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31/08/2012

Madeleine Riffaud : des toits de Paris 
aux rizières du Vietnam

série des journalistes et des combats, madeleine riffaudRésistante, 
devenue journaliste, la grand reporter de l’Humanité a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain, 
elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites 
de l’investigation.

Lorsque Madeleine Riffaud devient journaliste, Elsa Triolet lui donne ce conseil : « Pour ce métier, pas besoin d’aller à l’école, mais il faut lire deux textes, Choses vues, de Victor Hugo, et le Nouveau Testament. » C’est la Libération. La fin de la clandestinité est douloureuse pour celle qui se faisait appeler Rainer au sein de la Résistance.

En 1940, l’adolescente, fille unique d’un instituteur revenu amputé de la boucherie de 1914-18, se fait agresser par des soldats allemands. Un soudard aux gestes déplacés l’humilie en public. « C’était la première fois qu’un acte violent était commis sur moi par un soldat ennemi. Je ne l’ai pas admis. » Elle rejoint les FTP et écrit ses premiers poèmes. « En parachutage, on recevait des armes et, sur papier bible, des poèmes d’Éluard. La poésie de cette époque a su se rendre tellement persuasive qu’elle nous poussait en avant. »

Début 1944, elle entre en même temps au Parti communiste et dans la lutte armée. Elle apprend le massacre d’Oradour-sur-Glane, village de sa jeunesse. « Je pensais à cela quand je pédalais dans Paris, aux brûlés vifs que je connaissais. Éluard parlait des “armes de la douleur”. C’était exactement cela. J’ai roulé jusqu’à ce soldat allemand sur le pont de Solferino. J’ai voulu qu’il me regarde. Il a tourné son visage vers moi. À ce moment-là, je lui ai tiré deux balles dans la tempe gauche. » Le 23 juillet, ce visage d’ange qui n’a pas encore vingt ans exécute un officier SS en plein Paris.

Un milicien la rattrape et la livre inconsciente à la Gestapo. Elle se réveille rue des Saussaies. « Un endroit dont on ne peut pas parler tranquillement », confie-t-elle encore aujourd’hui, et qui décidera du reste de son existence. Privée de sommeil, soumise à des décharges électriques, elle assiste aux tortures de ses camarades. Elle est promise au poteau, puis à la déportation, avant d’être libérée in extremis grâce à un échange d’otages. Sitôt libérée, elle participe à la libération de Paris.

Loin des clichés sur l’euphorie de la liberté retrouvée, la sortie de la clandestinité s’avère douloureuse pour Madeleine Riffaud. Les souvenirs des geôles nazies la hantent. « Après ça, j’ai essayé de vivre comme tout le monde mais je n’ai pas pu », confie-t-elle au réalisateur Philippe Rostan, dans le documentaire qu’il lui a consacré en 2010. Durant ces mois difficiles, elle comprend que seules l’intéressent désormais « les situations limites et l’extrême danger ». Jusqu’à ce jour où on la présente à un certain Paul Éluard. « Il m’a soulevé le menton et m’a dit : “Tu veux bien me regarder ?” Ce qu’il a vu dans mes yeux, c’était une détresse sans borne. Il m’a tendu une carte de visite.

Ma vie en a été changée. » Pour son premier recueil de poèmes, le Poing fermé, Picasso lui tire le portrait pour la couverture du livre. On lui suggère le journalisme, elle y voit l’occasion de partir au bout du monde. C’est lui qui vient à elle pour la conférence de Fontainebleau, en 1946. On la présente à Hô Chi Minh.

série des journalistes et des combats, madeleine riffaudC’est le début d’une longue histoire avec le Vietnam. Et l’Oncle Hô de lui dire : « Si tu viens dans mon pays, je te recevrai comme ma fille. » Ce qu’il fera. Devenue grand reporter pour l’Humanité, après avoir travaillé à la Vie ouvrière et Ce soir, elle couvre la fin de la guerre d’Indochine, puis du Vietnam. Elle est la première à dénoncer, dès 1955, un an après leur signature, la violation des accords de Genève par les États-Unis.

Car, à partir de 1964, Madeleine Riffaud devient Chi Tam, la 8e sœur. Elle est l’une des rares occidentales à être acceptée dans les maquis viêt-cong, et devient une combattante à part entière de la résistance vietnamienne. « Ce que j’ai vu au Sud-Vietnam » affiche la une de l’Humanité en novembre 1970, dont le reportage révèle au monde l’horreur de la répression. « Con Son, Tan Hiep, Thu Duc, Chi Hoa… Il nous faut retenir ces noms car, jadis, pour les résistants victimes des nazis, l’enfer a duré cinq ans. Or au Sud-Vietnam, le même enfer dure depuis quinze ans », écrit-elle en 1972, au cœur d’un papier qui dénonce les atrocités commises par l’administration américaine. « Voilà la démocratie de Nixon, conclut-elle. Voilà la paix que les vaincus, en s’en allant, voudraient accorder à des hommes, des femmes estropiés à vie par les tortures sans fin… » Et elle sait de quoi elle parle : « Le drame est d’être passée de la Résistance aux guerres coloniales.

J’ai été correspondante de guerre pour dire mon horreur des conflits. » « On disait des Viêt-cong : ce sont des hommes sans visage. » Ces combattants de l’ombre retrouvent le sourire devant l’objectif de Madeleine Riffaud, qui s’attache à leur redonner une identité. Dans ces déluges de violences qu’elle décrit, la poésie n’est jamais loin, derrière une description des rizières vietnamiennes ou des images de typhons, autant de métaphores de la mort, omniprésente. La couverture de la guerre d’Algérie la ramène rue des Saussaies, où la police française torture les militants du FLN, là même où elle a connu l’enfer.

série des journalistes et des combats, madeleine riffaudLe 7 mars 1961, l’Humanité sort avec une page blanche, marquée en son centre de ce seul mot : « Censuré ». À l’origine de la saisie, un article de Madeleine Riffaud sur les tortures pratiquées à Paris, qui déclenche la fureur du préfet de police, Maurice Papon, qui porte plainte en diffamation et demande des dommages et intérêts. Elle réchappe de peu à un attentat de l’OAS et passe plusieurs mois à l’hôpital.

En 1973, Madeleine Riffaud emprunte une nouvelle identité et repousse toujours plus loin les limites de l’investigation. Elle devient Marthe, se fait embaucher dans un hôpital parisien comme aide-soignante. Elle récure les sols, prodigue les soins aux patients, veille la nuit des mourants anonymes.

De cette expérience, elle en tire un récit lucide et tendre sur l’univers hospitalier, les Linges de la nuit, sur ce qui se joue sous les draps blancs, quand l’imminence de la mort rebat les cartes des rapports humains. Car comme le disait d’elle Jean Marcenac, « Madeleine Riffaud est un poète qui a pris résolument le parti de s’exprimer par le journal… Elle a toute seule créé ce qu’il faut bien nommer un genre et, finalement, elle a parfaitement réussi ».

Article publié par l'Humanité dans la série : des journalistes et des combats

23/12/2011

La France rouge. Un siècle de luttes, de combats, de tumultes et d’espoirs communistes

IDEE CADEAU

francerouge.jpgCombien d'historiens n'ont-ils pas fait ce rêve : fouiller dans les archives du Parti communiste français, lire les correspondances de militants qui tranchent parfois avec les communiqués officiels, retrouver les anciens tracts ou les documents personnels, bref s'immiscer dans les arcanes d'un des partis politiques les plus secrets et, pour tout dire, les plus obscurs ?

Ils en rêvaient, Bruno Fuligni l'a fait. Cet historien, qui dirige la Mission éditoriale de l'Assemblée nationale, aime à remuer les vieux cartons et à dépouiller les liasses poussiéreu­ses. Pour cet ouvrage, il a exploré les fonds des archives départementales de la Seine-Saint-Denis ainsi que ceux du musée de l'Histoire vivante à Montreuil. Le PCF ?

Autant dire près d'un siècle d'histoire où la politique se mêle au social, où les protocoles sont parfois aussi rigides que les doctrines et où la sincérité voisine avec les mensonges.

C'est une histoire palpitante que celle de cette « France rouge », où les fac-similés ont encore l'odeur de l'encre et où des lettres tantôt poignantes, tantôt savoureuses rappellent combien ce parti qui culminait (jadis) à près de 20 % aux élections était porté par un peuple de militants fidèles ou aveugles.

Si une première partie, pédagogie oblige, évoque les origines du communisme, disons les idées de gauche depuis la Commune de Paris, celle qui commence avec la création du PCF en décembre 1920 rappelle des séquences émouvantes ou douloureuses : le Front populaire, la guerre d'Espagne, le pacte germano-soviétique et la Résistance puis la guerre froide.

Les documents reproduits (une centaine), palpables en fac-similé, sont étonnants : le premier numéro de L'Humanité d'avril 1904, la lettre d'un militant furieux du dessin de Picasso représentant Staline, ou encore le questionnaire biographique de Georges Marchais rempli par ses soins ! Un superbe ouvrage à suggérer au père Noël au manteau... rouge.

Gilles Heuré

Publié par Télérama

ENTRETIEN REALISE PAR L'HUMANITE

Membre du comité exécutif national du PCF et responsable des archives, Frédérick Genevée signe la préface de la France rouge : un « livre objet » grand public, composé d’une centaine de documents historiques, qui retrace un siècle d’histoire du communisme.

Avec la France rouge, 
les archives du PCF sont utilisées dans un ouvrage qui s’adresse au grand public. Est-ce la première fois et qu’en pensez-vous ?

Frédérick Genevée. Les archives du PCF fascinent et il en est souvent question dans la presse depuis leur ouverture en 1993. Elles sont de plus en plus utilisées par les chercheurs qui travaillent bien évidemment sur le PCF et le communisme, mais plus largement par ceux qui s’intéressent à l’histoire de France. Mais il était temps de permettre au plus grand nombre de se faire une idée de leur originalité et de leur richesse. Il y a bien sûr déjà eu des publications de documents dans des revues historiques et même des reproductions de collections en fac-similés, je pense notamment à l’édition de l’Humanité clandestine, mais c’est la première fois que l’on va pouvoir avoir entre les mains une telle diversité de documents dont certains sont totalement inédits. Il faut aussi mentionner que les archives du PCF ont été complétées par celles d’autres centres : musée de l’Histoire vivante à Montreuil, musée de la Résistance nationale à Champigny, IHS-CGT, archives municipales d’Ivry-sur-Seine…

Comme responsable des archives du PCF et historien qui publie bientôt un ouvrage sur leur histoire (1), 
quel regard portez-vous 
sur cet ouvrage ?

Frédérick Genevée. En tant que responsable des archives du PCF, j’ai répondu positivement à la sollicitation de l’éditeur et de l’auteur. Mais nous avons convenu d’un principe fort. Il s’agissait de leur livre et non de celui du PCF. Simplement parce que le PCF récuse toute forme d’histoire officielle et même institutionnelle. Bruno Fuligni est donc le seul auteur de cet ouvrage. Mon rôle s’est limité à lui permettre d’accéder aux documents conservés aux archives départementales de la Seine-Saint-Denis ou au siège national du PCF. J’ai trouvé que l’idée d’un livre objet était non seulement une bonne idée en général mais que c’était une forme adéquate, en particulier pour parler du communisme. Ce courant politique a cela de particulier qu’il a suscité un militantisme extraordinaire qui s’est incarné dans des femmes et des hommes mais aussi dans des objets. Rendre compte en grandeur réelle d’objets militants, de documents intimes, d’archives de direction donne à voir l’épaisseur de cette histoire et ce qu’elle représente en France. Évidemment, ce parti pris peut donner lieu à des simplifications pour certaines périodes mais l’ouvrage montre bien que le communisme est un fait humain total : politique, social et culturel. Et si cet ouvrage expose les liens du PCF au camp socialiste, au stalinisme, car c’est son histoire, il montre aussi que ce parti plonge ses racines dans l’histoire du XIXe siècle et qu’il n’est pas né en 1920 d’une simple initiative russe.

En quoi ce livre peut-il contribuer 
à la réflexion d’aujourd’hui ?

Frédérick Genevée. Je crois qu’il faut distinguer l’histoire de la politique. Toute forme d’instrumentalisation est vaine et inefficace. L’histoire peut simplement aider à comprendre, à éclairer des choix, elle ne les remplace pas. Si le PCF existe toujours actuellement, ce n’est pas à cause de son histoire mais bien de ses choix politiques. Il en va de même pour son avenir… Il n’y a pas de scoop dans ce livre, simplement des documents significatifs d’une trajectoire historique, on pourrait en trouver bien d’autres. Ce livre n’est pas à prendre ou à laisser et permet le débat. Il donne le goût d’en savoir plus, il est un facteur d’éducation populaire, suscite l’envie de se confronter aux travaux scientifiques. Sa forme originale peut toucher les plus jeunes et leur faire découvrir un continent. J’espère qu’il aiguisera aussi l’intérêt des militants, de leur famille, à prendre soin de leurs vieux documents, de leurs vieux objets et même de les confier aux institutions qui peuvent les conserver dans de bonnes conditions. Le PCF fut le principal vecteur de la politisation populaire en France. Cet ouvrage le montre et, à sa manière, y contribue aussi.

 (1) La Fin du secret, histoire des archives 
du PCF, de Frédérick Genevée. 
Éditions de l’Atelier, à paraître 
le 16 février 2012.

10:00 Publié dans ACTUALITES, Histoire, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la france rouge, cadeau, histoire, aragon | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/07/2011

LE PACTE DES RAPACES

rapace.jpgConnaissez vous le contenu du « pacte pour l’Euro plus » ? Non sans doute. Peut être avez-vous déjà entendu parler vaguement de son ancienne appellation « le pacte pour la compétitivité ».

Ce pacte adopté par le Conseil européen et la commission européenne les 25 et 26 mars avec le soutien des grands groupes financiers est pourtant un texte fondamental qui détermine et déterminera encore plus les politiques sociales et économiques des pays européens. L’austérité des peuples est marquée au « fer rouge » dans ce texte trop méconnu.

Le silence médiatique qui entoure ce « pacte des rapaces » est impressionnant. Alors que chacun est informé à la minute du moindre pas effectué par un DSK par un seul débat n’a été organisé sur les radios et télévisions publiques sur le contenu, et surtout sur les conséquences de l’application de ce texte pour tous les peuples européens. La censure, sur ce sujet, comme sur d’autres malheureusement est totale.

Patrick Le Hyaric, député au parlement européen a eu la bonne idée de dévoiler les différents articles de ce texte, de les commenter, et d’y ajouter des contributions éclairantes sur ce pacte comme la déclaration du CES (Conseil Européen des Syndicats) dans un livre remarquable qui se lit aussi facilement et agréablement qu’un roman policier dans une édition cartonnée permettant d’en faire plus facilement un livre de référence.

Pourtant comme le dit l’auteur « le pacte des rapaces » n’est pas le titre d’un film inédit d’Alfred Hitchcock, mais il s’agit bien d’un projet politique et économique élaboré sous la houlette de Mme Merkel et M. Sarkozy aux conséquences à venir terribles pour les peuples qui a besoin d’être connu…et combattu. A lire et faire lire absolument, il en va de notre devenir à tous.

LE LIVRE

pacte-des-rapaces-.jpgDans l’indifférence quasi générale, dans le silence et le secret des instances européennes, un grave et dangereux scénario contre les peuples a été écrit : un Pacte diabolique baptisé « Pacte pour l’Euro plus » , anciennement « Pacte pour la compétitivité ».

Il engage la vie des familles populaires et celle des générations à venir. Pourtant il est caché. C’est un pas au-delà du Traité de Lisbonne pour constitutionnaliser des politiques antisociales qui devront être déclinées dans un plan national de réformes dans chaque pays.

On n’imagine pas l’extrême gravité des projets en cours. Voilà pourquoi Patrick Le Hyaric a entrepris de le révéler et de le décrypter dans ce livre.

Patrick le Hyaric est directeur de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche. Il est également député européen, Vice-président du groupe de la Gauche unitaire européenne, Gauche verte nordique, membre des commissions emploi, affaires sociales et spéciale crise du Parlement européen.

Prix 6 €, éditions l’Humanité

11:07 Publié dans ACTUALITES, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pacte des rapaces, europe, patrick le hayric | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

27/11/2010

Une gauche collective

dartig.jpgPorte-parole du PCF, adjoint au maire de Pau, il défend la stratégie du Front de gauche, avec Mélenchon.

  « Sud Ouest ». Votre livre, « Blog à part » (1), s'achève sur la mobilisation sociale contre la réforme des retraites, qui s'est soldée par un échec. Comptez-vous sur une revanche en 2012 ?

Olivier Dartigolles. Le gouvernement est, certes, passé en force, en ne tenant pas compte des propositions des syndicats et d'une majorité de l'opinion publique, qui était opposée à cette réforme. Mais, contrairement à ce qu'on pense, il vient de subir sa principale défaite depuis le début du quinquennat. Il y a aujourd'hui, dans le pays, une majorité opposée à cette réforme, parce qu'elle l'estime injuste et inefficace.

Cette défaite du gouvernement se concrétisera donc en 2012 ?

À partir de ce grand mouvement populaire, qui marquera durablement le débat politique, il ne faut justement pas attendre 2012. Profitons-en pour discuter de ce que sera la grande loi sur l'avenir des retraites, que pourrait voter une majorité de gauche, et commençons à la construire avec les organisations syndicales et les partis de gauche.

Votre livre commence avec la campagne des européennes, pour s'achever sur les régionales. C'est tout l'itinéraire du Front de gauche…

Ce livre témoigne des premiers pas du Front de gauche, un acteur nouveau dans le paysage politique. Le Parti communiste avait engagé cette dynamique de rassemblement et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon l'a construit avec nous. Nous proposons aujourd'hui de ne pas rester dans les frontières actuelles du Front de gauche. Non seulement pour la présidentielle, mais aussi pour les législatives qui vont suivre, afin qu'un plus grand nombre de gens puisse s'approprier cette stratégie, à l'image de ce qui s'est passé pour les retraites. Jean-Luc Mélenchon a accueilli favorablement cette proposition dimanche dernier.

Jean-Luc Mélenchon a proclamé que le Front de gauche ne devait pas être le supplétif du PS. Or le PCF a besoin du PS pour « sauver » ses élus nationaux et locaux…

Il y a une majorité de gens, dans ce pays, qui ont une envie de gauche. Toutes les enquêtes d'opinion le prouvent. Mais, dans le même temps, ces mêmes personnes doutent aujourd'hui de la capacité qu'aurait la gauche à faire autrement que ce qui se fait aujourd'hui. Le moteur de la gauche peut passer par le Front de gauche. Il faut un grand débat pour qu'une majorité de gauche ait, dès 2012, les capacités de mettre en œuvre des propositions d'avenir, sur lesquelles se serait prononcée une majorité dans le pays. Il y a besoin d'une énergie positive à gauche. Au PS, cela recommence comme en 2006, avec le débat sur le casting.

La candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle serait donc la concession qui vous permettrait de sauver vos élus locaux, encore très nombreux ?

Savez-vous que les députés communistes élus ont eu systématiquement devant eux des candidats du Parti socialiste ? On ne nous fait des cadeaux dans aucune circonscription. Nous n'avons pas eu des circonscriptions « réservées », comme les députés verts et les radicaux de gauche. Devant une telle précarité et une telle souffrance sociale dans le pays, il faut en finir avec la nuit du Fouquet's. Ce que nous proposons, ce n'est pas la personnalisation, c'est la dynamique collective. Des millions de gens doivent se rassembler derrière des grandes propositions pour qu'elles deviennent incontournables pour une majorité de gauche.

(1) « Blog à part », aux éditions Arcane 17, 191 pages, 15 euros.

Publié par Sud Ouest

12:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : olovier darigoles, pcf, blog à part | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!