Plutôt que de faire du déficit un prétexte pour s’en prendre aux services publics et à la Sécurité sociale, il est grand temps que le gouvernement prenne la mesure des coûts de sa propre politique. Ainsi, la fraude fiscale prive l’Etat d’au moins 25 milliards par an, la suppression de la taxe professionnelle coûtera 11 milliards d’euros chaque année, le taux de TVA ramené à 5,5% dans la restauration représente un manque à gagner de 3 milliards, le bouclier fiscal fait, tous les ans, un cadeau de 700 millions d’euros aux plus riches.
Il est grand temps d’imposer un autre cap. Il faut aujourd’hui d’urgence rétablir une réelle progressivité de l’impôt sur le revenu, s’attaquer aux niches fiscales extrêmement coûteuses qui permettent aux grands groupes (comme Danone, Suez, Bolloré ou le Crédit agricole) d’échapper à l’impôt sur les sociétés, il faut enfin s’attaquer aux paradis fiscaux et à la fraude. Il faut mettre un terme à la financiarisation de l’économie, au « système casino » qui conduit aux délocalisations, au chômage de masse et aux crises à répétition.
Roland Muzeau, porte parole des députés communistes.
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