LE JOURNAL DE LA COLERE

(Cette tribune n’engage que l’auteur)

La fête de l’Humanité vient de s’achever avec une participation record, et tous les observateurs s’accordent à reconnaître une présence plus importante de jeunes (spectateurs ou militants), c’est une bonne chose.

Le journal l’Humanité est bien représentatif de cet élan avec une diffusion en hausse selon l’OJD de 6,5 % en 2005, et ceci pour la cinquième année consécutive.

Sa situation financière reste précaire malgré cela, et je vous invite à le soutenir et surtout à le lire. La qualité de ce journal est remarquable, et très instructif.

Ainsi et pour ne citer qu’un exemple, l’Humanité vient de diffuser un long entretien de l’économiste américain J E Stiglitz, prix Nobel sur la situation économique mondiale.

A ma connaissance aucun média n’a repris cet entretien, et pour cause, cet économiste se situe complètement à contre-courant de l’idéologie libérale dominante.

 

L’actualité quotidienne est rythmée par la présence de Sarkozy (ce petit Bush qui veut voler notre République).

Il profite pour cela du contrôle qu’il sur la quasi-totalité des médias. TF1, FR 2, le Figaro, le Parisien, RTL, Europe1, France Inter…sont à ses pieds et il en dispose.

Il opère toujours de manière identique. Il joue sur des majorités sociologiques supposées contre des minorités également supposées (les salariés du privé contre les fonctionnaires, les français contre les immigrés, les policiers et l’opinion publique contre les juges…).

Il lance ses lieutenants, ensuite il intervient, et ensuite comme par hasard un sondage sorti à chaud le conforte dans sa position.

Les arguments avancés sont toujours populistes, démagogiques, superficiels et faux. Mais qu’importe parce que le débat de fond n’a jamais lieu. Il choisit toujours son terrain, ses arguments probablement connectés à partir d’un bureau de sociologues et de sondeurs.

Il me rappelle étrangement le personnage qui sème la zizanie dans le village gaulois d’Astérix dans l’album intitulé la Zizanie de Goscinny et Uderzo. Il crée la division pour régner. A la fin de l’histoire tous se rendent que ce n’est qu’un imposteur et le chassent. Espérons que le « petit Bush » aura la même fin.

  Il protège en même temps ses amis. Avez-vous vu un sondage sur le scandale que constitue les records de profits des entreprises du CAC 40, des salaires exorbitants des grands patrons ? 

Avez-vous vu un reportage après la grève suivie à 95 % des patrons des cliniques privées qui ont refusé de soigner les malades, avez-vous vu des personnes interrogées à la sortie des cliniques ? Souvenez vous des usagers interrogés par toutes les chaînes de télévision à la moindre grève des cheminots. Deux poids, deux mesures. Et la lutte de classe n’existerait pas ?

Sarkozy est un homme dangereux, pour la démocratie, les libertés et les droits sociaux.

Il faut le battre, le dénoncer. Sa force est sa faiblesse. Son attitude agace. Il avait juré de ne pas privatiser GDF, il n’a pas tenu parole, il avait juré de s’attaquer à la délinquance, son bilan est mauvais, il prétend qu’il sera un grand Président, et à la première rencontre avec Bush il devient caniche. Il n’a pas de grandeur, et ses arguments relève du caniveau.

 

Il est temps que des candidats à gauche relèvent le défi.
Au PS c’est l’affolement devant Sarkozy et l’incapacité de proposer une véritable alternance au pouvoir de l’argent.

MG Buffet sans conteste apparaît la plus solide, le plus sincère, la plus apte, son intervention à la fête de l’Huma  a été d’un très grand niveau, combative et émouvante en même temps. Elle peut créer la surprise. Il est impératif qu’elle intervienne rapidement dans le débat en tant que candidate à l’élection présidentielle.

 

Diaz Diego

(L’illustration de cet article représente la couverture de l'album d'Astérix : La Zizanie)