MG BUFFET A LANESTER

Marie-George Buffet a fait le plein de la salle du parc des expositions. Avec un discours qui tapait autant à droite que sur le PS, elle a séduit son public qui rêve d'un nouveau sursaut à gauche comme au moment du « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen. A la fête de l'Huma, la Secrétaire nationale du PCF, « Marie-George » a fait un tabac.
Dans les allées de la fête de l'Humanité à Lanester, sans marcher dans le « star-system » qu'elle dénonce, c'est vrai qu'elle fait l'attraction. Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste français, a une cote d'amour terrible auprès du militant communiste breton de base. C'est vrai aussi qu'elle tend l'oreille, qu'elle répond, qu'elle explique. Une militante désabusée l'interpelle après le départ de José Bové des collectifs unitaires. Marie-George rassure, redynamise. « L'urgent, c'est de battre la droite... »

Idem, pendant son discours devant une salle comble : pédagogique, elle donne un coup à droite, un coup à gauche. « Il faut faire barrage à la droite le 22 avril » lance-t-elle face au public. On ne laissera pas les clefs de la République à un petit Bush ». Un coup pour le facteur Olivier Besancenot et la LCR : « Faire 3 à 4 % ne sert à rien. Je ne veux pas d'une gauche qui regarde passer la caravane. Je ne veux pas d'un cartel d'extrême gauche, mais d'une nouvelle majorité. » Une claque pour Ségolène : « Ne vous laissez pas voler les échéances électorales de 2007. Je ne veux pas d'une gauche qui renonce. On parle de jurys citoyens au lieu de VIe République. Ségolène Royal dit que choisir une femme c'est révolutionnaire. Mais, moi je rêve d'un temps où on remarquera une femme, non parce qu'elle est une femme de la vie politique, mais parce que ce qu'elle porte a de l'intérêt. »

Dans le public, ça marche du tonnerre. Standing ovation quand la candidate du Parti descend de scène pour laisser la place au chanteur Erik Marchand et les Balkaniks. Dans les allées, le peuple communiste brasse. Ici et là, on calcule que 30 % de non de gauche au traité constitutionnel européen pourrait donner un « score » au 1er tour de la présidentielle. Qui plus est, avant de quitter le micro, Marie-George, presque confidente, a glissé aux sympathisants et militant : « Fermer les yeux pendant dix secondes. Imaginez la liesse populaire si la gauche citoyenne et républicaine était en tête le soir du 22 avril ! » Au moment où Olivier et José font bande à part, Marie-George regonfle les troupes.

Photo et article publiés par Ouest France