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11/10/2010

Santé - logement - retraite, la Bourse ou la vie


exoneration.jpgQui peut raisonnablement penser que réduire de 54 à 7  le nombre de blocs opératoires d’urgences de nuit garantirait  la «qualité des soins» ?
 

La calculette ou le cercueil ? Être protégé par le bouclier fiscal ou mourir à la nais­sance ? Il est des jours, comme ça, où le désordre de ce monde comme il ne va pas suggère à l’esprit de singuliers raccourcis. Quel est ce pays dans lequel des techno­crates réunis autour de la carte d’une région capitale, la plus peuplée de France, décident de trancher à la hache dans les services d’urgences ? Les critères de ren­tabilité financière appliqués à la santé étaient déjà absurdes, ils deviennent ici criminels. Qui peut raisonnablement penser que réduire de 54 à 7, soit un seul par département d’Île-de-France, le nom­bre de blocs opératoires d’urgences de nuit est de nature à garantir la « qualité des soins » ? De même pour la fermeture nocturne des services de radiologie dans ces mêmes établissements.

À un autre bout du pays, un secrétaire d’État s’en va porter la bonne parole gou­vernementale auprès des responsables du logement social réunis en congrès. Ces derniers n’apprécient pas qu’on les rackette à leur tour de plusieurs centaines de millions d’euros par an ? Qu’importe ! Imperturbable, le sous-ministre répète en boucle qu’il est contre les ghettos – qui se dirait ouvertement pour ? – mais qu’il faut réserver les HLM aux plus pauvres des plus pauvres. Qu’il faut vendre une partie du parc pour que les offices financent leurs opérations et les occupants leur retraite ! « La France vit au-dessus de ses moyens », a-t-il asséné hier à Strasbourg. Mais de quelle France parlent donc ces gens-là ? Celle qui se lève tôt et qu’ils ne connaîtront jamais ou celle des privilégiés de la rente qui tondent le pays, auxquels ce pouvoir multiplie les cadeaux, jour après jour ?

Et pendant ce temps, un chef de l’État battant un record d’impopularité, avec 72 % de Français qui ne lui font plus confiance, continue de flatter, d’un côté, l’électorat de la droite extrême et de l’ex­trême droite avec un texte de loi scélérat à l’Assemblée et, de l’autre, s’en va vanter à Vézelay « l’héritage chrétien de l’histoire de France ». Bref, le pays s’enfonce et lui continue de creuser son sillon.

Que la conscience de l’injustice qui guide les choix gouvernementaux ait progressé, nul doute. La présentation du projet de budget 2011, après celui de la Sécurité sociale, ne pourra que la nourrir. Ces choix posent avec de plus en plus d’acuité une série de questions : où passent les richesses produites dans la cinquième puissance économique mondiale ? À quoi sert toute la valeur produite par le travail ? Jusqu’où l’écrasement des salaires, du pouvoir d’achat, de l’emploi, des investis­sements productifs et dans la formation, conjugué à une austérité sous tutelle des marchés financiers, va-t-il nous mener ?

Des réponses portées dépend la capacité du mouvement populaire à trouver une issue progressiste à la crise. De la capacité à se saisir de ce débat dépend la possibilité d’envisager une société qui ne présente plus le visage inhumain qui se dessine là, et que redoutent nombre de nos conci­toyens. C’est aussi à cette aune que les forces de gauche seront jugées crédibles ou pas. Lâche soulagement devant le sale boulot fait par la droite UMP ou véritable alternative ? Il n’est pas nécessaire d’at­tendre n


 

13:34 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bourse, vie, santé, logement | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

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