chili. Elle a été traduite en plusieurs langues. En Iran, l'air a été repris par les militants de la révolution islamique dans un chant nommé Barpakhiz.

De même le groupe punk Sham 69 a composé une chanson qui s'en inspire (et qui reprend le même air) intitulée If the kids are united, ainsi que par le groupe Mano Negra dans une chanson du même nom (album Casa Babylon).

Dans certaines versions, la phrase El pueblo unido jamás será vencido dans le dernier couplet est remplacée par El pueblo armado jamás será aplastado (« Le peuple armé ne sera jamais écrasé »).


Quilapayun El pueblo unido jamas sera vencido par antofpcl

 

SERGIO ORTEGA

ortega.jpgSergio Ortega, né le 2 février 1938 à Antofagasta et décédé le 15 septembre 2003 à Paris, est un compositeur chilien.

Représentant d'un mouvement d'expression musicale connu sous le nom de "La Nueva cancion chilena". Ses caractéristiques sont des éléments du folklore et un engagement pour la justice sociale. Sergio Ortega a composé de nombreux opéras, cantates et musiques de film dont les plus connues sont les chansons "El pueblo unido" et "Venceremos", des chansons composés pour l'Unité Populaire du Chili. Militant communiste, il a collaboré un temps à la section culture du PCF.

 

09/09/2013

NOUVEAU : Flashmob à la Fête de l'Humanité !

La flashmob « Fête danser l’Humanité » va résonner aux quatre coins du Parc Georges-Valbon de la Courneuve durant les trois jours de la Fête.

Venez participer et partager des moments forts de rassemblement. Des groupes de danseurs vont faire danser tous les acteurs de la Fête de l’Humanité dans un seul et même mouvement: public, exposants, militants… Cette initiative est née d'une collaboration avec la FSGT et la compagnie Nawel Oulad, qui ont imaginé la musique et la chorégraphie « Fête danser l’Humanité » en hommage aux combats de Nelson Mandela.

A L'ORIGINE

FLASHMOB : Une foule éclair (de l'expression anglaise identique flash mob), ou encore mobilisation éclair, est le rassemblement d’un groupe de personnes dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d’avance, avant de se disperser rapidement.

10/08/2013

ILS SERONT A LA FETE DE L'HUMA 2013 : MATTHIEU CHEDID

matthieu chedid,fête de l'humanité 2013Matthieu Chedid sera 
en tête d’affiche sur la grande scène. Retour sur le parcours du chanteur, qui se produira pour la première fois à la Fête.

Plus de dix ans après son Baptême, du titre de son premier album, Matthieu Chedid a su s’imposer comme la bonne étoile de la chanson française, tirant une valise de souvenirs aussi pleine de costumes chamarrés que d’artistes, avec lesquels il a collaboré. Si Matthieu Chedid, qui deviendra -M-, qui deviendra lui même Mister Mystère, a su s’imposer sur le devant de la scène, ce n’est pas moins grâce à son talent qu’à son imagination débordante, mère supérieure ayant droit de regard sur tout ce qu’il entreprend. Le phénomène -M- se propage rapidement et on l’aime comme un emblème…

Machistador

Matthieu a su s’imposer, en vrai machistador, ce n’est pas rien de le dire. La carrière de ce petit-fils de la poétesse Andrée Chedid et fils du musicien Louis Chedid était presque tracée. Avec Julien Voulzy et Thomas Dutronc, fils respectifs de Laurent Voulzy et de Jacques Dutronc, il forme son premier groupe, les Bébés fous. S’ils affichent une réelle volonté de s’affranchir de l’école paternelle, Matthieu avoue pourtant qu’il n’était alors qu’une pâle copie de Louis Chedid, «avec moins de talent», distingue-
t-il, dans une humilité certaine et qui a aujourd’hui encore su rester sienne.

En 1997, il se lance dans sa propre carrière et installe dans la maison de famille le Labo -M-, où il enregistre ses premiers titres. S’il prévoit de les faire chanter par d’autres, il finit par s’y coller, ayant du mal à concevoir que ses textes plaisent. Il n’aime pas particulièrement sa voix au timbre si haut perché, mais a toujours reçu le soutien de ses proches. C’est quand -M- affirme sur un air tout à fait funky sur toutes les radios: «Je suis un missionnaire de la drague, je l’avoue…» qu’il connaîtra son premier succès médiatique. Sa sœur, Émilie Chedid, sera dès lors sa coordinatrice visuelle et réalisera ses clips.

Docteur Mathieu, Mister M

Matthieu, le grand timide, se crée alors un personnage aux allures loufoques, costume rouge pétard et la coiffure dessinant une étrange forme de M.

-M-, c’est l’ombre de Matthieu, son côté punk dissimulé. Quand, en 1999, il s’attaque à la promotion de son second opus, Je dis aime, la chanson du même nom, -M- a fait voyager plus de 500 000 Français au cœur de son monde virtuel. Mais c’est en 2000, lors de sa collaboration sur l’album Bliss et de la tournée Divinydille, de Vanessa Paradis, qu’il se fait connaître du grand public. Il revient avec Labo -M-, un recueil instrumental, puis, en 2003, avec Qui de nous deux (voir la vidéo), dont la symbolique guitare rose, Billy, du nom de sa fille, fera une partie de la médiatisation.

Ses concerts contribueront grandement à son succès, véritable spectacle où il met en scène son personnage. Il remplit le mythique Olympia, Bercy par trois fois et fait la tournée des festivals français. Toujours soucieux d’une proximité avec le public pour rendre sa musique accessible, il participe au DVD, les Leçons de musique de -M-, dans lequel il décortique quatre de ses titres. Mister Mystère fait son apparition en 2009, Brigitte Fontaine, la zazoue, lui a prêté sa plume pour sept de ses titres. En 2012, Matthieu annonce son sixième album, Îl, dont le premier single, Mojo, apparaît comme plus électro-rock que les précédents. Un artiste « made in France », avec un style séducteur et efficace, mêlant pop, rock’n’ roll et funk à la fois, -M- a su trouvé son gimmick.

Le site de la Fête de l'Humanité 2013

 


-M- Qui de nous deux par bhads

05/07/2013

La gauche sans la culture n'est pas la gauche

musique.jpgL’écologie n’est pas la seule victime de l’austérité à la sauce Hollande- Ayrault. Ainsi à la veille des festivals de l’été, les mauvaises nouvelles s’accumulent dans le champ culturel :

  • L’année 2014 verra une nouvelle baisse du budget du ministère de la culture (- 2,8% après -4,3 % en 2013). Sans compter les « gels » et les « sur-gels » de crédit de moins en moins  « dégelés ». Pour la deuxième année consécutive le gouvernement considère que la culture n’est pas sa priorité et le budget dérisoire qu’il y consacre va de nouveau être sacrifié sur l’autel de l’austérité. Ils sont loin les engagements du candidat Hollande, bien insuffisants au demeurant, de « sanctuariser » le budget ;
  • Le mot culture a disparu de l’acte 3 de la décentralisation et si la compétence générale est maintenue pour les collectivités, la baisse drastique de leurs dotations et la faiblesse de la fiscalité locale vont se traduire par un repli sur leurs compétences légales et obligatoires dont la culture ne fait toujours pas partie. Or 70 % de la dépense publique en faveur de la culture est aujourd’hui assumé par ces mêmes collectivités et le rapport au territoire est désormais au cœur de toute politique culturelle ;
  • Pour financer les quelques mesures en faveur de l’éducation artistique, renvoyées pour l’essentiel au périscolaire et donc aux collectivités, le ministère enjoint les Drac à prendre sur leurs budgets récurrents déjà fortement amputés.
  • L’absence de tout débat public sur un autre engagement présidentiel, le projet de loi d’orientation en faveur de la création, confirme décidément que ce gouvernement n’a aucune ambition dans ce domaine.

« Le politique dénué d’approche culturelle et d’imaginaire est condamné à l’ordre du conjoncturel » écrivait Mahmoud Darwich très peu de temps avant sa mort. Il ne se doutait pas à quel point son propos pouvait s’appliquer aux premiers mois de ce quinquennat tout entier dévolu à la réduction des dépenses publiques et du pouvoir d’achat alors que sous prétexte de compétitivité les cadeaux s’accumulent pour les entreprises.

Quelle extraordinaire ambition que celle qui consiste à obéir à M. Barroso et à la Commission européenne et à leur présenter un déficit budgétaire réduit à moins de 3% ! Le prix à payer dans le champ culturel sera, comme partout, très lourd : la mort de centaines de structures culturelles, la mise au chômage de milliers d’artistes, la mise au rencart d’un nombre incommensurable de projets culturels au service de la vie sociale, à l’école, au travail, en ville. La culture est un bien commun aussi indispensable à la vie de chacune et chacun que l’éducation, la santé ou bien encore l’environnement. Est-ce un hasard si le couperet de l’austérité s’abat d’un même mouvement sur l’écologie et sur la culture ? Nous sommes tout autant menacés par le changement climatique que par une crise anthropologique. Nous vivons en effet des temps troublés où nous avons perdu le sens même de la condition humaine et de son devenir et la culture apparait plus que jamais comme la réponse à une crise globale au sens que lui donne Gramsci : « c’est quand le vieux monde se meurt, que le nouveau tarde à naitre et que dans ce clair- obscur surgissent des monstres ».

C’est pourquoi la poursuite, par ce gouvernement qui se prétend de gauche, du démantèlement sarkozyste de notre service public de la culture, n’est pas seulement une faute politique contre l’art et les artistes, c’est une insulte faite à l’avenir même de notre peuple et de sa jeunesse. Par définition la gauche ne peut construire une politique émancipatrice sans une ambition culturelle. La gauche sans la culture n’est pas la gauche !

Alain Hayot, délégué national à la culture du PCF

28/08/2012

PATTI SMITH LA ROCKEUSE POETE A LA FETE DE L'HUMA

patti-smith-3058li.jpgPortrait avec lacunes d’une artiste qui navigue d’éclats en retraits et viendra, emblématique de son ardeur contenue de silences, illuminer la Grande Scène.

Figure emblématique du rock, elle fait partie de ces artistes qui ne peuvent inspirer que respect et admiration. Militante pacifiste, son art musical ou littéraire lui sert à de nombreuses prises de parole. Elle revient avec son album Banga pour le plus grand bonheur de ses fans.

Débordante de littérature et d’inventivité musicale, Patti Smith livre un nouvel album au terme de huit ans d’attente de son public. Elle convoque dans Banga lunes noires et chers fantômes, oiseaux de saint François et fresques du rêve debout que son imaginaire d’artiste relie au monde. Voix douce parfois, ailleurs assourdie comme les tambours sacrés qui soutiennent la révélation du mystère de la communion des arts. Ainsi du morceau titre intitulé d’après le nom du chien inventé par Boulgakov dans le Maître et Marguerite.

Patti Smith depuis toujours édifie cette sorte de passerelle, arpente le blues du ciel et s’éblouit des illuminations de l’asphalte. Celles de Rimbaud avaient bouleversé l’adolescence de cette fille d’une serveuse chanteuse de jazz et d’un ouvrier, née en 1946, élevée dans le New Jersey. De son propre passage à l’usine elle produira une pièce parlée, Piss Factory, qui deviendra en 1974 l’un de ses premiers titres chantés, enregistré en compagnie du pianiste Richard Sohl et du guitariste Tom Verlaine.

Patti avait travaillé à la chaîne pour rompre les siennes et rejoindre la scène artistique d’avant-garde dont l’effervescence se jouait à New York dans les années 1960. Elle y parvient battante des pulsions primitives du rock de Little Richard, de ses admirations pour Hendrix, James Brown, Bob Dylan ou Jim Morrison, des contributions au rythme que s’accordent musique et poésie. Incandescence de William Burroughs et d’Allen Ginsberg, phrasé racinaire de William Blake, spleen de Charles Baudelaire dont elle remerciera les étoiles du ciel de Paris lors du séjour qu’elle y accomplira en 1969 avec son ami d’amour, le photographe Robert Mapplethorpe, rencontré lors de son arrivée à Manhattan.

Dès ce moment, Patti Smith transmute la vie en art, écrit des articles pour des revues de rock, des pièces parlées qui la font connaître sur la scène underground. Elle écrit également des poèmes dont elle donne lecture, parés en 1971 de l’accompagnement musical du guitariste Lenny Kaye. Jours de libres expérimentations, nuits de concerts et de performances au CBGB, frissons brûlants de Janis Joplin, orages de velours noirs et pourpres du Velvet.

Depuis lors, le rock est à Patti Smith le courant originel de la création, éclairage divin au prisme des clignotements d’une enseigne dans une chambre du Chelsea Hotel. Elle y a séjourné avec Mapplethorpe. De lui, la photo de l’album Horses qui en 1975 cristallise les talents de Patti Smith et lui ouvre la reconnaissance au plus fort. L’image de grâce androgyne à peine posée sur l’armature fine du corps, une seule prunelle haute et sombre sous la crinière emmêlée qui réfute les séductions ordinaires, ne la résume pas.

Elle demeure emblématique de son ardeur contenue de silences, d’une présence dont la sensualité sourd dans les réserves ainsi que l’on nomme les parties invisibles d’un tableau, d’une aptitude à la limpidité à condition d’en faire le choix. La route s’est poursuivie jusqu’à l’actuel croisement céleste.

Dominique Widemann, pour l'Humanité