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19/04/2019

Autour de Brossat, «il est en train de se passer quelque chose»

Ian Brossat tour de France.jpg

Depuis sa prestation au débat télévisé de France 2, la tête de liste des communistes aux européennes fait frémir les sondages. Les militants croient que la barre des 5% est atteignable.

Les communistes ont la banane. Jeudi matin, une quinzaine d’entre eux patientent à l’entrée du centre humanitaire d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), qui accueille 400 migrants et leurs familles, sous la responsabilité d’Emmaüs Solidarité. Leur tête de liste aux européennes, Ian Brossat, se fait attendre pour cette visite de terrain. L’adjoint en charge de logement à la mairie de Paris est rentré tard, la veille au soir, d’un meeting à Jarny (Meurthe-et-Moselle). Il a fait salle comble, attirant plusieurs centaines de personnes. «Ça marche encore, les vieilles villes coco !» rigole un conseiller de Brossat, ravi. Le maire d’Ivry, Philippe Bouyssou, grille une clope sous le soleil : «Ian fait une très belle campagne. Il montre le sérieux, la combativité, la pertinence de sa candidature. Le tout est maintenant de le faire connaître.» Non loin de là, Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne, n’a pas de mots assez doux pour son jeune collègue : «dynamisme», «disponibilité», «empathie», «aisance»

Ian Brossat débarque, reposé, élégant : chino vert et veste bleue, chemise blanche et bottines marron. Il distribue les bises et les poignées de main. Dans le Val-de-Marne, le Parti communiste (PCF) est chez lui. La petite troupe s’enfonce dans le centre d’accueil des migrants, venus pour la plupart de la Corne de l’Afrique et d’Afghanistan. Un «village» de yourtes et de bâtiments modulaires, doté en son sein d’une école et d’un centre médical, posé sur le terrain d’une ex-usine d’eau de la ville de Paris. Le lieu est d’une surprenante tranquillité. «Quand on organise l’accueil, les choses se passent très bien», constate Brossat, qui veut «multiplier» les initiatives de ce type sur «le parcours migratoire». Quelques échanges avec les 74 salariés du centre, deux ou trois mots face à une caméra pour les réseaux sociaux et l’agrégé de lettres modernes prend la direction de l’aéroport d’Orly, où les syndicats opposés à la privatisation d’ADP manifestent. La journée-marathon qui débute doit se terminer tard par l’enregistrement de Salut les Terriens, l’émission d’Ardisson. La nouvelle réjouit la compagnie, qui ne cesse de regretter la trop faible présence du PCF dans les médias.

«Début de dynamique»

hdune.jpgTout passage télé est bon à prendre. La notoriété du candidat communiste a d’autant plus à y gagner qu’il est bon dans l’exercice. Au débat de France 2 début avril, Ian Brossat s’est fait remarquer avec ses paroles claires et percutantes, son assurance, son refus de polémiquer avec les concurrents de gauche. «Ce débat a sans doute changé la donne, admet-il dans la camionnette qui nous conduit à Orly. Mais je n’ai rien inventé pendant cette émission. J’ai fait des propositions que je porte depuis neuf mois, mais devant 1,5 million de personnes cette fois. Depuis, l’ambiance a changé. Les salles sont blindées. Il y a un début de dynamique, qu’il faut élargir et conforter. Je sens de la fierté chez les camarades qui veulent montrer pourquoi on se bat.» Deux ans après une élection présidentielle où il s’est effacé derrière Jean-Luc Mélenchon, le PCF a très envie d’exister.

Les sondages restent bas (2-3% d’intentions de vote en sa faveur) mais frémissent dans le bon sens. Les sollicitations médiatiques augmentent, au point que Brossat se permet de refuser, devant nous, un duel avec Florian Philippot sur LCI («Je veux pas parler avec Philippot, je veux parler tout seul», se marre-t-il). Et les communistes ne se cachent plus de viser 5%, le seuil permettant d’envoyer des députés au Parlement européen. «On sent qu’il est en train de se passer quelque chose. Avec l’efficacité de sa parole, Ian exprime ce que pense une majorité de gens de gauche. Il apparaît comme un repère», se réjouit l’ancien secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, croisé à Orly, un jambon-beurre à la main. A l’entrée du terminal 3 de l’aéroport rénové, inauguré par le Premier ministre ce jeudi, les militants de la CGT fournissent une bonne partie du cortège de l’intersyndicale. Les huiles du PC, dont le secrétaire national, Fabien Roussel, ont fait le déplacement, couvant du regard Brossat lorsque ce dernier tente une punchline au micro : «Emmanuel Macron veut tout vendre. Ce n’est plus un Président de la république, c’est un commissaire-priseur.» Succès mitigé.

«Ne taper personne à gauche»

«L’enjeu central de la campagne est de faire le lien entre les préoccupations quotidiennes des gens et les politiques européennes», argumente Brossat dans la camionnette. Et de citer le quatrième paquet ferroviaire qui a entraîné la réforme de la SNCF ou la règle des 3% de déficit qui oblige à fermer des services publics. La stratégie de la tête de liste, qui peut compter sur un budget de campagne de 2 millions d’euros venus des militants et du parti, est de travailler deux bassins de population : les «terres populaires communistes» évidemment, mais aussi les métropoles. Pour certains habitants des grandes villes, le profil de Brossat, ancien prof de 39 ans, résident du XVIIIe arrondissement – mi-populaire mi-bobo – de Paris, auteur récent d’un livre anti-Airbnb, membre de la majorité d’Anne Hidalgo, présente d’évidents attraits. On connaît des électeurs dits à fort capital culturel et précarisés qui sont tentés, lassés par les querelles d’ego entre Jadot, Hamon et Glucksmann ou les éruptions en tout genre de La France insoumise.

Malgré l’optimisme affiché du PCF, l’objectif des 5% est loin d’être acquis. Il faudra vraisemblablement aller l’arracher sans alliance. A quelques jours de la date limite de dépôt des listes, l’hypothèse d’une union avec Benoît Hamon, que le PCF voulait sceller avec Brossat en tête de liste, est quasi enterrée. «Je le regrette, réagit le communiste. Je ne comprends pas pourquoi il prend le risque d’aller faire 4 ou 5% aux européennes alors que son but est la présidentielle… Je n’arrive pas à le cerner.» Dans l’entourage du patron de Génération.s, on explique avoir testé cette idée à travers des études. Résultat non concluant : l’alliance avec le PCF aurait fait fuir une partie des sympathisants de Génération.s vers les listes de Jadot et Glucksmann. Et on ajoute que la mini-hype pour Brossat est très parisienne… Face aux divisions, Ian Brossat s’est fixé une ligne de conduite : «J’ai décidé de ne taper personne à gauche. Vu l’état de la gauche, tous les coups qu’on donne sont contre-productifs. Et après les européennes, il va bien falloir qu’on retrouve le chemin du rassemblement.» Bref, on se compte le 26 mai, puis on discute.

Sources Libération

16/04/2019

Reconstruire Notre-Dame-de-Paris

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Pierre Dharréville, député, responsable à la culture du Parti communiste français

Hier encore, Notre-Dame-de-Paris, se dressait superbement sur les bords de la Seine, au cœur de Paris.

Son grand chantier fut une oeuvre collective persévérante, réunissant architectes, ouvriers, artisans, bâtisseurs, pour ciseler un joyau. Héritée du temps des cathédrales, elle constitue un lieu important pour les chrétiens. Plus généralement, elle occupe une place singulière dans nos imaginaires, magnifiée par Victor Hugo, qui en faisait un lieu d’asile au centre d’un Paris populaire. Elle fut le témoin emblématique de longs siècles d’histoire. Aujourd’hui la voici dévastée par les flammes, nous laissant profondément tristes et affligés.


Si son incendie provoque autant d’émotion dans le monde entier, c’est parce qu’elle émargeait au patrimoine de toute l’humanité.


De nombreuses questions demeurent posées. Ce drame vient rappeler l’importance de protéger notre patrimoine, qui constitue une part de nous-mêmes, en tant que personnes comme en tant que peuple et en tant qu’humanité.
Sans tarder, il faut mettre à l’ordre du jour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Des appels aux dons se manifestent. Ils seront nécessaires à s’en donner les moyens. Quelle que soit leur obole, il y aura des donatrices et des donateurs nombreuses et nombreux. Aujourd’hui comme hier, ce chantier sera une oeuvre collective, sous la responsabilité de l’Etat et des collectivités. Car il s’agit d’une propriété publique inaliénable.

12:35 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : notre dame de paris | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

14/04/2019

« La déconnexion est totale avec les revendications de notre peuple »

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André Chassaigne Député de la 5 e circonscription du Puy-de-Dôme et président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée nationale

Chef de file des députés communistes, l’élu du Puy-de-Dôme André Chassaigne revient sur la tenue du grand débat au sein de l’Hémicycle, avec des prises de parole sans vote sur les quatre thèmes choisis par le gouvernement. Pour lui, ce grand débat parlementaire est encore l’histoire d’un rendez-vous manqué face aux aspirations sociales et démocratiques du pays.

On a pu avoir l’impression que le grand débat, avec sa mise en scène du président face aux Français, s’est arrêté aux portes du Parlement. Au final, l’Assemblée puis le Sénat débattent… mais sans vote. Qu’en pensez-vous ?

Le débat qui s’est tenu à l’Assemblée sur le grand débat était formaté par les quatre thèmes choisis par le gouvernement, en dépit du principe de la séparation des pouvoirs. Un salmigondis composé d’interventions disparates sans échanges contradictoires. Une forme de déversoir qui tenait de la litanie et non pas d’une coconstruction de réponses à la crise que vit notre pays.

Nous avons, malgré cela, pris part à ce semblant de débat pour porter dans l’Hémicycle les doléances et revendications de nos concitoyens, recueillies lors des débats que nous avons organisés, de notre propre initiative, dans nos circonscriptions respectives, ou auxquels nous avons participé. Nous nous sommes fait l’écho de la colère, profonde et sincère, des participants et de leurs attentes en matière de pouvoir d’achat, d’amélioration de la qualité de vie, de démocratie, de fiscalité et d’environnement.

Comme une troupe de marionnettes, gouvernement et majorité ont donné le sentiment d’écouter sans entendre, dans l’attente d’être mis en mouvement par la bouche présidentielle. D’ailleurs, avant même que le débat soit achevé dans le pays et entamé dans l’Hémicycle, les mauvais coups pleuvaient déjà : augmentation du prix de l’électricité ; privatisations ; réforme des retraites et de la fonction publique. Ont-ils seulement compris l’ampleur de la crise ?

Le 9 avril, l’exercice s’est poursuivi sous la forme d’une déclaration du premier ministre. Nous n’en attendions à juste raison pas grand-chose : aucune réponse gouvernementale digne de ce nom ne s’est dessinée, bien au contraire. Le gouvernement garde le cap, se limitant à quelques pansements. Face aux urgences et à la détresse sociale de tant de nos concitoyens, ils ne sont qu’emplâtres sur une jambe de bois.

Quelles sont les propositions portées par les députés communistes ? Comment les populariser dans le pays ?

Face aux velléités de régressions sociales, les réponses existent. Elles ont été largement exprimées par nos concitoyens. Des mesures simples et radicales, de nature à ramener la paix civile et sociale, que nous avons relayées avec force par nos différentes interventions.

Il faut avant tout un changement de la donne politique en faveur de la démocratisation globale de notre République. Une République qui sera seule à même de répondre à l’urgence économique, sociale et écologique par des mesures en faveur du pouvoir d’achat, en particulier la revalorisation du Smic, des salaires, des pensions de retraite et des allocations sociales. Du côté du secteur public, l’indexation des traitements des fonctionnaires et donc le dégel du point d’indice deviennent plus que nécessaires.

L’amélioration du pouvoir d’achat se joue aussi au niveau d’une fiscalité plus juste : au-delà du rétablissement immédiat de l’ISF et du renforcement de la progressivité de l’impôt sur le revenu en augmentant le nombre de tranches, nous proposons le lancement d’un plan de lutte contre l’évasion fiscale. Il faut également un redéploiement des services publics pour réduire la fracture sociale et territoriale, étendre les énergies propres et développer les transports gratuits.

Pour populariser ces propositions – au-delà de nos circonscriptions –, nous les inscrivons, dès que l’agenda parlementaire nous le permet, dans le cadre de nos niches. C’est ce que nous avons fait en mars dernier. Ces mesures de bon sens ont toujours été rejetées par la majorité au nom des dogmes néolibéraux sur lesquels est verrouillé le quinquennat.

Plus de quatre mois après le début du mouvement des gilets jaunes, quelle est la situation politique d’Emmanuel Macron vis-à-vis du peuple, à la sortie de ce grand débat ? Comment jugez-vous sa stratégie actuelle ?

Dans la panique générale suscitée par le mouvement populaire des gilets jaunes, le président de la République a cru trouver une parade dans l’organisation d’un pseudo-grand débat. Il s’est révélé être une simple astuce politicienne pour étouffer le mouvement et neutraliser la critique radicale de sa politique.

C’est ainsi que le gouvernement a mis en mouvement un dispositif constitué de réunions locales, de contributions en ligne, de stands de proximité et autres conférences régionales. Le tout encadré par un collège de cinq personnalités pour garantir la prétendue indépendance du débat… Il en ressort finalement un grand exercice de communication politique et de propagande gouvernementale orchestré par le président de la République, où ledit grand débat n’était qu’un faux débat. L’incapacité manifeste du gouvernement à nouer le dialogue est liée à son absence de toute volonté politique de s’engager sur la voie du progrès social. Cette incapacité, le président de la République l’a incarnée à lui seul. Il n’a pas hésité à se mettre en scène en s’imposant par des interventions qui ont révélé un plaisir irrépressible à glorifier sa seule parole et sa propre personne.

Le résultat est là : le grand débat national était officiellement destiné à écouter les Français, il s’est métamorphosé en logorrhée présidentielle occultant la prosaïque réalité. Au lieu d’assister à un grand moment démocratique, cette séquence s’est résumée au lancement de la campagne des élections européennes par un exécutif qui a pu s’appuyer sur l’ensemble des moyens de l’appareil d’État et sur le soutien indéfectible des médias. La déconnexion est totale avec les revendications de notre peuple.

Or, l’heure n’est plus aux atermoiements, aux circonvolutions et aux manœuvres politiques pour continuer d’agir dans l’intérêt d’une minorité de privilégiés, ceux qui se trouvent au sommet de la hiérarchie économique et sociale. Le président de la République et son gouvernement devront assumer toutes les conséquences de leur attitude irresponsable, qui, au fil du temps, ne pourra qu’attiser la colère. Si leur responsabilité est immense et marquera l’histoire de notre pays, nous continuerons quant à nous à assumer la nôtre, celle d’une lutte sans merci, des quartiers, villages et entreprises jusque dans l’Hémicycle : nous ne lâcherons rien !

19:52 Publié dans PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré chassaigne, pcf, grand débat | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!