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21/10/2011

Jean-Claude Sandrier « La dette de l’État n’est pas due à la dépense publique »

travail.jpgJean-Claude Sandrier, député (PCF) du Cher, dénonce les arguments d’un gouvernement qui se plie aux injonctions des marchés financiers et appelle à chercher vers les riches de nouvelles recettes.

Comment réagissez-vous à l’injonction de l’agence de notation américaine Moody’s envers la France ?

Jean-Claude Sandrier. On est en pleine déchéance quand on se retrouve à la merci d’agences privées, gérées par des responsables des marchés financiers. Mettre des États sous la coupe de telles agences est insupportable. Voilà des agents des marchés financiers qui jugent de la politique des États en fonction de leurs seuls intérêts. Le monde marche sur la tête.

 Le gouvernement semble prévoir un nouveau train 
de mesures d’austérité…

sandrier.jpgJean-Claude Sandrier. Le budget dont on discute était bâti sur une croissance de 1,75 %. Or les économistes pensent quelle sera au mieux à 1,2 %, au pire à 0,8 %. Le gouvernement va être dans l’obligation, avant la fin de l’année de trouver 27 milliards d’euros en 2012 soit 15 de plus que ce qu’il avait prévu. Le problème c’est qu’il n’a qu’une recette : s’attaquer à la dépense publique donc à l’école, la santé, la protection sociale, à nouveau la retraite… Il existe une véritable menace de régression sociale.

 C’est un cercle infernal 
où la seule issue présentée serait la rigueur, l’austérité.

Jean-Claude Sandrier. Le gouvernement nous dit, il n’y a qu’une seule solution, la sienne. Il le dit d’autant plus fort qu’il se refuse à faire payer les marchés financiers et tous ceux qui accumulent profits et dividendes. Ce choix politique le conduit à faire payer notre peuple et en particulier les catégories populaires et les couches moyennes. Or, aujourd’hui, il faut aller chercher l’argent là où il est pour le mobiliser en faveur de la croissance et l’emploi.

 L’argent aurait-il disparu…

Jean-Claude Sandrier. L’argent existe. Il faut en finir avec l’ensemble des cadeaux fiscaux aux plus riches qui représentent 146 milliards d’euros, de même que les exonérations sociales pour les entreprises et dont la cour des comptes nous dit qu’elles ne servent pas l’emploi. Et l’on pourrait ajouter la lutte contre les évasions fiscales, la taxation des revenus du capital au même niveau que les salaires... L’argent existe bien.

 Que répondre à François Baroin pour qui toute autre politique enfoncerait la France dans la crise ?

Jean-Claude Sandrier. Le gouvernement veut nous faire croire, en utilisant un chantage scandaleux sur l’avenir de nos enfants ou bien en affirmant que nous vivrions au-dessus de nos moyens qu’il n’y a pas d’autres choix que la diminution de la dépense publique alors que ce n’est pas la dépense publique qui est responsable de la situation de déficit et de la dette mais le manque de recette que ce gouvernement n’a fait que baisser depuis des années au seul profit des plus riches.

Entretien réalisé par 
Max Staat

18:38 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dette, budget, sandrier | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/10/2008

Loi de finances pour 2009

Intervention de JC Sandrier du 21 octobre 2008


sandrier.jpgPour JC Sandrier, "ce débat budgétaire a un côté surréaliste car en pleine crise du Capitalisme vous nous présentez un budget comme si rien ne s’était passé, un budget complètement dans la lignée des précédents et qui ont contribué de fait à alimenter la crise, par la réduction de l’investissement public et des services publics, la poursuite des exonérations de toute nature favorisant l’accumulation du Capital sans contreparties exigées en terme de développement économique, d’emplois rémunérés, de progrès social. Bref, vous continuez dans ce qu’il ne fallait pas faire hier et encore moins aujourd’hui !"

Le député communiste propose 3 niveaux de mesures : Mondiales, Européennes, Françaises

Au plan mondial

· Il faut supprimer les paradis fiscaux véritable cancer du développement économique

· Taxer les transactions financières (avec une Taxe Tobin améliorée) dont le produit peut à lui seul permettre de donner le minimum vital pour l’alimentation, la santé et l’éducation aux deux milliards d’êtres humains qui manquent de tout.

· Plafonner les dividendes dont le niveau est un véritable fauteur de désordre. Ce ne sont pas les grèves qui mettent le désordre, ce n’est pas l’immigré c’est la rapacité des actionnaires !

· Organiser un nouveau dispositif financier international sous l’égide de l’ONU en créant une monnaie unique d’échange qui ne soit pas le dollar.

Au plan européen

· Il faut changer les statuts et les missions de la BCE qui doit servir prioritairement l’emploi en qualité et quantité, la recherche et l’investissement public, sources de croissance.

· Se fixer des objectifs et un calendrier précis pour une harmonisation sociale et fiscale par le haut.

· Supprimer l’Art 56 du traité Européen qui autorise la liberté totale de circulation des Capitaux

· Lancer un programme d’investissement : Recherche –Transport (notamment pour le Rail) -Energie.- Santé – Industrie….

Au plan national

1 - Créer un pôle financier public (avec CDC - La Banque Postale – Caisse d’Epargne – Dexia). Car une des leçons de la situation c’est la nécessité du double contrôle de l’Etat et du citoyen pour permettre notamment un crédit sélectif et incitatif pour les investissements utiles à la production, à l’emploi et dissuasif pour les investissements financiers et je pense en particulier au nécessaire soutien aux PME

2 - Engager une réforme de la fiscalité

- supprimant le bouclier fiscal et les niches fiscales inutiles pour l’emploi et le développement économique.

- instituant un IR réellement progressif et juste avec une assiette assez large

- un IS avec taux différencié selon l’utilisation des profits (vers des investissements productifs ou vers des actionnaires)

3 - Elaborer un programme d’investissements publics coordonné avec l’Union Européenne et surtout ne pas étrangler les Collectivités locales comme vous le faîtes en baissant les dotations d’Etat, elles qui réalisent 73 % des investissements publics en France.

4 - Remplacer la recherche d’une rentabilité financière immédiate et outrancière par une augmentation des salaires et des retraites car la consommation est et reste le moteur n° 1 de la croissance économique.

5 - Réindexer l’augmentation des salaires sur la productivité est indispensable.

Cette crise offre une chance à saisir car elle fait la démonstration que nous assistons aujourd’hui à l’épuisement d’un modèle de croissance économique à l’anglo-saxonne, un modèle qui a été au bout de sa logique c’est-à-dire créer toujours plus de valeurs pour les actionnaires en comprimant la part des salaires et de l’investissement utile et public dans la valeur ajoutée.

Cette crise efface d’un revers de manche cette affirmation mensongère ou ridicule au choix, comme quoi les caisses sont vides alors que partout y compris chez nous, des milliards se perdaient dans la spéculation comme d’autres aujourd’hui vont se perdre dans le renflouement public de banques privées.

C’est pourquoi face à ceux qui proposent la tenue d’Etats Généraux de la dépense publique, les élus Communistes et Républicains proposent des Etats Généraux des gaspillages privés (ceux des banques, des assurances, des grandes entreprises multinationales etc…).

Oui il faut saisir cette chance de changer la donne, c’est une responsabilité politique qui incombe à toutes les forces de gauche politiques, syndicales, associatives, au-delà à tous nos concitoyens qui ont vu et compris que ce système nous emmenait dans le mur.

Cette responsabilité ne peut s’exprimer efficacement que dans le respect de toutes les composantes de ce rassemblement. Vouloir agir autrement serait pour la gauche s’apprêter à signer à nouveau un échec cuisant.

Monsieur le Ministre, Madame la Ministre

Votre budget et votre programmation sont à revoir pratiquement de A à Z car ils ne tirent aucun enseignement de la crise majeure que nous traversons actuellement, pire vous vous entêtez dans les choix qui l’ont favorisés.

L’intervention en intégralité

 

 

12:10 Publié dans ELUS COMMUNISTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : budget 2009, sandrier | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!