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21/09/2012

Serons-nous les nouveaux nazis ?

apple, cactus, le grain de sel, Audrey VernonL’iPhone 5 vient de sortir. J’appartiens à une génération qui n’a pas eu à choisir son camp, qui n’a connu ni guerre, ni dictature et se pose souvent la question de savoir ce qu’elle aurait fait à l’époque de la collaboration, si j’étais née en Allemagne, serais-je devenue nazie ?

Aurais-je fermé les yeux ? Avec le recul, on se dit qu’on aurait choisi le camp de la liberté, le camp humain, le camp gentil et pourtant l’iPhone 5 vient de sortir et le monde entier se réjouit. Mais je suis dans le mauvais camp.

Dans vingt ans, avoir eu un iPhone sera peut-être considéré comme un crime contre l’humanité. Foxconn, l’usine qui les fabrique, est un lieu de privation de liberté, de torture, d’humiliation.

L’Afrique est détruite par les extractions minières que les besoins de terres rares de ces appareils nécessitent, les appareils morts se retrouvent après sur ses côtes, dans l’océan. Et nous trouvons normal de glorifier Apple, de se réjouir de la sortie de l’iPhone comme d’un progrès de la civilisation. Mais pour les fabriquer, des gens de moins de vingt ans dorment dans des camps. « Le travail rend libre » et l’histoire se répète.

J’imagine mes petits-enfants qui me demanderont : Mais toi, tu avais un iPhone ? Oui. Et tu savais comment c’était fabriqué ? Oui, je savais. Les camps, les gens détruits physiquement et moralement ? Tu savais pour les grilles aux fenêtres, les filets antisuicides ? Oui, je savais. Tu savais que ces objets que vous faisiez fabriquer n’étaient pas recyclables, que des enfants s’empoisonnaient en les démontant, que personne ne se préoccupait de savoir où ils finiraient. Oui, je savais. J’étais occidentale, libérale, capitaliste, ce n’était pas choquant à l’époque, tout le monde le faisait.

Quand l’histoire jugera ma génération, qui me dit qu’on ne me regardera pas comme un monstre pour avoir participé à ce système qui ne laisse d’autre choix à mes contemporains que de se soumettre à l’esclavage du travail. On est heureux quand un Apple store ouvre, mais on devrait leur interdire d’ouvrir un quelconque magasin tant que ces produits empoisonnent la planète et détruisent des milliers de jeunes travailleurs.

apple, cactus, le grain de sel, Audrey VernonOn meurt toujours aujourd’hui au travail. Les bourreaux nazis sont les seuls pour qui nous n’avons aucune complaisance, je me demande si on en aura pour nous. Nous nous réjouissons quand un de ces nouveau produit sort, nous devrions pleurer, car dans vingt ans, quand les images d’archives nous montreront insouciants tandis que nos esclaves connaissent l’enfer, nous ne pourrons pas dire on ne savait pas.

 (1) Comédienne.

Audrey Vernon

Chronique publiée dans le journal l'Humanité

20/09/2012

INVITATION FRONT DE GAUCHE EVRY !

fgpouvoir.jpgVous avez été nombreux et nombreuses à vous intéressés et à vous mobiliser au front de gauche lors des élections présidentielles et législatives et nous vous en remercions.

 
Lors de la réunion du front de gauche d’Evry du lundi 9 juillet, il a décidé de constituer une coordination du front de gauche d’Evry pendant la période estivale pour garder la dynamique de notre action.
 
La continuité de notre mouvement nous demande une mobilisation de tout-e-s, l’implication de chacune et chacun d’entre-nous est indispensable.
 
Dans cette perspective, nous vous invitons à participer à une assemblée générale qui aura lieu :
 
le mardi 25 septembre 2012 à partir de 19h à la mairie annexe d’Evry Village située place du général de Gaulle.
 
Thème abordé:
 
« Les Perspectives du front de gauche sur notre territoire ».
 
- 19h-20h : apéro dînatoire.
 
- 20h00- 22h30 : Discutions et débats.
 
Plus nous seront nombreuses et nombreux et plus le débat sera riche et constructif pour notre mouvement et les idées que nous défendons. C’est dans cette optique que nous vous attendons.

16:41 Publié dans ACTUALITES, Front de Gauche | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : evry, front de gauche, assemblée | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

18/09/2012

Le changement, vraiment ?

pcfbastille.jpgNous sommes en septembre, c’est la rentrée et il y a plus de cent jours que le gouvernement de F HOLLANDE est aux affaires et peu de changement, au regard de l'attente et de l'espoir, que l'alternance de mai a suscité…

Si peu pour nos salaires, hormis cette dérisoire augmentation du smic.

Si peu pour les loyers, si ce n’est un vague encadrement des augmentations et encore pas partout.

Bien peu pour le carburant, la dérisoire baisse de quelques centimes, et encore pour quelques mois au mieux, compte à peine. !

Peu,.... sauf pour le traité européen sur l’encadrement des budgets nationaux, qui devait être renégocié absolument !

Mais cela c’était avant l’élection !

Aujourd’hui, il doit être voté et en prime on y rajoutera la règle d’or si importante pour Parisot et le MEDEF.

Les députés de la majorité qui auraient des états d’âmes sont priés de rentrer dans le rang !

Car, bien sur, on ne consultera pas le pays sur un sujet aussi important pour son avenir, alors que selon un sondage CSA/l’Humanité 72% des français veulent un référendum.

Retrouvons nous le :

30 SEPTEMBRE 2012 à Paris.

Pour marcher contre le traité et exiger un REFERENDUM.

(Pour mémoire, le 9 octobre, la CGT, organisera une manifestation nationale pour l'emploi)

Le candidat Hollande avait fustigé cette "finance qui a pris le contrôle de l'économie, de la société et même de nos vies", il est regrettable que le président, désigné par le peuple continue à donner des gages à cette même finance.

Ce qui doit être entendu, c’est le besoin de justice entre les hommes au plan du travail, des salaires, de l’éducation, de la santé, etc…

N’est ce pas cela le vrai changement ?

 

Groupe des élus Communistes de la Ville d'Evry

C. CHADUTEAU - D.DIAZ – C.PIGAGLIO – E.YAGMUR

elus@evry91.pcf.fr

Tribune du Groupe Pcf  publié dans le bulletin municipal de Septembre

12/09/2012

FETE DE l’HUMA 2012 : UN BON CRU !

fetehuma2012c.jpg

La fête de l’Humanité 2012 a attiré un public plus nombreux, plus diversifié, plus politique qu’en 2011. Plusieurs centaines de milliers de personnes, dont de très nombreux jeunes, ont pu assister aux nombreux concerts organisés dont la palette a été très multicolore allant de la musique classique, au Jazz, à la variété, au rock.

La présence de Salah Hamouri arraché aux geôles d’Israël, et des représentants de centaines de salariés en lutte a donné un relief particulier de solidarité et de lutte à cette fête.

Patrick Le Hyaric, député Européen, et directeur de l’Humanité, est intervenu pour soutenir ces salariés, indiquer l’importance du rôle de l’Humanité dans ce soutien, et appelé à la grande manifestation parisienne du 30 septembre pour exiger un référendum sur le nouveau pacte européen qui veut imposer l’austérité à vie.

 

10/09/2012

Non à l’austérité permanente. Refusons le Pacte budgétaire, ouvrons le débat en Europe !

referendum1.jpgLe président de la République veut faire ratifier au plus vite par le Parlement le Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone euro, plus connu sous l’intitulé de « Pacte budgétaire », tel qu’il a été signé par Nicolas Sarkozy le 25 mars dernier. Pourtant, les faibles mesures « de croissance » annoncées le 29 mai dernier ne constituent en rien la « renégociation » promise par le candidat François Hollande d’un traité qui « ajoute l’austérité à l’austérité ».

Ce Pacte budgétaire aggrave les politiques néolibérales prônées depuis des années et qui ont mené aux problèmes actuels de la zone euro. Il représente d’abord une absurdité économique. En imposant que le « déficit structurel » d’un État soit inférieur à 0,5 %, il va obliger à des coupes drastiques dans les dépenses publiques. Il va priver la puissance publique de moyens indispensables pour mener des politiques permettant d’engager la transition sociale et écologique. Or nous avons besoin au contraire de développer et de rénover les services publics et la protection sociale pour répondre aux nombreux besoins non satisfaits, réduire les inégalités sociales et réaliser l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous avons besoin d’investissements publics considérables pour financer la transition énergétique, réduire les pollutions, assurer la reconversion écologique des modes de production et de consommation, créer des millions d’emplois. L’obligation d’équilibre budgétaire permanent sera un frein majeur pour s’attaquer à la crise sociale et écologique.

Dans une Europe où les clients des uns sont les fournisseurs des autres, cette orientation engagée depuis deux ans amène aujourd’hui la récession généralisée. Les difficultés de PSA et d’autres entreprises découlent directement de l’effondrement de la demande en Europe du Sud. Aujourd’hui le pouvoir d’achat stagne ou régresse, les entreprises et les collectivités locales réduisent leurs investissements : dans ce contexte couper dans les dépenses publiques ne fera qu’aggraver le chômage. Dès 2013, selon une étude du FMI lui-même, ramener le déficit de la France à l’objectif de 3% du PIB affiché par le gouvernement créera automatiquement 300 000 chômeurs de plus. La réduction des recettes fiscales qui en résultera rendra encore plus difficile la réduction des déficits, que l'austérité était censée favoriser, « justifiant » ainsi un nouveau tour de vis, etc.

Économiquement stupide, ce Pacte budgétaire est socialement insupportable car les « programmes d’ajustement structurel » aujourd’hui imposés à la Grèce et aux autres pays en difficulté réduisent les protections, accroissent les inégalités et touchent le plus durement les populations les plus précaires - femmes, jeunes, ouvriers, immigré-es. Loin d’éviter aux pays du Nord de l’Europe de subir le sort de ceux du Sud, ce Pacte entraîne toute l’Union dans une spirale dépressive qui risque de généraliser la pauvreté. Ce serait un recul sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

Enfin, ce Pacte budgétaire représente un déni démocratique. Non seulement il prévoit des sanctions quasi automatiques en cas de non-respect, mais il marginalise les Parlements nationaux et européen, et fait de la Commission et de la Cour européenne de justice, organismes non élus, les juges des budgets nationaux. Il installe un fédéralisme autoritaire niant la souveraineté populaire. Il place l’économie en pilotage automatique, soumise à des normes destinées à rassurer des marchés financiers dont la puissance n’est pas remise en cause. Nous ne l’acceptons pas.

Les crises sociale, écologique et financière mondiales s’aggravent. Elles sont lourdes de dangers comme le montre le renforcement des extrêmes droites xénophobes et nationalistes. Ces crises nécessitent une mobilisation de l’Europe, mais d’une Europe fondée sur la solidarité et la démocratie, d’une Europe qui se dégage de l’emprise des marchés financiers. Or le Pacte budgétaire va au contraire renforcer les contradictions internes à la zone euro et pourrait mener à son éclatement. Le refus de la France de ratifier ce traité serait un signal fort envoyé aux autres peuples européens afin d’ouvrir le débat sur la construction d’une autre Europe.

C’est pourquoi, nous, les organisations signataires de ce texte refusons ce Pacte budgétaire qui engage l’avenir. Nous demandons qu’un large débat démocratique ait lieu afin que les citoyen-es puissent s’emparer de ce sujet décisif et se prononcer à son propos. Nous voulons mettre le Président de la République, son gouvernement, les parlementaires devant leurs responsabilités.

Pour créer ce débat démocratique, nous appelons à renforcer les collectifs locaux déjà existants - notamment ceux pour l’audit citoyen de la dette publique -, à en créer de nouveaux le cas échéant ; nous organiserons ensemble une série de débats publics dans toute la France ; nous nous adresserons et inviterons les citoyens à s'adresser à chaque député et sénateur de la majorité parlementaire, et nous organiserons des manifestations dont une grande manifestation unitaire à Paris le dimanche 30 septembre. Un comité d’organisation se met immédiatement en place pour assurer le succès de ces initiatives.

  • Premiers signataires:

Aitec-IPAM, AC !, ANECR, Attac, CADTM, Cedetim-IPAM, CDDSP, CNDF, Les Économistes Atterrés, Fondation Copernic, Front de gauche - Parti communiste français - Parti de gauche - Gauche unitaire - FASE - République et Socialisme - PCOF - Convergence et Alternative - Gauche anticapitaliste, Les Alternatifs, M'PEP, Marches Européennes, NPA, Résistance Sociale, Sud BPCE, Union syndicale Solidaires. Toutes les organisations syndicales, associatives et politiques progressistes qui le souhaitent peuvent rejoindre les premiers signataires. Pour en savoir plus : www.audit-citoyen.org ou contact@audit-citoyen.org.

Le non de la gauche rassemble ses forces

Pour la démocratie, un référendum sur le pacte budgétaire européen

09/09/2012

PIERRE LAURENT, MARIE GEORGE BUFFET : REACTIONS AU DISCOURS DU PRESIDENT

hollande,pierre laurent,marie george buffet,psaL'agenda social oublié par le président"

Tout en prenant acte de l'impatience des Français qui après 10 ans de droite au pouvoir attendent une action gouvernementale à la hauteur des urgences et attentes sociales, le président de la République a fait un discours de la méthode qui au risque de se répéter sera très vite inopérant.

L'agenda qui fixe à deux ans "le rythme du redressement du pays" avant d'envisager "la construction d'une société de solidarités" semble remettre à plus tard le changement annoncé et surtout oublie complètement le changement social qui est bien à l'ordre du jour.

Ainsi, alors que c'est aujourd'hui qu'il faut un moratoire sur les plans de licenciements boursiers, et que les salariés menacés doivent sentir que le pouvoir est dans leur camp, ceux de PSA apprennent qu'ils seront "accompagnés" par l'État dans les plans de reconversion.

Au surplus, son silence absolu sur le Traité européen soumis à ratification alors qu'il n'a pas été renégocié d'une virgule est très préoccupant. Les Français ont droit à ce débat, ils ont le droit de décider.

L'austérité des comptes publics n'est pas la solution, elle est le problème. Et ce sont bien des ressources nouvelles qu'il faut dégager, à commencer par récupérer celles accaparées par les marchés.

Le PCF et le Front de gauche sont disponibles pour un tournant politique, celui de la justice sociale et de la relance économique et écologique.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Paris, le 9 septembre 2012

 

TRENTE SECONDES POUR RAYER 3000 SALARIES

30 secondes pour rayer 3000 salariés, c'est du rapide ! C'est malheureusement pas nouveau, Michel Rocard avait fait de même avec les salariés de Renault Billancourt...

Il aura fallu a peine trente secondes à François Hollande dans sa prestation au 20H pour sceller l’avenir de l’usine de PSA Aulnay et de ses 3000 salariés. Trente secondes pour dire qu’il allait falloir veiller à ce que la reconversion des ouvriers de l’entreprise se passe bien !!!Mais ce que veulent les salariés et leurs syndicats ce n’est pas de la reconversion, c’est de la production et de l’emploi!

Ce qu’attendent les françaises et les français c’est le changement et cela signifie donc de mettre fin à la désindustrialisation en ayant le courage politique de faire passer l’intérêt du pays et de son devenir industriel avant les intérêts des actionnaires.

hollande,pierre laurent,marie george buffet,psaIl n’est pas trop tard pour agir dans ce sens, je vais continuer à m’y atteler aux côtés des ouvriers et de leurs syndicats ainsi que sur les bancs de l’Assemblée Nationale.

Marie-George Buffet, députée de la Seine St Denis

06/09/2012

PIERRE LAURENT : MAINTENANT, PRENEZ LE POUVOIR !

100_8100.JPGInfo Libé Le secrétaire national du PCF analyse la séquence électorale passée et les combats à venir dans un livre dont nous publions des extraits en exclusivité.

Par Libération.fr

pierre laurent,pcf,livre,front de gaucheCe livre, il ne voulait pas l'écrire. Trop tôt, trop à chaud. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, s’est pourtant laissé convaincre par son éditeur de réfléchir à haute voix dans l’immédiate foulée des élections législatives. Il en a tiré Maintenant prenez le pouvoir – éditions de l’Atelier, sortie le 20 septembre – sous-titré «Front de gauche, quel avenir?».

 La question se pose au terme d’une séquence électorale qui a vu le candidat de la formation, Jean-Luc Mélenchon, finir quatrième homme de la présidentielle (11,1%). Le PCF, dirigé par Laurent depuis 2010, est la principale composante du Front de gauche. Mais avec son verbe haut et fort et ses coups de canon médiatiques, Mélenchon monopolise sa parole.

Comment s’en sortir? Comment faire vivre un rassemblement héritier de la campagne du «non» au traité constitutionnel européen de 2005? Quel bilan tirer d’une expérience présidentielle convaincante – le PCF était tombé sous la barre des 10% à cette élection depuis 1988 – mais d’un échec aux législatives avec la perte de plusieurs députés? Extraits (1).

L. A. et J. B.-P.

 

Sans le Front de gauche, pas de victoire de Hollande

«Pour battre la droite, la dynamique de campagne du Front de gauche aura été décisive et l’apport de 4 millions de voix réunies par Jean-Luc Mélenchon au premier tour indispensable à l’élection de François Hollande au second. Même avec un résultat aux élections législatives plus décevant que celui de la présidentielle, le Front de gauche s’est imposé dans ces élections comme la force d’alternative à gauche. Aujourd’hui, la fièvre électorale est retombée. Que reste-t-il donc de cet élan ? Etait-ce un feu de paille d’autant plus rougeoyant qu’éphémère? Un de ces coups de sang dont, disent les historiens, le peuple français est coutumier? Un retour de flamme «populiste» comme aiment à nous qualifier des commentateurs pour mieux souligner qu’à leurs yeux le Front de gauche est sans avenir et sans projet crédibles? Ou au contraire, cette campagne électorale est-elle l’expression d’un désir de s’emparer de la politique de manière nouvelle? [...] La campagne électorale du Front de gauche a réveillé une envie d’intervention. Elle a donné la possibilité à des centaines de milliers de personnes d’investir leurs compétences, leurs engagements, leur volonté de retrouver prise sur leur travail, sur leur vie dans un nouvel espace politique. [...] Le Front de gauche a été fondé à l’initiative de militants socialistes et communistes qui entendent bien disputer la question du pouvoir, au gouvernement comme dans toutes les institutions démocratiques, à ceux qui, à gauche, se satisfont du jeu de l’alternance entre l’ultralibéralisme et le social-libéralisme. [...] Nous proposons à la gauche un chemin nouveau. Ne pas l’emprunter dans ce contexte de crise, c’est prendre un risque majeur. A l’inverse, nous sommes persuadés que la dynamique que nous avons enclenchée est celle qui a le plus d’avenir à gauche.»

La faute au «vote utile» et au mode de scrutin

«Un mot sur les résultats du Front de gauche pour que ne subsiste aucun non-dit, notamment sur le sentiment amer laissé par la perte de députés aux législatives. [...] Nous avons tous rencontré les hésitants de la dernière heure, séduits par le Front de gauche mais incapables de déposer le bulletin de notre candidat dans l’urne à cause du syndrome de 2002. J’ai moi-même rencontré un couple qui avait décidé de se répartir les votes, l’un votant Jean-Luc Mélenchon, l’autre François Hollande... C’est dire si la peur de voir revenir Sarkozy au pouvoir était forte. Dans ces conditions, les 11% rassemblés relèvent de la prouesse. [...] Avec 7% des voix aux élections législatives, les résultats ont été tout à la fois tirés vers le haut par la dynamique présidentielle dans la quasi-totalité des circonscriptions et amoindris par cette même présidentialisation des comportements électoraux. La déception est provenue du fait que même en progrès, les résultats ne nous permettent aucun gain, pas même la réélection de tous nos sortants. Avec 11% à la présidentielle et 7% aux législatives, le Front de gauche obtient 1,7% des sièges à l’Assemblée nationale. L’injustice criante du mode de scrutin et le laminoir présidentialiste sont passés par là. Nous avions anticipé ce danger en tentant de combiner les deux batailles afin de valoriser l’élection de députés du Front de gauche comme une des garanties du changement. Nous n’avons pas réussi.»


L’appel à une «nouvelle république»

«C’est une nouvelle république qu’il faut progressivement faire émerger, une république qui réinvente l’exercice plein et entier de la démocratie par les citoyens. [...] Le quinquennat qui s’ouvre doit marquer des ruptures avec la présidentialisation. La voix des citoyens et de la société ne peut pas être entendue seulement le temps d’une élection primaire et d’un scrutin à deux tours. Des évolutions profondes s’imposent si nous voulons réussir le changement et enrayer la progression de l’abstention; ils concernent à la fois la constitution d’une VIe République et, pour le Front de gauche, le développement d’une démarche d’éducation et d’élaboration populaires rénovée et ambitieuse.»

Des «Etats généraux» européens

«Nous avançons trois autres propositions qui valent d’être connues plus largement. La première consisterait à demander à la France de convoquer des Etats généraux de la refondation européenne. Ces Etats généraux ne fonctionneraient pas en vase clos. Ils feraient appel à toutes les forces politiques, mouvements sociaux, citoyens disponibles, toutes les énergies intellectuelles, les Economistes atterrés, et beaucoup d’autres. Ils engageraient des débats publics, des élaborations de propositions pour un nouveau traité, des mobilisations multiformes pour inverser le cours des politiques en Europe».

Pas besoin d’un nouveau parti

«L’interprétation habituelle des médias est assez simple: le PCF a créé le Front de gauche pour masquer son déclin historique. Le choix de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle ne serait que les prémices de son effacement définitif. Depuis 2008, je récuse avec constance cette thèse. Pour ma part, je fais l’hypothèse exactement inverse. Si les communistes ont été capables de proposer la constitution d’un Front de gauche il y a quatre ans, c’est qu’ils ont repris confiance en eux et fait au même moment un nouveau pari sur leur avenir.»

Le Front de gauche ne doit pas se «bunkeriser»

«Nous ne spéculons pas sur l’échec, nous visons le changement. Et le plus tôt sera le mieux car le pays souffre. [...] Ainsi que nous l’avions analysé, la méthode gouvernementale a vite trouvé ses limites et surtout, face à elle, les forces de la réaction et de l’argent. [...] Nous pensons qu’il y a mieux et autre chose à faire. [...] Comment faire avancer des solutions de sorties de crise tout de suite, sans attendre, dans la situation politique concrète qu’ont dessinée les résultats des élections présidentielle et législatives? Il y a deux manières de vivre cette situation. La première est de considérer que la campagne du Front de gauche a été une première étape formidable, mais qu’elle n’a pas permis la victoire, finalement remportée par le Parti socialiste. Il faut donc se préparer à des luttes difficiles et préparer la victoire pour plus tard, en veillant surtout à ne pas se compromettre avec le nouveau pouvoir. La seconde est de considérer que les points marqués dans les campagnes de 2012 peuvent fructifier sans attendre, et que cet objectif doit entièrement nous mobiliser. Je choisis cette deuxième option, non pas que la préparation de futures victoires ne m’importe pas, mais parce que la seule manière de les préparer est de continuer à marquer des points avec notre peuple, dans son intérêt. [...] Je crois cette démarche plus féconde que celle qui consisterait à se bunkeriser pour mener une guerre de tranchées. Je la crois surtout plus profitable à l’intérêt populaire qui est au fond le seul qui doit nous importer.»

(1) Les intertitres et les coupes sont de «Libération»

Article publié par Libération