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18/05/2020

Economie au service de l’humain et de la planète

cecile cukierman.jpgAvant-Garde  à la rencontre de Cécile Cukierman, sénatrice communiste de la Loire

Crise sanitaire

Le gouvernement semble justifier la crise économique actuelle uniquement comme une conséquence de la crise sanitaire. Cependant, la difficulté structurelle de nombreuses entreprises aujourd’hui est la conséquence de choix économiques des dernières décennies. La mondialisation, encouragée ces trois dernières décennies, accélère, aggrave la crise économique issue de cette crise sanitaire. 

Chômage et emplois ?

Le chômage partiel est là pour pallier une difficulté temporaire, mais en effet il ne sauvera pas les emplois si demain de nombreuses entreprises doivent fermer. Certaines entreprises vont au nom de la crise justifiée des restructurations pour accroître leur compétitivité et donc réduire leur masse salariale. D’autres vont très certainement fermer, faute de commandes. De très nombreuses entreprises vivent de la sous-traitance, elles sont les premières fragilisées si aucun plan de relance industrielle, de grands travaux, de relocalisation n’est mis en place.

Reprise économique ?

L’avenir le dira, mais il y a fort à craindre que ce ne soit pas le cas. En tout premier lieu, il est plus rapide de mettre à l’arrêt que de relancer une dynamique économique, quel que soit d’ailleurs le système de production. La reprise n’est pas liée à la situation sanitaire, mais à une volonté politique. Nous avons subi plusieurs crises économiques au cours du XXe siècle et au début du XXIe siècle sans subir de crise sanitaire. Si effectivement la crise sanitaire à plonger notre pays dans une situation économique et sociale catastrophique, il serait donc naïf de croire que l’amélioration sanitaire sonnera seule la fin de la crise économique.

Mesures vers les entreprises ?

Dans la situation actuelle, il y a besoin d’aide. Sauver les entreprises c’est sauver les emplois. Cela ne doit pas être fait à l’aveugle. L’argent public doit être conditionné. Ainsi toute mesure peut être acceptable dès lors que cette aide est conditionnée à la relocalisation, au maintien et à la création d’emplois, au besoin de relever les défis de demain tant sociaux qu’environnementaux. Cependant, soyons attentif, l’étalement des prêts ne fait que repousser le problème. La difficulté pour les plus petites entreprises ne va pas se résoudre dès cet été. 

Mesures pour relancer l’économie

Relancer l’économie oui, mais pour quoi faire ? C’est en répondant à cette question que nous devons porter nos mesures de relance. Nous voulons relancer l’économie au service de l’humain, de la planète. Les salariés ne peuvent pas être les victimes. Nous devons donc être exigeants oui aux aides publiques exceptionnelles, oui au report des échéances, en les conditionnant. Au-delà même de la conditionnalité, les mesures exceptionnelles doivent être débattues, au sein même des entreprises par les salariés et leurs organisations. Elles doivent réellement s’inscrire dans un plan de relance, de relocalisation, de développement du fret ferroviaire et fluvial, des services publics. Enfin, elles ne peuvent s’envisager sans poser les conditions de travail et des salaires. N’opposons pas reprise économique et exigence sociale. Travaillons ces deux exigences ensemble, pour justement remettre les activités économiques au service de notre pays, des populations et des territoires. 

Organisation économique nouvelle

L’organisation économique doit être repensée. Impossible de résumer en quelques lignes ici les propositions des communistes en la matière. Mais actons, que cette crise a fait surgir le besoin de services publics, le besoin d’industrie stratégique et d’entreprise de proximité, l’enjeu des circuits courts et pas uniquement en matière agricole, l’urgence à démondialiser. Nous avons vu ces dernières semaines que faire dépendre notre pays en terme sanitaire par exemple (masque, tests, médicaments) nous plonge dans l’incapacité à réagir face à l’urgence. Nous avons toute notre place à prendre, amplifions le débat dans notre pays, faisons la démonstration que d’autres choix sont possibles, sortons de ce fatalisme qui laisse s’installer dans notre pays que la seule alternative serait de réduire nos droits sociaux demain. Sachons porter les alternatives et donner un autre espoir !

09/05/2020

CECILE ROL TANGUY : LA MEMOIRE DE LA REPUBLIQUE

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Cécile Rol-Tanguy était la mémoire de celles et ceux qui ont refusé la collaboration et ont combattu l’occupant nazi (Fabien Roussel)

Le PCF perd une de ses grandes figures, une grande dame qui est restée engagée toute sa vie. A 101 ans, Cécile Rol-Tanguy nous quitte, entourée de sa famille, dans sa demeure de Monteaux en Loir et Cher.

Avec elle disparaît une des dernières figures de la Résistance intérieure française et plus précisément de la Libération de Paris en août 1944.
Car Cécile Rol-Tanguy n’était pas que la femme du Colonel Rol Tanguy, présente à ses coté le 25 aout 1944 pour obtenir l’acte de reddition du général Von Sholtitz.

C’était aussi une militante de la paix, de la liberté, des droits des femmes s’opposant à toutes les formes d’intolérance.
Médaillée de la Résistance, Grand-Croix de l’Ordre national du Mérite, Grand Officier de la Légion d’Honneur, elle a mené de nombreuses batailles tout au long de sa vie. Elle était une femme d’écoute et d’échanges, jamais d’idées imposées.

Cécile Rol-Tanguy, née Marguerite Le Bihan le 10 avril 1919 à Royan, est la fille de François Le Bihan, syndicaliste, cofondateur du Parti communiste français (PCF), qui sera déporté à Auschwitz dans le convoi des 45000, et de Germaine Jaganet.

En 1936, elle s’engage au syndicat des métaux CGT d’Île-de-France. En 38 elle adhère au PCF. Elle milite à l’Union des Jeunes Filles de France et participe en même temps activement aux Comités d’aide à l’Espagne Républicaine, pour soutenir les Brigades internationales combattant le franquisme en Espagne.

Puis la guerre arrive. Dés le mois de juillet 1940, elle s’engage dans la Résistance et entre dans la clandestinité. Henri, son mari qu’elle a épousé un an plus tôt, la rejoint à Paris. Elle
devient agent de liaison et il lui arrive de cacher des armes dans le landau de ses enfants.

Elle tape des tracts, des journaux syndicaux et autres documents illégaux de la CGT interdite et travaille pour les avocats communistes qui défendent les premiers emprisonnés du régime de Vichy.

C’est aussi, elle, qui va aider le Colonel Rol-Tanguy à rédiger l’appel à l’insurrection des Parisiens. Les combats victorieux de la Résistance parisienne amènent la Libération de la Capitale le 25 août 1944.

Toute sa vie, elle a tenu à faire vivre la mémoire de la Résistance, celle de ses ami-es et camarades mort-es au combat.

Avec Lucie et Raymond Aubrac, Cécile et Henri Rol-Tanguy resteront comme les deux couples symboles de la Résistance intérieure française.

Ils auront été pour de nombreux communistes l’incarnation de la Résistance, la mémoire de celles et ceux qui ont refusé la collaboration et ont combattu l’occupant nazi. Cécile Rol Tanguy a instruit de nombreux militants et formé des dirigeants de notre parti. Jamais nous l’oublierons.

Tous les communistes de France sont tristes aujourd’hui. En leur nom, je tiens à adresser toute mon amitié à ses enfants, Hélène, Claire, Jean et Francis, sa famille, ses petits-enfants, ses arrière-petits-enfants.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord