Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/06/2013

Assises : la première pierre du changement posée

pcf, pierre laurent, austérité, front de gauche, jean-luc mélenchon, dominique voynet, clémentine autin, gauche au pouvoir, assises front de gauche, changement de capLes assises pour changer de cap en France et en Europe, initiées par le Front de gauche, ont constitué un « événement ». Au-delà de la nécessité d’une alternative, partagée par les forces de gauche, la stratégie a concentré les échanges.

Le débat n’aura pas été un long fleuve tranquille mais, si la stratégie diffère parfois, l’ambition « de changer de cap » a traversé le débat de l’ensemble des forces présentes, hier, à la halle Dufriche de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Les assises citoyennes, initiées par le Front de gauche, y ont réuni plus de 2 500 militants syndicaux, politiques, associatifs et citoyens.

« Comment change-t-on de cap ? »

« On n’obtiendra pas un changement de cap si on ne construit pas de majorité. Nous avons donc décidé d’aller au-delà de nous-mêmes », prévenait le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, quelques minutes avant de rejoindre la tribune pour participer à la deuxième séance plénière de l’après-midi, opportunément intitulée « Comment change-t-on de cap ? » La question ne va pas sans créer d’agitation, surtout lorsque les forces en présence n’ont pas choisi la même stratégie.

« Nous sommes en colère mais cela ne suffit pas, nous avons à la transformer en espérance », a prévenu Clémentine Autain, porte-parole de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), en déclinant sa conception de la « nouvelle période politique ». « Aujourd’hui, on ne demande pas “un peu plus” aux socialistes mais un changement de cap radical », a-t-elle lancé, évoquant l’Italie, où « toute la gauche réunie autour de Prodi » a mené « une politique qui a conduit à la désespérance ». « Nous allons incarner l’alternative », a-t-elle ajouté.

« On ne peut pas dire en même temps : “Nous voulons construire une majorité”, et dénoncer comme traîtres les gens venus débattre », a rétorqué le secrétaire national d’Europe Écologie-les Verts (EELV), Pascal Durand, dont la formation compte deux ministres au gouvernement. « L’histoire montre que, quand la gauche est divisée, c’est la droite qui gagne », a ajouté celui qui souhaiterait voir le Front de gauche en Conseil des ministres, refusant d’attendre l’arrivée au pouvoir « d’une gauche pure ». « Si nous sommes divisés, si nous ne trouvons pas quelques convergences majoritaires pour faire avancer la gauche dans une autre direction, l’extrême droite sera bénéficiaire », a renchéri Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS, s’appuyant sur l’expérience des années 1930.

Photo Olivier Coret

Une stratégie dont s’est, par ailleurs, défendu le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon : « Nous construisons une force dont nous espérons qu’elle sera politico-sociale. (…) On est obligés de combiner la conquête du pouvoir et l’insurrection citoyenne », a-t-il expliqué, estimant que « l’élément essentiel de nature à changer l’histoire, c’est l’existence du Front de gauche », et renvoyant la responsabilité de la division de la gauche au gouvernement.

Si Pascal Durand a dû affronter la bronca de la salle, Pierre Laurent a rappelé à l’ordre les militants, tout comme il l’avait fait au moment de la prise de parole de la maire de Montreuil : « Aucune manifestation de mauvaise humeur n’entamera ma détermination à poursuivre sur ce chemin (vers une nouvelle majorité politique et sociale – NDLR) », a-t-il prévenu, jugeant que « le pays attend que se reconstruise une perspective d’espoir ». « À nous de mettre au travail toutes les forces pour rendre majoritaires ces idées dans le pays et mettre en œuvre le changement auquel nous ne renoncerons jamais ». À cet égard, la journée d’hier a été « un événement en soi » du fait des forces en présence, s’est réjoui Jean-Luc Mélenchon.

Des perspectives communes se dessinent lorsque Marie-Noëlle Lienemann évoque les chantiers de la redistribution des richesses, de la réindustrialisation de la France, d’un programme de relance, de la VIe République, auxquels Pierre Laurent ajoute la « bataille pour un nouveau projet européen » et la nécessité de « remettre la main sur les ressources financières ». L’actualité brûlante des retraites a également retenu l’attention d’Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, qui a appelé les différentes formations à « contribuer à la construction des mobilisations et non pas à s’y substituer ». Car, selon la syndicaliste, la responsabilité commune des forces présentes hier est de « mettre fin à la désespérance et de permettre à chacun d’être partie prenante de la politique ».

Article publié par l'Humanité

Les commentaires sont fermés.