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27/09/2016

Alep (Syrie) : "L'urgence est à un cessez-le-feu immédiat et à l'aide humanitaire à la population"

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DECLARATION DU Parti Communiste Français

Ces derniers jours, la population d'Alep est victime de bombardements intenses de l'aviation russe et syrienne dans la cadre d'une offensive menée par le régime.

Une fois encore la population civile paie un lourd tribut dans cette partie de la ville occupée par les combattants des groupes armés mêlant « l'opposition modérée » et des combattants djihadistes soutenus par les « Occidentaux » et les pays du Golfe.

L'urgence est de revenir à un cessez-le-feu immédiat et de faire parvenir l'aide humanitaire à ces populations privées de tout.

« Plus de 13 millions de personnes ont besoin d'une assistance urgente » en Syrie, alerte l'ONU qui a ouvert une enquête indépendante après la destruction d'un convoi humanitaire près d'Alep.

Cette guerre ne connaîtra pas de solution militaire par la victoire d'un camp sur l'autre. Cinq ans de guerre effroyable en attestent. La seule issue sera politique et il ne faut pas gâcher encore une fois les possibilités d'y parvenir. C'est le choix du Conseil de sécurité de l'ONU de décembre 2015 sur la base des propositions des 17 pays dits du groupe de Vienne, dont la France. Pour cela il faut en finir avec les préalables, et que se retrouvent tous les acteurs du conflit hormis les groupes terroristes reconnus unanimement comme tels. La feuille de route est connue, elle est établie. Elle prévoit « de mettre en place dans les 6 mois une gouvernance crédible, inclusive et non sectaire », ainsi que « les modalités d'une nouvelle Constitution, et la tenue dans les 18 mois d'élections libres et régulières ». Le Parti communiste français réaffirme son soutien et son engagement aux côtés du peuple martyr syrien, aux démocrates dans et hors de la Syrie, qui veulent faire valoir leurs droits à la paix et à la démocratie.

Que le gouvernement français s'engage vraiment dans la mise en œuvre de la solution politique à la laquelle il a participé et qu'il prenne de véritables initiatives dans ce sens.

 

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16:03 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alep, syrie, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/09/2016

INTERVENTION D'ANDRE CHASSAIGNE AU CONSEIL NATIONAL DU PCF

andre-chassaigne-clermont-ferrand.jpgJ'ai d'abord fait le constat du large rejet populaire du spectacle lamentable de la politique politicienne et du bal des égos. A l'opposé, ce sont les problèmes du quotidien qui doivent être la priorité : enjeux industriels, devenir de notre agriculture, coups portés à nos services publics, difficultés à vivre... les questions ne manquent pas !

Mais je pense que l'idéologie ne suffit pas. Il faut l'accompagner dans les faits, concrètement, d'une nouvelle pratique politique dans un rapport direct avec la population.

Concernant notre stratégie pour les élections présidentielles, la question centrale est celle de son effet pour ouvrir de réelles perspectives.

Il faut donc en mesurer les conséquences :- A court terme pour favoriser l'élection de députés communistes et progressistes.

- A plus long terme pour reconstruire dans la durée une gauche de transformation sociale.Force est de constater qu’aujourd’hui, en l’état, la candidature de Jean-Luc Mélenchon ne répond pas à ces deux objectifs.

Quant à notre appel au rassemblement, si bien porté par Pierre Laurent, il ne faut rien lâcher. Il a été très largement apprécié. Cet acte fort doit être amplifié au regard de la gravité de la situation. Nous sommes en effet confrontés à un enjeu historique d'importance : empêcher la victoire de la droite extrême et de l'extrême droite avec le désastre social qui en suivrait.

Dans ce contexte, notre responsabilité est immense.Prenons donc des initiatives populaires de grande envergure pour porter le plus haut possible cette question centrale du rassemblement de la gauche antilibérale, en particulier par une adresse solennelle à la population.

Il nous faut aussi avoir un échange avec Jean-Luc Mélenchon, bien évidemment, et avec les autres candidats antilibéraux et progressistes, sur les objectifs à partager. Notre ligne de conduite doit être sans ambigüité et continuer à porter la volonté de concrétiser ce rassemblement autour d'une candidature la plus large possible.

Cet objectif n’est pas en contradiction avec la proposition émise par plusieurs intervenants de mettre sur les rails une candidature initiée par le Parti communiste pour porter, avec encore plus de force, cette volonté de rassemblement.

Placer dans le paysage politique une telle candidature serait en effet un levier important pour dynamiser et populariser notre appel à rassembler les forces antilibérales. Encore faut-il lever la tête, croire en nos forces et faire preuve de détermination.

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24/09/2016

L’autosatisfaction mensongère du gouvernement à propos du "sauvetage" de la Sécurité sociale

médecin.jpgUne potion qui tue le malade -

Par / 23 septembre 2016

Alors que la ministre de la Santé mène une campagne médiatique d’autosatisfaction sur la baisse du déficit de la Sécurité sociale prévue en 2017, nous tenons à rappeler la dégradation de la prise en charge des soins.

Après avoir repoussé l’âge de départ à la retraite en 2014, supprimé l’universalité des prestations sociales en 2015, imposé une cure d’austérité sans précédent de 11 milliards d’euros pour les hôpitaux, le gouvernement se félicite donc d’avoir « sauvé la Sécurité sociale ».

Nous dénonçons avec force ce mensonge de la part d’un gouvernement qui n’a eu de cesse de poursuivre la politique libérale en réduisant les moyens des hôpitaux, en exonérant les entreprises et en mettant à mal les principes fondateurs de la Sécurité sociale.

La baisse du reste à charge des ménages en matière de santé cache mal les renoncements aux soins grandissants des plus précaires. Selon une enquête du Secours Populaire Français, 68 % des Françaises et des Français estiment que les inégalités en matière d’accès à la santé se sont creusées au cours des dernières années.

Les sénatrices et sénateurs du groupe Communiste républicain et citoyen s’opposeront au projet de financement de la sécurité sociale pour 2017 et défendront des mesures alternatives en supprimant les exonérations de cotisations des entreprises, en mettant à contribution les revenus du capital et en imposant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes afin de créer de nouvelles recettes capables de financer une prise en charge des soins à 100 % par la Sécurité sociale.

19:08 Publié dans ELUS COMMUNISTES, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : santé, sécurité sociale, déficit, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

22/09/2016

Christophe Caresche à l'inspection générale du logement : « manoeuvre politicienne »

caresch_1.gifSelon Le Parisien, Christophe Caresche, actuellement député de la 18e circonscription de Paris, se verrait nommer à l'inspection générale du logement. Il s'agit en réalité d'un petit jeu de chaises musicales pathétique. L'objectif de cette manoeuvre politicienne : céder sa place de député à Mme El Khomri tout en récupérant pour lui-même un poste bien confortable.

Ces méthodes sont d'un autre âge. Elles contribuent à dégrader encore un peu plus l'image de la politique auprès de nos concitoyens. Il est d'ailleurs assez amusant que ceux qui prônent matin, midi et soir la flexibilité du marché du travail sont les premiers à se chercher un parachute pour éviter toute prise de risque.

Sur le fond, cette nomination n'augurerait rien de bon. En effet, après avoir fait campagne en 2012 en défendant l'encadrement des loyers, M. Caresche a été l'un des premiers à monter au créneau pour proposer le détricotage de la loi ALUR.

Ian Brossat, responsable nationale du PCF aux questions du logement

14/09/2016

Wafaa Charaf, le goût de la liberté

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Rosa Moussaoui, L'Humanité

Libérée le 7 juillet après une peine de deux ans de prison, la militante marocaine des droits de l’homme était à la Fête de l’Humanité.

Sous les hauts plafonds de l’hôtel de ville de Saint-Denis, elle paraît toute menue, un peu perdue. Le visage de Wafaa Charaf s’éclaire lorsque Didier Paillard, le maire de Saint-Denis, rend hommage à ses combats, à Tanger, aux côtés des ouvrières de l’industrie textile, des migrants échoués aux portes de l’Europe forteresse, des femmes marocaines en quête d’égalité. Autour d’elle, il y a ses camarades de la Voie démocratique, ses soutiens en France, élus et militants qui forment toujours un « réseau de vigilance » veillant sur elle. « Bien sûr, je continue la lutte ! La prison n’a pas ébranlé ma détermination ! » lance-t-elle d’une voix ferme. Wafaa Charaf vient de purger une injuste peine de deux ans d’incarcération. Par l’un de ces lugubres tours de passe-passe dont le pouvoir marocain a le secret, la militante des droits humains, victime de violences policières, a été désignée comme coupable par une justice aux ordres du palais.

Wafaa Charaf avait 27 ans lorsqu’elle a été embastillée le 9 juillet 2014, après avoir déposé plainte contre X pour enlèvement et séquestration. Les faits remontent au 27 avril 2014. Très liée au monde ouvrier de Tanger, la jeune femme participe ce jour-là à un rassemblement de soutien aux ouvriers de la multinationale Greif (le numéro un mondial de l’emballage industriel), licenciés après la création d’une section syndicale. Un affront, au cœur de cette zone franche qui permet aux entreprises locales ou occidentales d’empocher des cadeaux fiscaux tout en disposant d’une main-d’œuvre bon marché, privée des droits les plus élémentaires. À l’issue de ce rassemblement, la militante est embarquée par des inconnus qui la brutalisent, la questionnent sur ses activités, avant de l’abandonner couverte de blessures au bord d’une route, en pleine nuit, à une quinzaine de kilomètres de la ville.

Comme pour alléger le souvenir de l’enfermement, elle raconte mille anecdotes

Ce scénario de mauvais polar porte évidemment la signature des méthodes policières régulièrement dénoncées par l’Association marocaine des droits humains (AMDH), dont Wafaa Charaf est membre. L’enquête ouverte par la plainte de la jeune femme n’a d’ailleurs pas pour objet d’identifier ses agresseurs, bien au contraire. C’est finalement elle qui est poursuivie pour « mensonges et diffamation », maintes fois convoquée, avant d’être incarcérée et condamnée, le 11 août 2014, à un an de prison ferme et à une lourde amende. Le 20 octobre suivant, la cour d’appel de Tanger double sa peine d’emprisonnement. Derrière la haute enceinte blanche de la prison de Tanger, la vie, le combat, ne se sont jamais arrêtés. Dans les allées de la Fête de l’Humanité, sa joie de vivre, sa force de caractère ont mis du baume au cœur de tous ceux qui l’ont croisée.

Comme pour alléger le souvenir de l’enfermement, elle raconte mille anecdotes, ponctuées de grands éclats de rire. Comme ce jour où, très sollicitée par ses codétenues pour rédiger courriers et réclamations, elle a placé sur la porte de sa cellule une feuille sur laquelle était inscrite la mention « Écrivain public ». Avec les horaires. « Les gardiens étaient furieux ! » s’esclaffe-t-elle, les yeux pétillants de malice. Derrière les barreaux, Wafaa Charaf n’a jamais cessé de militer, jusqu’à prendre à partie le directeur de la prison après qu’il eut frappé une détenue. Ce qui lui a valu maintes brimades, puis un transfert à la prison de Larache. « Tu vas dans une autre prison parce que tu menaces l’institution carcérale et que tu fais de la propagande auprès des autres prisonnières », lui a expliqué le procureur du roi. Ce qui ne l’a pas empêchée de tisser encore, inlassablement, des liens de solidarité avec les prisonnières.

La militante a retrouvé les ouvrières de Textile Manufacturing abusivement licenciées

À Tanger, puis à Larache, Wafaa n’a pas perdu le fil de ses études de droit : elle a obtenu sa licence et reprend, cet automne, le chemin de l’université. Elle s’est mariée quelques jours après sa sortie de prison. Aujourd’hui encore, elle craint de sortir seule, de tomber sur des séides prêts à en découdre. « Le Maroc est une grande prison », soupire-t-elle, en évoquant les atteintes de plus en plus féroces aux libertés. Cet été, une nouvelle disposition est venue durcir encore un Code pénal très répressif pour les militants de gauche et les défenseurs des droits humains.

En vertu de ce nouvel article 267 bis, quiconque « porte outrage à la religion islamique, au régime monarchique ou a incité contre l’intégrité territoriale du royaume » s’expose à une peine de six mois à deux ans de prison et à une amende de 20 000 à 200 000 dirhams (1 800 à 18 000 euros). Interdiction de mettre en cause l’islam, le roi ou d’évoquer l’autodétermination du Sahara occidental. Pourtant, assure Wafaa, ni l’arsenal judiciaire ni les intimidations policières ne découragent cette génération militante formée dans le chaudron du mouvement du 20 février 2011. « La jeunesse n’a plus peur. C’est un acquis irréversible », sourit-elle.

Dans sa cellule, Wafaa Charaf a beaucoup écrit. Bientôt, elle fera publier ses carnets et ses poèmes de prison. « Ces deux ans, je ne les ai pas perdus. J’ai expérimenté le vrai visage du régime. C’est une expérience précieuse », insiste-t-elle. Dans la zone franche, ou plutôt zone de non-droit de Tanger, la militante a retrouvé les ouvrières de Textile Manufacturing abusivement licenciées par un patron qui a pris la poudre d’escampette. Elles ont célébré avec enthousiasme sa libération. Wafaa Charaf a été jetée en prison peu après le début de leur lutte. Malgré les agressions et les pressions quotidiennes, elles réclament toujours justice. Deux ans de prison, deux ans de lutte.

RAPPEL : Ici le Président du Groupe des élus communistes d'Evry avec Wafaa à la fête de l'Huma.

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Wafaa Charaf. Solidarité des élus PCF de la ville d'Évry

Mardi, 28 Octobre, 2014

Communiqué du Groupe des élus communistes et républicains de la ville d’Evry concernant le parrainage par notre groupe de la militante politique et syndicale marocaine Wafae CHARAF ainsi que le courrier qui lui a été adressé.

Wafaa CHARAF a été mise en détention préventive le 9 juillet à Tanger après avoir porté plainte pour enlèvement, séquestration et menaces. Abandonnée sur une route à douze kilomètres de Tanger, elle venait de participer, le 27 avril, à un rassemblement de soutien à des ouvriers de la multinationale américaine Greif (numéro un mondial de l’emballage industriel), licenciés après la création d’une section syndicale. Tanger, située à moins de 14 kilomètres du continent européen, dispose d’une zone franche qui confère de nombreux avantages (exonération de charges fiscales et sociales) aux entreprises qui s’y installent. « Wafae paye le prix fort de son engagement pour les droits des ouvriers des usines de la zone franche de Tanger et pour la démocratie et la liberté d’expression au Maroc », expliquait le mois dernier la Ligue des Droits de l'Homme.

La justice marocaine vient de condamner la jeune militante de vingt-six ans Wafae CHARAF à deux ans de prison ferme. Active au sein de la jeunesse du parti marxiste la Voix démocratique (Annahj Addimocrati), membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et du Mouvement du 20 février, elle avait été condamnée en première instance, le 11 août dernier, à un an de prison ferme et à une amende équivalente à 5 000 euros pour « mensonges et diffamation » après un premier procès qualifié d’« inéquitable » et de « politique » par la Ligue des droits de l’homme (LDH).

Le Groupe des élus communistes et Républicains d'Evry apporte sa totale solidarité à cette jeune militante symbole de la lutte des syndicalistes marocains et de manière plus générale de la liberté syndicale dans le monde, y compris en France, remise en cause de manière de plus en plus systématique.

Notre groupe a décidé de parrainer Wafae CHARAF jusqu'à sa libération et invite les Evryennes et les Evryens à se joindre à cet acte de solidarité et de lui écrire nombreux à l'adresse suivante :

Wafaa CHARAF

Numéro 92694

PRISON CIVILE DE TANGER

AVENUE MOULAY RACHID

90000 TANGER

 

  • Copie de la lettre envoyée par notre groupe à Wafaa :

Chère Wafaa,

Le Groupe des élus communistes et républicains de la ville d’Evry tient à vous exprimer sa totale solidarité dans la terrible épreuve que vous traversez.

La justesse de votre combat syndical et politique doit fortement effrayer le pouvoir pour qu’il en soit réduit à revenir à des pratiques d’un autre âge afin de vous empêcher de le mener. C’est dans cette certitude de l’utilité de votre cause que nous espérons que vous puisez le courage nécessaire de continuer à vous battre.

Jusqu’à votre libération, que nous souhaitons la plus rapide possible, soyez assurée que nous ne cesserons de faire entendre votre voix en France et d’œuvrer pour dénoncer et mettre fin au déni de justice que vous subissez.

Fraternellement,

Le Groupe des élus communistes et républicain de la ville d’Evry

13/09/2016

Des petits ruisseaux d’Humanité à la grande rivière de l’alternative à gauche

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André Chassaigne, député PCF du Puy de Dome

 « Les petits ruisseaux font les grandes rivières ». C’est l’exacte vision que donnent chaque année les allées de la Fête de l’Humanité, submergées par le flot citoyen. Mais c’est aussi l’image forte que donne la richesse des échanges au cœur des multiples rencontres de ces trois jours de « notre » fête.

 J’ai quitté La Courneuve avec la conviction que le peuple de gauche a encore soif de partage et de convergence. Des mille sources de débat de ce week-end devraient jaillir les conditions du plus large rassemblement sur un projet politique alternatif au libéralisme. Seule cette démarche exigeante est capable de refonder l’espoir et de remettre à l’endroit le débat politique de 2017, en contrepoint de ceux parmi nous qui ont depuis si longtemps jeté l’éponge au profit d’un candidat aujourd’hui coupé de tout processus collectif.

 Bien entendu, comme tant de communistes, de militants et sympathisants de gauche, j’avais une inquiétude en abordant ce moment d’humanité qui nous est si cher : que se prolonge dans les allées de La Courneuve la folle course à la personnalisation politique qui gangrène déjà tout l’espace médiatique. Mais la fête a cela d’essentiel qu’elle ne permet pas d’artifice. Elle balaye toute tentative de récupération par le contact direct, si indispensable quand on entend mener le combat contre les dérives libérales et réactionnaires, d’où qu’elles viennent. Dans ce contexte, les jeux des uns et des autres apparaissent vite décalés et à contre-courant de ce que j’appellerai l’éthique militante.

 C’est en ce sens que Pierre Laurent a eu pleinement raison de poser ses jalons, « nos » jalons, dès l’ouverture de notre grande fête populaire. En affichant sa totale détermination à œuvrer jusqu’au bout en faveur d’un rassemblement de toutes les forces d’alternative à gauche, il a permis de placer tout le monde devant l’enjeu politique déterminant. Et j’ai, en ce qui me concerne, relayé vivement cette urgence au fil des échanges. J’ai en effet la conviction qu’il faut faire émerger ce commun pour aboutir à un pacte d’engagements qui réponde aux attentes des Françaises et des Français, un pacte qui doit être porté par une candidature de rassemblement en mai prochain et sur les circonscriptions aux législatives de juin. En faisant grandir cette exigence absolue d’un front uni, et à plusieurs voix, de la gauche anticapitaliste, nous grandissons aussi la parole communiste.

 Quand tout le monde veut aller vite, dans un monde qui va déjà beaucoup trop vite, dans un champ politique miné par les réponses rapides sans perspectives de long terme, où chacun essaie d’imposer sa voie individuelle pour occuper un espace au détriment de la force de propulsion collective, le risque de faire fausse route est évident. Et nous connaissons d’avance l’impasse au fond de laquelle nous trouverons le peuple de gauche au soir du premier tour de la Présidentielle si toutes les forces progressistes restent incapables de surmonter le piège qui leur est tendu. Ce piège n’est pas nouveau. C’est celui d’une Vème République monarchique, avec ses dérives autoritaires et antidémocratiques, amplifiées aujourd’hui par l’obsession sécuritaire et le repli identitaire de candidats au cœur d’un dispositif institutionnel au bout de son histoire. Ces dérives, nous les avons assez douloureusement vécues et subies ces derniers mois pour partager le besoin de ne plus les permettre.

 La Fête de l’Humanité permet de lever la tête, au moins ne serait-ce qu’un instant, au-dessus de cette bouillie sécuritaire et guerrière dans laquelle entendent nous enfermer toutes les forces réactionnaires. De l’extrême-droite à la social-démocratie qui a renoncé à changer la vie, en passant par la droite extrême, tout le monde fait le pari de sa capacité à capitaliser sur ce fond d’air nauséabond… jusqu’à influencer malheureusement aussi le discours d’une « gauche républicaine » désemparée ! Ce climat de peur et de haine, qui entretient tous les discours simplistes et populistes, est le meilleur allié des forces qui attendent surtout ne rien changer à la terrible régression de la vitalité démocratique de notre pays. C’est un puissant moyen de lutte politique pour maintenir les consciences sans perspective de réflexion sur les causes profondes de la crise internationale, sociale, et économique. Terrible catalyseur aussi de la fuite en avant devant le pouvoir de la finance.

 La démarche renouvelée par les communistes « de remettre tout le monde en tas », selon l’expression consacrée par nos militants les plus anciens, est pour moi la preuve d’un grand sens des responsabilités. D’une responsabilité historique, dirais-je, quand tous les ingrédients du néolibéralisme poussent le pays dans une crise plus grave encore. Certes, à 9 mois de l’élection présidentielle, je mesure combien nous avons des difficultés à être audibles en ne nous plaçant pas sous la bannière d’un candidat autoproclamé et tout en n’avançant pas une candidature communiste, alors même que nous avons à la fois les moyens d’en présenter une et des personnalités à même de la porter. Mais c’est le choix de la raison que nous faisons : construire un pacte d’engagements politiques communs, fondé sur les attentes de nos concitoyens, plutôt que de butter inlassablement sur la question de l’incarnation présidentielle sans mise en commun ou sur un repli identitaire et réducteur.

 Je ressors donc de cette fête avec la conviction que nous ferons tout pour construire ce cadre commun, et éviter les conséquences d’un échec qui serait tragique pour le pays, mais surtout pour la vie quotidienne des Françaises et des Français. La construction de ce rassemblement passe bien évidemment par un débat de fond. Sans non-dit, sans pesanteur, sans exclusive sur tous les grands angles politiques qui concernent le pays, l’Europe et le monde. Je pense bien entendu à l’objet qui me paraît aujourd’hui le plus central dans toute politique d’une gauche antilibérale : la lutte contre la finance et la reconquête des moyens et des leviers de nos politiques publiques. Cette « mère des batailles » doit faire l’objet d’une grande ambition politique au niveau international, européen comme national si nous voulons recouvrer les moyens de toute action politique à gauche. Je crois que nous avons les moyens de partager très largement cet objectif.

 Alors que la pression sera forte pour connaître le choix des communistes, présentons dès maintenant au plus grand nombre les attentes recueillies avec la grande consultation citoyenne, mettons à disposition de ce pacte d’engagements nos propositions novatrices en matière de lutte contre l’évasion fiscale, pour le contrôle des banques et du crédit, pour une transition écologique indissociable du progrès social et de la maîtrise publique de l’énergie, pour une relance et une relocalisation de notre industrie, pour des services publics renforcés, démocratisés et répondant aux besoins sociaux du XXIème siècle.

 Une majorité de changement existe dans notre société. Notre responsabilité est immense pour qu’elle se concrétise par une majorité politique. Est-ce exagéré de dire qu’une fois de plus nous avons rendez-vous avec l’Histoire ?

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05/09/2016

Pierre Laurent. la priorité, c’est « zéro jeune au chômage »

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Entretien réalisé par cédric clérin et stéphane sahuc, Humanité Dimanche

Après un été dominé par les questions identitaires, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, refuse la division du peuple et appelle à la construction de la France de la fraternité. Face à la multiplication des candidatures d'alternative à gauche, il défend un rassemblement« nécessaire » pour sortir le pays de l'impasse.

HD. Que vous inspire le climat politique de l'été ?

Pierre Laurent. Beaucoup d'inquiétude face à la volonté délibérée de la droite sarkozyste, du FN, de Manuel Valls, d'attiser la haine et de casser la société française. Mais aussi beaucoup de détermination pour aider nos compatriotes à tenir bon contre la haine. Nous avons entendu après le carnage de Nice et à propos du burkini des paroles irresponsables. Face aux crimes qui nous ont frappés, la France a plus que jamais besoin de montrer la force de sa fraternité, et sa volonté d'ouvrir ensemble le chemin d'une société de paix et de justice.

J'appelle le peuple de France à la vigilance. Ceux qui prônent la haine et la guerre veulent nous diviser pour masquer les projets de régression sociale extrêmement violents qui figurent dans tous leurs programmes. Au moment où Nicolas Sarkozy ne parle que du burkini, on oublie de dire ce qu'il propose : supprimer l'impôt des plus riches, l'ISF, doubler le CICE qui n'a servi à rien sauf à gonfler les dividendes, porter la retraite à 69 ans, aller encore plus loin que la loi El Khomri dans la casse sociale. Ce que vise la droite avec le burkini est clair : désigner un ennemi, un danger, les musulmans de France, et pendant ce temps-là, on ne parle plus des vraies raisons de la crise. Nous ne l'accepterons pas. Les musulmans de France sont nos soeurs et frères de citoyenneté. Nous avons grandi et nous vivons ensemble dans les mêmes quartiers et nous avons tous droit à l'égalité. Bien sûr, il y a une bataille dans l'islam entre des forces de progrès et des forces rétrogrades, voire criminelles comme Daech. Ces forces obscurantistes travaillent à tirer en arrière notre société. Mais pour les combattre, nous devons unir les Fran-

çais de toutes conditions, de toutes confessions, dans unw projet de justice commun, et non mettre à l'index une partie de la communauté nationale.

Mais de cet été, je veux aussi retenir la France de la fraternité que nous avons continué d'entendre malgré ce climat nauséabond. Je pense aux propos du maire communiste de Saint-Étienne-du-Rouvray, dont les paroles ont eu beaucoup d'écho après les polémiques indignes entendues à Nice.

Je pense à nos champions aux jeux Olympiques, ces jeunes venus de nos quartiers qui ont souvent commencé le sport dans des villes com-

quiéter. C'est très dangereux car, dans la société française, il existe une vraie fragilité, une profonde interrogation sur l'avenir de notre pays et du monde. Il faut répondre à cette question. Mais certains veulent masquer la vérité aux Français. Les guerres qui inquiètent les Français, les crimes qui ont été commis sur notre sol par les forces les plus obscurantistes engagées dans ces guerres trouvent leurs racines dans des politiques de domination, d'exploitation, d'inégalités au niveau mondial. Voilà ce qu'il faut remettre en cause au lieu d'expliquer tous les matins que nous sommes en guerre. La guerre n'est pas une

« Nous, les familles populaires, nous les emmenons à la mer, nous ne les chassons pas des plages. »

me Aubervilliers ou Champigny. Je pense aux initiatives de solidarité prises par les communistes cet été. Nous avons emmené à la mer 10 000 personnes, des familles et leurs enfants privés de vacances. Nous, les familles populaires, nous les emmenons à la mer, nous ne les chassons pas des plages.

HD. Mais le durcissement permanent sur les questions d'identité et d'immigration, à droite comme à gauche, ne traduit-il pas une demande des Français ?

P. L. Je ne le pense pas. La vérité, c'est que certains ont décidé d'instrumentaliser toutes les peurs. L'attitude de Manuel Valls, par exemple, est extrêmement préoccupante. Qu'un premier ministre prenne la responsabilité de poursuivre la polémique après la décision du Conseil d'État montre que la logique de division est pour eux un choix délibéré. Ils ne veulent pas apaiser mais in-

fatalité. La France est une société multiculturelle. Elle a toujours construit la force de sa République sur le respect des libertés, des croyances, des opinions et sur la capacité à conjuguer cette liberté avec le droit à l'égalité. Les trois termes de la devise républicaine n'ont de sens que s'ils sont conjugués ensemble.

La France, qui est un grand pays, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, doit porter un grand projet de paix et de fraternité. J'appelle d'ailleurs à engager toutes nos forces dans la réussite des grandes marches pour la paix qui sont organisées par les mouvements pacifistes de notre pays le 24 septembre dans 15 grandes villes. Nous devons reprendre le chemin d'un grand mouvement pour la paix, contre le commerce des armes, contre les logiques de guerre.

HD. Dans votre intervention à l'université d'été des communistes, vous parlez de société bienveillante par opposition à la société de surveillance actuelle, ne craignezvous pas d'être taxé d'angélisme ?

P. L. Je ne fais preuve d'aucun angélisme vis-à-vis des forces djihadistes et de ceux qui veulent étendre leur logique criminelle à la France en nous entraînant dans le choc des civilisations. Ces forces sont des forces néofascistes qui visent des projets d'asservissement de leurs propres peuples. Nous ne devons pas oublier qu'au MoyenOrient, les attentats tuent chaque jour des centaines de musulmans de toutes obédiences. Le combat contre ces forces doit être constant et déterminé.

Mais nous refusons qu'au nom de ce combat on nous impose un terrorisme plus soft, politique et idéologique, qui nous interdise de penser les causes et les racines de cette situation. Manuel Valls avait dit « expliquer, c'est commencer à excuser » pour justifier sa logique de guerre. Nous, nous disons qu'après un an d'état d'urgence et de mobilisation générale de nos forces de sécurité, il faut réfléchir à de nouvelles manières d'agir. Surtout lorsqu'on constate que ce terrorisme endosse de nouvelles formes et recrute des jeunes Français en travaillant dans les plaies béantes de notre société en crise. La mobilisation de sécurité indispensable doit se déployer sur des terrains nouveaux. Nous avons besoin d'un renforcement massif des services publics d'éducation, de culture, de prévention et de sécurité sur tout le territoire. C'est incompatible avec les politiques d'austérité et de retrait des services publics. Il faut par exemple des moyens et une rénovation des politiques pénitentiaires, puisque la prison est l'un des principaux lieux de radicalisation. Il faut des politiques de protection judiciaire de la jeunesse, et dans tous ces domaines les moyens humains manquent. Mais il faut plus que cela. La République pour tous ne peut pas rester un mot d'ordre vide de sens quand tant de quartiers, de territoires restent désertés par les services publics. La France doit réellement faire de la jeunesse la priorité en faisant le serment)))

)))que plus aucun jeune de France ne doit rester sur le bord du chemin. Je suis consterné par la décision du gouvernement de placer la rentrée scolaire sous le signe de la sécurité. Nous ne pouvons pas offrir à nos enfants, comme entrée dans le système scolaire, des exercices de confinement face aux risques d'attentats. La rentrée scolaire doit être une fête. Il faut dégager des moyens considérables pour permettre à la jeunesse d'espérer et de construire ensemble un avenir meilleur. La priorité que nous voulons donner à la lutte contre le chômage, c'est ce mot d'ordre : « Zéro jeune au chômage. » Chaque jeune doit pouvoir entrer à la sortie de ses études, ou pendant ses études s'il décroche, dans un système national de sécurité d'emploi et de formation qui lui assure un revenu ou une allocation d'autonomie pour accéder à l'emploi ou à la formation qualifiante.

HD. Ces propositions sont-elles issues du questionnaire « Que demande le peuple ? », que le PCF a lancé au printemps ?

P. L. La grande consultation ci-toyenne que nous avons lancée confirme que la lutte contre les inégalités, la lutte contre la finance et la lutte pour le droit à l'emploi restent les véritables priorités des Français. Nous proposons d'ailleurs de mettre au coeur du prochain quinquennat, à l'opposé de la loi El

« Il faut construire une grande candidature de gauche : belle, forte, porteuse d'un projet offensif pour la justice, la paix et la fraternité. »

Khomri sur le travail, la construction d'une nouvelle sécurité sociale. Une sécurité d'emploi et de formation qui permettrait à chacun d'accéder à l'emploi et à la formation nécessaires pour évoluer tout long de la vie. Ce projet de civilisation, à l'égal de ce qu'a été la création de la Sécurité sociale à la Libération, est une avancée dont la société a besoin pour s'extirper de la société de chômage qui la mine en profondeur aujourd'hui.

HD. Une journée d'action est prévue le 15 septembre contre la loi El Khomri, n'est-ce pas vain de lutter contre une loi déjà votée ?

P. L. La loi votée est politiquement illégitime. Puisqu'elle a été imposée grâce au 49-3 alors qu'il n'existait pas de majorité ni dans le pays pour la soutenir, ni à l'Assemblée pour la voter. C'est dans ce contexte que les organisations syndicales ont décidé une journée d'action à la rentrée. Nous accueillerons l'ensemble de ces organisations à la Fête de l'Humanité (lire page 14 ­ NDLR). Je souhaite également que l'ensemble des parlementaires qui ont combattu cette loi travail puissent débattre

ensemble, à la Fête, des moyens d'amplifier ces nouvelles mobilisations. Il s'agit tout à la fois pour nous de combattre la loi, d'empêcher son application concrète en se mobilisant par exemple contre la publication des décrets d'application. Mais nous devons conjointement amplifier la bataille pour un autre projet de sécurisation de l'emploi. Nous avons mis en débat un projet de loi de sécurisation de l'emploi et de la formation et nous allons amplifier cette bataille pour en faire un axe essentiel des prochaines échéances politiques. Nous serons des prochaines mobilisations avec la volonté de construire, avec les forces sociales engagées, une réponse politique à la hauteur pour les échéances de 2017. Il est absolument nécessaire que dans les futurs hémicycles siègent beaucoup plus de parlementaires communistes et de gauche décidés à combattre ces projets. Ces candidatures aux élections législatives pour porter des lois de progrès social doivent être construites dès aujourd'hui avec tous les acteurs de ces mouvements sociaux.

HD. Dans le cadre institutionnel actuel, les législatives sont intimement liées à la présidentielle. Le PCF a lancé un appel au rassemblement, or les candidats portant une alternative à gauche se multiplient...

P. L. Je ne me résous pas à la disper-sion actuelle des forces de gauche alternatives. On ne peut pas accepter un scénario dans lequel droite et extrême droite imposent tous leurs thèmes et en face une candidature gouvernementale, François Hollande ou équivalent, qui ne leur opposerait que le fiasco du quinquennat actuel. La démission d'Emmanuel Macron est le signal que les libéraux veulent se donner toute liberté pour recomposer le paysage politique. C'est une preuve de plus du fiasco sur lequel débouche le quinquennat Hollande. Il a nourri au sein du gouvernement les ferments de sa propre défaite. La construction d'une grande candidature de gauche, émancipée de cet échec, est encore plus utile après cette annonce.

Cette candidature doit être belle, forte, porteuse d'un projet offensif pour la justice, la paix et la fraternité. Nous sommes dans une situation paradoxale : les candidatures issues de forces qui ont combattu la loi El Khomri et les dérives gouvernementales se multiplient mais je constate en même temps beaucoup de propositions communes, d'objectifs communs affirmés par ces candidatures. Bien entendu, il y a des différences, des débats mais il y a du commun sur l'essentiel : la priorité sur la jeunesse, l'éducation, la culture ; l'abrogation de la loi travail et la construction d'un autre projet de sécurisation de l'emploi ; le refus des politiques de division du peuple français et la défense d'une nouvelle République démocratisée pour avancer vers une VIe République ; une maîtrise nouvelle publique du secteur bancaire et une lutte déterminée contre l'évasion fiscale, au service du développement de l'emploi et des services publics. Je suis d'ailleurs certain que le livre d'Alain et Éric Bocquet contre l'évasion fiscale (« Sans domicile fisc », éditions le Cherche

Midi) va connaître un grand écho dans le pays. Il y a également du commun pour avancer vers un nouveau combat européen de la France pour sortir des logiques d'austérité et refonder un projet de progrès et de paix, ainsi que pour une transformation écologique de la société. Nous devons mettre en avant ce chemin commun possible et mobiliser les forces citoyennes, de gauche, politiques qui ont envie d'avancer vers cela. Je suis certain que des millions et des millions de femmes et hommes de gauche continuent d'attendre ce cheminlà. Les communistes devront prendre leurs responsabilités sur le soutien à une candidature au mois de novembre. Mais quel que soit le choix que nous ferons, une voix forte des communistes continuera de se faire entendre pour un projet de transformation sociale ambitieux et pour la convergence nécessaire de ces forces.

HD. Qu'est-ce qui vous fait encore croire que c'est possible ?

P. L. Ce qui m'anime, ce n'est pas la foi du charbonnier. Je pense que si nous voulons faire bouger la situation actuelle, il faut que les millions de gens qui aspirent à cette solution politique commune entrent dans le débat politique. Ils ne doivent pas regarder de loin le spectacle politique dans lequel ils se reconnaissent de moins en moins. Je les appelle à se rassembler, dans leurs communes, leurs entreprises, pour dire le projet qu'ils veulent et avec qui ils veulent le construire. Nous allons amplifier notre démarche de prise de parole citoyenne avec notre grande consultation, notamment à la Fête de l'Humanité, et nous rendrons publics ces résultats dans quelques semaines. Nous allons organiser au mois d'octobre une votation citoyenne pour que des dizaines de milliers de personnes supplémentaires puissent dire leurs exigences et leur volonté que les forces convergent. Ceux qui vont reprendre les chemins de la mobilisation sociale en cette rentrée ­ les jeunes, les salariés, les paysans ­ doivent exiger publiquement sous toutes les formes possibles cette convergence.

La situation politique n'a pas dit son dernier mot. Si les militants de gauche dans leur diversité qui vont s'engager derrière telle ou telle candidature le font avec la volonté de dire à chaque fois : « Ceci nous est commun », « nous voulons renforcer notre unité pour gagner » ; si cette logique de convergence l'emporte sur la logique de concurrence de nos forces, je crois que l'espoir de l'unité se lèvera et la raison l'emportera. Je veux être certain d'aller aux batailles politiques de 2017 en ayant tout fait pour rendre possible ce chemin qui est le seul qui peut nous conduire à la victoire et que je sais attendu par des millions de Français.

HD. Jean-Luc Mélenchon appelle à un rassemblement à la Bastille, le 18 mars 2017, en écho à la campagne présidentielle de 2012 du Front de gauche...

P. L. J'espère également que nousserons capables de mettre ensemble sur les grandes places de France l'ensemble des forces de gauche dont le rassemblement est nécessaire pour construire des victoires en 2017. L'arc des forces est d'ailleurs assez simple à définir : l'ensemble des forces qui ont lutté contre la loi travail, ont refusé la déchéance de nationalité et refusent aujourd'hui les dérives anti-musulmanes dans lesquelles la droite veut nous conduire. Il est constitué de ces forces qui se sentent solidaires des forces grecques, portugaises ou espagnoles qui cherchent, comme

nous, à sortir l'Europe de l'austérité. Je souhaite donc que ces forces se retrouvent au mois de mars prochain. D'ici là nous devons constr ui re c e chem i n. D'ailleurs, en 2012, ce qui était frappant, c'était que notre parole était entendue chez tous les citoyens de gauche et c'est ce qui portait notre élan. Il faut reconstruire cet élan. Je ne prononcerai aucune parole d'hostilité à l'égard d'aucune des candidatures déclarées dans l'espace que je souhaite faire converger et rassembler, mes adversaires ne sont pas là. J'entends dans le discours de Jean-Luc Mélenchon, de Cécile Duflot, de Benoît Hamon ou d'Arnaud Montebourg, au-delà de nos différences, la possibilité de ce chemin commun que nous voulons ouvrir. Je continuerai ce travail en espérant avec tous qu'ils construisent des rendez-vous d'espoir au printemps prochain.

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