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18/10/2014

ZAHIA ZIOUANI : UNE RECOMPENSE BIEN MERITEE !

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Moment de bonheur et d'émotion avec l'élévation au rang d'officier des Arts et Lettres de notre amie, la grande chef d'orchestre, Zahia Ziouani installée a Stains par la ministre de la culture ce jeudi soir 16 octobre.

Zahia a crée l'orchestre Divertimento, elle dirige l'orchestre national d'Algérie , elle fait partager sa passion aux enfants et aux jeunes de Seine Saint Denis .

zahia ziouani,fête huma 2013,la courneuve,stainsElle enchante depuis plusieurs années la grande scène de la fête de L'Humanité. Zahia Ziouani une créatrice qui construit des ponts entre la musique , la culture et les citoyens en Seine Saint Denis et partout ailleurs .

Félicitations.

Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité

« Je brûle de la présenter à qui ignore l’étonnante saga qu’elle est en train de faire naître. « elle » ?

C’est Zahia Ziouani jeune et talentueuse chef d’orchestre à qui une réalisatrice, a eu l’idée lumineuse de consacrer un film « Zahia Ziouani : une chef d’orchestre entre Paris et Alger »…

C’est dire la perspective qui attend la brillante et modeste chef d’orchestre entre Paris et Alger. Merci Zahia :que votre exemple serve de leçon à qui veut unir vraiment le peuples et les cultures des deux rives de « notre mer ». »

Francis Wurtz, député honoraire au Parlement européen, dans l’Humanité Dimanche.


zahia ziouani,fête huma 2013,la courneuve,stainsBIOGRAPHIE Zahia ZIOUANI
Zahia Ziouani est née en 1978. Elle est actuellement un Chef d’Orchestre de renom.
Titulaire de plusieurs premiers prix de conservatoire et diplômée en Musicologie à l’Université Paris IV Sorbonne, elle a été sélectionnée pour étudier la direction d’orchestre auprès du célèbre Maestro Sergiù Celibidache.

Durant l’année 2007, Zahia Ziouani a été nommée chef d’orchestre principal invitée de l’Orchestre National Symphonique d’ Algérie.

La renommée et le talent de Zahia ZIOUANI lui permettent de se produire dans de prestigieux lieux à Paris et sa région : Salle Gaveau à Paris, Basilique de Saint-Denis, Sénat, Ministère de la Justice, Auditorium Xenakis à Stains…Elle se produit à de nombreux concerts à l’étranger : Russie, Espagne, Allemagne, République tchèque, Pologne, Belgique, et Algérie.

Zahia ZIOUANI collabore aux côtés de grandes personnalités du monde musical français et international : Raphaël Pidoux, Sophie Koch, Ferruccio Furlanetto, Jean-Marc Philips-Varjabédian…
Lors de ses invitations à de nombreux Festivals, elle a été invitée à diriger des orchestres symphoniques et chœurs venant de Russie, Roumanie, République Tchèque, Pologne, Ukraine, Espagne, Allemagne, France, Australie, Algérie, Egypte et Chine.


zahia ziouani,fête huma 2013,la courneuve,stainsElle a notamment dirigé l’Orchestre pour la Paix, l’Orchestre Symphonique du Caire, l’Orchestre Symphonique National d’Algérie, l’Ensemble Instrumental DensitéS, l’Orchestre de chambre Dionysos, l’orchestre du Festival de Musique Contemporaine Encre Fraîche, et l’Orchestre du Festival Eurochestries de Jonzac en Charente-Maritime, l’Orchestre du festival 70 ans de Jazz français en Seine Saint-Denis ….

En 1998 elle a créé et dirige depuis l'orchestre Divertimento.

A la ville de Stains en Seine-Saint-Denis, Zahia Ziouani est Directrice de l’École Municipale de Musique et de Danse. Elle y encadre une équipe pédagogique importante et dynamique, et s’y investit très fortement pour sensibiliser tous les publics à la Musique et la Danse, et former les jeunes stanois aux activités artistiques.

21/10/2012

DE LA COMMUNE DE PARIS A LA CATHEDRALE D'EVRY !

zahia.jpgLa réunion des deux orchestres que Zahia Ziouani dirige régulièrement a valeur de symbole : celui du dialogue entre la France et l'Algérie.

Zahia Ziouani était ainsi l'invité exeptionnelle de la Municipalité d'Evry pour un concert magnifique interprété à la cathédrale d'Evry.

Elle y a notamment dirigée la Mélodie Mauresque de Tunis de Francisco Salvador Daniel (1831-1871) qui a contribué, par ses collectes ethnomusicologiques et ses orchestrations, à faire connaître la musique arabe sous le Second Empire, avant d’être fusillé pour sa participation à la Commune de Paris.

Ce concert était ainsi placé sous un double symbole, celui de la France et de l'Algérie, et celui d'Evry ville symbole de la Commune puisque c'est la ville qui porte le plus de noms en rapport avec cet évènement historique et la musique.

BIOGRAPHIE DE FRANCISCO SALVADOR DANIEL

Francisco, après avoir été initié à la musique par son père, entre au conservatoire. Il devient un excellent pianiste. Il est engagé dans l’orchestre du théâtre lyrique ; il y fait la connaissance du compositeur Léo Delibes qui le guide dans ses débuts. Mais il est surtout sensible à l’influence de Félicien David, l’auteur du « Désert ». Il partage l’idéal social de ce musicien saint-simonien. Sur le plan politique, il s’écarte donc résolument de l’orientation très réactionnaire prise par son père.

Félicien David lui inculque également l’amour de l’Orient. Francisco, qui veut élargir l’horizon de ses connaissances, part en 1853 pour Alger où il va enseigner le violon. Il apprend rapidement l’arabe et peut traduire les traités anciens de musique arabe.

La musique arabo-andalouse s’étant constituée à partir des apports de l’Orient et de l’Occident, Francisco Salvador Daniel va démontrer les analogies nombreuses entre la musique andalouse et le chant grégorien.

 

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Il publie à ce sujet un ouvrage très remarqué : La musique arabe, ses rapports avec la musique grecque et le chant grégorien (Alger - 1863). Cette œuvre était d’abord parue dans La revue africaine dont il était l’un des collaborateurs.

Il traduit en français des chansons algériennes, tunisiennes et kabyles, adapte la musique arabe aux instruments occidentaux. Très épris de la fille d’un marchand d’Alger, il s’apprête à l’épouser mais la veille de la cérémonie, la fiancée tombe malade et meurt quelques temps après. Francisco est terriblement affecté par le décès de la femme aimée et il retourne à Paris, très déprimé.

Ayant beaucoup de talent mais peu d’esprit d’intrigue, il n’occupe pas dans le domaine musical la place qu’il mérite et d’ailleurs ses idées avancées, ses conceptions d’une musique « sociale et démocratique » sont fort éloignées de l’idéologie officielle.

Il rédige en collaboration avec son père un cours de plain-chant, dédié aux élèves-maîtres des écoles normales primaires (Paris - P. Dupont - 1864).

- A propos de chansons - le personnage régnant, première lettre à Mademoiselle Thérésa, de l’Alcazar - Paris - Noirot - 1867

- La chanson guerrière - 18ème et 19ème siècles.

- La Complainte de l’Ogre - 1867.

- Album de chansons arabes, mauresques et kabyles.

Il donne des concerts à la Maison pompéienne aux Champs Elysées mais il est surtout passionné par la direction des concerts populaires fondés par Pasdeloup.

En 1869, il devient critique musical au journal républicain d’opposition à l’Empire La Marseillaise de Rochefort.

JPEG - 18.9 ko Pendant le premier siège, il participe aux journées révolutionnaires du 31 octobre 1870 et du 22 janvier 1871. Délégué des Comités de vigilance et Membre du Comité central Républicain des 20 arrondissements de Paris, il signe la fameuse affiche rouge du 6 janvier 1871.

Sous la Commune, il est délégué communal du VIème arrondissement, il est même amené à accomplir des missions dans le VIIème arrondissement.

C’est ainsi qu’il fait une perquisition dans la Maison des frères des écoles chrétiennes, rue Vaneau. Accompagné d’un secrétaire, il a pour mission d’inventorier les objets et meubles de la Maison. Le frère qui le reçoit n’a aucune sympathie pour La Commune, il dépeint pourtant ainsi Francisco : « Salvador avait la physionomie douce et aimable, si ces apparences n’étaient pas menteuses, il avait dû se faire de grandes violences pour accomplir son rôle odieux […] »

Le frère directeur « lui demande le départ libre pour tous ses frères. Réponse lui est faite qu’il peut sortir quand bon lui semblera et que cette autorisation est aussi donnée aux frères que leur âge ne comprend pas dans l’enrôlement » [1] (dans la Garde Nationale).

Le 15 mai 1871, Francisco Salvador Daniel est nommé, par la délégation de l’enseignement, à la direction du conservatoire de musique, en remplacement du compositeur Auber décédé le 12 mai.

En prenant ses fonctions, Salvador tente une réorganisation de l’établissement et convoque quelques professeurs restés fidèles à leur poste. Le bibliothécaire adjoint lui dit « Vous savez que vous risquez votre vie » et Salvador répond : « je sais que je risque d’être fusillé, mais j’agis selon mes convictions ».

Malgré ses nombreuses occupations, il continue à assumer ses activités journalistiques. Il collabore à L’Homme libre, organe politique et quotidien de la fédération universelle (ce journal se définit comme l’organe scientifique, philosophique et littéraire du triple développement physique, intellectuel et moral de l’Humanité.)

Dans le journal officiel du 20 mai 1871, on peut lire le communiqué suivant :

« Les citoyens et citoyennes artistes, attachés aux théâtres ci-après : Opéra, Opéra comique et théâtre lyrique, et comptant à un titre quelconque dans le personnel du chant, de l’orchestre, des chœurs, de la danse ou de la régie, sont invités à se réunir dans la salle du conservatoire, mardi 23, à deux heures, à l’effet de s’entendre avec le citoyen Salvador Daniel, délégué par la délégation de l’enseignement, sur les mesures à prendre pour substituer au régime de l’exploitation par un directeur ou une société, le régime de l’association ».

Hélas, cette réunion ne peut avoir lieu et Francisco devait être appelé à exercer des fonctions plus dramatiques durant la Semaine Sanglante.

Le 22 mai 1871 au matin, Varlin, élu du VIème arrondissement, assure la défense de son secteur. Il envoie l’ordre à Salvador Daniel « de faire exécuter une série de barricades rue de Rennes, rue de Vaugirard, pour assurer la protection du carrefour ».

Le 23 mai, Francisco combat rue de l’Université. Le 24 mai au matin, il commande la barricade dressée à l’angle de la rue Jacob et le la rue Bonaparte, sept hommes font le coup de feu avec lui. Ils luttent désespérément jusqu’à midi. Ils sont alors contraints de se replier devant des forces nettement supérieures.

Réfugié dans une maison appartenant à des amis, Salvador Daniel est dénoncé aux Versaillais par des voisins. Un officier avec une dizaine de soldats cernent la maison hospitalière. Après avoir enfoncé la porte d’un appartement ils sont stupéfaits du calme de l’insurgé qui, allongé sur un divan, fume tranquillement une cigarette en les attendants. Il sait qu’il va être fusillé sans jugement.

Amené par les lignards sur le lieu où il a combattu, il rectifie la position de sa cravate et demande d’être visé au cou. Une salve l’abat immédiatement. Trois heures plus tard, son corps sera jeté à la fosse commune.

Il avait manifesté, maintes fois, le désir qu’on jouât à ses obsèques l’andante du second quintette de Beethoven. Ce vœu ne devait pas être exaucé. Cependant, ses amis, en souvenir de lui, appelèrent plus tard ce morceau L’enterrement de Salvador.

Marcel Cerf