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27/12/2020

CENTENAIRE DU PCF : AMBROISE CROIZAT

Ambroise croizat.jpg

"Ne parlez pas « d’acquis » sociaux, dites « conquis » car rien n’est jamais acquis. Le patronat ne désarme jamais"

Ambroise Croizat militant communiste, syndicaliste, député, ministre, né le 28 janvier 1901 à Notre-Dame-de-Briançon et mort le 11 février 1951 à l'hôpital Foch de Suresnes.

Ambroise laisse à l’agenda du siècle ses plus belles conquêtes : la généralisation des retraites, des prestations familiales uniques au monde, les comités d’entreprise, la médecine du travail, les statuts des mineurs et des électriciens et gaziers (cosignés avec M. Paul), la prévention dans l’entreprise, la reconnaissance des maladies professionnelles» Jean-Pierre Chabrol.

Surnommé le « ministre des travailleurs », son nom reste attaché aux grandes lois relatives à la Sécurité sociale : mise en place de celle-ci, organisation administrative des caisses et des élections aux conseils d'administration des caisses et régimes des fonctionnaires. Son influence s'exerce aussi sur les projets concernant les comités d'entreprise, le statut des délégués du personnel, les conventions collectives, la prévention et la réparation des accidents du travail, le régime des prestations familiales.

En vingt-huit mois, il accomplit ainsi une œuvre considérable.

LES GRANDES DATES

-1914, Il travaille en usine dès l'âge de 13 ans lorsque son père est appelé sous les drapeaux en 1914. Apprenti métallurgiste, il suit en même temps des cours du soir et devient ouvrier ajusteur-outilleur dans la région lyonnaise.

-1936, militant syndical il est élu député du PCF dans le 14e arrondissement. Il impose la loi sur les conventions collectives. Présent à Matignon, il donne aux accords du même nom, la couleur des congés payés et de la semaine de quarante heures.

-1939. Arrêté le 7 octobre avec 35 autres députés communistes, il est incarcéré à la Santé. Fers aux pieds, il traverse 14 prisons avant de subir les horreurs du bagne d’Alger.

- 1943, février, libéré, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire autour du général de Gaulle.

- 1945-1947, Il est ministre du Travail du général de Gaulle, puis ministre du Travail et de la Sécurité sociale.

« Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages de la sécurité sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la plus grande énergie cette loi humaine et de progrès. »

Cette phrase, prononcée par Ambroise Croizat lors de son dernier discours à l’Assemblée nationale, le 24 octobre 1950 reste pleinement d’actualité.

Diego DIAZNombre de pages : 5210 €
Format(s) : Papier PDF EPUB MOBI

19:49 Publié dans ACTUALITES, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ambroise croizat, pcf, centenaire | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/02/2012

Ambroise Croizat, ministre communiste, ministre des travailleurs, créateur de le sécurité sociale

croizat01.pngLa protection sociale est une des avancées majeures de la Libération. C’est un ministre communiste qui a eu le courage et la volonté de les imposer de les mettre en œuvre à un moment où tout le pays était à reconstruire .

A l’heure des graves remises en cause des garanties collectives des financements de la protection sociale par Nicolas Sarkozy , le Parti communiste tient à honorer la mémoire d’Ambroise Croizat et son œuvre .

La solidarité, le financement par cotisations sont modernes et d’actualité . Dans un monde d’exclusion la protection sociale est un rempart à consolider et à promouvoir . Ambroise Croizat l’a inventée .

Le Parti communiste français vient de lui rendre hommage au cimetière du Père Lachaise à Paris en présence de Pierre Laurent.

BIOGRAPHIE

Croizat_Ambroise.jpgAmbroise Croizat le bâtisseur de la Sécurité sociale, celui à qui il avait donné le goût de la dignité.

Ouvrier métallurgiste à treize ans, député communiste du Front populaire, il participe à l'élaboration, dans la clandestinité, du programme du Conseil national de la résistance qui débouche, à la libération, alors qu'il est ministre du Travail, sur la création de la Sécurité sociale.

Le chemin fût entamé un 28 janvier 1901, dans l'éclat des fours de Savoie ou son père, Antoine, est manœuvre. En cette aurore du siècle, dans la cité ouvrière de Notre-Dame-de-Briançon, on vit la misère qui court les pages de Germinal. Pas de Sécurité sociale, pas de retraite. L'espoir, c'est le père d'Ambroise qui l'incarne. Fondateur du syndicat CGT, il lance la première grève pour une protection sociale de dignité. Il l'obtient mais de vieilles revanches l'invitent à s'embaucher ailleurs. 1907. Ugine, autre grève, errance obligée vers Lyon. C'est là qu'Ambroise prend le relais du père. Á treize ans, il est ajusteur. Derrière l'établi, les mots du père fécondent : « Ne plie pas, petit. Le siècle s'ouvre… » Ambroise adhère à la CGT. Á dix-sept ans, il anime les grèves de la métallurgie. Reste à faire le pas. Celui de Tours, ou il entre au PCF. « On le voyait partout, dit un témoin, devant les usines, au cœur d'une assemblée paysanne. Proche du peuple d'ou il venait. »

Antimilitarisme, anticolonialisme tissent les chemins du jeune communiste. 1927. Il est secrétaire de la fédération des métaux CGTU. « Militant ambulant », un baluchon de Vie ouvrière à vendre pour tout salaire. Commence un périple ou il anime les révoltes de Marseille et du Nord, tandis que sur le terreau de la crise germe le fascisme. « S'unir, disait-il, pas unis, pas d'acquis ! » Ces mots, il les laisse au cœur des luttes ou se dessinent les espérances du Front populaire.

En 1936, Ambroise est élu député du PCF dans le 14e arrondissement. Il impose la loi sur les conventions collectives. Présent à Matignon, il donne aux accords du même nom, la couleur des congés payés et de la semaine de quarante heures.

Vient l'année noire, 1939. Arrêté le 7 octobre avec trente-cinq autres députés communistes, il est incarcéré à la Santé. Fers aux pieds, il traverse quatorze prisons avant de subir les horreurs du bagne d'Alger. Libéré en février 1943, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire autour du général de Gaulle.

Là, mûrissent ses rêves. La Sécurité sociale, bien sûr, dont le postulat colore le programme de mars 1944 : « Nous, combattants de l'ombre, exigeons la mise en place d'un plan complet de sécurité sociale vivant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence dans tous les cas ou ils sont incapables de se le procurer par le travail avec gestion par les intéressés et l'État. »

Á la tête d'une commission de résistants, Ambroise trace dès l'été 1943 les moutures de ce qui va devenir l'un des systèmes sociaux les plus enviés au monde. « Dans une France libérée, nous libérerons le peuple des angoisses du lendemain ! » écrit-il le 14 janvier 1944. C'est cette réflexion collective, mûrie par François Billoux, ministre de la Santé, qui aboutit à l'ordonnance d'octobre 1945.

Le texte écrit, reste à bâtir. Le chantier débute en novembre 1945, quand il est nommé au ministère du Travail. Centre trente-huit caisses sont édifiées en deux ans sous sa maîtrise d'œuvre par un peuple anonyme après le travail ou sur le temps des congés.

P. Laroque, technicien chargé de la mise en place du régime, déclarait en 1947 : « En dix mois et malgré les oppositions, a été construite cette structure solidaire alors que les Anglais n'ont pu mettre en application le plan Beveridge, qui date de 1942, qu'en 1948.

Il faut dire l'appui irremplaçable d'Ambroise Croizat. Son entière confiance manifestée aux hommes de terrain est à l'origine d'un succès aussi remarquable. » Rappelons combien le rapport de forces de l'époque permit la naissance de l'institution : un PCF à 29 % ; 5 millions d'adhérents à la CGT, qui a joué un rôle fondateur ; une classe ouvrière grandie par l'héroïsme de sa résistance. Là ne s'arrête pas l'héritage.

Ambroise laisse à l'agenda du siècle ses plus belles conquêtes : la généralisation des retraites, des prestations familiales uniques au monde, les comités d'entreprise, la médecine du travail, les statuts des mineurs et des électriciens et gaziers (cosignés avec M. Paul), la prévention dans l'entreprise, la reconnaissance des maladies professionnelles...

Ambroise meurt en février 1951. Ils étaient un million à l'accompagner au Père-Lachaise. Le peuple de France, « celui à qui il avait donné le goût de la dignité », écrivait Jean-Pierre Chabrol.

Ambroise-Croizat.jpgMichel Etiévent (*)

(*) Auteur d'Ambroise Croizat ou l'invention sociale et de Marcel Paul, Ambroise Croizat, chemins croisés d'innovation sociale. Livres disponibles auprès de l'auteur, 520 avenue des Thermes, 73600 Salins-les-Thermes (25 euros l'un + 5 euros de port l'unité).

 

 

03/01/2010

AMBROISE CROIZAT

Ministre des travailleurs et créateur de la sécurité sociale
AMBROISE CROIZAT (1901-1951)



croizat.jpgAmbroise Croizat naît un 28 janvier 1901 comme naît alors un fils d'usine.
Entre l'éclat des fours et la lumière des coulées, son père, Antoine, est manœuvre.
Douze heures par jour à enfourner des bidons de carbure pour huit sous de l'heure. À peine le prix du pain...

En cette aurore de siècle, dans la cité ouvrière des Maisonnettes à Notre-Dame-de-Briançon, en Savoie, on vit encore la misère qui court les pages de Germinal. Accidents de travail quotidiens, pas de Sécu, pas de mutuelle, pas de retraite.
Le niveau zéro de la protection sociale. L'espoir, c'est le père qui l'incarne. En 1906, il lance la première grève en Savoie. Une grève pour vivre, pour être digne.

Dix jours de bras croisés pour la reconnaissance du syndicat et de la caisse de secours. Une grève pour le droit à la santé, tout simplement. Il l'obtient mais de vieilles revanches l'invitent à s'embaucher ailleurs. 1907. Ugine.
Une autre grève, un autre départ obligé, l'errance vers la région lyonnaise. C'est là qu'Ambroise prend le relais du père qui part vers les tranchées et la guerre.
À treize ans, il est ajusteur, et derrière l'établi résonnent les mots du père : " Ne plie pas petit. Marche dignement. Le siècle s'ouvre pour toi. " Le chemin va s'ouvrir par une manifestation contre la boucherie des hommes. Ambroise adhère à la CGT puis à la SFIO. À dix-sept ans, il est sur tous les terrains de lutte.
Il anime les grandes grèves de la métallurgie lyonnaise. Reste à faire le pas. Celui du congrès de Tours, où il entre au PCF en 1920. " On le voyait partout, dit un témoin d'époque, devant les usines, au cour d'une assemblée paysanne ou d'une cellule de quartier. Il était là dans son élément, proche des gens, proche du peuple d'où il venait. "

Antimilitarisme, anticolonialisme, les deux mots tissent les chemins du jeune militant, entre une soupe populaire et les barreaux d'une prison de passage. 1927. Il est secrétaire à la fédération des métaux CGTU. La route à nouveau, " militant ambulant ", un baluchon de VO à vendre pour tout salaire. Commence un long périple en France, où il anime les grèves de Marseille et de Lorraine, les comités de chômeurs de Lille ou de Bordeaux.
Sur le terreau de la crise germe le fascisme. " S'unir, plus que jamais s'unir, disait-il, pour donner à la France d'autres espoirs. " Ces mots, il va les laisser aux abords des usines, au cour des luttes où " l'infatigable unitaire " comme l'appelait François Billoux, ouvre avec d'autres l'ère du Front populaire.

Pain, paix, liberté ; en 1936, Ambroise est élu député de Paris. À la tête de la fédération des métaux CGT réunifiée, et derrière les bancs de l'Assemblée, il impose la première loi sur les conventions collectives et donne avec Benoît Frachon aux accords Matignon la couleur des congés payés et des quarante heures. Mais la route s'ennuage.
À Munich, le soleil de mai décline. Hitler pose ses mains sur les frontières. Arrêté le 7 octobre 1939, avec d'autres députés communistes, il est incarcéré à la prison de la Santé. Fers aux pieds, il traverse quatorze prisons françaises avant de connaître les procès truqués, la déchéance de ses droits civiques et les horreurs du bagne à Alger.

Les coups, les cris, la dysenterie qui dévore. Trois ans d'antichambre de Cayenne. Libéré en février 1943, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire d'Alger. Là, mûrissent les rêves du Conseil national de la Résistance et les grandes inventions sociales de la Libération. La sécurité sociale, bien sûr, dont Ambroise dessine les premières moutures dès la fin 1943. " En finir avec la souffrance et l'angoisse du lendemain ", disait-il à la tribune le 14 mars 1944.

secu.jpgReste à bâtir l'idée. Le chantier commence en novembre 1945 quand il entre au ministère du Travail. 138 caisses de Sécurité sociale édifiées en deux ans par des anonymes d'usine après leur travail ou sur leurs congés payés, " pour en terminer, selon les mots du ministre, avec l'indignité des vies dans l'angoisse de l'accident, de la maladie, ou des souffrances de l'enfance ".
Mais là ne s'arrête pas l'héritage de celui que tous appellent déjà " le ministre des travailleurs ". De 1945 à 1947, il laisse à l'agenda du siècle ses plus belles conquêtes : la généralisation des retraites, un système de prestations familiales unique au monde, les comités d'entreprises, la médecine du travail, le statut des mineurs, celui des électriciens et gaziers (cosigné avec Marcel Paul), les classifications de salaires, la caisse d'intempérie du bâtiment, la loi sur les heures supplémentaires, etc.

Une oeuvre de titan pour une vie passée au service des autres.

 

croizat.JPG En 1950, alors que la maladie ronge, ses derniers mots à l'Assemblée nationale sont encore pour la Sécurité sociale : " Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la Sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès. " Un cri, une adresse vers nous comme un appel pour que la Sécurité sociale ne soit pas une coquille vide livrée au privé, mais reste ce qu'il a toujours voulu qu'elle soit : un vrai lieu de solidarité, un rempart contre le rejet, la souffrance et l'exclusion. Ambroise Croizat est mort à Paris le 10 février 1951. Ils étaient un million pour l'accompagner au Père-Lachaise. Le peuple de France, " celui qu'il avait aimé et à qui il avait donné le goût de la dignité ", écrivait Jean-Pierre Chabrol dans l'Humanité du jour.

 

Michel Etievent, L'Humanité

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