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14/02/2012

Grèce : « Qui sème la misère récolte la colère »

grecefmi.jpgLes dirigeants européens et le FMI ont exigé du gouvernement grec – non élu et illégitime – un nouveau plan d'austérité pour le déblocage de l'aide de l'UE. Cette aide n'est pourtant pas destinée au développement social dont la Grèce a un besoin vital, mais à garantir le remboursement des dettes de l'Etat grec aux banques.

Ceux qui en France, Nicolas Sarkozy en tête, ont mis la pression pour que ces mesures indignes soient adoptées - et qui d'ailleurs imposent les mêmes aux français - nous font honte. Ils ne représentent pas le peuple français, solidaire du peuple grec.

C'est le 8ème plan d'austérité qui, comme les 7 premiers, est censé régler une fois pour toutes le problème de la crise de la dette grecque. Les 7 autres plans ont consisté à baisser les salaires des fonctionnaires de 50%, à privatiser les services publics, fermer des écoles et asphyxier les hôpitaux, pour au final, n'avoir pour conséquence que l'explosion du chômage, de la précarité et de la pauvreté.

grece12.jpgAujourd'hui, alors que la récession économique est bien installée, la troïka remet le couvert et le pays est mis sous tutelle pour de nouvelles attaques sur les retraites, la suppression du salaire minimum dans le secteur privé, nouvelles suppressions d'emploi dans la fonction publique... Bref, les mêmes recettes, la même méthode et les mêmes qui trinquent.

Comment alors ne pas comprendre l'exaspération populaire qui s'exprime en ce moment même à Athènes et dans de nombreuses villes grecques ?

Comme on dit « Qui sème la misère récolte la colère ».Le PCF soutient les citoyens grecs en lutte et les parlementaires de gauche qui ont porté la parole du peuple dans la Vouli en votant contre ce texte dangereux pour la Grèce comme pour toute l'Europe.

Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF, Président du PGE

30/11/2011

EVRY : LES COLLEGES DE LA COLERE

montesquieu.jpgPour le ministre de « l’éducation nationale » Luc Chatel il est encore possible de supprimer des postes dans l’enseignement. Sans doute ne vit-il pas dans le même monde que le notre.

Postes d’enseignants non remplacés, heures supplémentaires obligatoires pour les autres, appel à des retraités deviennent des pratiques courantes. Des heures de cours sont supprimés dans des matières fondamentales comme l’histoire, la géographie, les sciences humaines. Des postes d’éducateurs manquent cruellement pour permettre une prise en charge solide des enfants.

Ainsi à titre d’exemple dans un courrier envoyé à l’inspecteur d’académie signé par les représentants des enseignants, des parents, par l’élu communiste représentant la municipalité d’Evry du collège Montesquieu à Evry il est constaté que malgré de nombreuses alertes pour demander des postes supplémentaires et face à des réponses négatives la situation s’aggrave.

Ce collège n’est pas considéré comme prioritaire contrairement par exemple à celui du quartier des Pyramides et ne dispose pas en conséquences de moyens supplémentaires alors que structurellement il est dans la même situation. 50 % des élèves sont boursiers, 55 % des demi-pensionnaires reçoivent une aide à la restauration, 70 % de la population du quartier est considéré socialement en difficulté.

La ville d’Evry a demandé officiellement que tous les collèges de la ville soient définis comme prioritaires. Elle a décidé à l’échelle qui est la sienne de soutenir comme le fait le conseil général de gauche de l’Essonne les projets éducatifs présenté par les enseignants et d’encourager la justice sociale.

La réponse du ministère de l’éducation elle, est dramatique. La création du deuxième poste du surveillant CPE est jusqu’à présent refusé et trois postes sur quatre de médiateurs ont été supprimés alors que grâce à leurs présences au cours de l’année scolaire précédente le taux d’absentéisme avait fortement baissé.

Dans tous les collèges de la ville c’est la même constatation à la pénurie des enseignants s’ajoute celui des postes d’administratifs et des conseillers d’éducation, garants ensemble de la réussite scolaire et de l’avenir de nos enfants.

La colère gronde dans les collèges, chez les parents, les éducateurs face à la surdité du pouvoir en place, elle pourrait devenir rapidement explosion

17/12/2009

Se battre c’est la preuve qu’on existe

PAR CLAUDE TEDGUY, PHILOSOPHE ET PSYCHANALYSTE

manifn1.JPGComment l’espoir déçu peut-il parfois porter de saines colères ?
Non, monsieur Camus, l’espoir n’équivaut pas à la résignation. Mais oui, « vivre ce n’est pas se résigner ».
Cependant, il n’y a pas de vie, d’existence plus précisément, sans espoir. Et cela justement parce qu’on lutte sans cesse pour exister et d’abord pour vivre. On a donc le droit d’espérer. Et du coup, cette banale lutte pour la vie… espoir de voir se réaliser ce à quoi on croit avoir naturellement droit, espoir d’améliorer sa condition de vie, espoir de pouvoir élever ses enfants comme il le faudrait, espoir de voir ses efforts récompensés, espoir de faire triompher certaines valeurs morales… espoir, et pourquoi pas, de changer le monde… Et nous luttons pour cela. Nous ne nous résignons pas.
Oui, nous nous battons sans cesse et pas à pas. Nous refusons les vérités inventées, nous nous opposons aux « réalités » tueuses d’hommes. Nous nous élevons contre les mensonges et les manipulations destinées à hypnotiser les peuples. Ô utopistes têtus que nous sommes, nous nous révoltons ! L’espoir est une révolte. L’espoir c’est La révolte de l’homme conscient de sa condition, et qui refuse ce qu’on veut lui faire dire ou faire. Parce qu’il est assez compétent pour comprendre par lui-même, et qu’il sait, seul, ce qu’il a à dire sans qu’on lui « souffle » son discours ou sa leçon. Et ce qu’il dit, il le dit comme il sait le dire, à sa façon, certes, mais il le dit.
Avec ses propres mots, pas avec ceux qui sont passés par les moules de la politique ou des politiques, nous qui croyons à une « représentation » effective du peuple dans quelque Assemblée que ce soit… Représentation il y a, certainement, mais au sens de prestation théâtrale pour la galerie. De cela, il n’y a rien à espérer… si non se résigner, c’est vrai. Mais l’homme ne veut pas de ces recettes qui finissent par faire en sorte qu’il soit mangé à toutes les sauces. D’où qu’il vienne, quel qu’il soit, quoi qu’il fasse, quelque chose en lui refuse désespérément qu’on amoindrisse sa condition… Il sait que la vie est courte. Il sait que ses combats ne débouchent presque jamais sur des victoires… et d’ailleurs il ne se bat pas pour gagner, il se bat pour l’honneur. Est-ce à dire qu’il se bat en acceptant d’avance la défaite ? Non. Il se bat parce qu’il est un homme tout simplement. Sans intention d’amoindrir ou d’avilir l’autre… et parce que se battre c’est la preuve qu’on existe, qu’on comprend, qu’on s’oppose et qu’on refuse.
Nulle violence dans ce combat, nulle folie destructrice, nulle haine. Mais au contraire, un appel à la fraternité nécessaire, à une fraternité « malgré tout », sans laquelle le temps d’existence sur cette terre serait empoisonné, et passé en viles querelles rabaissant l’être à un état au-dessous de tout ce qui vit. Cependant, les luttes ne peuvent pas déboucher sur rien. La pression, la puissance au sens physique, des récriminations et des oppositions, se font obligatoirement et inconsciemment de plus en plus fortes. Plus il y a de résistance, plus la poussée s’intensifie. Le phénomène de la poussée et de la résistance n’a rien là de psychologique, il est scientifique… Mais à un certain moment, il mute : de physique, il devient affectif.
L’espoir déçu sans cesse, bafoué, assassiné, moqué, rejeté, laisse la place dans le coeur de l’homme à la colère. Non, encore une fois, pas de colère appelant la vengeance, pas de colère « aveugle » et donc injuste, pas de colère destructrice qui fait table rase de tout, et même de ce qui ne le mérite pas, non ! Nous parlons de cette colère qui ressemble à l’indignation devant des injustices répétées insolemment comme une affirmation de puissance, de toute-puissance et de domination absolue et inhumaine. Voilà ce dont je parle.
La pauvreté chronique, le malheur installé, la joie avortée, le besoin même de l’essentiel pour survivre au quotidien impossible, la faim, oui, la faim qui pousse de plus en plus des êtres à fouiller dans les poubelles… et les discours vicieux et criminels de ceux qui nous gouvernent ne pourront faire autrement que de précipiter l’avènement de la colère… Saine colère, juste colère, légitime colère.
Colère de l’homme déçu, à qui on s’obstine à ne pas accorder le peu qu’il demande à la vie, et auquel il a un droit naturel : la dignité. Il ne peut pas laisser mourir l’espoir. Il veut croire dans la condition humaine. Il n’accepte ni pour lui, ni pour celui qui l’oppresse et contre lequel il se bat, que l’injustice triomphe. Il veut garder, malgré les offenses et les douleurs, son coeur ouvert au partage des bienfaits de cette vie et de cette terre. Il veut croire que « malgré tout » l’amour triomphera des manigances et des vilenies. Mais, pour justement ne pas laisser mourir l’espoir, il se maintient en état de vigilance et d’éveil. Il ne veut pas renoncer à cet état de conscience qu’il a fini par atteindre et qui lui laisse les yeux ouverts : la colère de l’espoir.

10:07 Publié dans Dico des maux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : colère, se battre | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!