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03/10/2008

CRISE FINANCIERE ET SITUATION DE LA BANQUE DEXIA

anecr.jpgDéclaration de l’ANECR :

La crise financière que nous subissons est le fruit du dogme « aucune entrave à la libre circulation des capitaux », qui a été imposé, par tous les moyens, au fil de ces deux dernières décennies. L’explosion du cancer financier à toutes les activités humaines et publiques, en est le résultat.

Depuis, l’obéissance absolue aux marchés financiers est la règle. Elle a exigé de faire main basse sur les finances et les politiques publiques, sur l’argent des besoins humains, du service public, sur toutes les richesses possibles des territoires.

Elle a exigé de casser tous les remparts financiers publics, d’étouffer ou briser les collectivités locales, identifiées comme obstacle majeur.

Ainsi un dispositif d’étranglement des collectivités locales, des services publics a été programmé, puis mis en œuvre. Aujourd’hui, il est à plein régime. Il est même devenu impératif pour permettre la « refondation du capitalisme ».

Ces dernières années, les lois de finances qui se succèdent sont révélatrices de cette volonté politique de briser toutes résistances des collectivités locales, de les contraindre à être les otages des politiques ultra libérales. Le projet de loi de finances 2009 va plus loin encore. Il pourrait porter comme sous-titre : « on achève bien les collectivités locales ».

C’est dans ce contexte où il faut sonner le tocsin pour la survie des collectivités locales, qu’apparaît en pleine lumière l’irresponsabilité des banques et les dérives du crédit financier.

Les collectivités locales ont l’expérience de ces dérives. Elles qui empruntent pour répondre aux besoins des hommes et des territoires et non pour spéculer et qui réalisent plus des deux tiers des investissements publics.

Depuis le début des années 2000, des produits sophistiqués ont pénétré le marché du crédit local. Ils représentent aujourd’hui le quart des emprunts réalisés par les collectivités locales. Ces prêts, alléchants au départ, s’avèrent extrêmement risqués et provoquent une fuite en avant par une très forte hausse de leurs taux. Les emprunts sont devenus difficiles à obtenir, parfois impossibles pour les collectivités dont les finances sont étranglées et les populations modestes.

L’annonce que l’Etat français a injecté trois milliards d’euros pour sauver DEXIA - la banque qui finance la moitié des collectivités locales, qui détient 42 % des parts de marché des produits sophistiqués - soulève des inquiétudes légitimes.

Le renflouement par les contribuables de la banque des « collectivités locales » exige la plus grande transparence et vérité sur la dérive de DEXIA.

En 1991, le Crédit Local de France est introduit en Bourse. En 1996, il s’allie avec le Crédit communal de Belgique pour constituer la banque DEXIA. Depuis, la banque a développé sa gestion d’actifs, d’assurances, de services aux investisseurs, des marchés de capitaux. Ce ne sont pas les collectivités locales qui l’ont mis dans le rouge. Le système bancaire en général, s’est drogué à la spéculation, DEXIA en a fait autant.

Si l’argent public sauve l’entreprise, des contreparties sont indispensables :

• En premier lieu, l’augmentation des taux d’intérêts des prêts entraînerait une explosion des impôts locaux et l’abandon pur et simple des projets utiles aux populations des collectivités et des territoires. Il faut donc des garanties sur le maintien des taux d’intérêts et rompre la spirale des prêts risqués.

• En second lieu, il est indispensable de protéger tous les intérêts des collectivités locales mais aussi hôpitaux et offices HLM qui utilisent les services de DEXIA.

• DEXIA doit être dans les faits et les actes 100 % publique. Rien ne sera réglé si elle continue de spéculer, même si la France dispose d’une minorité de blocage, soit 25 % du capital.

Enfin, le refus d’un débat parlementaire sur la crise financière est inacceptable. L’Assemblée nationale et le Sénat doivent pouvoir débattre de la crise financière, en analyser les causes et conséquences, entendre des propositions de mesures d’urgence engageant la France et l’Union européenne.

Montreuil, le 3 octobre 2008

l'Association Nationale des Elus Communistes et Républicains

23:27 Publié dans ELUS COMMUNISTES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : élus communistes, crise, dexia | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!