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02/11/2017

HYPOCRISIE

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La chronique de José Fort sur Radio Arts Mada, tous les lundi à 19h repris sur Chansons Rouges Mosaik tous les lundis une semaine après, dans le Top Magazine de 12h, 18h, 23h et le mardi à 8h

Avant l’élection présidentielle, un commentateur écrivait  à propos de M. Macron, je cite : « Il y a chez ce personnage une douceur trop sucrée, qui sent l’hypocrisie ».

Ces derniers jours, le président mal élu a rivalisé en matière de tartufferie, de fausseté, de jésuitisme, de fourberie, de chafouinerie.

Vous choisirez vous mêmes, tous voulant à peu de choses près dire la même chose qu’hypocrisie. Le père Noël des riches, vous vous en souvenez peut-être, avait reçu l’été dernier à l’Elysée une délégation de l’opposition vénézuélienne composée de représentants de la grande bourgeoisie de ce pays et d’un membre notoire d’une formation extrémiste fascisante liée à M. Trump.

A la fin de l’entretien, Macron déclarait, je le cite : «  Nos concitoyens ne comprennent pas comment certains ont pu être complaisants avec le régime qui se met en place au Venezuela. Une dictature qui tente de se survivre au prix d’une détresse humaine. » Depuis cette sortie martiale, des élections qualifiées « d’honnêtes » par les observateurs étrangers ont eu lieu dans ce pays donnant 18 gouverneurs au mouvement chaviste au pouvoir et 5 à l’opposition. Macron n’a rien dit laissant une sombre inconnue porte parole du Ministère des Affaires étrangères s’étonner des résultats.

Il y a une semaine, le pourfendeur des fainéants et autres jaloux recevait en grande pompe le «  président auto proclamé » égyptien, le général Sissi. Et que déclarait l’ancien administrateur de banque ? Je le cite : « Je crois à la souveraineté des Etats et de la même façon que je n’accepte pas qu’un dirigeant donne des leçons sur la manière de gouverner mon pays, je n’en donne pas aux autres. »  

Bref, ce président a une conception de la souveraineté à géométrie très variable.Macron, c’est comme boire du vin avant 11h. Au bistrot, ça fait poivrot. A 12h05,  ça fait bon vivant. Dans tous les cas, il veut faire vite, comme les alcoolos vidant les verres à un rythme express. Tous les mauvais coups sociaux sont adoptés à la vitesse supersonique.

Quant à la prétendue concertation avec « les forces vives de la nation », la tromperie atteint des sommets. En fait, il s’agit pour l’adepte du détournement de majeur de recevoir parfois autour d’un café, d’exposer le projet et bonjour-bonsoir, y a plus rien à voir et encore moins à discuter. Certains s’en contentent, d’autres pas.Macron est hypocrite. Il n’est pas le seul, c’est vrai. Mais chez lui, il y a aussi une bonne dose de perversité et de mépris à l’égard des sans dents, comme dirait son ancien employeur, le retraité Hollande.

Hypocrisie, tel est le titre de la chanson interprétée par Lartiste. Ecoutons.

Clivages Vous n’aurez pas manqué de noter les clivages qui s’amplifient chaque jour d’avantage dans la société française y compris à gauche, particulièrement dans ma famille politique : la Catalogne, Mélenchon, le mouvement social et la manière de mener la lutte, la juste action contre les violences faites aux femmes et «  balance ton porc », y compris même « l’affaire » Sonia Nour …

L’amplification de ces inquiétants clivages mériterait une réflexion sereine et constructive sur les raisons profondes de cette dérive. Est-ce encore possibles ?

Ce vendredi midi 27 octobre sur France Inter, Nicolas Soufflet présentant l’émission «  Le jeux des mille euros » a évoqué «  le soulèvement républicain » en Espagne.

Chacun sait que la République espagnole a été démocratiquement élue au suffrage universel et a dû affronter un « soulèvement » militaire mené par Franco soutenu par Hitler et Mussolini.  De deux choses l’une : mettre la faute sur le compte de l’inculture ou craindre une réécriture de l’Histoire… Je n’ose y croire.

Juan Manuel Nebot, photographe et communiste est mort.

Juan Manuel Nebot, célèbre photographe et militant communiste, « Asturien et Espagnol » soulignait-il, est mort ce lundi à Oviedo.

C’est une figure des Asturies qui disparaît à l’âge de 88 ans. Il était artiste et militant, courageux dans les pires moments du franquisme, soucieux de sa liberté de penser et d’agir. Il était d’une fidélité absolue à ses engagements mais savait hausser le ton au point, à plusieurs reprises, d’avoir été écarté par ses camarades.Sa femme Rosa et ses enfants Ana et Carlos peuvent être fiers de leur mari et père.   « Hors ma vie familiale, deux dates  ont marqué ma vie », disait-il.

En 1942, Nebot comme on l’appelle familièrement à Oviedo et à Gijon s’engage dans la photographie ; en 1965, il rejoint le Parti communiste d’Espagne clandestin.Après la mort de Franco, il a toujours refusé d’être élu alors qu’il aurait été un bon candidat car très populaire.

Il n’a jamais souhaité occupé des fonctions responsables dans le Parti car il voulait conserver sa liberté de «  renâcler, lorsque cela était nécessaire ».Il a pourtant occupé trois postes: celui de président des photographes espagnols, de président des commerçants d’Oviedoanimateur de la première organisation écologiste espagnole les «  Amis de la nature des Asturies ».

Pour lui la vie, la vraie, exigeait d’être  «  honnête, transparent et dire la vérité. »J’ai rencontré Nebot à plusieurs reprises car il était un très proche ami de Horacio Fernandez Inguanzo, le célèbre leader communiste asturien, le deuxième mari de ma mère. 

Nebot appréciait les bonnes tables et, avec Rosa, ils aimaient recevoir. C’est dans ces moments là où sur son bateau au cours d’une sortie de nuit « a pescar hombres », à la pêche ordonnait-il, qu’il se confiait et nous faisait rire à « carcagadas », à gorge déployée.

Son magasin, renommé, aurait suffi à faire cuire la favada, le plat traditionnel asturien. Mais il était si bon photographe que les fins de semaine étaient remplies notamment avec les mariages de la «  haute » société nationale et régionale.

Il avait  immortalisé le mariage du fils de Carrero Blanco, le premier ministre franquiste explosé par  des centaines de kilos de dynamite en 1973 sur une route de Madrid. Le chef de la police politique des Asturies, le sinistre Ramos, avait eu beau faire, Nebot avait pu immortaliser le couple et leurs familles dégénérées avant de s’attabler en compagnie du ministre de la Marine «  pour parler poissons et crustacés ». «  Il fallait bien éviter de trop renvoyer en cuisine les tonnes de viandes, de langoustes et de caviar venues par avion de Madrid », rigolait-il.   

 A la fin de sa vie, lors des dernières élections, des revanchards ont essayé de lui interdire son droit de vote prétextant son état de santé. Il ne parlait plus Nebot mais son regard pétillait de compréhension et d’amour pour ses proches. Grâce à sa femme et à sa fille, grâce à ses camarades, il a pu exprimer pour la dernière fois le combat de sa vie.

Le combat pour la liberté et la démocratie. Il n’y a pas si longtemps, le Venezuela faisait la «  une »  de l’actualité. Le système de propagande médiatique en France, en Europe et bien entendu aux Etats-Unis fonctionnait à plein  régime.

Il fallait faire entrer dans les têtes qu’une dictature régnait à Caracas, que la presse était bâillonnée alors que 80% des médias restent placés sous la coupe de la grande bourgeoisie locale.Ce pays sombrait donc dans l’incurie, la répression et comme le suggérait M. Trump, il fallait vite mettre fin à l’expérience chaviste qu’on annonçait à l’agonie.

On se souvient que M. Macron avait reçu à l’Elysée une délégation de l’opposition et s’était fendu lui aussi de propos relevant de l’ingérence dans les affaires d’une autre nation.Depuis plusieurs semaines, le Venezuela a disparu des radars médiatiques, la campagne électorale des régionales se déroulant trop «  normalement », sans incident notable. Bref, plus rien à vomir.Dimanche, les électeurs vénézuéliens ont voté en plus grand nombre que lors des régionales de 2012 et ont élu 17 gouverneurs affichant les couleurs du parti du président Maduro, 5 revenant à l’opposition.

Comme il fallait s’y attendre, les Etats-Unis et leurs représentants locaux mauvais perdants crient à la fraude alors que les observateurs étrangers soulignent le bon déroulement du scrutin. Scandaleusement, le ministère français des Affaires étrangères a relayé lundi après midi les accusations non fondées de l’opposition. Macron et son équipe ont choisi de se ranger derrière Trump pour tenter de déstabiliser le Venezuela.

Les résultats de ce vote ne gomment évidemment pas les difficultés que connaît le Venezuela, problèmes en partie liés aux sabotages économiques organisés comme au temps d’Allende au Chili et aussi par des insuffisances internes au pouvoir en place. Ils constituent toutefois un sérieux revers pour les forces de droite, pour les gouvernants étatsuniens et européens plus prompts à donner des leçons à Caracas qu’à Madrid.

Luis Silva chante le Venezuela. Ecoutons.

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