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19/04/2019

Autour de Brossat, «il est en train de se passer quelque chose»

Ian Brossat tour de France.jpg

Depuis sa prestation au débat télévisé de France 2, la tête de liste des communistes aux européennes fait frémir les sondages. Les militants croient que la barre des 5% est atteignable.

Les communistes ont la banane. Jeudi matin, une quinzaine d’entre eux patientent à l’entrée du centre humanitaire d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), qui accueille 400 migrants et leurs familles, sous la responsabilité d’Emmaüs Solidarité. Leur tête de liste aux européennes, Ian Brossat, se fait attendre pour cette visite de terrain. L’adjoint en charge de logement à la mairie de Paris est rentré tard, la veille au soir, d’un meeting à Jarny (Meurthe-et-Moselle). Il a fait salle comble, attirant plusieurs centaines de personnes. «Ça marche encore, les vieilles villes coco !» rigole un conseiller de Brossat, ravi. Le maire d’Ivry, Philippe Bouyssou, grille une clope sous le soleil : «Ian fait une très belle campagne. Il montre le sérieux, la combativité, la pertinence de sa candidature. Le tout est maintenant de le faire connaître.» Non loin de là, Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne, n’a pas de mots assez doux pour son jeune collègue : «dynamisme», «disponibilité», «empathie», «aisance»

Ian Brossat débarque, reposé, élégant : chino vert et veste bleue, chemise blanche et bottines marron. Il distribue les bises et les poignées de main. Dans le Val-de-Marne, le Parti communiste (PCF) est chez lui. La petite troupe s’enfonce dans le centre d’accueil des migrants, venus pour la plupart de la Corne de l’Afrique et d’Afghanistan. Un «village» de yourtes et de bâtiments modulaires, doté en son sein d’une école et d’un centre médical, posé sur le terrain d’une ex-usine d’eau de la ville de Paris. Le lieu est d’une surprenante tranquillité. «Quand on organise l’accueil, les choses se passent très bien», constate Brossat, qui veut «multiplier» les initiatives de ce type sur «le parcours migratoire». Quelques échanges avec les 74 salariés du centre, deux ou trois mots face à une caméra pour les réseaux sociaux et l’agrégé de lettres modernes prend la direction de l’aéroport d’Orly, où les syndicats opposés à la privatisation d’ADP manifestent. La journée-marathon qui débute doit se terminer tard par l’enregistrement de Salut les Terriens, l’émission d’Ardisson. La nouvelle réjouit la compagnie, qui ne cesse de regretter la trop faible présence du PCF dans les médias.

«Début de dynamique»

hdune.jpgTout passage télé est bon à prendre. La notoriété du candidat communiste a d’autant plus à y gagner qu’il est bon dans l’exercice. Au débat de France 2 début avril, Ian Brossat s’est fait remarquer avec ses paroles claires et percutantes, son assurance, son refus de polémiquer avec les concurrents de gauche. «Ce débat a sans doute changé la donne, admet-il dans la camionnette qui nous conduit à Orly. Mais je n’ai rien inventé pendant cette émission. J’ai fait des propositions que je porte depuis neuf mois, mais devant 1,5 million de personnes cette fois. Depuis, l’ambiance a changé. Les salles sont blindées. Il y a un début de dynamique, qu’il faut élargir et conforter. Je sens de la fierté chez les camarades qui veulent montrer pourquoi on se bat.» Deux ans après une élection présidentielle où il s’est effacé derrière Jean-Luc Mélenchon, le PCF a très envie d’exister.

Les sondages restent bas (2-3% d’intentions de vote en sa faveur) mais frémissent dans le bon sens. Les sollicitations médiatiques augmentent, au point que Brossat se permet de refuser, devant nous, un duel avec Florian Philippot sur LCI («Je veux pas parler avec Philippot, je veux parler tout seul», se marre-t-il). Et les communistes ne se cachent plus de viser 5%, le seuil permettant d’envoyer des députés au Parlement européen. «On sent qu’il est en train de se passer quelque chose. Avec l’efficacité de sa parole, Ian exprime ce que pense une majorité de gens de gauche. Il apparaît comme un repère», se réjouit l’ancien secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, croisé à Orly, un jambon-beurre à la main. A l’entrée du terminal 3 de l’aéroport rénové, inauguré par le Premier ministre ce jeudi, les militants de la CGT fournissent une bonne partie du cortège de l’intersyndicale. Les huiles du PC, dont le secrétaire national, Fabien Roussel, ont fait le déplacement, couvant du regard Brossat lorsque ce dernier tente une punchline au micro : «Emmanuel Macron veut tout vendre. Ce n’est plus un Président de la république, c’est un commissaire-priseur.» Succès mitigé.

«Ne taper personne à gauche»

«L’enjeu central de la campagne est de faire le lien entre les préoccupations quotidiennes des gens et les politiques européennes», argumente Brossat dans la camionnette. Et de citer le quatrième paquet ferroviaire qui a entraîné la réforme de la SNCF ou la règle des 3% de déficit qui oblige à fermer des services publics. La stratégie de la tête de liste, qui peut compter sur un budget de campagne de 2 millions d’euros venus des militants et du parti, est de travailler deux bassins de population : les «terres populaires communistes» évidemment, mais aussi les métropoles. Pour certains habitants des grandes villes, le profil de Brossat, ancien prof de 39 ans, résident du XVIIIe arrondissement – mi-populaire mi-bobo – de Paris, auteur récent d’un livre anti-Airbnb, membre de la majorité d’Anne Hidalgo, présente d’évidents attraits. On connaît des électeurs dits à fort capital culturel et précarisés qui sont tentés, lassés par les querelles d’ego entre Jadot, Hamon et Glucksmann ou les éruptions en tout genre de La France insoumise.

Malgré l’optimisme affiché du PCF, l’objectif des 5% est loin d’être acquis. Il faudra vraisemblablement aller l’arracher sans alliance. A quelques jours de la date limite de dépôt des listes, l’hypothèse d’une union avec Benoît Hamon, que le PCF voulait sceller avec Brossat en tête de liste, est quasi enterrée. «Je le regrette, réagit le communiste. Je ne comprends pas pourquoi il prend le risque d’aller faire 4 ou 5% aux européennes alors que son but est la présidentielle… Je n’arrive pas à le cerner.» Dans l’entourage du patron de Génération.s, on explique avoir testé cette idée à travers des études. Résultat non concluant : l’alliance avec le PCF aurait fait fuir une partie des sympathisants de Génération.s vers les listes de Jadot et Glucksmann. Et on ajoute que la mini-hype pour Brossat est très parisienne… Face aux divisions, Ian Brossat s’est fixé une ligne de conduite : «J’ai décidé de ne taper personne à gauche. Vu l’état de la gauche, tous les coups qu’on donne sont contre-productifs. Et après les européennes, il va bien falloir qu’on retrouve le chemin du rassemblement.» Bref, on se compte le 26 mai, puis on discute.

Sources Libération

16/04/2019

Reconstruire Notre-Dame-de-Paris

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Pierre Dharréville, député, responsable à la culture du Parti communiste français

Hier encore, Notre-Dame-de-Paris, se dressait superbement sur les bords de la Seine, au cœur de Paris.

Son grand chantier fut une oeuvre collective persévérante, réunissant architectes, ouvriers, artisans, bâtisseurs, pour ciseler un joyau. Héritée du temps des cathédrales, elle constitue un lieu important pour les chrétiens. Plus généralement, elle occupe une place singulière dans nos imaginaires, magnifiée par Victor Hugo, qui en faisait un lieu d’asile au centre d’un Paris populaire. Elle fut le témoin emblématique de longs siècles d’histoire. Aujourd’hui la voici dévastée par les flammes, nous laissant profondément tristes et affligés.


Si son incendie provoque autant d’émotion dans le monde entier, c’est parce qu’elle émargeait au patrimoine de toute l’humanité.


De nombreuses questions demeurent posées. Ce drame vient rappeler l’importance de protéger notre patrimoine, qui constitue une part de nous-mêmes, en tant que personnes comme en tant que peuple et en tant qu’humanité.
Sans tarder, il faut mettre à l’ordre du jour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Des appels aux dons se manifestent. Ils seront nécessaires à s’en donner les moyens. Quelle que soit leur obole, il y aura des donatrices et des donateurs nombreuses et nombreux. Aujourd’hui comme hier, ce chantier sera une oeuvre collective, sous la responsabilité de l’Etat et des collectivités. Car il s’agit d’une propriété publique inaliénable.

12:35 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : notre dame de paris | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

14/04/2019

« La déconnexion est totale avec les revendications de notre peuple »

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André Chassaigne Député de la 5 e circonscription du Puy-de-Dôme et président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée nationale

Chef de file des députés communistes, l’élu du Puy-de-Dôme André Chassaigne revient sur la tenue du grand débat au sein de l’Hémicycle, avec des prises de parole sans vote sur les quatre thèmes choisis par le gouvernement. Pour lui, ce grand débat parlementaire est encore l’histoire d’un rendez-vous manqué face aux aspirations sociales et démocratiques du pays.

On a pu avoir l’impression que le grand débat, avec sa mise en scène du président face aux Français, s’est arrêté aux portes du Parlement. Au final, l’Assemblée puis le Sénat débattent… mais sans vote. Qu’en pensez-vous ?

Le débat qui s’est tenu à l’Assemblée sur le grand débat était formaté par les quatre thèmes choisis par le gouvernement, en dépit du principe de la séparation des pouvoirs. Un salmigondis composé d’interventions disparates sans échanges contradictoires. Une forme de déversoir qui tenait de la litanie et non pas d’une coconstruction de réponses à la crise que vit notre pays.

Nous avons, malgré cela, pris part à ce semblant de débat pour porter dans l’Hémicycle les doléances et revendications de nos concitoyens, recueillies lors des débats que nous avons organisés, de notre propre initiative, dans nos circonscriptions respectives, ou auxquels nous avons participé. Nous nous sommes fait l’écho de la colère, profonde et sincère, des participants et de leurs attentes en matière de pouvoir d’achat, d’amélioration de la qualité de vie, de démocratie, de fiscalité et d’environnement.

Comme une troupe de marionnettes, gouvernement et majorité ont donné le sentiment d’écouter sans entendre, dans l’attente d’être mis en mouvement par la bouche présidentielle. D’ailleurs, avant même que le débat soit achevé dans le pays et entamé dans l’Hémicycle, les mauvais coups pleuvaient déjà : augmentation du prix de l’électricité ; privatisations ; réforme des retraites et de la fonction publique. Ont-ils seulement compris l’ampleur de la crise ?

Le 9 avril, l’exercice s’est poursuivi sous la forme d’une déclaration du premier ministre. Nous n’en attendions à juste raison pas grand-chose : aucune réponse gouvernementale digne de ce nom ne s’est dessinée, bien au contraire. Le gouvernement garde le cap, se limitant à quelques pansements. Face aux urgences et à la détresse sociale de tant de nos concitoyens, ils ne sont qu’emplâtres sur une jambe de bois.

Quelles sont les propositions portées par les députés communistes ? Comment les populariser dans le pays ?

Face aux velléités de régressions sociales, les réponses existent. Elles ont été largement exprimées par nos concitoyens. Des mesures simples et radicales, de nature à ramener la paix civile et sociale, que nous avons relayées avec force par nos différentes interventions.

Il faut avant tout un changement de la donne politique en faveur de la démocratisation globale de notre République. Une République qui sera seule à même de répondre à l’urgence économique, sociale et écologique par des mesures en faveur du pouvoir d’achat, en particulier la revalorisation du Smic, des salaires, des pensions de retraite et des allocations sociales. Du côté du secteur public, l’indexation des traitements des fonctionnaires et donc le dégel du point d’indice deviennent plus que nécessaires.

L’amélioration du pouvoir d’achat se joue aussi au niveau d’une fiscalité plus juste : au-delà du rétablissement immédiat de l’ISF et du renforcement de la progressivité de l’impôt sur le revenu en augmentant le nombre de tranches, nous proposons le lancement d’un plan de lutte contre l’évasion fiscale. Il faut également un redéploiement des services publics pour réduire la fracture sociale et territoriale, étendre les énergies propres et développer les transports gratuits.

Pour populariser ces propositions – au-delà de nos circonscriptions –, nous les inscrivons, dès que l’agenda parlementaire nous le permet, dans le cadre de nos niches. C’est ce que nous avons fait en mars dernier. Ces mesures de bon sens ont toujours été rejetées par la majorité au nom des dogmes néolibéraux sur lesquels est verrouillé le quinquennat.

Plus de quatre mois après le début du mouvement des gilets jaunes, quelle est la situation politique d’Emmanuel Macron vis-à-vis du peuple, à la sortie de ce grand débat ? Comment jugez-vous sa stratégie actuelle ?

Dans la panique générale suscitée par le mouvement populaire des gilets jaunes, le président de la République a cru trouver une parade dans l’organisation d’un pseudo-grand débat. Il s’est révélé être une simple astuce politicienne pour étouffer le mouvement et neutraliser la critique radicale de sa politique.

C’est ainsi que le gouvernement a mis en mouvement un dispositif constitué de réunions locales, de contributions en ligne, de stands de proximité et autres conférences régionales. Le tout encadré par un collège de cinq personnalités pour garantir la prétendue indépendance du débat… Il en ressort finalement un grand exercice de communication politique et de propagande gouvernementale orchestré par le président de la République, où ledit grand débat n’était qu’un faux débat. L’incapacité manifeste du gouvernement à nouer le dialogue est liée à son absence de toute volonté politique de s’engager sur la voie du progrès social. Cette incapacité, le président de la République l’a incarnée à lui seul. Il n’a pas hésité à se mettre en scène en s’imposant par des interventions qui ont révélé un plaisir irrépressible à glorifier sa seule parole et sa propre personne.

Le résultat est là : le grand débat national était officiellement destiné à écouter les Français, il s’est métamorphosé en logorrhée présidentielle occultant la prosaïque réalité. Au lieu d’assister à un grand moment démocratique, cette séquence s’est résumée au lancement de la campagne des élections européennes par un exécutif qui a pu s’appuyer sur l’ensemble des moyens de l’appareil d’État et sur le soutien indéfectible des médias. La déconnexion est totale avec les revendications de notre peuple.

Or, l’heure n’est plus aux atermoiements, aux circonvolutions et aux manœuvres politiques pour continuer d’agir dans l’intérêt d’une minorité de privilégiés, ceux qui se trouvent au sommet de la hiérarchie économique et sociale. Le président de la République et son gouvernement devront assumer toutes les conséquences de leur attitude irresponsable, qui, au fil du temps, ne pourra qu’attiser la colère. Si leur responsabilité est immense et marquera l’histoire de notre pays, nous continuerons quant à nous à assumer la nôtre, celle d’une lutte sans merci, des quartiers, villages et entreprises jusque dans l’Hémicycle : nous ne lâcherons rien !

19:52 Publié dans PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré chassaigne, pcf, grand débat | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/03/2019

Entretien avec Lola, lycéenne reçue par E. Philippe avec le PCF

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Lola, jeune communiste et lycéenne à Paris a rencontré samedi dernier le premier ministre avec une délégation du PCF,  pour porter la voix de la jeunesse et ses inquiétudes, notamment face à l’inaction gouvernementale en matière environnementale.

Peux-tu te présenter et expliquer pourquoi es-tu engagée ?

Je suis lycéenne en seconde, au Lycée Turgot à Paris. Je me suis engagée au MJCF en septembre dernier, lors de la fête de l’Humanité. J’étais déjà politisée depuis longtemps, grâce à mon environnement familial. L’engagement au MJCF m’intéressait depuis un moment, et j’ai profité de mon entrée au lycée pour franchir le pas.

J’avais envie d’adhérer à une organisation politique pour découvrir son fonctionnement, disposer d’un cadre pour militer, mais surtout pour me former politiquement.

Peux-tu expliquer l’initiative à laquelle tu étais présente samedi dernier ?

D’abord, un rassemblement a été organisé place Chassaigne-Goyon, au cours duquel chacun des dix membres de la délégation a prononcé un discours, en lien avec chacune des dix propositions qui allaient être remises au Premier ministre. J’ai été sollicitée pour représenter la jeunesse, et intervenir sur les mobilisations lycéennes qui avaient eu lieu la veille, à l’occasion de la marche mondiale pour le climat .

Je savais qu’ensuite, nous irions porter à Matignon les “Dix propositions pour la France” du PCF. Mais on ne m’avait pas prévenue qu’un échange allait avoir lieu avec Edouard Philippe. Nous nous sommes retrouvés tous les dix autour d’une table, avec le Premier ministre et sa conseillère parlementaire.

La discussion a duré une heure. Il était midi, et pas le moindre en-cas, encore moins de buffet. Pas de chance, en plein réunion ministérielle mon ventre s’est mis à gargouiller…  

Que souhaitais-tu porter dans ton intervention sur le climat ?

On a fait appel à moi pour représenter la voix de la jeunesse, montrer son engagement dans la cause climatique. Je me sentais d’ailleurs pas très légitime. Bien qu’étant sensible aux enjeux environnementaux et ayant participé à la mobilisation, je n’étais pas présente aux premiers appels des étudiants parisiens. Je me sentais pas suffisamment formée sur la question.

J’avais mon avis bien entendu, et rédiger cette intervention m’a donné l’occasion de faire des recherches, et d’aiguiser mon avis.

Comment s’est déroulée votre rencontre avec Edouard Philippe ?

Il m’a semblé qu’il jouait son rôle de Premier ministre, avec le blabla habituel. Il a pris le temps d’écouter les propositions avancées par le PCF, même s’il a avoué ne pas les partager (l’inverse aurait été inquiétant !!). Une seule à trouver grâce à ses yeux : il était d’accord sur le fait de procéder à la rénovation énergétique d’un million de logements et bâtiments publics.

Sur le reste, c’était un dialogue de sourd. Je suis intervenue à la fin pour exprimer les inquiétudes de la jeunesse face à la réforme du bac, et face à l’inaction gouvernementale concernant l’enjeu climatique. Edouard Philippe m’a répondu par une liste des actions gouvernementales qui selon lui y répondent. Bon, une fois encore, il était dans son rôle.

Il m’a même dit qu’il aurait aimé participer à la marche pour le climat… mais que sa position de Premier ministre ne le lui permettait pas !

Je tire de cette expérience deux conclusions : Edouard Philippe n’est qu’un homme comme les autres, qui se ronge les ongles, et se rendre à Matignon a beau être impressionnant, c’est dans la rue que se passent les choses les plus importantes.

Quelle suite penses-tu donner à ton engagement pour le climat ?

La lutte n’est pas prête de se terminer. Comme je l’ai dit lors de mon discours, il n’y aura pas de révolution écologique sans révolution sociale. Cela nécessite une convergence des luttes. Et c’est pour cela qu’il est plus urgent que jamais de militer.

J’ai l’intention de travailler dans un cadre syndical avec l’UNL afin d’organiser les lycéens, réveiller leur conscience, et leur permettre de trouver un moyen efficace d’exprimer leur révolte.

Rendez-vous le 24 mai pour la seconde grève mondiale pour le climat !

Sources Avant Garde

10:40 Publié dans PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jc, avant garde, pcf, philippe | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

16/03/2019

Christchurch : Unité et mobilisation pour réduire ces crimes à néant

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L'attaque terroriste perpétrée par des militants d'extrême droite dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle Zélande a fait à cette heure 49 morts et une vingtaine de blessés.

C'est la prétendue théorie du « grand remplacement », véhiculée en France par l'extrême droite, qui a servi de prétexte au meurtre de sang-froid de femmes et d'hommes réunis pour la prière. La haine de l'islam et des musulmans, cultivée depuis des dizaines d'années par les tenants du pseudo « choc des civilisations », est un poison pour nos sociétés et ne génère que violence et destruction.

La plus grande unité et la plus large mobilisation contre chaque expression de haine, de racisme, contre l'islamophobie et l'antisémitisme, et contre toutes les formes de discriminations, de ségrégation et de xénophobie sont indispensables pour réduire ces crimes à néant.

Les militant-e-s du PCF s'associent à la douleur des familles meurtries à Christchurch, et leur expriment leur solidarité ainsi qu'aux blessé-e-s, à leurs proches, et à tou-te-s les Néo-Zélandais-e-s qui traversent en ce jour une épreuve aussi insoutenable qu'inacceptable.
Le PCF continuera sans faillir d'être de tous les rassemblements et luttes contre l'extrême droite et leurs idées assassines qui n'ont d'autre objectif que la guerre de tous contre tous, la guerre sans fin.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord

12/03/2019

Tribune : Propositions contre l'évasion fiscale

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« Que les multinationales paient leurs impôts là où elles font leur chiffre d’affaires ! »

Tribune. C’est l’autre affaire du siècle, vile et insidieuse. Elle corrompt tout, sape les Etats, instille le soupçon, alimente les inégalités, affaiblit nos modèles sociaux, dévore l’avenir. Les paradis fiscaux de quelques-uns sont l’enfer de tous les autres. Quand les plus grandes fortunes mondiales et les multinationales échappent à l’impôt, quand les petits paient pour les gros, avec parfois la complicité coupable des Etats, les milliards manquent à la santé, à l’éducation, à l’environnement. La maison brûle et on regarde ailleurs.

Les rapports des ONG s’ajoutent aux travaux des experts pour donner l’ampleur du scandale. 8 % du patrimoine financier mondial est détenu dans les paradis fiscaux, soit près de 7 900 milliards d’euros. 40 % des profits des multinationales sont déclarés dans des paradis à fiscalité faible ou nulle, soit près de 650 milliards de dollars chaque année. Leurs profits croissent et pourtant leurs impôts baissent… Il manque à la France et à l’Union européenne 20 % de leurs recettes au titre de l’impôt sur les sociétés. Et que dire de la fortune des milliardaires qui continue année après année de croître trois fois plus vite que la richesse moyenne par tête ?

« Une réforme permettant de lutter contre l’optimisation fiscale agressive des multinationales est non seulement souhaitable, mais elle est possible »

Devant l’ampleur de l’injustice, qu’aucune équation simpliste suggérant moins de services publics pour moins d’impôts ne viendra résoudre, le consentement à l’impôt chancelle, la démocratie vacille, la rage gronde. Comme pour le réchauffement climatique, la crise n’est désormais plus devant nous, elle est là, déjà. Enorme. L’heure n’est plus aux plaidoyers, aux formules alambiquées et prétendument savantes, aux déclarations d’estrade à Davos ou ailleurs. On ne peut plus laisser les multinationales se moquer des Etats et des peuples, faire leurs lois au détriment de la loi, opposer leur volonté à la volonté générale. Il faut agir.

Après la Grande-Bretagne et l’Autriche, la France, prenant acte de l’échec des négociations européennes, vient ainsi d’annoncer son intention de taxer les géants du numérique en France, Google, Apple, Facebook, Amazon (GAFA)… Le gouvernement envisage une taxe assise sur le chiffre d’affaires digital, sans lien avec les bénéfices, qui laisse un peu circonspect certes, une taxe au rendement faible et incertain sans doute, mais un acte politique important qui ouvre une voie. Une voie qui pourrait n’être qu’une impasse cependant, si le gouvernement devait continuer d’ignorer la situation de tant de grandes entreprises qui échappent à l’impôt, prenant ainsi le risque du solde de tout compte.
Un phénomène généralisé

C’est pourquoi nous interpellons le gouvernement. Encore un effort ! Pourquoi ne taxer que les GAFA ? McDonald’s, Nike, Fiat et Total n’utilisent-ils pas eux aussi les paradis fiscaux à grande échelle ? Les chiffres sont clairs : la délocalisation artificielle des profits est un phénomène généralisé, qu’on trouve aussi bien chez les géants du numérique que dans l’industrie pharmaceutique, la finance ou l’agroalimentaire. La mesure du gouvernement va dans le bon sens, mais reste, à ce stade, anecdotique. Or une réforme permettant de lutter contre l’optimisation fiscale agressive des multinationales est non seulement souhaitable, mais elle est possible.

Nous proposons que chaque société domiciliée à l’étranger vendant des biens ou des services en France, pour un montant excédant 100 millions d’euros, paie l’impôt sur les sociétés en France, qu’elle possède un établissement stable en France ou non. Les bénéfices imposables seraient ainsi calculés en multipliant les bénéfices mondiaux consolidés du groupe par la fraction de ses ventes mondiales effectuées en France. Cette solution a le mérite de dissocier la répartition de l’assiette taxable de celle des implantations physiques et donc de garantir la pérennité de notre base industrielle. Le principe est simple : les multinationales doivent payer leurs impôts là où elles font leur chiffre d’affaires.

Ce principe simple, l’Europe devrait l’adopter, en faire son combat acharné en instituant un impôt commun sur les sociétés finançant un budget de l’Union européenne géré démocratiquement. C’est notre aspiration. Mais sans attendre, la France peut dès à présent montrer le chemin.

Des solutions existent et des amendements jusqu’alors repoussés ont été déposés, le gouvernement peut les reprendre à son compte. Lutter pour la justice fiscale et le réarmement des Etats appelle plus qu’une taxe sur les GAFA. Encore un effort pour que nos enfants jamais ne nous disent : « Vous aviez semblé faire, mais vous aviez fait semblant ».

Signataires : Lucas Chancel, économiste, codirecteur du World InequalityLab ; Olivier Christin, historien, université de Neuchâtel, Suisse ; Anne-Laure Delatte, économiste, chargée de recherche au CNRS ; Gilles Dorronsoro, politiste, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Olivier Faure,député, premier secrétaire du Parti socialiste ; Marion Fontaine, historienne, maître de conférences à l’université d’Avignon ; Ulrike Guérot, politiste, professeure à l’Université du Danube, Autriche ; Stéphanie Hennette, juriste, professeure à l’université Paris-Nanterre ; Régis Juanico, député, membre de Génération.s ; Pierre Laurent, président du Conseil national du Parti communiste ; Michel Lussault, géographe, ENS Lyon ; Frédérique Matonti, politiste, professeure à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Alexandre Ouizille, président de la plate-forme Hémisphère gauche ; Thomas Piketty, économiste, directeur d’études à l’EHESS ; Christophe Prochasson, historien ; Xavier Ragot, économiste, Sciences Po ; Dominique Rousseau, constitutionnaliste, université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Guillaume Sacriste, politiste, maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; Laurence Scialom, économiste, professeure à l’université Paris-Nanterre ; Boris Vallaud, député, membre du Parti socialiste ; Antoine Vauchez, politiste, directeur de recherche au CNRS ; Frédéric Worms, philosophe, ENS Paris ; Loïc Blondiaux, politiste, Sciences Po Paris ; Gabriel Zucman, économiste, professeur à l’université de Berkeley, Etats-Unis

01/03/2019

Une démocratie normale est une démocratie qui écoute son peuple

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Fabien Roussel, secrétaire général du Parti communiste français était l’invité politique de la matinale sur Radio Classique le 27 février.

Emmanuel Macron : le véritable complice du pire ?

Désigner les manifestants comme « complice du pire » est une chose « grave » affirme Fabien Roussel, en réagissant aux propos qu’Emmanuel Macron a tenu hier devant des maries du Grand Est. Pour Fabien Roussel, c’est Emmanuel Macron « le complice d’une politique qui laisse des retraités vivre avec 800/900 euros net par mois, et qui laisse des salariés travailler avec 1100 euros net par mois alors que les factures augmentent de partout ! »

« Une démocratie normale est une démocratie qui écoute son peuple » estime par ailleurs Fabien Roussel qui condamne toutes les formes de violence, en affirmant que les dérives ne concernent qu’une frange minoritaire du mouvement « quand je suis avec les gilets jaunes de chez moi, ils sont bien malheureux de voir ce qu’il se passe, et eux même se disent à l’initiative d’un mouvement qui se veut sans violence » a-t-il expliqué.

Grand débat : « une bombe à retardement »

Fabien Roussel a par ailleurs mis en garde contre une éventuelle absence de réponse aux questions soulevées pendant le grand débat. « S’il y a 900 000 contributions qui demandent la hausse du SMIC, la hausse des pensions de retraites, le rétablissement de l’ISF et qu’Emmanuel Macron n’y répond pas : c’est une bombe à retardement » affirme Fabien Roussel estimant que l’origine de cette colère sociale prenait sa source dans l’absence d’écoute du gouvernement. « La démocratie, c’est faire de la politique pour eux et pas contre eux » conclu-t-il

Ascoval : le projet est viable

Fabien Roussel s’est montré optimiste quant à la reprise de l’aciérie. « Le projet est viable économiquement et juste écologiquement : ça devrait intéresser les industriels » a -t-il déclaré. Alors que l’Etat et les collectivités injectent 47 millions d’euros, il « trouve inadmissible qu’aucune banque privée française ne vienne accompagner un industriel dans le risque qu’il va prendre à investir dans une entreprise. C’est quand même un député communiste qui vient défendre les patrons ».

Un Parti Communiste plus fort

« Si la gauche est aussi mal en point, c’est qu’elle a trahi. Il est important qu’elle retrouve les valeurs qu’elle a toujours défendu : la justice sociale, la solidarité, la répartition des richesses ». Le Secrétaire général a expliqué que l’essor de la gauche ne pouvait passer que pas un PCF plus « fort » et plus « influent » sur la scène politique : « La gauche n’a jamais été aussi forte quand le PCF était fort ».

A l’approche des européennes, la ligne du parti est donc de se reconstruire afin de « défendre le monde du travail et redonner un sens à la gauche ». Fabien Roussel entend mener une reconquête des électeurs désenchantés par la politique dont beaucoup ont « le cœur à gauche mais dont la colère est noire ».

Arthur Barbaresi