26/09/2011
Sénatoriales : « La citadelle de la droite est tombée ! »
Ce dimanche 25 septembre 2011 fera date. Pour la première fois, et malgré un mode de scrutin construit sur mesure pour elle, la droite perd la majorité au Sénat et une sénatrice ou un sénateur de gauche peut être élu président de la Haute assemblée dans une semaine.
La citadelle de la droite est tombée !
C'est une sanction sans appel de la politique gouvernementale. Ce scrutin porte la marque du rejet de ses choix et de la colère des élus des collectivités territoriales face aux attaques répétées du gouvernement contre la démocratie locale.
Les listes de la gauche progressent partout et, dans de nombreux départements, celles présentées par le Front de gauche connaissent des progressions très sensibles, comme dans le Lot, l'Orne, les Hautes-Pyrénées, le Jura, les Pyrénées-Orientales et le Loir-et-Cher. C'est un formidable signal de confiance et d'espoir pour l'avenir des échéances électorales de 2012.
Sur 16 sièges renouvelables, le Parti communiste français en réélit 14 et en gagne 1 nouveau dans le Morbihan.
Le rôle de notre groupe sort conforté de ce scrutin. Il se battra dès les discussions de cet automne sur le budget de la nation et le projet de loi de finance de la sécurité sociale.
Les sénatrices et sénateurs communistes demandent que la nouvelle majorité du Sénat se prononce au plus vite pour l'abrogation de la réforme des collectivités territoriales que ce scrutin condamne sans ambiguïté.
Sans attendre, le Sénat doit devenir un point d'appui pour résister à la politique d'austérité et de régression démocratique de Nicolas Sarkozy.
Une page se tourne, les jours de la droite au pouvoir sont bel et bien comptés.
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18/09/2011
Pierre Laurent: "Tenez vous prêts"
Discours de Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF, dimanche, Fête de l'Humanité - Grande scène -
Amis, Camarades,
J'ai vu comme vous le Premier ministre de la France paraître à la télévision, la mine triste, la nuque courbée. Et le voici qui rassure les marchés, les caresse ne vous inquiétez pas, tout ira bien, ca va saigner...
J'ai vu le Président de la République, la Chancelière allemande et tous les autres à genoux devant leurs nouveaux maitres, les marchés financiers, les banques, les agences de notation.
Je les vois, comme vous, depuis des mois, dressés, comme des animaux de foire à sauter dans les cercles de feu aux ordres de la la finance qui se gave. Leur politique se nourit de misère, de chômage, de précarité. Pour leur profit, ils ont mis notre avenir en crise.
Chaque jour, sur les antennes, leur discours vise un but : que les travailleurs et les travailleuses acceptent leurs nouveaux maitres, que nous baissions la tête, que nous, les foules, avalions toute fierté.
Alors, aujourd’hui, devant vous, je veux dire que le peuple de la Révolution française doit se relever. Nous sommes un peuple libre. Nous n'obéirons pas. Nous n'accepterons pas. Nous sommes debout. Avec tous les salariés, les syndicalistes, les indignés d’Europe, parmi les peuples arabes, avec le peuple palestinien qui demande à vivre libre, avec les jeunes révoltés israéliens, parmi les peuples du monde, nous avons le devoir de dire NON.
NON, ce n'est pas aux peuples de payer la crise, c'est aux marchés financiers !
Et comme le 4 aoùt 1789, où ceux qui votèrent l’abolition des privilèges se placèrent à gauche, ceux qui aujourd’hui se placent à gauche doivent envoyer un message clair : notre but est de supprimer tous les pouvoirs de la nouvelle aristocratie financière et de rétablir le peuple dans son bon droit.
***
Il paraît que Nicolas Sarkozy n’est pas encore candidat... et pourtant il est déjà en campagne. Avec un objectif : nous décourager car ils sont prêts à tous les coups tordus pour nous accepter une seule politique : la leur.
Alors, lui et son Premier ministre nous somment de nous rallier : « Union sacrée ! » disent ils Pour faire quoi ? La règle d’or, le triple A, la nouvelle gouvernance européenne… Ca vous fait rêver, non ? En vérité, ce sont de jolis mots mais la règle d'Or est une camisole de force avec un seul principe : la soumission, toujours et encore, la soumission à la finance.
Alors, aujourd'hui, nous toutes et tous ici rassemblés, faisons un serment.
Depuis cinq ans, le président, valet à la tête d'une armée de valets, abîme le pays, avilit la République. Nous savons tous dans quel état cinq ans de sarkozysme laissent le pays. Alors cinq ans, ça suffit !
Alors, oui, faisons ce serment : dans huit mois, nous débarrasserons le pays de Nicolas Sarkozy ! Sarkozy, ton règne est fini, Sarkozy, dehors, Sarkozy bientôt entrera au panthéon des dangeureux inutiles !
***
Amis, chaque jour leurs mots ne visent qu'un but : diviser, toujours diviser. Entre le grec et le français, entre l'immigré et le natif, entre le CDD et le CDI, entre le public et le privé, entre celui ou celle qui se pense de la classe moyenne et l'ouvrier.
Et nous tombons dans leurs pièges... Nous essayons de nous distinguer. De dire que nous avons un peu plus. Avec ce portable, avec ces vêtements, avec ce boulot, nous pensons avoir un peu plus.
Pourquoi ? Pourquoi ne pas être fier d'être simplement des étudiants, des travailleurs ? Pourquoi ne pas être fiers, nous qui n'exploitons personne, qui nous éduquons, qui produisons les biens, matériels et intellectuels, utiles à la communauté humaine ?
Pourquoi s'extasier devant leurs journaux people qui montrent ces belles personnes si riches et si misérables ?
Pourquoi ?
Autour de vous, chaque fois qu'un de vos amis perdra son temps à haïr celui qui a un peu plus, celui qui est différent, dites-lui : arrête, arrête, sois fier, sois fier car l'ouvrier le plus exploité sert mieux la République par son travail que tous les Ministres assis sur les bancs du gouvernement.
Autour de vous, chaque fois qu'un de vos amis pensera qu'il est de la classe moyenne, qu'il est un peu protégé, dites-lui : tu as un peu plus mais pas grand chose de plus alors sois fier, sois avec nous, car ceux qui travaillent ont une seule force, et cette force c'est d'être ensemble. Et cette force peut tout changer !
Autour de vous, chaque fois que vous entendrez maudire la politique, répétez-le, dites-le fort : la politique sans le peuple, c'est la liberté des puissants. La liberté du peuple, c'est la politique, par, pour et avec le peuple.
Dans la tempête, l'histoire retient celles et ceux qui se lèvent, qui se tiennent droit, qui indiquent un chemin nouveau. De Robespierre à Marx, de Jean Jaurès au Mahatma Gandhi, l'histoire retient celles et ceux qui ont eu le courage d'en changer le cours.
Alors aujourd'hui, alors que chaque jour meurent de faim des êtres humains que le cout de dix jours de guerre pourrait sauver pendant une année entière, faites passer le message, dites le autour de vous, il est temps d'être debout : car aujourd'hui la mobilisation de la jeunesse et du monde du travail n'est pas un problème, c'est la solution à la crise !
***
Dans huit mois aura lieu l'élection présidentielle. Nous devons ensemble prendre une décision. Allons-nous lutter ? Allons-nous décider que l'élection présidentielle et les élections législatives marqueront le grand retour du peuple sur la scène politique ?
La gauche populaire, la gauche vivante, la gauche syndicale, la gauche intellectuelle sont en France des forces immenses. Et pourtant nous ne sommes pour le moment qu'un désordre de courage.
Notre responsabilité est de trouver le chemin de l'unité !
Comment ? En disant ce que nous voulons, tous ensemble. En cessant de laisser à la porte du bureau de vote l’essentiel de ce que nous pensons lorsque nous sommes rassemblés dans la rue.
Oui, nous n’oublierons pas à la porte du bureau de vote ce qui nous a rassemblés dans la rue pour les retraites.
Oui, nous voulons la maîtrise publique du secteur bancaire et financier, pour mettre hors d’état de nuire les spéculateurs et ouvrir le crédit pour répondre aux besoins d’un nouveau développement social, industriel, écologique. Et il faut dire les mots qui fachent : oui, il faudra nationaliser des banques !
Oui, nous voulons abolir l’insécurité sociale. Oui, nous voulons briser le tabou sur les salaires. Et après avoir recueilli cet été 250.000 signatures sur notre pétition nationale, nous marcherons à travers tout le pays car les salaires ne sont pas le problème mais la solution !
Oui, nous voulons refonder la République. Oui nous voulons une sixième République. Et il faut dire les mots qui fache : nous voulons de nouveaux droits pour les travailleurs, nous voulons des pouvoirs pour la gestion des entreprises, nous voulons la démocratie sociale, car sans elle, la gauche se brisera sur les puissances d’argent.
Oui, nous voulons refonder l’Europe, avant que la crise ne la fasse voler en éclats. En 2005, nous avions raison. Il fallait changer d’Europe. Aujourd’hui, qui à gauche peut le nier ? Oui, nous voulons élever la voix de la France en Europe pour lever l’espoir des peuples d’Europe. Et il faut dire les mots qui fache : pour changer l'Europe, il faudra balayer le traité de Lisbonne !
***
Pour dire tout cela, pour vous donner la force de porter ces idées jusqu’au pouvoir, nous avons forgé notre union, nous avons forgé le Front de gauche.
Ici même, l’an dernier, nous nous étions lancé un défi. Etre prêts pour le combat.
Nous avons tenu parole. Nous sommes prêts, nous sommes unis. Avec notre candidat commun à l’élection présidentielle, et quel candidat ! Jean-Luc Mélenchon.
Avec toutes ces forces du Front de gauche ici rassemblées.
Avec notre programme L’humain d’abord. Avec les candidats communs que nous présenterons partout aux élections législatives ! Car demain, c’est à l’Assemblée et au Sénat que se voteront les lois, pas à l’Elysée.
Alors, à présent tout dépend de vous. Il suffit parfois d'une étincelle pour embraser la plaine. Il suffit qu'une seule, qu'un seul d'entre nous, se mette à espérer pour que des millions espèrent.
Un mouvement civil, un mouvement pacifique, un mouvement d'éducation populaire, un mouvement doit se lever.
Car aujourd'hui, se lever ce n'est plus seulement défendre la justice sociale, c'est défendre le droit des peuples à disposer d'eux-même.
Alors, le Front de gauche n'est pas d'abord ici sur cette scène. Non. C'est à vous de décider si le Front de gauche est ici, parmi vous, si cela vaut la peine de monter des escaliers, de frapper à la porte du voisin, de donner vingt euros pour payer quelques affiches.
C'est à vous de décider et sachez une chose : les femmes et les hommes qui vous parlent ont décidé d'être dignes de vous, d'être dignes du rendez-vous de l'histoire, nous sommes unis. Que vous soyez membre d'un parti ou pas, que vous soyez d'accord avec tout ou pas, c'est à vous de décider, nous sommes prêts, nous avons l'énergie pour combattre mais l'énergie de la victoire est dans vos mains, dans vos seules mains.
Il suffira d'un signe. Et le moment viendra, tout changera de place.
***
Alors amis, camarades, quand après cette magnifique Fête, vous rentrerez chez vous, tenez-vous prêts.
Tenez vous prêts pour les mobilisations qui nous attendent car le combat n’attendra pas 2012.
Tenez vous prêts à participer aux assemblées citoyennes du Front de gauche dans tous le pays.
Tenez vous prêts pour la victoire.
Et le jour d'après, quand nous aurons chassé Nicolas Sarkozy, Marine Copé et Jean-François Le Pen... Le jour d'après ?
Aux journalistes qui sans cesse me demandent quelle sera notre position quant à l'installation d'un nouveau gouvernement de la France, la réponse est simple : nous combattrons tout pouvoir, quel qu'il soit, qui se fixerait comme but de devenir le serviteur misérable de la nouvelle aristocratie financière et nous soutiendrons sans réserve un gouvernement décidé, contre les banques et contre les marchés financiers, à rétablir les conditions d'une démocratie véritable.
Et permettez moi un mot à l'attention de mes amis socialistes et d'Europe Ecologie/Les Verts. Ma franchise sera excusée.
Il y a vingt ans vous nous disiez : soyez démocratique et nous sommes devenus démocratiques.
Il y a dix ans, vous nous disiez : soyez écologistes et nous sommes devenus écologistes.
Alors aujourd'hui, à vous amis socialistes et écologistes, nous vous disons : soyez de gauche !
Oui, il est l'heure pour la gauche de se désintoxiquer du libéralisme !
Amis, Camarades, tenez-vous prêts et faites passer le message. Le lendemain de la victoire, c'est la grève, c'est la mobilisation, c'est la lutte, c'est la poursuite du mouvement qui permettra que l'espoir devienne la politique de la France.
***
Amis, Camarades, alors que nous fêtons le trentième anniversaire de l'abolition de la peine de mort, Marine Le Pen vient de demander aujourd'hui même un référendum pour la rétablir.
Qu'il me soit permis de lui répondre : la France est ici, du côté de Voltaire, de Rousseau, de Jaurès, de Rol-Tanguy, de Manouchian, de Guy Mocquet ! Marine Le Pen, votre père vous a mal appris l'histoire de France : Vichy n'est pas la France, ceux qui torturèrent en Algérie n'était pas la France et vous n'êtes, vous, Marine Le Pen, qu'un bourreau déguisé en amie du peuple.
Dehors, dehors Sarkozy, dehors Le Pen,
Vive la liberté ! Vive le Parti communiste français !
Vive le Front de gauche !
Vive la République !
Et Vive la France !
20:28 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre laurent, pcf, fête de l'huma | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
16/08/2011
Sommet Sarkozy/Merkel : aux responsables de payer la crise, pas à leurs victimes !
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont rencontrés aujourd'hui à Paris pour travailler la « coordination» des politiques économiques européennes, autrement dit, comment faire avaler encore plus d'austérité aux peuples européens.
En France, le bourrage de crâne a déjà commencé : il faut préparer l'opinion à l'austérité qui (de toute façon), serait appliquée (et cela) « quelle que soit la situation économique » selon Nicolas Sarkozy.
L'UMP, qui craint la démocratie et le changement politique, tente de graver l'austérité dans la constitution et n'hésite pas à pousser vers un fédéralisme européen de plus en plus autoritaire avec la « nouvelle gouvernance économique », le pacte euro+ et l'idée d'un « conseil de stabilité ».
Mais la France et l'Europe ne sortiront pas de la crise en continuant de se soumettre aux marchés financier et en tuant leur économie avec des politiques qui empêchent toute perspective de croissance.
Pour le PCF, deux priorités pour sortir de l'impasse: désarmer les spéculateurs et investir dans l'emploi et les services publics. Et un outil : la banque centrale européenne qui, au lieu de faire la leçon à l'Italie, devrait utiliser autrement son pouvoir de création monétaire.- Elle peut prêter à taux zéro aux Etats en difficulté et racheter des titres de dette publique – non pas pour payer les créanciers à court terme – mais pour financer l'expansion des services publics, comme le proposent le PCF et le PGE avec l'idée de créer un fonds européen de développement social et solidaire.-
Elle peut également refinancer les banques sur la base de critères sociaux et environnementaux pour que la monnaie créée n'aille pas à la spéculation.
Quant à la dette, la vérité doit être dite sur les responsabilités des gouvernements qui se sont succédés à la tête de l'Etat français et qui, en bons libéraux, ont approfondi le déficit en refusant de faire contribuer les riches, en recapitalisant les banques et en empruntant sur les marchés financiers pour le combler. Cette part illégitime de la dette doit être annulée et de nouvelles recettes doivent être dégagées, notamment en taxant les profits. Aux responsables de payer la crise, pas à leurs victimes !
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Président du Parti de la Gauche Européenne
20:43 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, sommet, sarkozy, merkel, pierre laurent | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
15/08/2011
Disparition d'Allain Leprest
Allain Leprest n'est plus. Le poète grandiose s'est ôté la vie, une vie qu'il avait dévorée avec ardeur. Être rare, Allain ne "faisait pas carrière" mais, sans cesse inspiré, il créait de tout bois ; il savait rendre avec beauté les laideurs du monde et de l'existence tout comme leurs merveilles éphémères.
Le cœur d'Allain battait pour la liberté, la fraternité, la justice. L'incandescence de ses mots et de ses notes a rendu leur honneur aux femmes et aux hommes auxquels la vie ne fait pas de cadeaux. A chaque rencontre,la chaleur de sa voix profonde, une voix blessée, et la luminescence de ses yeux bleu océan vous saisissaient ; il venait simplement, capable de serrer dans ses bras l'inconnu de la veille.
Je veux garder ce souvenir d'Allain Leprest, notre camarade, l'homme discret mais si avenant, attentif à tous et qui, en dédicaçant ses albums, ajoutait toujours «merci » à l'adresse de ses admirateurs. « Aimer... vivre... chanter, c'est quitter le solide » écrivit Allain ; sa disparition laisse la poésie française orpheline. Au nom des communistes français, je tiens à adresser à la famille d'Allain, à tous ses proches et fidèles amis, mes plus sincères condoléances.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
17:10 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allain leprest, décés, pcf, pierre laurent | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
11/08/2011
Pierre Laurent « Il y a un grand mensonge sur les responsabilités de cette crise »
Après l’addition sociale présentée aux peuples par les gouvernements, voici que se profile une « addition démocratique », dénonce le secrétaire national du PCF.
Face à la crise de la dette, l’Allemagne vient de suggérer un « conseil de stabilité » qui passerait au-dessus des gouvernements. Une mesure forte, ou au contraire un abandon ?
Pierre Laurent. Non seulement il faut refuser cette nouvelle capitulation que serait cette proposition allemande, mais il faut arrêter cet engrenage de soumission aux marchés financiers, qui manipulent l’information pour mettre en coupe réglée peuples et gouvernements. Il y a un grand mensonge dans la crise actuelle sur les responsabilités de cette crise. Les marchés ne sont pas une main invisible, derrière eux il n’y a que des groupes, des milliardaires, des gouvernements aussi, qui cherchent à obtenir le paiement de la crise par les peuples par tous les moyens, et au fur et à mesure que leurs solutions échouent, ils en rajoutent sur l’addition sociale, et maintenant sur l’addition démocratique. On demande aux gouvernements et aux peuples de rendre les armes.
« Apaiser les marchés », comme le réclament les analystes financiers, est donc une aberration ?
Pierre Laurent. C’est insupportable ! Il faut inverser la machine qui veut que les groupes de spéculateurs qui agissent au plan mondial tentent de soumettre les peuples à leur botte. C’est aux gouvernements de soumettre les marchés au contrôle politique et démocratique, et de redonner du pouvoir aux parlements et aux citoyens. Il y aurait besoin dans chaque pays et au plan mondial de commissions d’enquête sur les conditions dans lesquelles les marchés sont manipulés pour imposer un chantage financier qui débouche systématiquement sur des plans d’austérité de plus en plus drastiques. On voit bien qu’après le monde arabe, c’est Israël qui se révolte contre la vie chère, l’Europe, les États-Unis : c’est une affaire mondiale.
Le précédent grec vous inspire la méfiance...
Pierre Laurent. C’est incroyable qu’à chaque nouvel épisode, on feint d’oublier le précédent : comme si chaque nouvel épisode de la crise était une météorite tombée d’on ne sait où. La crise grecque et la crise américaine ont la même origine. En ne s’attaquant pas à la spéculation financière et à ceux qui organisent le chantage contre les dépenses publiques et sociales, à chaque fois on aggrave le mécanisme qui y conduit. Sommet après sommet, on nous annonce des solutions qui en vérité amplifient la crise, face à des spéculateurs insatiables en raison de leurs pertes financières.
On oppose volontiers que, dans une économie mondialisée, reprendre la main n’est pas réalisable.
Pierre Laurent. Ce sont les gouvernements qui décident de laisser la main aux spéculateurs. Les décisions du G20 sont des décisions d’abandon du contrôle de la situation. Nous pouvons prendre des décisions qui seront des décisions de combat des marchés financiers. Taxer les flux financiers, reprendre le contrôle des banques, reconquérir du pouvoir politique pour organiser une politique de relance économique et sociale qui ira contre les intérêts de rentabilité imposés par les marchés.
La France peut-elle jouer un rôle ?
Pierre Laurent. Ces décisions peuvent être prises à tous les échelons, national, européen, et maintenant mondial. Cela se fait en s’appuyant non pas sur les décideurs du G20 mais sur les forces sociales qui n’en peuvent plus, sur les forces syndicales, sur tous les citoyens qui sont mobilisés comme on le voit, pays après pays. Oui, la France peut prendre la tête d’un mouvement mondial contre l’austérité généralisée.
Pour l’heure, Nicolas Sarkozy ne croit qu’en sa « règle d’or » budgétaire.
Pierre Laurent. Pour que la France joue le rôle que je viens d’évoquer, nous avons un impératif qui est de chasser Sarkozy et ceux qui le soutiennent, pour reconstruire un pouvoir démocratique qui s’attaquera à cela. Ça doit commencer par une bataille politique pour refuser d’inscrire l’austérité dans la Constitution française. Il y a une bataille à mener dans les semaines à venir, quand on voit au Parti socialiste que certains commencent à avoir les genoux qui flanchent devant l’offensive de la droite. Nous devons faire que la gauche refuse en bloc la « règle d’or », qu’elle la refuse quand Nicolas Sarkozy la proposera au vote, et qu’elle la refuse si elle accède au gouvernement de ce pays.
14:35 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pierre laurent, crise financière | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
28/07/2011
Refusons "la règle d'or" sarkozyenne !
Dans le courrier qu'il vient d'adresser aux parlementaires daté du 26 juillet, Nicolas Sarkozy plaide avec enthousiasme en faveur des récentes décisions du Sommet de Bruxelles concernant la crise grecque et d'une gouvernance économique européenne renforcée.
Il appelle les députés et sénateurs français à s'unir « comme un seul homme » sur ces bases en vertu des intérêts supérieurs de la nation de « maîtrise » des dépenses publiques.
Tout le monde a parfaitement saisi son appel à adopter sans discussion la « règle d'or » qui permettrait d'inscrire dans la Constitution la politique d'austérité et d'injustice sociale que son gouvernement mène au bénéfice des marchés financiers depuis son élection à la présidence et que les gouvernements européens renforcent dans toute l'Europe sous le contrôle de la BCE, du FMI et de l'Union européenne.
Pour le Parti communiste français, les choses sont claires : il est hors de question de prêter la main à l'adoption de ce projet injuste, inefficace, contraire à l'intérêt général et à la souveraineté de notre pays.
Nos parlementaires ne voteront pas ce projet que nous combattons avec détermination avec toutes les forces du Front de gauche et leur candidat commun à l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon.
Face à la crise très grave des dettes publiques en zone euro, le sommet extraordinaire de l'euro-groupe du 22 juillet dernier a, en réalité, décidé de sauvegarder les intérêts financiers des grands créanciers au détriment de celui des peuples, des salariés. Cette réunion n' a surtout rien changé ni à l'orientation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, ni à la sélectivité du crédit bancaire. Nicolas Sarkozy et ses homologues européens ont fait le choix de ne pas frapper les spéculateurs qui sont pourtant à l'origine de la crise financière.
Ainsi, le principe d'une taxation bancaire a-t-elle été rejetée. Certes, les taux d'intérêts des prêts consentis vont être abaissés et leur durée rallongée pour maintenir la tête du débiteur grec hors de l'eau sans le sauver de la noyade. Mais la possibilité d'un « défaut de paiement sélectif » de la Grèce est maintenue, avec le risque de nouveaux acharnements spéculatifs des marchés financiers contre elle, mais également contre d'autres pays considérés comme « fragiles », parmi lesquels l'Espagne, mais aussi l'Italie et ses 1 900 milliards d'euros de dette publique.
Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), doté de 440 milliards d'euros en mai 2010 pour re-prêter aux États en difficulté de l'argent qu'il emprunte sur les marchés financiers avec la garantie de chaque pays membre de l'euro, voit son rôle très accru.
Avec le nouveau plan de 160 milliards d'euros décidé pour la Grèce, le FESF tend à devenir, à côté de la toujours très monétariste BCE, le pivot d'un projet de fuite en avant vers l'endettement public massif sur les marchés financiers de toute la zone euro prise comme un tout.
Or un premier épisode, ouvert au printemps 2010, de cette fuite en avant au service de la domination des marchés financiers vient, pourtant, de se conclure en débouchant sur un fiasco.
Le premier plan dit de « sauvetage » de la Grèce, auquel les députés communistes et du Parti de gauche ont été les seuls à s'opposer au Parlement, a brisé la croissance de ce pays, provoqué l'explosion du chômage et l'écrasement des salaires réels (-8,9% entre 2008 et 2011), aggravant le déficit budgétaire (+6% de 2008 à 2011) et accentuant, en pratique, l'accumulation des dettes, malgré les énormes sacrifices imposés au peuple et le bradage des atouts nationaux avec les privatisations, la casse des retraites...
La dette publique de la Grèce qui était de 105% de son PIB en 2008 approche, désormais, 150% ! Et voilà dans quelle voie on propose de nous enfoncer.
Ces décisions soumettent tous les peuples de l'Union européenne à ce chantage alors que cinq jours à peine après le sommet, les agences de notation annoncent déjà la forte probabilité de baisser les notes de l'Italie et de la France.
N'est-il pas grand temps de changer radicalement de logique et de cesser le sacrifice des économies nationales au profit des spéculateurs ?
L'adoption de la règle d'or qui soumettrait constitutionnellement tous nos budgets aux exigences des marchés financiers serait une folie. Le remboursement des marchés serait garanti tandis que cette règle obligerait à sacrifier nos salaires, nos retraites, notre protection sociale, nos systèmes publics d'éducation et de santé. Ce serait l'austérité à perpétuité et l'incapacité pour notre économie de se relever.
C'est cette voie que notre peuple a refusée par référendum en 2005. Si les partisans de la règle d'or sont convaincus que les Français ont changé d'avis depuis, qu'ils osent la soumettre au suffrage universel !
Si le président de la République par peur du suffrage universel décide d'obtenir ce changement constitutionnel en convoquant tous les parlementaires en congrès, pas une voix ne doit manquer à gauche pour empêcher l'adoption de ce projet !
Les communistes appellent toutes les femmes et tous les hommes de progrès à se mobiliser pour mettre en échec cette récession programmée et ce déni de démocratie.
Ce rejet doit être l'occasion pour toutes les forces de gauche de s'engager fermement à renoncer à cette politique d'austérité suicidaire et à promouvoir des choix nouveaux de développement social et écologique en France et en Europe.
La France ne doit pas seulement se battre pour une solution juste et solidaire au défi de la dette en Europe mais elle doit agir pour émanciper l'Union européenne de la dépendance des marchés financiers en retrouvant à tous les niveaux, national et européen, la maîtrise publique de la finance et du crédit, en taxant les banques et les profits financiers, en changeant le rôle et les missions de la BCE, en relevant les salaires et en développant les services publics. La France pourrait agir pour remplacer le Fonds européen de stabilité financière, qui soutient les marchés, par un Fonds européen de soutien au développement social et solidaire des pays européens.
Le Front de gauche avec le Parti communiste et ses partenaires est déjà pleinement mobilisé pour mener cette bataille. Nicolas Sarkozy lance un défi à toute la gauche en cherchant à faire la démonstration qu'il n'y a pas d'alternative à sa politique. Relevons ce défi. Une autre politique est possible !
Pierre Laurent
Secrétaire national du PCF
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23/07/2011
L'EUROPE LIBERALE EN PANNE !
Devant l'exceptionnelle gravité de la crise des dettes publiques en zone euro, les dirigeants européens réunis à Bruxelles refusent une fois de plus de se rendre à l'évidence.
Malgré le fiasco des recettes appliquées jusqu'ici, qui ont plusieurs fois échoué et n'ont fait qu'encourager le chantage des marchés financiers, les décisions du sommet européen prises sous la houlette d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy persistent dans une logique unique : préserver les intérêts des grands créanciers, banques et assurances, et des spéculateurs.
Les décisions prises à Bruxelles ne doivent pas faire illusion. Les systèmes de refinancement et de rachat des dettes publiques déjà mis en place sont un peu assouplis devant le risque d'effondrement généralisé du système, mais les mécanismes globaux restent les mêmes. Le rôle de la Banque centrale européenne n'est pas réorienté, les fonds spéculatifs ne sont pas taxés, l'idée d'une taxe bancaire est abandonnée, la création d'un Fonds social et de solidarité pour le développement européen proposé par le Parti de la gauche européenne n'est même pas évoqué.
En échange, c'est aux peuples que l'on va continuer de demander à payer l'addition avec une surenchère irresponsable à l'austérité, des politiques salariales ravageuses, la casse des systèmes de retraite et des services publics, des privatisations généralisées. Les intérêts financiers sont sauvegardés à court terme, mais les Etats et les peuples sont mis à genoux. Rien n'est réglé avec les mesures prises.
La seule solution durable est de rompre avec la logique actuelle, en abandonnant le pacte de stabilité et le pacte de super-austérité de l'euro +, et en lançant un nouveau pacte pour une croissance sociale, écologique et solidaire. Tourner le dos à la solidarité, soit par une sortie solitaire de l'euro, soit par le renforcement de mécanismes fédéralistes autoritaires, serait suicidaire.
Le Parti communiste va poursuivre son combat contre les choix européens actuels et refusera leur inscription dans la Constitution par le biais du système de la « règle d'or ». Nous proposons de taxer durement la spéculation, d'instaure rune taxe Tobin sur les transactions financières, de mettre à contribution, par un prélèvement spécifique, les banques, les sociétés d'assurances, tous les fonds spéculatifs. Toute perspective de mise en défaut de la Grèce doit être écartée.
Le Fonds européen de stabilité financière qui soutient les marchés doit être remplacé par un Fonds européen qui finance le développement social et solidaire des pays européens. Le contrôle de la BCE doit être repris par les Parlements pour mettre à nouveau la politique monétaire et du crédit au service de la créations d'emplois utiles à répondre aux besoins sociaux et écologiques urgents et à venir. Hors de cette remise en cause radicale, tout discours sur la sortie de crise est un dangereux leurre.
Le mensonge des gouvernements européens doit cesser.
Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF
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