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22/06/2021

RELEVER LE DEFI DES JOURS HEUREUX

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Déclaration du Parti Communiste Français à l'issue du premier tour des régionales et départementales
Le PCF tient d’abord à remercier l’ensemble des électrices et électeurs qui ont voté pour nos candidates et candidats et les listes dans lesquelles nous étions engagés aux élections régionales et départementales.
 
Les premières estimations connues à cette heure des résultats du premier tour de ces élections confirment la gravité de la situation démocratique du pays et le rejet par les Français·e·s du scénario d’une hégémonie du Rassemblement national et de La République en marche que le pouvoir exécutif, relayé par de nombreux média s, a voulu imposer. Et, nationalement, le total des scores des listes de gauche et écologistes est plus important que celui de la droite.
 
La participation à ces scrutins atteint le plus bas niveau de ces dernières décennies. Une crise majeure de la représentation politique se confirme ce soir dans notre pays. Les électrices et électeurs ont ainsi de nouveau exprimé massivement qu’ils ne sentaient pas prises en compte leurs préoccupations et leurs aspirations et qu’ils pensaient que le vote à ces scrutins ne changerait rien à leur vie quotidienne.
Cet effondrement démocratique mobilise les communistes pour résister à la soumission du pouvoir exécutif au capital et pour placer au cœur du débat politique les réponses aux besoins fondamentaux de nos concitoyennes et concitoyens.
 
Le PCF appelle à un sursaut démocratique, à la mobilisation la plus large possible pour le second tour du scrutin qui sera décisif pour la vie de nos concitoyen·ne·s.
Avec son gouvernement, le président de la République, qui s’est directement impliqué dans la campagne électorale durant ces derniers jours, porte une lourde responsabilité dans l’état politique du pays. Et l’échec des listes de « La République en marche » est retentissant.
 
Leur action dégrade la vie quotidienne de l’immense majorité des Françaises et des Français. Ils auront tout mis en œuvre pour minimiser les enjeux des scrutins et affaiblir les conditions de l’expression démocratique des listes et des candidat·e·s en campagne. En témoigne la dévalorisation organisée de ces scrutins marqués par de nombreux manquements dans l’acheminement du matériel électoral au domicile des électrices et électeurs.
 
La droite réalise des scores importants qui la place en position de l’emporter dans de nombreux cantons et plusieurs régions du pays. Au regard des politiques menées par ses élu·e·s lors de ce mandat, cela conduirait à de nouveaux reculs des politiques sociales et à une casse amplifiée des services publics qui peuvent être mis en échec par une mobilisation forte pour la gauche dimanche prochain.
Le rassemblement national obtient des scores inférieurs à ceux obtenus en 2015 alors même qu’il aura bénéficié ces dernières semaines d’une sur-exposition médiatique et de surenchères démagogiques de la part du pouvoir exécutif destinées à préparer la future campagne présidentielle d’Emmanuel Macron.
 
Les communistes sont plus que jamais mobilisés contre la menace que représente ce parti d’extrême droite pour les principes de liberté, d’égalité et de fraternité de notre République.
 
C’est pourquoi, le PCF appelle à la mobilisation la plus large pour faire barrage au second tour au Rassemblement national dans les régions et cantons où il est en position de l’emporter. Le 27 juin, il peut et doit être battu.
 
Les listes de rassemblement et les candidatures dans lesquelles les communistes étaient engagés avec de nombreuses forces de gauche et écologistes se sont pour leur part efforcées d’ouvrir un autre chemin pour des politiques de progrès social, écologique et démocratique.
 
Dans plusieurs régions et cantons du pays, ces listes, ces candidat·e·s, réalisent des scores importants et peuvent l’emporter dimanche prochain.
 
Battre la droite, empêcher l’extrême droite de conquérir des régions, conserver à la gauche les régions et départements qu’elle dirige, conquérir de nouveaux départements, permettre l’élection du plus grand nombre de conseiller·e·s régionaux·ales et départementaux·ales de gauche, et parmi eux le maximum de candidates et candidats communistes, est un enjeu décisif pour l’avenir. C'est aussi contribuer à la construction de nouvelles majorités de gauche toujours plus en prise avec les luttes, proche de nos concitoyen·ne·s, agissant au quotidien pour répondre à leurs attentes.
Pour le second tour des départementales, le PCF appelle donc à voter en faveur des candidatures de gauche les mieux placées à l’issue du premier tour. Aux régionales, le PCF appelle à construire des listes qui rassemblent les différentes listes de gauche et écologistes présentes au premier tour.
Le peuple est en demande d’ ;une alternative pour sortir de l'impasse actuelle et relever le défi des jours heureux. Il est urgent de placer l'humain et la planète au cœur de tous les choix politiques. C’est le sens des propositions communistes que nous mettons en débat avec l’objectif de construire le rassemblement populaire le plus large possible pour gagner de nouvelles avancées.
Paris, le 20.06.2021

14:09 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : déclaration, régionale, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/06/2021

Le 12 juin, marchons pour les droits et les libertés

Huma extreme droite.jpgAPPEL DU PARTI COMMUNISTE FRANCAIS

Notre pays vit un moment particulièrement dangereux.

Exploitant les peurs qu'a aggravées l'épidémie de Covid-19, les replis que provoquent les licenciements et la précarité, les divisions d'une société que ravagent les reculs de la République et la casse des services publics, l'insécurité qui mine le vivre-ensemble et le terrorisme islamiste qui endeuille régulièrement la nation, le pouvoir macronien et la droite se livrent une surenchère calamiteuse avec l'extrême droite. Ils nourrissent les divisions de la société française en remettant en cause les libertés publiques, en concentrant toujours plus les pouvoirs institutionnels et économiques, en criminalisant les militant·e·s syndicaux et associatifs et en alimentant les assignations identitaires qui favorisent le racisme et l'antisémitisme, la stigmatisation de secteurs entiers de la population en raison de leurs origines, religions, de leur genre ou de leur orientation sexuelle.

Cette surenchère a un objectif : désigner des boucs-émissaires aux difficultés des Françaises et des Français. Ainsi, sont épargnés ceux qui sont à la tête de grandes fortunes, de multinationales, des banques et assurances et qui ont vu leur fortune augmenter de 170 milliards d'euros sur la seule dernière année. Et pour qu'ils continuent d'accumuler des profits, ils s'en prennent aux droits des privé·e·s d'emploi avec la réforme de l'assurance-chômage, aux droits de tou·te·s les salarié·e·s, affaiblissent la culture si essentielle à l'émancipation de chacun·e, intensifient leurs attaques contre de grandes conquêtes populaires, creusent les inégalités, à commencer par les inégalités femmes-hommes.

À courir derrière les thèmes démagogiques mis en avant par l'extrême droite depuis de nombreuses années, c'est elle qui en profite et c'est la démocratie que l'on met en péril. Au point que des généraux en retraite et des appels fascisants puissent aujourd'hui en appeler à la remise en ordre musclée de la France par une intervention de l'armée. 

Il est temps de dire « stop » à ces dérives et d'emprunter un tout autre chemin pour relever le défi des jours heureux. 

Pour mettre en échec leur offensive contre les libertés et les droits sociaux, le Parti communiste français appelle les forces de gauche et le mouvement social, tou·te·s les progressistes, à engager la contre-offensive pour répondre véritablement aux problèmes du pays.

Oui, nos concitoyennes et concitoyens ont le droit à la tranquillité et à la sécurité que remettent en question les trafics, la délinquance, les incivilités de toute sorte. Cela nécessite à la fois une Justice qui ne saurait être l'objet d'un procès en laxisme et qui soit dotée de réels moyens et une Police nationale exerçant ses missions de service public au plus près de la population, qui ne soit plus l’objet d’agressions inadmissibles et dont l’action ne soit plus entachée par les violences de certains policiers. Et il faut simultanément s'attaquer aux racines de la violence, aux politiques capitalistes qui génèrent le désordre, favorisent la loi du plus fort, détruisent les liens sociaux et creusent sans fin les inégalités, entretiennent les discriminations et le racisme pour tirer les droits de toutes et tous vers le bas.

APPEL DU PARTI COMMUNISTE FRANCAIS

Ainsi, le combat pour la sécurité et la tranquillité publique est inséparable de la promotion des droits et des libertés, de la cité à l'entreprise. Il est inséparable d'une grande ambition démocratique au sein des institutions, des services publics et des lieux de travail. C'est le sens de la mobilisation des communistes pour défendre les principes aujourd’hui menacés de la République, dans la perspective d’une nouvelle République sociale et démocratique, laïque, écologiste, féministe et antiraciste.

Il est plus que temps de s'attaquer au chômage, à la précarité, aux salaires indignes de celles et ceux qui produisent les richesses du pays, à l'austérité, au démantèlement de nos services publics, à l'affaiblissement de l'école publique, à la ghettoïsation des quartiers populaires, au recul de notre souveraineté industrielle ou sanitaire, à l'abaissement de la citoyenneté. Cela implique une autre utilisation de l'argent public, des banques et des entreprises et de nouveaux droits d'intervention de la cité à l'entreprise des citoyen·ne·s et des salarié·e·s.

Pour balayer les manœuvres de diversion qui visent à faire oublier l'essentiel au pays, ce sont ces questions que les communistes ont l'ambition de remettre au centre du débat public. 

La République doit être synonyme de sécurisation de toutes les dimensions et de tous les âges de la vie.

C'est sur ces bases que le PCF appelle à participer à la journée de manifestations du 12 juin en faveur des libertés.

10:04 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : appel, extrême droite | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

01/06/2021

Ne pas se raconter d’histoires

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Ne pas se raconter d’histoires : c’est un point de départ quand on est décidé à vraiment changer les choses. Fleurissent pourtant en ce moment méditations privées, conversations entre amis et tribunes de presse autour d’un thème : la nécessité de l’unité de la gauche pour faire face aux périls historiques qui nous guettent l’an prochain. L’air tient souvent de la lamentation : la salvatrice unité de la gauche serait essentiellement entravée par des egos de grenouille (celle de la fable, vous savez) ; crevez-les et pourrait alors s’ouvrir un chemin de victoire. Qu’il y ait des egos et des calculs de mesquine tactique ici ou là, c’est indéniable mais disons-le tout net : on se raconte des histoires en plaçant là les problèmes principaux : ego des uns ; unité des partis politiques de gauche.
Un. « La gauche », il faut s’y faire, c’est toujours des millions de personnes mais ce n’est plus que quelques millions de personnes. Les intentions de vote pour des formations de gauche ? Moins de 30 %, en allant de Arthaud (LO) à Jadot (EELV) – étant entendu que ce dernier se réclame de la gauche un jour sur deux… Combien de bataillons pour le « peuple de gauche » ? Prenez tous les sondages, c’est la bérézina : on navigue entre 13 et 20 % de personnes se déclarant de gauche. Rien d’étonnant quand la gauche déçoit crescendo, de Mitterrand en Jospin et de Jospin en Hollande. Croire que le rassemblement de ces 13-20 % est la clé de tout, c’est nager entre le rêve et la nostalgie.

« Quand la gauche déçoit crescendo, de Mitterrand en Jospin et de Jospin en Hollande, croire que le rassemblement de ces 13-20 % est la clé de tout, c’est nager entre le rêve et la nostalgie. »

Deux. Le problème d’unité n’est pas tant celui de dirigeants qui ne parviendraient pas à se mettre d’accord : c’est dans ce qu’il reste du « peuple de gauche » lui-même que les divisions sont extrêmement profondes. La question n’est pas nouvelle : se pose toujours l’enjeu des reports de voix au second tour face à la droite. Les électeurs socialistes des années 1970 n’aimaient pas toujours les communistes et, dans un second tour opposant un communiste à la droite, des voix pouvaient manquer à l’appel, quelles que soient les consignes de vote officielles. Il pouvait également y avoir de la perte (souvent moindre, il est vrai) dans l’autre sens : certains électeurs communistes n’allant pas voter socialiste au second tour face à la droite. Reste qu’on n’arrive pas à imaginer une déperdition de voix significative si l’adversaire à battre avait été non pas de droite mais d’extrême droite. Face à pareil danger, on voit mal le « peuple de gauche » se refuser à soutenir le candidat de gauche le mieux placé. Bref, division il y a depuis longtemps – et c’est heureux car les projets ne sont pas les mêmes : rêver d’une gauche sans division aucune, c’est signer la mort des familles idéologiques et politiques différentes qui la composent – mais une division qui, pendant plusieurs décennies, ne s’est pas révélée complètement insurmontable. Nous n’en sommes plus là.
On a beaucoup commenté, mi-avril, le fait qu’en cas de second tour d’un candidat de gauche face à Le Pen (hypothèse sans fondement au vu des intentions de vote de premier tour), la victoire du RN était au bout du chemin, Le Pen faisant 60 % face à Mélenchon, 53 % face à Jadot, 50 % face à Hidalgo(1). On en est resté là, et il est vrai que c’était déjà pas mal. Mais si on entre dans les détails, on trouve un paysage qu’il vaut la peine de regarder en face. En cas de deuxième tour Mélenchon-Le Pen, la majorité absolue des électeurs du PS (ici, dans l’hypothèse d’une candidature Hidalgo de premier tour) choisirait l’abstention (54 %) plutôt que le vote FI (42 %) ! La réciproque est un peu moins vraie mais le report d’électeurs FI du premier tour vers Hidalgo au second serait à peine majoritaire (53 %). Comment dire avec plus de netteté la profondeur des divisions, non pas entre ténors égocentriques, mais dans ce « peuple de gauche » lui-même ! On se paie de mots quand on cite paresseusement les enquêtes indiquant que les électeurs de gauche aspirent à un candidat unique. Oui, ils veulent un candidat unique : celui qu’ils portent dans leur cœur, mais surtout pas le voisin ! À aucun prix. Même face à Le Pen !

« Le monde qui nous attend après la pandémie ne sera pas de tout repos et ne laissera guère la place à des demi-mesures et des non-choix. »

Résumons : le « peuple de gauche » a fondu comme neige au soleil ; ce qu’il en reste est lourdement divisé, indépendamment des consignes des uns et des egos des autres.
Trois. S’il faut considérer PCF, FI, EELV, PS, qui peut sincèrement soutenir que ces formations portent un projet commun pour la France, viable et alternatif à ce qui se fait aujourd’hui et ce qui se promet du côté des libéraux et de l’extrême droite ? Prenons les grandes questions économiques, sociales : écoutons les uns et les autres, et mesurons la polyphonie (si on veut habiller de ce nom les contradictions d’une cacophonie politique). Prenons les institutions. Prenons la laïcité. Prenons même, comme y invitait récemment Serge Halimi, les questions internationales. Une chose est de gérer ensemble une commune, un département, une région ; autre chose est de gouverner un pays. Ajoutons car, décidément, il ne faut pas se raconter d’histoires. Déjà quand elles sont dans l’opposition et en campagne, les forces les plus timides de la gauche ne s’engagent pas sur des changements significatifs, alors on n’ose imaginer ce que cela pourrait donner au pouvoir face aux vents violents qui soufflent sur notre monde. Combien de semaines, de jours avant d’annoncer la « pause », avant d’amorcer un virage de rigueur ?
Car c’est bien là le – quatrième – problème, on ne s’en sortira pas avec un accord minimaliste façon plus petit dénominateur commun. Le monde qui nous attend après la pandémie ne sera pas de tout repos et ne laissera guère la place à des demi-mesures et des non choix. Alors qu’une hausse forte du chômage est à redouter, on entend déjà les musiques libérales, venues de Bruxelles, de Bercy ou du siège du MEDEF : il va falloir réformer rudement le pays. Le capital a faim et ne restera pas doux spectateur. Encore n’osé-je ici sortir de la dimension la plus conjoncturelle. Si on doit considérer avec sérieux les défis qui se posent à l’humanité, non dans mille ans mais pour ce siècle même, on ne peut pas penser un instant que trois ou quatre mesurettes feront l’affaire. Non, tout accord minimaliste mènera dans le mur et risque si sûrement d’installer, le coup d’après, Le Pen au pouvoir. Rappelons tout de même que ce n’est pas pure fiction. 1981 : l’extrême droite est microscopique. La gauche déçoit. Voici la percée du FN en 1983-1984 ; en 1988, Le Pen pèse déjà 15%. Quand est-ce que le même Le Pen arrive au second tour ? Juste après l’amère expérience de la gauche plurielle. Quand est-ce que Le Pen revient au second tour et dépasse, pour la première fois, les 7,5 millions de voix et les 20 % ? Au lendemain du désastre Hollande. Un petit accord à gauche sur base étroite et c’est le mur garanti.

« Tout accord minimaliste mènera dans le mur et risque si sûrement d’installer, le coup d’après, Le Pen au pouvoir. »

Que conclure après ces lignes aux allures d’apocalypse ? Il ne s’agit pas de pleurer en estimant qu’il n’y a pas d’issue. Il n’y a pas d’issue… dans l’addition des maigres forces en présence. L’issue, nous en connaissons le chemin : il faut se battre comme des chiens pour faire grandir la force et la perspective communistes dans notre pays, dans les combats électoraux et dans tous les autres. Cela ne veut pas dire refuser tout accord à gauche, bien au contraire, mais faire grandir le rapport de forces populaire pour arracher un pacte d’engagements qui soit au niveau des attentes, des besoins et des défis, un accord qui soit appuyé sur des millions de personnes conscientes déterminées à prendre en mains leur destin.

Guillaume Roubaud-Quashie, directeur de Cause commune.


(1). Sondages à prendre avec mille pincettes, dans le cas d’un second tour face à Le Pen car une chose est de dire aujourd’hui, par téléphone, sans conséquences, ce qu’on ferait dans l’hypothèse où… ; une autre est, quinze jours après le premier tour, dans un climat politique tout autre, de faire effectivement tel ou tel choix électoral, avec toutes les conséquences réelles que cela peut impliquer.