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12/05/2012

Marie-George Buffet : "Rassembler pour que la gauche réussisse"

mgb3.jpgPremières remarques sur le deuxième tour de la présidentielle, sur la nouvelle bataille des législatives, sur les ambitions pour le groupe Front de gauche à l’Assemblée nationale : entretien avec Marie-George Buffet, membre de l’Exécutif national du PCF, chargée des relations aux élu-e-s et aux institutions, députée de Seine-Saint-Denis.

TON SENTIMENT SUR LE SCRUTIN DU 6 MAI

MARIE-GEORGE BUFFET : D’abord un sentiment de bonheur partagé par une grande majorité de Français. Ce vote met fin à cinq années de régression sociale et démocratique, cinq années d’une image de la France abîmée.

 Du bonheur aussi de voir la mobilisation populaire pour l’élection de François Hollande. On le voit bien dans les quartiers les plus populaires, dans des départements comme la Seine-Saint-Denis : il y a eu une véritable mobilisation, à laquelle les électrices et électeurs du Front de gauche ont contribué largement et formidablement. Quand on regarde les endroits où le Front de gauche avait fait ses meilleurs scores au premier tour avec Jean-Luc Mélenchon, ce sont là aussi où on enregistre les meilleurs scores de François Hollande.

 La dynamique du Front de gauche a vraiment permis d‘arracher la victoire de François Hollande. Je note ensuite une droite présente, on le voit bien quand on regarde la carte de France, ces départements où la droite fait un score élevé, qui dé- note peut-être un report des voix du Front national sur la candidature Sarkozy. On le voit dans le Gard par exemple.

AVEC LES LÉGISLATIVES S’OUVRE UNE NOUVELLE BATAILLE ?

M.-G. B. : Dès dimanche soir sur les plateaux de télévision, la droite a donné à voir son mot d’ordre de campagne : il-ne-faut-pas-que-la-gauche-ait-tous-les-pouvoirs, il faut, dit-elle, des contre-pouvoirs. Bref, la droite ne baisse pas les bras, elle part dans cette campagne des législatives bien sûr en difficulté, mais avec l’envie de garder ses circonscriptions, de se battre. Il faut donc une mobilisation à gauche extrêmement forte.

 L’enjeu, c’est bien sûr une majorité de gauche à l’Assemblée nationale ; et au cœur de cet enjeu, il y a le nombre des députés du Front de gauche qui demain vont être élus, qui vont pouvoir, jour après jour, à l’Assemblée mais aussi dans les mobilisations populaires, sociales, porter le programme « L’humain d’abord », le transformer en autant de lois, autant d’amendements sur les lois gouvernementales pour que, très rapidement, les choses bougent dans le pays.

Par exemple, dès juin-juillet, quelles sont les propositions que le groupe Front de gauche va défendre à l’Assemblée nationale, sur les questions des salaires, du blocage des loyers par exemple ? Quelles sont les premières propositions de loi que ces députés vont défendre avec l’appui populaire à l’Assemblée nationale ?

ON PEUT AVOIR DE GRANDES AMBITIONS POUR LE GROUPE, DISAIS-TU DANS TON INTERVENTION AU CN...

M.-G. B. : Oui, je crois qu’il ne faut pas se mettre « de plafond » dans la tête, pas de limites. Si on a réussi à avoir ce score remarquable avec Jean- Luc Mélenchon, c’est parce que nous avons donné envie, par notre ambi- tion, notre détermination, à la fois sur les contenus et sur la volonté, de faire vraiment bouger la gauche grâce au plus haut résultat possible de notre candidat à la présidentielle.

 Il faut avoir le même état d’esprit pour les législatives, c’est-à-dire qu’il faut viser dans les circonscriptions le meilleur score pour le Front de gauche mais aussi des gains en députés : réélire bien sûr les sortants et gagner de nouveaux sièges à la gauche avec l’élection de députés du Front de gauche.

 Je pense qu’il faut très vite se mettre complètement en campagne, partir à la rencontre de ces hommes et ces femmes qui ont voté Front de gauche au premier tour, Hollande au second ; leur montrer que la bataille n’est pas terminée : après avoir sorti Sarkozy et élu François Hollande, il faut maintenant se donner les outils humains, les potentiels pour que la gauche réussisse. Mon mot d’ordre de campagne ce sera : rassembler pour que la gauche réussisse.

Propos recueillis par Gérard Streiff pour CommunisteS

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