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11/08/2012

HISTOIRE : LES MENSONGES DU FRONT NATIONAL !

cordoba 049.jpgLe 2 août le journal Midi Libre titre : Profanation de la mosquée de MONTAUBAN Tarn et Garonne dans la nuit du 1 août. Une profanation en plein ramadan, un acte islamophobe, une provocation inacceptable.

Comment ne pas rapprocher ce fait scandaleux de l’islamophobie dont fait preuve le sieur COLLARD lorsqu’il dit : "Je suis islamo-négatif. L’islam n’a rien de commun avec la civilisation européenne. Il n’a jamais rien apporté à la France, pas un écrivain, rien créé, aucune œuvre d’art."

Je ne suis pas historien*, ni philosophe, mais avec le peu que j’ai appris, j’estime que de tels propos ne peuvent rester sans réponses car ils sont inspirés par la haine et la démagogie.

COLLARD ignore volontairement l’histoire de l’humanité en général et l’histoire de l’art en particulier. Il s’inscrit dans une démarche idéologique qui tend à faire apparaitre « la supériorité de la culture judéo-chrétienne ».

Cette démarche recoupe celle de N SARKOZY qui voulait inscrire cette notion dans les traités européens et qui considérait que les civilisations Africaines avaient accumulé trop de retard pour espérer s’intégrer à l’évolution du monde moderne. COLLARD est dans la lignée des réactionnaires qui mettent en avant les bienfaits de la colonisation pour mieux en camoufler les conséquences désastreuses.

En ALGERIE par exemple, durant 130 ans, le régime colonial s’est acharné à priver le peuple algérien des moyens de connaître son propre passé et sa culture.

Durant la conquête coloniale, les conquérants français ont détruit de nombreux témoignages et des vestiges précieux. Une attitude criminelle et barbare à l’exemple des soudards du duc d’AUMALE qui détruisirent la riche bibliothèque d’Abdel KADER lors de la prise de sa Smala.

D’après P. AZAN l’historiographe de l’ Emir, Abdel KADER éprouva une violente douleur à suivre la trace de la colonne française retournant à MEDEAH, par les feuilles arrachées des livres qui lui avaient coûté tant de peine à réunir et qui constituaient la plus grande bibliothèque d’AFRIQUE.

Plutôt que de livrer à l’étude tous les trésors culturels du Maghreb, l’armée coloniale les détruisait, les gaspillait ou les éliminait à plaisir. C’est très symbolique.

La vérité historique est subversive et c’est pour cela que COLLARD, comme les soudards, veut l’ignorer ou la dévoyer. Cette vérité, aujourd’hui encore, on veut l’étouffer car elle pourrait saper les préjugés entretenus par la droite et l’extrême droite, qui défendent l’idée de « l’apport du colonialisme » et de la supériorité de la civilisation européenne.»

En 2003, les américains en IRAK n’ont-ils pas eu la même attitude à l’égard de la culture irakienne et mésopotamienne en laissant piller le musée national de BAGDAGD, un des plus célèbres musées du monde?

Ce musée était inscrit au patrimoine de l’humanité avec une importante collection d’objets mésopotamiens et notamment des exemplaires d’écriture cunéiforme. Cette écriture qui permis de rédiger les plus anciens textes de l’humanité 3300 ans avant JC.

BUSH avait-il intérêt à laisser voir au monde entier qu’une civilisation évoluée avait existé avant la nôtre ? Saddam HUSSEIN ne lui donnait-il pas l’occasion de montrer la supériorité de l’AMERIQUE…. et du capitalisme ?

COLLARD pratique le mensonge par omission en contestant que la civilisation arabe dans son plein épanouissement au moyen - âge s’est montrée largement ouverte notamment vers l’EUROPE pour l’échange des biens et des idées, accueillante à toute pensée neuve. Une civilisation qui allait se développer de l’Espagne aux frontières de la chine. De nombreux historiens n’hésitent pas à affirmer que les ARABES disposaient d’une technique supérieure à celle de l’EUROPE. Ils introduisirent ou développèrent dans les différents pays de leur empire des cultures nouvelles : l’irrigation, les industries de la soie, du coton, du verre, du papier de chiffons.

Pour avoir visité MURCIA, j’ai constaté combien était efficace et judicieux, le système d’irrigation que les ARABES avaient créé au 13 ème siècle et combien ils avaient contribué à l’urbanisation harmonieuse de cette ville espagnole où la présence de l’histoire est très perceptible.

ENGELS constate que les « rudiments de la science exacte de la nature ne sont développés que par les grecs de la période Alexandrine et plus tard, au moyen- âge, par les ARABES »

La langue arabe servit de véhicule aux conquêtes intellectuelles de l’Orient, elle permit la diffusion de nouvelles connaissances allant plus loin que les découvertes des Grecs.

Les astronomes arabes établirent les tables de longitude et de latitude ; les mathématiciens découvrirent les logarithmes, la solution de nouvelles équations algébriques, introduisirent les chiffres actuels et la numération décimale ; les médecins arabes créèrent la médecine clinique et firent faire de grands progrès à la chirurgie ; les chimistes et les physiciens, découvrirent de nouveaux corps et de nouveaux procédés industriels.

Les savants, les philosophes, les historiens arabes, tels AVICIENNE, AVERROES, Ibn KALDLOUM, firent avancer l’humanité dans sa connaissance de l’univers et du développement des sociétés humaines. Ils consolidèrent les fondements de la pensée matérialiste.

C’est tout cela que veut ignorer COLLARD pour mieux établir que la civilisation arabe et musulmane n’a en rien contribué à notre propre développement.

A vrai dire, en cette période, notre civilisation organisait les croisades contre les infidèles !

Et que penser de l’art musulman qui imprègne les villes de MURCIA, ALMERIA, MALAGA, CORDOU (voir photo), CADIX, GRENADE pour ne parler que de ce que j’ai vu en Espagne ?

Le grand architecte Suisse LE CORBUSIER pouvait dire que l’ALHAMBRA de GRENADE lui avait permis de concrétiser la définition de l’architecture moderne.

Si nos cathédrales sont des chefs-d’œuvre du gothique flamboyant, elles s’inscrivent dans une évolution continue de l’art de construire en EUROPE avec le lègue des autres civilisations et de la civilisation arabe en particulier.

Avant le gothique existaient la voûte sarrasine, le pisé, la brique crue, les arcs éléments majeurs de l’architecture islamique, les mosaïques, les moucharabiehs, les coupoles notamment la coupole de la grande mosquée de KAIROUAN en TUNISIE édifiée en 836.

Durant les années 1970 à 1980, un architecte décorateur annécien nommé PACCARD, faisait réapprendre les anciens métiers des artisans maghrébins pour construire et décorer des résidences et des hôtels luxueux au MAROC. La présence coloniale française avait étouffé ces savoir-faire ancestraux qu’il fallait remettre en action pour réaliser des ouvrages somptueux bien que très éloignés des besoins du peuple.

En matière littéraire, bien qu’il faille distinguer la religion islam et la civilisation islamique, peut-on laisser entendre qu’il y a un vide complet et que rien n’est à retenir ?

Et pourtant, à l’institut du monde Arabe à PARIS, les rayons des bibliothèques regorgent d’ouvrages dont certains remontent au 7 ème siècle, témoignages d’une culture Arabe très forte.

Les contes des mille et une nuits, les histoires d’ALADIN, de SINBAD le marin est-ce à ignorer ?

Et que dire des auteurs contemporains instruits et inspirés par cette culture ancienne.

Naguib MAHBOUZ prix NOBEL de littérature en 1988

Mais aussi Tahar BEN JELLOUN, Kaceb YACINE, Amin MAALOUF, Yasmina KHADRA et tant d’autres que COLLARD préfère ignorer pour développer son fonds de commerce raciste et xénophobe.

Voilà bien modestement ce que m’inspirent les propos tenus par le député FN suite au comportement d’un iman irresponsable.

Le recul des idées du FN sera long et difficile. Il s’agit de reconquérir le terrain culturel et cela ne relève pas seulement des militants politiques. Cela nécessite la participation de tous ceux qui refusent le racisme et les discriminations et ils sont nombreux.

Hommes et femmes de culture, enseignants, artistes, syndicalistes, humanistes, ne laissons pas les racines du mal se développer.

Dans le sud gardois et sur la 2 ème circonscription en particulier, notre responsabilité collective est grande.

*Point de vue par André GENOT, secrétaire de la section du PCF, de Petite Camargue (2 eme circonscription du Gard)

Photo de Cordoba exclusive E-Mosaïque

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09/08/2012

Commission d’enquête sur le coût réel de l’électricité : les communistes n’approuvent pas

edf.JPGLe fil rouge du rapport est que le coût réel de l’électricité est sous-estimé et qu’il doit augmenter !

Dans le rapport de la commission d'enquête du Sénat, l’augmentation préconisée des coûts est évoquée comme une fatalité sans aucune remise en cause : ni le surcoût induit par la rémunération de l’actionnariat (2,4 milliards de dividendes pour EDF en 2011), ni même les coûts inhérents à la libéralisation du secteur et ses conséquences notamment ceux des déstructurations des entreprises.

Ce rapport affirme que le coût de la filière nucléaire est plus élevé qu’on le dit. Or, à aucun moment n’est pris en compte dans ce rapport une évaluation du coût de la loi NOME qui oblige EDF à vendre ¼ de la production nucléaire de ses centrales, lesquelles ont été construites grâce à des emprunts souscrits par EDF, garantis par l’Etat et remboursés par la vente de l’électricité et donc par les usagers. De plus, cette loi va faire disparaître les tarifs réglementés pour les industriels d’ici 2015 risquant d’entraîner de nouvelles délocalisations et pertes d’emplois.

Des chiffres différents sont évoqués tant dans le volet nucléaire que dans les autres composantes de la production d’électricité. Pour le seul coût du MWh nucléaire, sont évoqués : 38€ (prix actuel), 42€ (prix loi NOME), 54€ (coût complet donnés par la cour des comptes avec des hypothèses pessimistes) ou encore 75€. Ce rapport part uniquement du prix de l’électricité pour, semble-t-il, justifier les choix énergétiques de demain. Rien d’étonnant lorsqu’on lit les conclusions du rapporteur qui prône un scénario de sobriété énergétique qui consiste à sortir du nucléaire le plus rapidement possible... Un état des prix des autres grandes ressources énergétiques : charbon, pétrole, gaz (85% de la consommation mondiale ; 52% de la consommation française) est nécessaire.

électricité,edf,prix,tarif,sénatLe PCF recommande que soit effectué un bilan, au niveau national et européen, du processus de déréglementation du secteur énergétique, pour toutes les énergies. Ce bilan est nécessaire, dans le débat public et sur l’ensemble de la politique énergétique qui s’ouvrira à l’automne.

Le PCF est favorable au développement des diverses énergies renouvelables. Il considère que ce développement doit se faire par la promotion de filières industrielles nationales. Pour la production d’électricité, la subvention du développement des unités utilisant les énergies renouvelables via les tarifs de rachat des MWh produits, a montré ses effets pervers : effets d’aubaines dont profitent des affairistes sans scrupules en important du matériel et hausses incessantes de la facture des usagers via la CSPE (Contribution du service public de l’électricité).

La maîtrise de la consommation ne doit pas passer par un rationnement par l’argent. Il est plus qu’urgent et nécessaire en termes d’efficacité énergétique de mettre en place un programme de grande ampleur d’amélioration de l’isolation thermique de tous les logements.
Certes, les besoins d’investissements sont considérables. Cela suppose de s’inscrire dans le développement d’une politique industrielle sur la durée a contrario de celle des marchés financiers qui exigent un retour sur investissement à court terme.
Il faut renouer avec les valeurs du service public par la mise en place d’un pôle public, outil de coopération des acteurs du secteur de l’énergie au service de l’intérêt général.
L’électricité ne peut pas être considérée comme une simple marchandise mais comme un bien de première nécessité.

Enfin, le PCF considère que notre électricité demeure parmi les moins chères d’Europe. Elle constitue un véritable atout industriel permettant un développement économique favorable à l’emploi qu’il faut sauvegarder. Le maintien d’une électricité abordable est un facteur de justice sociale.

10:43 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : électricité, edf, prix, tarif, sénat | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/08/2012

SEVIL SEVIMLI LIBEREE !

sevil1.jpgTrois mois après son emprisonnement dans les prisons de Turquie, l'étudiante franco-turque a été libérée lundi 6 août.

Elle doit néanmoins rester en Turquie jusqu'à son procès qui doit se dérouler en Septembre.

Elle encourait douze ans de prison pour avoir participé au défilé du 1er mai, pourtant légal, à Istanbul, et avoir assisté à un concert du groupe Yorum, engagé à gauche.

Cette libération est le fruit d’une importante mobilisation en particulier à l’initiative de l’Union des Etudiants Communiste, de Pierre Laurent, du PCF et d’un comité de soutien à l’initiative d’une pétition qui avait déjà été signée par plus de 13 000 personnes envoyée au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et à la ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem et relayée par notre blog.

Le comité de libération indiquait notamment :

« Certes Sevil n'est pas la seule dans son cas, loin de là, des centaines de personnes, journalistes, universitaires, étudiants et intellectuels sont sous les verrous en Turquie en vertu des lois d'exception censées lutter contre le terrorisme. L'ennui est que ces lois sont devenues un moyen pour le pouvoir de museler toute contestation. Sevil est un cas symbolique car l'injustice dans son cas est criante, les faits qui lui sont reprochés sont insignifiants au regard de l'accusation d'"appartenance à un groupe terroriste". La Turquie, pays en cours d'adhésion à l'Union Européenne, se targue d'être un modèle pour les pays du Moyen-Orient. Quel modèle? Faire pression sur les autorités pour Sevil montrera à celles-ci qu'elles ne peuvent ainsi bafouer les Droits de l'Homme sans provoquer de réactions du reste du monde. Si Sevil est une terroriste, nous sommes tous des terroristes. »

L’Union des Etudiants communiste ajoutait : 

"Nous nous mobilisons pour exiger sa liberté comme nous l’avons fait pour Salah Hamouri. Si l’UEC, comme l’ensemble du mouvement communiste répondent toujours présent lorsqu’il s’agit de faire sortir du silence et de l’oubli ces jeunes victimes de l’arbitraire, faisant pression sur le gouvernement français pour qu’il prenne ses responsabilités, c’est pour faire la lumière sur tous ce que nos camarades, jeunes comme étudiants subissent au quotidien"

06/08/2012

FETE DE L’HUMA, UNIVERSITE DU FRONT DE GAUCHE

autain009.jpgPar Clémentine Autain, animatrice de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase).

« La Fête de l’Humanité est l’occasion de juger le bilan du début de mandat de François Hollande, qui ne satisfait pas nos attentes. Avec les socialistes, on est loin de “ l’Humain d’abord”. C’est le moment de taper du poing sur la table à propos de certaines orientations prises par ce gouvernement, notamment sur les questions européennes.

Il s’agit de discuter de nouvelles propositions de conquêtes sociales. La Fête de l’Humanité doit avoir pour vocation de réussir la rentrée du Front de gauche, marquée également par les estivales, l’université d’été du Front de gauche qui se déroulera près de Grenoble, les 25 et 26 août.

Le contexte est bien différent de l’année dernière, où la Fête avait lancé une dynamique électorale  : on se souvient de Jean-Luc Mélenchon sur la grande scène et de tous les membres du Front de gauche rassemblés autour de lui. La Fête de l’Humanité est le seul grand rendez-vous populaire de l’année qui réunisse la gauche.

J’ai regretté la faible présence des dirigeants socialistes, l’an passé. Ce type d’événement permet de créer du lien et de donner de l’énergie pour les luttes à venir. Il appartient à une tradition communiste qui allie le rassemblement festif au militantisme. La mobilisation et la joie de la Fête de l’Humanité sont primordiales pour affronter l’urgence et parfois la tristesse des combats sociaux. C’est la politique au sens large qui s’y exprime par des échanges entre intellectuels, acteurs sociaux, politiques et citoyens. J’ai une longue expérience personnelle de la Fête de l’Humanité. 
Dès huit ans, je venais regarder mon père chanter sur scène.

Je me souviens des repas et des discussions politiques qui s’y déroulaient à l’époque. La Fête de l’Humanité, c’est un peu la madeleine de Proust, à laquelle je suis heureuse de goûter chaque année.

Propos recueillis par Alexandre Poussart, l'Humanité

04/08/2012

Une banque publique européenne à conquérir

grèce, bce, pierre laurent, traité européen, pge, pacte budgétaire européen, Le Parti de la gauche européenne, qui tenait son université d’été en Grèce, fera campagne dès septembre pour une banque publique européenne afin d’émanciper les États des marchés. Objectif : collecter un million de signatures. Une initiative en lien avec la lutte contre le traité fiscal.

Portaria (Grèce), envoyé spécial. Comment occuper le terrain de l’alternative ? « Avec une bataille européenne », répond le Parti de la gauche européenne (PGE) qui tenait son université, cette fin de semaine, à Portaria en Grèce. Entre deux ateliers, verres d’ouzo ou plongeons dans la piscine, certains des 400 militants, venus d’une vingtaine de pays de l’Union européenne (UE), ont planché sur la proposition d’initiative citoyenne européenne. L’ambition n’est rien de moins que de récolter un million de signatures dans toute l’Union pour la création d’une banque publique européenne axée sur le développement social, écologique et solidaire.

Objectif : remettre en cause un type de construction européenne. « Il faut mettre fin à une anomalie, dénonce le président du PGE, Pierre Laurent. L’UE a cette particularité qu’elle a poussé avec un tel zèle la protection des marchés qu’elle a mis la Banque centrale européenne (BCE) à l’abri de tout contrôle démocratique. » La campagne sera donc un moyen de mettre en cause le fait que la BCE ne peut prêter directement aux États.

grèce, bce, pierre laurent, traité européen, pge, pacte budgétaire européen, La banque publique européenne serait financée par une taxe sur toutes les transactions financières, par le budget européen et par la BCE. Cette dernière pourrait créer de la monnaie. Du fait des traités européens, elle n’en fait profiter aujourd’hui que les banques privées. Si elle leur prête actuellement à 0,75 %, ces dernières s’engraissent en prêtant à leur tour aux États à des taux bien plus élevés. Compagnies d’assurances et fonds d’investissement placent également leur argent dans les bons du Trésor.

Un des buts majeurs : financer la dette à des taux très bas

Une banque publique pourrait financer la dette à des taux très bas. Si elle en avait bénéficié au début de la crise, la Grèce n’aurait pas vu sa dette bondir de 120 % à 165 %. Les prêts de cette banque seront soumis à critères. Les investissements devront servir à la « création d’emploi, au développement des services publics et à résorber les déséquilibres » entre les pays. En un mot, œuvrer au « développement social », selon Alexis Tsipras, leader de Syriza.

C’est un « pas stratégique dans notre plan stratégique. Cette banque pourrait contribuer à financer un plan d’investissement en Grèce », résume Stelios Pappas, membre du comité central de Synaspismos, principale formation de Syriza. De plus, non conditionnés à un plan d’austérité, ces prêts permettraient de ne pas diminuer les salaires des fonctionnaires. « Ainsi, on peut avoir une relance de l’économie par la consommation », explique Stelios Pappas. Troisième argument pour le dirigeant grec : la solidarité entre les peuples, un moyen de lutter contre le nationalisme.

Députée de Valence pour la Gauche unie, Marina Albiol y voit un moyen d’investir « dans l’éducation, la santé, le bien-être social », au contraire « des coupes imposées par la troïka ». De plus, en Espagne, comme dans d’autres pays, cette campagne participera de la bataille des partis membres du PGE pour une banque publique nationale.

La Commission européenne doit valider la procédure d’initiative citoyenne avant le 7 septembre. Selon ses règles, si, un an plus tard, le cap du million de signataires est franchi, la Commission devra transformer cette demande en « acte juridique », ou justifier son refus.

Hasard du calendrier, en France, l’initiative débutera au même moment que la campagne pour obtenir un référendum sur le très « austéritaire » traité fiscal que François Hollande aimerait voir ratifié avant la fin septembre. « Il faudra donc lier les deux », anticipe Pierre Laurent. Cette bataille ne sera pas que celle des partis membres du PGE. Illustration de cette volonté, le comité initiateur est composé de citoyens dont  : Pierre Laurent, Alexis Tsipras, mais aussi de l’écrivaine espagnole Marta Sanz, le secrétaire des métallurgistes wallons Nico Cue ou le syndicaliste allemand Heinz Bierbaum. D’autres contacts sont déjà pris.

Anecdote : lors d’un atelier étayant l’initiative, une touriste prend la parole. « J’ai vu par hasard ce séminaire. Je ne suis pas membre de Syriza, mais je suis prête à collecter des signatures. » Pour la première fois, la bataille sera menée simultanément par des militants de différents pays européens. Autre nouveauté : ce sera une lutte « non contre, mais pour un projet », se réjouit un participant.

Initiative citoyenne européenne

L’initiative citoyenne européenne (ICE) est une disposition du traité de Lisbonne qui permet à un comité de sept citoyens de faire une proposition d’acte juridique. Ils doivent pour cela recueillir, en un an, au moins un million de signatures dans sept pays par voie de formulaires ou d’Internet. Si l’objectif est atteint, la Commission est contrainte de le traduire en acte juridique ou d’expliquer pourquoi elle le refuse. Il faut un nombre minimal de signatures dans ces sept pays. Le plancher français est de 55 500 noms.

Gaël De Santis, pour l'Humanité

02/08/2012

Projet de loi de finance rectificatif 2012 : l'intervention de Nicolas Sansu député Front de gauche-PCF

pcf, front de gauche, assemblée nationale, loi de financesNous arrivons au terme de l’examen de ce projet de loi de finances rectificative avec le sentiment qu’une premier pas a été fait en direction du rétablissement de la justice fiscale et du respect du principe, posé par l’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui veut que l’impôt soit également réparti entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.

Avec ce collectif sont supprimées des mesures parmi les plus nocives du gouvernement précédent. Aussi nous approuvons la suppression de la TVA improprement dénommée « sociale » instaurée à la fin du précédent quinquennat. Son entrée en vigueur aurait frappé douloureusement les familles populaires.

Rappelons que les 10% des ménages les plus modestes consacrent 8% de leurs revenus au paiement de la TVA alors que les 10% les plus riches y consacrent, eux, moins de 4%. La TVA est un impôt régressif et donc foncièrement injuste.

Nous approuvons aussi la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires, que nous avions condamnée dès sa création. Cette mesure aura coûté très cher, notamment à la sécurité sociale, en exemptant les employeurs de leur juste contribution à la part socialisée du salaire.

pcf, front de gauche, assemblée nationale, loi de financesAlors que plus de 10 % de nos concitoyens sont aujourd’hui privés d’emploi, cette mesure a en outre fait obstacle à la création de 40 à 80 000 emplois ! Mais cela ne doit pas exonérer les pouvoirs publics de consentir les efforts nécessaires pour que les classes moyennes et modestes ne perdent pas de pouvoir d’achat

Nous saluons également votre décision de maintenir la hausse de la CSG sur les revenus du capital à hauteur de 2.6 milliards d’euros, celle de revenir sur la très injuste réforme de l’ISF de l’année passée qui a permis au pour cent des contribuables les plus aisés de réaliser cette année 1.7 milliards d’euros d’économies !

A ces mesures élémentaires de justice s’ajoutent la taxation des banques et des groupes pétroliers pour une valeur totale de 1.4 milliard d’euros cette année et 1.1 milliard l’an prochain, la réduction des niches fiscales et sociales et la hausse de la fiscalité sur les grandes entreprises et des stock-options, qui rapporteront 4 milliards d’euros aux recettes de l’Etat. L’ensemble de ces mesures représente en année pleine un surcroit de recettes attendues de 13,4 milliards d’euros. Des recettes indispensables au redressement de nos comptes publics.

Nous nous réjouissons également, bien entendu, que certaines de nos propositions aient été adoptées qu’il s’agisse de la taxation des opérations spéculatives, de l’imposition des parachutes dorés, ou de la mesure visant à réduire de 7 à 5.5% la TVA sur le spectacle vivant.

Ce premier pas encourageant en appelle d’autres.

Nous devons poursuivre dans la logique de réduction des niches fiscales. Les marges de manœuvre restent importantes. Dans la note publiée la semaine dernière par l’OFCE, l’économiste Henry Sterdyniak estime à 28 milliards d’euros les marges de manœuvre en termes de réduction des niches fiscales et sociales, qu’il s’agisse des avantages dont bénéficient la participation et l’intéressement, des avantages accordés aux investissements immobiliers ou aux grandes entreprises, grâce notamment à la déductibilité des intérêts d’emprunt…

Votre texte a prévu de premières mesures de lutte contre les optimisations abusives. Le constat largement partagé est qu’il faut aujourd’hui aller plus loin mais nous devons nous atteler aussi à l’épineux dossier de l’évasion fiscale. La commission d'enquête du Sénat sur l'évasion des capitaux, qui a rendu ses conclusions la semaine dernière, a évalué la perte pour les finances publiques à au moins 35 milliards d’euros.

pcf, front de gauche, assemblée nationale, loi de financesLe chiffrage comprend de 8 à 20 milliards d'euros de fraude à la TVA, de 8 à 20 milliards d’euros de fraude à l'impôt sur les revenus et l’impôt sur la fortune. Pour ce qui concerne la fiscalité spécifique aux entreprises, la fraude et l’optimisation, quand on parvient à les distinguer, représenteraient un manque à gagner de 20 à 28 milliards d’euros. Le rapport sénatorial note ainsi que « sur 12.100 entreprises de plus de 2000 salariés, seules 500 supportent effectivement un prélèvement au titre de l'impôt sur les sociétés », soit 5% !

Entre les niches fiscales et sociales et les conséquences de l’évasion fiscale, on arrive à un total de plus de 60 milliards d’euros, soit deux fois ou presque le montant jugé nécessaire par la Cour des comptes pour le redressement de nos comptes publics et sociaux.

Il y a donc bien urgence à refonder notre architecture fiscale. Cette situation n’est en effet pas tenable à long terme.

J’ai eu l’occasion de rappeler lors de nos débats que lorsqu’un grand nombre d’entreprises du CAC 40 ne paient pas d’impôt sur les sociétés en France, cela pose problème ! Je rappelle qu’entre 2000 et 2010 les entreprises du CAC 40 ont fait 600 milliards de bénéfice et en ont utilisé plus de 400 en dividendes ou en rachat d’actions.

Ce sont autant de ressources qui ne servent ni à l’emploi, ni à la production, voire gangrènent notre système productif, avec les conséquences que l’on connaît, notamment dans le secteur industriel.

L’avalanche de plans de licenciements, la soumission au fameux critère de ROE, si cher aux actionnaires, écrase nos capacités productives, nos capacités de recherche et développement.

Il y aura là encore besoin de profondes transformations et non pas des aménagements mineurs.

L’état de notre économie, le niveau du chômage, appelle des réponses inédites dans 3 directions :

En premier lieu, il est indispensable de favoriser le soutien au pouvoir d’achat des ménages et l’amélioration de la rémunération des salariés, notamment par une augmentation significative du SMIC et le dégel du point d’indice de la Fonction publique.

Vous avez vous-même rappelé Monsieur le Ministre, la consommation des ménages étant faible, elle ne joue plus aujourd’hui son rôle de moteur historique de la croissance.

L’urgence aujourd’hui est donc de relever le niveau des salaires par le transfert des revenus du capital vers les revenus du travail.

Je ne résiste pas à l’envie de vous citer Patrick ARTUS dont chacun sait qu’il n’est pas un gauchiste notoire, je le cite :

« Dans la zone euro, les entreprises prennent chaque année l’équivalent d’1% du PIB dans les poches des salariés, en plus de ce qu’elles ont fait les années précédentes. » CQFD.

C’est en faisant de l’augmentation du pouvoir d’achat le levier de l’activité que nous redresserons notre économie et non en comprimant la demande au nom d’une conception proprement libérale, c’est-à-dire exclusivement orientée vers l’offre.

Mes chers collègues, les critères de compétitivité sont loin de se réduire à la question du coût du travail qui n’est, le plus souvent, que le prétexte à réserver une part toujours plus grande de la richesse créée à la rémunération du capital.

Regardez la réalité en face de l’industrie automobile, où le coût du travail entre pour moins de 10% dans le prix du produit.

Le deuxième axe consiste, bien entendu, en un profond changement du mode de financement de notre économie et des économies européennes. Cela passe par une Banque publique d’investissement qui puisse sortir de la doxa libérale en se finançant directement auprès de la BCE sans être obligée d’emprunter sur les marchés financiers.

Faute d’un tel outil, les PME, les collectivités locales, les établissements publics tels que les hôpitaux continueront d’être victimes de la rente de situation que les libéraux ont octroyé au système bancaire, au détriment de l’économie productive et de l’investissement.

Cela vaut également pour les dettes souveraines des Etats qui doivent être financées directement par la BCE. Cela ferait cesser cette véritable spoliation de taux d’intérêts à 7%, voire plus, chez certains de nos voisins.

Cette action résolue ne peut se concevoir dans le cadre de l’austérité et du dogme de l’équilibre budgétaire. Nous ne pourrons tenir l’objectif d’un équilibre budgétaire en 2017 sans courir le risque d’enfoncer notre pays dans une crise plus grave encore, qui frappera d’abord les Français les plus modestes et les classes moyennes et c’est la troisième condition. Il suffit de lire l’étude récente de l’OFCE sur l’évaluation du projet économique du quinquennat, publié la semaine dernière, dont les auteurs estiment que la stratégie de sortie de crise retenue par le gouvernement, fondée sur « la réduction ex ante du déficit par la hausse des impôts et la réduction des dépenses publiques» est « pour le moins risquée » et menace de peser lourdement sur l’activité.

Nous sommes pour notre part convaincus qu’il nous faut aujourd’hui doter l’Etat et les collectivités des moyens de soutenir l’investissement et l’activité, mobiliser l’épargne par la voie d’instruments de financement public. Nous estimons que le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique, s’il devait entrer en application, ne ferait qu’alimenter la logique « austéritaire », c’est à dire la conjugaison de l’austérité et de la gouvernance autoritaire des politiques économiques et budgétaires. Les peuples ne le permettront pas.

Dans l’attente du prochain projet de loi de finances, au cours duquel nous approfondirons l’ensemble de ces questions, nous voterons le présent collectif budgétaire, dont nous partageons les orientations et qui revient sur certaines des injustices qui ont marqué le précédent quinquennat.

30/07/2012

SHAKA PONK A LA FETE DE L'HUMA : L'EXPLOSION MUSICALE

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Le célèbre groupe sera au rendez-vous, à La Courneuve, cette année pour secouer les amateurs de bonne musique!

Créé en 2000, Shaka Ponk, groupe français de musique d’électro rock, est composé de six membres dont le talent est coloré d’une pincée de folie… Frah, de son vrai nom François Charon, qui chante et joue occasionnellement de divers instruments ; Sam, aussi appelée Samaha Sam, qui chante également ; Mandris qui joue de la basse ; CC qui gratte la guitare ; Ion qui s’éclate sur sa batterie ; Steve qui joue du clavier et des samples, ou encore le mythique Mr Goz, singe virtuel qui est devenu peu à peu leur marque de fabrique et qui apparaît à chaque concert sur un écran circulaire situé sur scène.

"Bouddha punk"

 Le projet est à l’initiative de Frah qui était webdesigner et CC, guitariste, qui ont rencontré Stan, un hacker qui vivait à Los Angeles. Stan enrichit le projet d’une mascotte, Mr Goz – abréviation de « ghost » – singe virtuel à l’aspect parfois spectral, renforçant le graphisme survoltant des prestations scéniques du groupe. Sam, Mandris, Ion et Steve vont ainsi s’intéresser aux idées mélangeant ingénieusement rock’n’roll et électro. Polyglottes, leurs chansons sont en langue anglaise, espagnole, ou encore française.

Shaka Ponk se veut aussi une philosophie, et le nom du groupe en témoigne. Les jeunes artistes ont initialement eu la volonté de créer un groupe zen, « bouddha », mais qui affiche également de manière claire un esprit métal.

Ainsi, Shaka représentant le nom du premier bouddha, et Ponk l’aspect punk. On compte aujourd’hui parmi leurs influences le rock expérimental, le funk et le hip-hop.

 Le groupe a intelligemment su diversifier ses influences musicales afin d’apporter un vent relativement nouveau à la scène rock française, après s’être fait remarquer en Allemagne, berceau de leurs premiers instants de reconnaissance artistique.

 À son retour en France, la notoriété du groupe telle que nous la connaissons aujourd’hui s’est concrètement développée, mêlant créations audacieuses et originalité. En 2006, l’album considéré comme le premier qui a fait la notoriété de Shaka Ponk sur la scène française est Loco Con Da Frenchy Talking, promu notamment par Radio Neo ou encore la webradio La Grosse Radio. Le public adhère à ces créations musicales inédites, uniques en leur genre.

Dans la ligne de cette fabuleuse success story suivirent Bad Porn Movie Trax en 2009... Ce dernier a d’ailleurs été réédité cette année avec un DVD dévoilant scènes en backstage et clips en bonus. Trois albums, trois succès, leur crédibilité n’est plus à prouver.

Performances pétillantes

Le groupe, qui a collaboré notamment avec Bertrand Cantat, s’est indubitablement fait un nom, de par sa singularité et sa fraîcheur.

Shaka Ponk, ou l’art de mettre le feu sur scène, mêlant effets visuels et exaltations sonores, un événement mémorable en cette année de changement à la Fête de l’Humanité où ils font leur première apparition. Interprétation de leurs plus célèbres refrains, mais aussi partage d’un répertoire inédit, le groupe électro rock, qui s’est affirmé au fil des années, saura faire vibrer la foule avec des performances scéniques pétillantes.

 Shaka Ponk sur la scène de La Courneuve, la promesse d’un grand moment musical.

Article publié par l'Humanité