Ukraine : Appels du Parti de la Gauche Européenne et du Parti Communiste Français (03/03/2014)
UKRAINE : il est encore temps d'éviter la guerre (PGE)
Le Parti de la gauche européenne est très inquiet de la situation en Ukraine.
Tout acte d'agression ou d'encouragement au conflit militaire pourrait embraser la région. Il est encore temps d'éviter la guerre.
La démocratie et la solution pacifiste restent les seuls bons chemins.
L'urgence est au dialogue politique entre toutes les forces impliquées - Ukrainiennes et étrangères - sous l'égide de l'ONU, afin de stopper l'engrenage militaire et les ingérences des puissances étrangères. Cette rencontre aurait du avoir lieu depuis longtemps. L'OTAN doit rester en dehors du processus. Le dialogue avec la Russie est indispensable pour une solution politique et pacifiste d'une part, et pour toute politique de l'UE dans la région d'autre part. La coopération doit remplacer les luttes d'influences.
Il faut maintenant veiller à ce que le peuple ukrainien retrouve la maîtrise de son avenir par la tenue d'élections législatives, la mise en place d'un pouvoir légitime dans un cadre démocratique renforcé. La maîtrise des ressources du pays et les grands choix de coopérations internationales doivent appartenir aux ukrainiens. La partition du pays peut être évitée. Le peuple souverain peut décider de faire de l'Ukraine un pays indépendant, débarrassé de la corruption, des oligarchies et des violences de l'extrême droite.
Le PGE condamne fermement les tentatives d'interdiction du Parti communiste ukrainien ainsi que les attaques des extrémistes de droite et fascistes contre ses militants et bureaux.
Les autorités doivent prendre les mesures nécessaires pour éviter ces attaques et amener les responsables devant la justice.
Parti de la gauche européenne
3 mars 2014
UKRAINE : LA FRANCE DOIT PARLER D'UNE VOIX QUI LUI EST PROPRE POUR LA PAIX ET LA DEMOCRATIE (PCF)
Par la voix de son secrétaire national, Pierre Laurent, sénateur de Paris, le Parti communiste français s'est adressé aujourd'hui au président François Hollande pour qu'aucune décision de la France dans la crise ukrainienne ne soit prise sans consultation en amont des chefs de partis et des présidents de groupe au Parlement.
L'Ukraine est sous le feu depuis trois mois d'une lutte sans merci pour le pouvoir de ses oligarchies, toutes plus avides et corrompues les unes que les autres et qui se sont enrichies grâce aux politiques néo-libérales soutenues tant par l'UE que par la Russie.
L'Union européenne, la Russie, les États-Unis par l'intermédiaire de l'OTAN ou directement ont versé dans la surenchère, la démonstration de force et l'escalade militaire. C'est le peuple ukrainien qui est pris au piège entre la peste et le choléra.
Cette logique a pour toile de fond l'enjeu stratégique que représente l'Ukraine pour les grandes puissances qui s'affrontent dans une guerre économique féroce. 70 % du gaz et du pétrole russes transitent par l'Ukraine, et l'Europe représente 90 % des achats de pétrole russe. Ce n'est pas le retour de la Guerre froide à laquelle nous assistons mais bien à un conflit au sein du G8 entre, d'une part, les États-Unis, appuyés par l'UE et servis par l'OTAN, et, d'autre part, la Russie, pour sauver ou conquérir leur place parmi les puissances mondiales.
À l'instar de l'Allemagne qui met en place un groupe de contact, la France devrait jouer un rôle premier pour se démarquer significativement de l'OTAN et pour stopper l'escalade militaire. Le but de la France devrait être de contribuer à un processus qui mène au retrait à terme de toutes les forces militaires étrangères aujourd'hui présentes sur le sol ukrainien.
L'Ukraine ne doit pas servir de « zone tampon » ou de « zone militarisée », unique ou coupée en deux, où Américains, Européens et Russes se jaugeraient sur le dos des Ukrainiens.
La France doit aussi avoir pour objectif premier la mise en place d'un véritable processus démocratique en Ukraine permettant au peuple ukrainien de reprendre la pleine maîtrise de sa destinée.
La nouvelle faction oligarchique aujourd'hui aux affaires projette une élection présidentielle le 25 mai dans une situation hautement tendue, où l'extrême droite et les groupes néo-nazis dictent à l'opposition sa ligne politique et font régner la terreur dans le pays.
Ni la France, ni l'UE ne peuvent s'inscrire dans une telle démarche quand il s'agirait au contraire d'aider les forces démocratiques, en butte à la violence de l'extrême droite, à prendre le dessus pour que s'engage un véritable processus de réformes démocratiques, sociales et constitutionnelles. La France devrait appuyer les forces démocratiques et progressistes ukrainiennes qui plaident pour que le peuple ukrainien puisse se prononcer par voie référendaire sur les réformes à engager.
Il faut s'extraire de la logique de guerre et de ce tête-à-tête cynique « Occident » - Russie, et dans l'objectif d'appuyer les efforts de l'ONU et de son secrétaire général qui rencontre aujourd'hui le ministre russe des Affaires étrangères, la France devrait prendre l'initiative d'appeler à la tenue d'une table-ronde sous l'égide des Nations unies et de son conseil de sécurité réunissant autour de l'Ukraine, l'UE, les États-Unis et la Russie devant trouver un accord de sortie politique de crise sur deux points immédiats : l'arrêt de l'escalade militaire et la mise en place du processus démocratique.
La France, enfin, a une responsabilité particulière pour que l'Union européenne revoie de fond en comble ses relations avec la Russie et travaille avec elle à l'élaboration d'une politique de voisinage qui dépasse les tensions et ruptures du passé par la mise en place d'un partenariat de haut niveau fondé sur des échanges économiques, politiques et culturels dans un cadre de sécurité commune qui appelle au retrait des forces armées étrangères de l'Ukraine.
Le Parti communiste français
18:39 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, pcf, parti de la gauche européenne | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |