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16/02/2013

LA PRIVATION D'EMPLOI CONDUIT AU DRAME

chomeurs.jpgA Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, un chômeur en fin de droit a tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant. La privation d’emploi et la déconsidération sociale conduisent à nouveau au drame. Comment une personne peut-elle se sentir exclue à un tel point qu’elle en vient à décider de mettre fin à ses jours ?

Ce geste, impensable et inintelligible, est un cri d’effroi, un signal d’alarme terrible pour notre société.

Alors que la France n’a jamais été un pays aussi riche, les plans de licenciement chez Goodyear, Air France, Sanofi, PSA… se multiplient, les chiffres du chômage explosent, les chômeurs en fin de droits sont rayés des listes, on ne donne pas les moyens aux agents de Pôle emploi de mener à bien leurs missions de service public, et les politiques d’austérité, tant au niveau de l’Etat qu’au niveau des communes, limitent les possibilités d’interventions pour compenser la crise. Ce système marche sur la tête, les communistes veulent remettre l’Humain au centre des préoccupations ! La priorité doit être de donner à Pôle emploi les moyens humains et financiers lui permettant accompagner et de trouver un travail à tous les privés d’emplois.

La transposition, en l’état, dans la loi de l’ANI sur une prétendue « sécurisation de l’emploi » serait un mauvais signal adressé à tous les salariés, en facilitant les plans de licenciements, en démantelant le CDI ou en autorisant des accords de « compétitivité » au détriments des salariés. A cette précarisation accrue du travail, le Parti communiste oppose sa proposition de Sécurité d’Emploi et de Formation (SEF), qui permettrait à un salarié, tout au long de sa vie, qu’il soit en activité ou qu’il perde son emploi, de conserver ses droits sociaux, son salaire et de se former pour retrouver un emploi. Ce dispositif peut-être mis en œuvre, c’est une question de choix de société !

pcflogo.jpgPour éviter ces drames  permettons à toutes et tous de vivre dignement de leur travail.

Parti communiste français

10:24 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chômage, suicide, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/04/2012

GRECE : LETTRE D'OUTRE TOMBE !

deuilgrece.jpgLa Grèce en deuil : La société grecque est en deuil. Un deuil douloureux et silencieux (silencieux en apparence).
 
Un citoyen grec, âgé de 77 ans (un pharmacien retraité), vient de se suicider à la place Syntagma (connu...e, dernièrement, comme la place des indignés) qui se trouve devant le Parlement grec, un Parlement dirigé, dans sa majorité actuelle, par la troïka [UE, BCE et FMI].
 
Ce citoyen grec, avant de tirer une balle dans la tête, il a laisse un message manuscrit en expliquant qu’il a le droit de mourir avec dignité avant de commencer …. à chercher de la nourriture dans les poubelles qui se trouvent dans les rues d’Athènes. Le peuple d’Athènes se précipite silencieux pour déposer des fleurs et des messages manuscrits à l’endroit de la tragédie ….. Ce suicide tragique fait tourner la page de la soi-disant crise financière…
 
DERNIERE LETTRE ECRITE :

Le gouvernement Tsolakoglou a anéanti toutes mes possibilités de survie, qui étaient basées sur une pension très honorable que j’ai payé seul pendant 35 ans sans aucune aide de l’Etat.

Et comme mon âge avancé ne me permet pas de réagir d’une façon dynamique (quoique si un compatriote grec devait se saisir d’une Kalashnikov, je m’empresserais de le suivre), je ne vois pas d’autre solution que de mettre fin à ma vie dignement, ce qui m’épargne d’avoir à fouiller les poubelles pour assurer ma survie. Je crois que les jeunes sans avenir vont prendre les armes un jour et ils pendront les traitres de ce pays sur la Place Syntagma, exactement comme les Italiens l’ont fait pour Mussolini en 1945.

08/09/2010

FRANCE TELECOM : 18 ème SUICIDE CETTE ANNEE / DOCUMENT EXCEPTIONNEL

france-telecom-suicides.jpgNous publions ici ce document exceptionnel, un témoignage bouleversant. Nous avons hésité, mais après réflexion, mais avons pensé que ce message était aussi un appel à la vie au delà de la détresse pour demander un monde de justice, couleurs du ciel et de l'espoir.

Les noms et prénoms ont été modifiés volontairement.


Objet : Décès Valérie Briant,

Je suis Raoul Briant, le mari de Valérie Briant.

Je viens vous apprendre une nouvelle épouvantable : Véronique a décidé de nous quitter dans la nuit de vendredi à samedi.

Nous nous sommes connus sur les bancs de Sces Po, vivons ensemble depuis 1983, avons eu 3 filles merveilleuses (7, 18 et 21 ans) et avons vécu heureux, avec des hauts et des bas naturellement pendant un nombre d'années que je parviens plus à calculer !

Depuis 2007, j'avais noté qu'elle avait de plus en plus de difficultés, dans un monde devenu toujours plus dur pour tous, où les relations humaines sont progressivement mais très rapidement passées au second plan, voire davantage, avec souvent de la "violence symbolique" (lire Bourdieu) utilisées à tord et à travers, tout ce que nous éprouvons tous avec difficultés, comme la lâcheté et l'indifférence, et qui peut nous mettre à notre insu dans une situation d'impasse.

Je ne peux qu'espérer que nos dirigeants en général cessent d'utiliser l'incertitude comme unique méthode de management et qu'ils comprennent qu'un être humain est infiniment plus précieux qu'un smartphone en panne pour lequel j'entends des appels désespérés à des hotlines, voire des injures jetées sur un malheureux bout de plastoc fabriqué à la chaine.

Les derniers mois, elle était épuisée devant l'étanchéité de son entourage face à ses problèmes, et aurait dû se mettre en arrêt maladie, éprouvant des douleurs insupportables notamment cervico brachiales et aux bras. Il lui aura fallu mener un véritable combat pour avoir accès à un PC portable qui lui a permis de ne plus avoir mal, la position ordinaire lui coinçnt un nerf sans sa carcasse tendue à l'extrème par des moments d'angoisse.

Elle était restée au même coeff 4.2 depuis son embauche en ... 1995 !, ce qui l'affectait énormément ainsi que le fait que rien ne lui permettait de détecter une quelconque reconnaissance pour un travail auquel elle apportait toute son énergie.

Eh bien non, elle s'est battue jusqu'à la fin, n'a jamais cédé, mais n'a non plus jamais été aidée. Elle redoutait terriblement sa recherche de nouveau job car mère d'une petite de 7 ans et de deux jeunes de 18 et 21 ans en fac, son rôle de mère était en supplément une lourde charge qui devait coincider avec le fait de se lancer "from scratch"  dans un nouveau métier.

Elle avait opté pour un job où elle se serait sentie utile (ah, le concept d'utilité ! se sentir utile, n'est-ce pas notre but à tous ?) : aider les recruteurs à recruter, job rue de Madrid mais qui malheureusement semblait bouché pour des raisons que je ne suis pas arrivé à comprendre. Sans doute que si cette mutation avait été réussie, aidée, encouragée, en gros un peu mieux encadrée, elle se serait lancée un nouveau défi. Au lieu de cela, elle s'est sentie angoissée, ce qui aurait pu être un plaisir est devenu une charge potentielle supplémentaire dans son sac à dos..
Une occasion perdue ...

Je prie donc pour elle, mais c'est certain qu'elle ira directement au Paradis, ayant toujours été une femme exigeante envers elle même, comme pour son entourage (et je sais de quoi je parle), toujours à la recherche d'amour et toujours prête à en donner, et n'ayant comme défaut que sa recherche de la perfection qui l'a amenée à porter un sac à dos toujours plus lourd, que certaines personnes lui chargeaient sans même s'en rendre compte au point de la faire céder sous la charge.

Mais je prie aussi pour que son départ ne soit pas vain, et que ce soit l'occasion pour certaines personnes de se rendre compte des conséquences à long terme de leurs prises de position, ou pire de leur refus d'en prendre pour se protéger eux-mêmes. Ils ne sont pas en cause directement, naturellement, c'est un question de biotope. Nous sommes tous dans un aquarium dont on nous a changé l'eau, je veux dire qu'on nous a changé nos valeurs à notre insu : certains s'adaptent à ces nouvelles règles, certains parviennent même à les inventer, mais d'autres, je pense la majorité souffrent sans comprendre pourquoi : simplement ils continuent à utiliser leurs anciens repères et philosophie, alors que tout cela est devenu inadapté....

Je prie donc pour un monde meilleur, où les gens fassent attention à leur voisin, à commencer par ceux qui travaillent à un mètre d'eux, pour que les personnes chargées du présent et du devenir de subordonnés qui leurs sont confiés par leur entreprise et par leur destin (on ne choisit pas ses collaborateurs) se montrent à la hauteur de leurs responsabilités, pour que manger ensemble à midi soit un plaisir, un moment d'évasion et d'échange, pour que la recherche du profit, qui reste nécessaire pour la croissance et le partage des richesses crées, ne soit pas l'unique point de mire Il faut enfin penser que 10 heures ou plus passés ensemble au travail, c'est davantage que le temps passé avec les familles, 35 heures ou non.

Tout ceci a pour moi un horrible relent de gâchis, c'est épouvantable.

Au moins cela aura eu pour conséquence, durable je l'espère, de souder davantage notre famille et nos amis, et nous resterons les porte parole de Valérie qui n'a pas su comment verbaliser, extérioriser tout ce qu'elle encaissait jour après jour.

Vous me pardonnerez la longueur de ce texte et le contenu sévère, l'analyse de notre monde que vous ne partagerez peut-être pas, mais je pense qu'un minimum d'intelligence aurait certainement évité ce besoin de passage à l'acte en évitant de lui remplir son sac à dos.

Mon message final est clair : méditez ce qui peut arriver à quelqu'un fragilisée pendant plus de 3 ou 4 ans, soyez certains que l'amour de la famille ne peut pas être tout.
Si vous êtes chargés de personnel, passez le temps voulu avec chacun, détectez les début de souffrance au travail, parlez, allez déjeuner ensemble, soyez à l'écoute.

Et j'exhorte les Hauts Responsable dans les entreprises, les administrations, partout, pour que le personnel soit mis au même rang que les résultats financiers dans les objectifs personnel des dirigeants.
Cela existe (stakeholders) dans certains pays, pas encore en France, il serait temps de comprendre que l'humain est une "ressource" infiniment plus fragile que la machine la plus fragile....

La vie est parfois une putain, mais nous devons l'aimer, la faire aimer, aimer notre Prochain plus que nous mêmes, toutes ces choses qu'on a tenté de nous faire oublier pendant des années, mais qui restera pour l'éternité et partout dans le monde ce que nous, Humains, avons de plus précieux.

Pour conclure, étant amoureux de ma femme depuis 1983, j'ai fait des milliers de photos d'elle et de notre famille. Dès que j'aurai un moment, je vous ferai parvenir un petit album souvenir daté, avec ses moments de joie pour qu'on se souvienne de ma petite femme chérie, de mon unique Amour, de celle qui m'a tout donné, de la maman de mes filles que j'aime aussi plus que tout, et qui restera gravée dans ma mémoire et certainement dans la vôtre.

Je vous passe celle de notre dernière ballade pendant nos vacances passées ensemble avant son retour à Paris, prise par notre amour de Madeleine.

Je ne vous connais pas, je ne connais que votre nom ou votre prénom, mais je vous embrasse du fond du coeur et je vous exhorte à participer à la construction d'un monde un petit peu meilleur.

Bien à vous,

Raoul

 

19:38 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : suicide, france télécom | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

22/09/2009

Les mots qui tuent

de Thierry Beinstingel écrivain (*), salarié à France Télécom

singedrole.jpg« J’ai la chance d’exercer deux activités que j’aime. La première est d’écrire des livres. La seconde est de travailler à France Télécom. Dans la triste actualité de cette entreprise, la passion que j’éprouve pour mon métier est toujours aussi vivace.

J’exerce pourtant une fonction honnie : je suis de ceux qui poussent à aller voir ailleurs. Je suis un conseiller en mobilité et je rencontre des recruteurs d’autres administrations. Avez-vous des emplois à nous proposer ? Drôle de métier que celui qui consiste à faire partir les salariés d’une entreprise. Je considère pourtant comme une fierté la centaine de réussites individuelles dont je suis à l’origine : Étienne, agent d’entretien dans une maison de retraite ; Michel, informaticien à l’armée ; Nathalie et Isabelle, contrôleurs du Trésor ; Éric et Édith, professeurs en lycée… Ces réussites me touchent car elles sont le fruit d’une rencontre : parler, comprendre, proposer.

Ce sont des actions simples, un face-à-face sans artifice, et tout cela aboutit à un collègue qui change de vie, prend un nouveau départ. Combien m’indiffèrent alors les objectifs, la lourde comptabilité qui donne à mon métier un goût amer : il s’agit tout de même de diminuer la masse salariale.

Dans notre jargon, on appelle cela "faire du moins". N’importe quel salarié de mon entreprise sait ce que veut dire "faire du moins". Combien de fois a-t-il entendu cette expression dans la bouche de son chef, d’un directeur, d’un collègue ? "Faire du moins", c’est diminuer les charges, donc augmenter la productivité, être plus compétitif. Au quotidien, "faire du moins", c’est regrouper des activités, des locaux, du matériel, des véhicules. C’est aussi s’entendre répéter pendant trois ou six mois qu’il y a deux ou trois personnes en trop dans l’équipe de travail à laquelle on appartient. Et c’est se demander avec anxiété pendant trois ou six mois si ça ne va pas vous tomber dessus !

"Faire du moins", c’est une expression qui résume tout, une menace devenue banale. "Faire du moins", c’est un jour un salarié qui prend cela au pied de la lettre, pour lui seul, et qui commet l’irréparable. Il fait moins un. Ce sont des mots qui tuent.

Comme beaucoup de mes collègues, je me sens blessé moi-même par cette vague de suicides. C’est l’exacte sensation, la même que j’avais éprouvée il y a trois ans, quand on m’avait annoncé le décès de mon responsable, retrouvé dans son bureau après avoir pris soin de s’isoler juste avant le week-end pour avaler un cocktail mortel de médicaments et d’alcool. On avait dit qu’il avait des problèmes personnels, mais le fait est là : c’était dans son bureau qu’il avait choisi de mettre fin à ses jours. C’est pourquoi, il ne faut minimiser aucun suicide qui se déroule sur le lieu de travail. Et qui s’allie avec la langue que nous parlons tous : "Faire du moins".

 La première de mes passions est le langage. Mes récits se nourrissent de lui mais aussi de mon environnement professionnel. Mon premier roman, Central, paru il y a neuf ans, décrivait l’épopée unique d’une administration qui se transforme en entreprise. C’était du vécu et le langage, déjà, y avait toute sa place : slogans à l’infinitif, phrases sans sujet inspirées par ma direction. Cet effacement du sujet était le signe de l’interchangeabilité des hommes, résumés à de simples fonctions ou métiers. L’entreprise a toujours tenté de dominer le langage pour ses fins propres. Mais les mots ne se laissent pas ordonner facilement et l’expression anodine "faire du moins" est revenue comme un boomerang exprimer une réalité délestée du poids de termes alambiqués et savants, à peine prononcés, déjà obsolètes.

Mes mots à moi vivent à travers mon écriture. Ils débordent au travail aussi. On a récemment créé un espace de détente en face de mon bureau pour les téléopérateurs d’un plateau situé deux étages plus bas. Dans ce lieu tout neuf, j’ai laissé sur une table basse mon dernier livre, un recueil de nouvelles, histoire d’ajouter à la relaxation prévue. Hélas, je ne vois jamais personne y entrer. Sans doute a-t-il été décidé d’une manière unilatérale au sein de notre entreprise surorganisée.

Soyez heureux, relaxez-vous, nous vous l’ordonnons. Mais ça va changer : on nous a promis un dialogue réel. En attendant, je continue mon métier au bureau d'en face, je "fais du moins" pour le mieux et pour le bien de quelques-uns, heureux de retrouver un vrai service public  : « "Bonjour, avez-vous des emplois à nous proposer ?" »

(Dernier ouvrage paru, Bestiaire domestique. Édition Fayard, 2 009.)

Publié dans l'Humanité

16:34 Publié dans Dico des maux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mots, faire du moins, suicide | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/09/2009

Des solutions aux suicides !

 suicide0001.jpg

Dessin publié par l'Humanité

11:19 Publié dans Dessins de l'Huma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : suicide, mesures | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!