13/10/2014
La conscience de l’urgence climatique
La Marche pour le climat s’est déroulée dans 158 pays à l’initiative du réseau Avaaz, pour alerter les opinions et les décideurs sur l’urgence climatique et sur la nécessité de mesures nouvelles pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
On ne s’en rend pas compte chaque jour, mais l’heure est grave. Les chercheurs du Giec (*) prévoient que d’ici à 2100 les températures moyennes augmenteront de 2,7 à 7,8 degrés, selon les endroits. 2100, ce n’est pas dans si longtemps, c’est une époque que les enfants qui naissent en ce moment connaîtront. Et en attendant 2100, les conséquences du dérèglement climatique se font déjà sentir : fonte de la banquise, qui entraîne une hausse du niveau des mers (de 1 à 7 mètres en 2100, selon les régions du globe), qui entraîne elle-même des inondations qui peuvent provoquer jusqu’à la disparition de certains territoires, que les habitants sont alors contraints de quitter.
Ces migrations suscitent souvent des conflits, même des guerres. Cette réalité est connue de longue date. Et pourtant, on n’agit pas en conséquence. Sans doute que, pour beaucoup de gens, cette question paraît lointaine, parce que les catastrophes se produisent aujourd’hui « ailleurs », essentiellement dans des pays qui semblent maudits, victimes déjà de multiples fléaux : pauvreté, épidémies, violences…
On n’est certes pas indifférent aux victimes de la sécheresse en Afrique, à celles des tsunamis en Asie, mais c’est loin de nous, on n’y pense pas tout le temps et on a un peu l’impression que c’est inévitable, qu’on n’y peut rien – comme le nom de « catastrophe » le laisse penser. Comme si cela n’avait rien à voir avec des choix politiques, avec nos modes de vie et de consommation.
Nombreux sont encore parmi nous optimistes, à penser que les innovations technologiques nous permettront de trouver des solutions. Mais cette croyance est sans doute pour beaucoup dans le retard de notre prise de conscience de l’urgence climatique.
C’est que nous ne nous rendons pas vraiment compte, notamment dans nos pays riches, que la généralisation de notre modèle de développement est incompatible avec les ressources de la planète. Nous ne sommes pas posés à côté de la nature, d’une nature que nous pourrions maîtriser grâce à la technologie, selon notre bon vouloir. Nous faisons partie de la nature. Et mettre en danger la planète, c’est mettre notre propre vie en danger. Cette marche rappelait l’urgence. Elle rappelait aussi qu’une mobilisation citoyenne doit et peut changer la donne.
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16:22 Publié dans Barbara Romagnan, Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : climat, urgence, environnement, barbara romagnan | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
17/12/2009
Déclaration du PGE - Copenhague : urgence politique
Les délégations de la Gauche Européenne ont participé à la manifestation “System change, not climate change” (Changer le système, pas le climat) qui a réuni 100.000 personnes le 12 décembre 2009 à Copenhague pour faire pression sur les chefs d'état. Cette manifestation exprime l’exigence populaire d’un accord fort. Elle montre la montée en puissance de l’idée que la justice climatique passera forcément par plus de justice sociale et la prise en compte du point de vue des pays du Sud qui sont les premières victimes du réchauffement climatique.
Dans le même temps, les textes actuellement en débat au sein de la COP 15 (Conférence des chefs d'état) sont d’une tiédeur extrême : aucun engagement financier ou des sommes dérisoires, pas d’accord sur une limitation du réchauffement à 1.5° comme le propose des petits pays insulaires soutenus par une centaine de pays en développement, pas d’accord juridiquement contraignant, risque que les États-Unis se mettent à part du reste du monde. Déjà les pays du Sud rejettent tout accord sur la base des documents actuels.
Le risque est donc grand que le sommet accouche d’une simple déclaration politique qui ne sera qu’un catalogue de bonnes intentions et pas un accord ambitieux et contraignant.
Pour les délégations de la Gauche Européennes présentes à Copenhague, un bon accord devra inclure tous les pays, être chiffré et juridiquement contraignant. Nous rappelons que notre demande est la réduction de 40% des émissions de CO2 (par rapport à 1990) d’ici 2020 dans les pays développés et que nous sommes opposés à la marchandisation du droit de polluer. Nous sommes pour un soutien financier et technologique aux pays en voie de développement qui pourrait être géré par l’ONU. Pour financer ces mesures de transformations, nous proposons la réduction des dépenses militaires et une taxation des transactions financières.
Nous sommes attachés à deux principes fondamentaux : celui de responsabilité commune mais différenciée qui souligne la responsabilité historique des nations industrialisées et le droit des pays pauvres de se développer tout en prenant en compte l’urgence climatique actuelle, et le droit à l’énergie propre pour toutes et tous (dans le cadre d’un développement soutenable et solidaire).
C’est pourquoi, notamment au niveau européen, nous sommes pour un secteur énergétique public fort, le développement des transports en commun et du fret ferré ainsi que l’isolation massive des bâtiments. Ces transformations ne pourront être obtenues sans une pression populaire sur les institutions européennes et la remise en cause d’une série de règles imposées par le Traité de Lisbonne.
Pour relever le défi devant lequel nous sommes, et initier une alternative réellement écologique, il faut sortir au minimum les biens communs de l’humanité du capitalisme.
19:46 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : urgence, environnement, parti gauche eropéenne | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |