DES MAUX POUR LE DIRE ! LE MOT MODERNE (16/01/2009)
« Nous pensons comme bien d’autres qu’un autre monde est possible. Les forces progressistes ont, ces dernières années, perdu la bataille du langage. Et les exploités, les dominés, tous ces hommes et ces femmes ont perdu le de nommer les choses par leur nom…Aussi, chers camarades, prenons l’engagement de regagner la bataille des mots utiles à la lutte des classes contemporaine. » Marie George Buffet.
Des mots pour s’exprimer, Nicolas Sarkozy flanqué de toute son équipe de sociologues, de publicistes, de communiquants, de psychologues, est passé à des maux pour dire sa politique néfaste. A force de matraquage, de manipulations il a réussit l’impossible, c’est à dire travestir des mots emblématiques, en maux « Tout ce qui est contraire au bien-être, à l'épanouissement; tout ce qui est mauvais, dommageable, néfaste (aux êtres ou aux choses). », selon la définition du dictionnaire.
Dans cette rubrique régulière de l’année 2009, plusieurs de ces mots vous seront ainsi présentés, définis, analysés.
Aujourd’hui c’est le mot MODERNE que je vous propose. Toutes les mesures, propositions et décisions du Gouvernement, tourne autour de cela. Etre moderne c’est accepter la précarité, la baisse des revenus du travail (pas du capital), la remise en cause des droits. Ne pas l’accepter dans l’environnement de propagande du pouvoir cela signifie être égoïste, retardataire, inculte, et j’en passe. Ce qui est curieux c’est que au nom de ce mot, nous revenons progressivement à plusieurs siècles en arrière, au 19 ème siècle par exemple, à l’époque de Germinal.
Ainsi un exemple qui est particulièrement instructif. Radio France International vient d’annoncer un plan qui prévoit la suppression de 20 % des postes, soit 206 emplois en moins. Et comment s’intitule ce plan ? : « Plan de modernisation ». Cela ne s’invente pas. Le Gouvernement lui même présente ses plans de modernisations qui chacun, prévoit des restructurations et la suppression de dizaines de milliers d’emplois.
Le MEDEF en salive, en prononçant aussi cette expression, qui aujourd’hui devient le symbole de toutes les régressions, de tous les maux.
En 1893, Emile Durkheim dans son ouvrage, « De la division du travail social » disait :
« Il n'y a plus d'illusion à se faire sur les tendances de notre industrie moderne ; elle se porte de plus en plus aux puissants mécanismes, aux grands groupements de forces et de capitaux, et par conséquent à l'extrême division du travail. »
Anton lui donnait la définition suivante du mot moderne « Qui ne s'inspire pas des réalisations antérieures par les principes, les règles établies; qui est d'une facture nouvelle et apporte quelque chose d'inédit, d'original. ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que lorsque la Droite emploie ce mot, nous sommes très loin de cette définition, nous sommes plus tôt au retour à la préhistoire.
DIAZ Diego
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