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05/06/2016

37ème Congrès du PCF. Le PCF adopte sa feuille de route stratégique pour 2017

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Un processus en trois étapes a été adopté à 71% des délégués. Objectif : faire naître un « Front populaire et citoyen » majoritaire. Si la question de la primaire continue de susciter le débat, la bataille des législatives est une « priorité », affirme le texte.

Commencée la veille, la discussion sur la stratégie à suivre par les communistes lors des échéances de 2017 s’est achevée hier avec le vote par 71% des délégués des orientations proposées. Cap le plus délicat à passer parmi les sujets mis à l’ordre du jour du 37e congrès du PCF, la stratégie avait suscité de nombreux débats parmi les militants au moment du choix de la base commune de discussion.

Si depuis, le texte a été considérablement réécrit et actualisé après les conférences tenues dans les sections et les fédérations, des oppositions demeurent. La question de la présidentielle notamment suscite la controverse alors que Jean-Luc Mélenchon (PG) a déjà déclaré sa candidature.

Pour la majorité des congressistes, en accord avec les propositions de la direction nationale, l’objectif est de faire naître « un front populaire et citoyen » à travers un « processus collectif » en trois étapes. D’abord la rédaction d’ici octobre d’un « pacte d’engagements communs » avec toutes les forces disponibles et l’apport de la « grande consultation citoyenne » lancée par le PCF.

Mandat populaire et désignation citoyenne

Ensuite une « votation citoyenne » pour donner faire de ce pacte « un mandat populaire ». Enfin, la désignation d’un candidat à l’issue « d’une primaire ou toute autre forme de processus citoyen ». Le PCF se dit prêt à y engager un candidat et réaffirme qu’il fait des législatives une « priorité » avec l’objectif d’entrer sans attendre en campagne.

Dans les débats, le mot « primaire » continue d’être contesté comme par Hugo Vandamme du Nord qui y voit une référence à la vie politique américaine. Marie-Pierre Vieu des Hautes-Pyrénées, confie qu’elle a « des certitudes mais encore des doutes » et souligne l’existence de l’appel des 100, tribune collective compatible avec l’orientation proposée par le PCF. Elle voit dans cette démarche, « un moyen de faire converger les forces pour une majorité dès 2017 et pour reconstruire une gauche de progrès ». Marie-Christine Burricand du Rhône, tenante d’une ligne d’affirmation de l’identité communiste appelle à la présentation d’un candidat PCF à l’élection présidentielle sans en passer par une primaire. Christian Picquet de Haute-Garonne, en revanche, invite à « engager une candidature communiste dans un processus collectif qui vise à sauver la gauche de l’anéantissement dans lequel ce quinquennat nauséeux l'a conduite ». Dans le même esprit, Boris Bouchet du Puy-de-Dôme résume trivialement la visée : « s’adresser à tous les cocus du discours du Bourget et les rassembler ».

Emmanuelle Becker, élue parisienne, défend quant à elle l’idée de revitaliser le Front de gauche et de partir du programme de 2012, l’Humain d’abord. Fréderick Genevée, du même avis, rejoint dans son raisonnement l’argumentaire de Jean-Luc Mélenchon : « Le parti socialiste n’est plus un obstacle à la droite, il le prépare dans les idées. La recomposition politique va-t-elle se faire autour des frondeurs ? », interroge-t-il.

Le texte adopté indique que les communistes regrettent « les conditions dans lesquelles la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qui a été (leur) candidat en 2012, a été annoncée » et continuent à « l’inviter à s’inscrire » dans une démarche collective. Son appel à une « marche des insoumis » aujourd’hui au moment de la clôture du congrès du PCF avait d’ailleurs tendu l’atmosphère il y a quelques jours.

Au micro, Pierre Laurent : « les communistes ont envoyé un message clair : pas question de mettre un doigt dans une primaire pouvant dé- boucher sur le soutien à une candidature de François Hollande ou d’un représentant de sa politique. L’idée ne m’a d’ailleurs jamais effleuré ». Il insiste sur sa volonté de « déprésidentialiser » les échéances de 2017 en s’appuyant sur l’intervention citoyenne. Il réaffirme la nécessité de rassembler des « forces réformistes, l’écologie politique en est une » avec le « courant révolutionnaire » pour constituer une majorité « transformatrice », alternative à l’orientation Hollande-Valls-Macron. « Ce n’est pas gagné mais c’est jouable, c’est possible. Si les communistes n’y croient pas, ce n’est pas possible, si les communistes y croient et qu’ils se mettent au travail, c’est possible! Le peuple de France le montre en ce moment, il n’a pas décidé de se résigner », conclut le Secrétaire national du PCF qui devrait être reconduit ce matin.

Léo Purguette (La Marseillaise, le 5 juin 2016)

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Pierre Laurent et le Conseil National du PCF ont été réélu par plus de 80 % des délégués
 

10/05/2016

Les communistes affinent leur choix

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Les militants du PCF ont choisi, à 51,2 % des suffrages exprimés, de retenir la proposition de la direction de leur parti comme base de discussion de leur 37e Congrès, qui comprend notamment la proposition d’une « primaire de projet » pour rassembler la gauche sur un projet alternatif en 2017.

Ce n’est pas la fin des discussions ouvertes à l’occasion de la préparation du 37e Congrès, mais le début d’une nouvelle phase pour les communistes. Un débat qui va se poursuivre dorénavant dans le cadre prévu par les statuts de leur parti, c’est-à-dire par l’amendement du document qu’ils ont choisi par leur vote, la semaine dernière, comme base commune de discussion. « Le texte qui sera choisi début mai continuera d’évoluer et de s’enrichir », avait souligné avant le scrutin Pierre Laurent dans un « appel aux militants », le secrétaire national du PCF souhaitant concilier « le respect de la diversité et la volonté de converger jusqu’au congrès en construisant l’unité de tous les communistes à partir de choix majoritaires ».

Une tâche ardue après une consultation très disputée, où pas moins de quatre textes alternatifs au document soumis par le Conseil national du PCF ont été déposés, soient cinq propositions en lice, pour trancher trois questions à l’ordre du jour : « Clarifier dans un texte fort et lisible » le projet des communistes ; définir les choix stratégiques du parti pour les échéances électorales de 2017 ; et procéder aux « transformations nécessaires » du PCF. Si le scrutin a réuni moins de votants que lors des précédents congrès, avec 30 127 électeurs contre 34 662 pour le 36e Congrès de 2013 et 39 692 pour le 34e en 2008, ce n’est pas tant la participation qui est en cause (son taux s’améliore même, avec 56,92 % contre 54 % au 36e Congrès et 50,38 % au 34e), que l’érosion du nombre d’inscrits, c’est-à-dire d’adhérents à jour de leurs cotisations, dont les causes seront sans doute scrutées de près par les congressistes.

Majorité absolue en voix pour la base commune

Avec 14 942 voix et 51,2 % des suffrages exprimés, la proposition du Conseil national, articulée en trois textes distincts correspondant aux trois points de l’ordre du jour du Congrès (« Le temps du commun » ; « 2017 : une autre voie pour l’avenir de la France » ; et « Des transformations utiles et concrètes pour un Parti communiste de nouvelle génération »), devient la base de discussion de tous les communistes. Le premier texte alternatif, intitulé « L’ambition communiste pour un Front de gauche populaire et citoyen », signé entre autres par l’historien Frédérick Genevée, le maire de Gennevilliers Patrice Leclerc ou l’ex-président d’Espaces Marx Patrice Cohen-Seat, a recueilli quant à lui 6 910 voix et 23,68 % des suffrages. Le troisième texte alternatif (dans l’ordre du dépôt) nommé « Unir les communistes, le défi renouvelé du Parti communiste », a obtenu 12,87 % et 3 755 voix. Ses signataires comptaient, entre autres, le secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais Hervé Poly et la maire de Vénissieux Michèle Picard.

Suivent enfin les deux autres textes alternatifs, numéro 4 et numéro 2 dans l’ordre du dépôt, respectivement baptisés « Reconstruisons le parti de classe ! Priorité au rassemblement dans les luttes », signé notamment par Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national du PCF, et « Pour une politique communiste », porté par les animateurs de l’association La Riposte dont Greg Oxley. Ils ont rassemblé 6,86 % et 2 001 voix pour le premier cité, et 5,4 % et 1 575 voix pour le second. 944 communistes, représentant 3,13 % des votants, ont voté blanc ou nul.

C’est donc à partir de l’orientation proposée par le Conseil national que devront se construire les choix de congrès des communistes. Une orientation qui pose tout à la fois « les axes du projet communiste du 21e siècle » (sécurité d’emploi et de formation, nouveau mode de développement social et écologique, révolution citoyenne, nouveau pacte républicain, Europe refondée, mondialité de paix et de coopération), le choix pour la présidentielle de 2017 d’une « primaire de projet pour désigner une candidature » de « rassemblement des forces citoyennes et politiques » de gauche mobilisées contre la politique du gouvernement, et la volonté de « faire du PCF un parti d’éducation populaire et de conquête du pouvoir » qui développe une « pratique citoyenne » de la politique.

Quatre semaines pour élargirle cercle du débat

Ce sont en particulier ces deux derniers points qui ont donné lieu à des options différentes soumises au vote, et qu’il va falloir maintenant rassembler. « Nous allons écouter et avancer tous ensemble. Dans cette première phase du débat, se sont exprimées des idées, mais aussi des préoccupations et des inquiétudes », note le porte parole du PCF Olivier Dartigolles, pour qui « il reste quatre semaines pour créer les conditions qu’un plus grand nombre de camarades entrent dans cette discussion ».

Première difficulté à lever, selon Frédérick Genevée, représentant du texte « L’ambition communiste... », dont les auteurs s’opposent à l’idée d’une « primaire » qui ouvrirait, selon eux, la porte à une nouvelle union avec le PS : l’adoption de la base commune par une majorité absolue tout juste supérieure à 51 %, quand les derniers congrès avaient accordé des scores plus confortables, à 60,9 % au 34e Congrès de 2008, et à 73,16 % au 36e de 2013 – mais avec un précédent à 55 % au 32e en 2003 – , crée « une situation inédite ». S’il prend acte du choix majoritaire en faveur de la base commune, Frédérick Genevée estime que la base commune « doit être réécrite en grande partie, et pas par des amendements à la marge ». « On peut rassembler sur des contenus politiques et dans la composition des directions », dit-il, en insistant sur « l’exigence de radicalité et de modernité qui s’est exprimée, qui peut se traduire dans un Front de gauche réactualisé ».

Reste que cette option n’est pas majoritaire dans le PCF. Opposé à l’idée de primaire, Hervé Poly, pour le texte « Unir les communistes... », refuse la proposition de « liquidation du PCF » que constitue à ses yeux « l’adhésion à une autre organisation » : « C’est l’option de ‘’métamorphose’’ du PCF rejetée en 2008 qui fait sa réapparition », tranche-t-il. « Les communistes ne veulent ni d’un parti en tendances, ni de synthèse molle, ni de règlements de comptes », rappelle de son côté Olivier Dartigolles, qui invite à œuvrer au rassemblement des communistes autour de « trois sujets » : le « bouillonnement » que traduit la mise en mouvement de forces de gauche en France et dans le monde, « l’actualité de l’engagement communiste », et la proposition de répondre « à partir de la base commune, à la demande des électeurs de gauche de construire pour 2017 un rassemblement qui ne pourra en aucun cas se faire avec les représentants de la politique actuelle, aujourd’hui disqualifiés ».

Sébastien Crépel
Lundi, 9 Mai, 2016
L'Humanité
 
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11:47 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, congrès, résolution | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!