EVRY BORD DE SEINE, LE FRONT DE GAUCHE RASSEMBLE ET REND HOMMAGE ! (02/06/2012)
Plusieurs dizaines de miltants du Front de Gauche et leurs ont participé à un rassemblement pique-nique au bord de seine d'Evry dans une ambiance particulièrement agréable sous un ciel clément.
Autour de plats et de boissons apportés par les militants une discussion à "bâtons rompus" c'est engagé avec les deux candidats du Front de Gauche de la première circonscription de l'Essonne Ulysse Ulysse Rabaté et Elise Yagmur.
AUPARAVENT UNE CEREMONIE S'ETAIT DEROULEE POUR RENDRE HOMMAGE A LA RESISTANTE OLGA BANCIC.
Elise Yagmur, conseillère municipale au nom du groupe communiste, avec à ses côtés Ulysse Rabaté et Diaz Diego maire adjoint d'Evry a prononcé un discours dont voici des extraîts :
Aujourd’hui nous sommes réunis pour rendre hommage à une grande dame qui symbolise cet esprit de résistance contre toutes les injustices, contre la haine, contre le racisme dont nous sommes toujours porteurs.
Spéculant sur les incertitudes et l’angoisse, le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme continuent d’alimenter des idéologies de haine et d’exclusion. La menace est réelle.
Je parle de ceux qui tiennent ces discours pour tenter de nous faire oublier ce que furent les conséquences tragiques, hier, des « théories » qu’ils professent aujourd’hui. Je pense à l’infâme femme et son parti, en particulier, que nous n’aurons de cesse de chasser et de les combattre car ils continuent à distiller ce poison nauséabond qui est la haine de l’autre.
C’est pourquoi, notre présence ici témoigne de la volonté de ne pas oublier, de ne pas pardonner, et pour cela de dire et redire l’histoire de cette lutte, afin que le terrain de la parole ne soit pas abandonné à un révisionnisme sans cesse à l’affût des démissions de la mémoire collective.
Personne ne doit laisser en friche l’extraordinaire exemple de dignité, de courage, de confiance dans la victoire que les Résistants, et notamment ceux de « l’Affiche Rouge » qui nous ont légués, à nous et à l’humanité toute entière. « Les bûchers ne sont jamais éteints et le feu pour nous peut reprendre », écrivait le poète Pierre Seghers. C’est à nous tous qu’il revient de veiller et d’agir pour que jamais plus le monstre abattu ne relève la tête.
Vous pouvez faire confiance au Front de Gauche pour cela
Le hasard du calendrier fait que cette cérémonie a lieu la veille de la fête des mères instaurée par le régime de Pétain mais dont l’origine remonte à l’époque de la Grèce Antique. Ce régime de Pétain dont certains aujourd’hui se réclament dans l’esprit et les actes a été responsable de la mort tragique d’Olga, laissant une fille orpheline.
Olga Bancic était une jeune femme pleine de charme, douce et gentille, d’une rare beauté. Elle était femme, juive, roumaine, étrangère, communiste, c’est-à-dire tout ce que les fascistes et les nazis finalement détestent profondément.
Sixième enfant d’un petit fonctionnaire, à quatorze ans, elle a commencé à travailler comme ouvrière. Après une enfance et une jeunesse active et animée en Roumanie, pays où elle est née en mars 1912 dans la ville de Kichinev, alternant travail clandestin et séjours en prison pour ses activités syndicales et revendicatives, à seize ans et demi, elle se marie et part à Bucarest, où elle adhère aux Jeunesses communistes.
Recherchée, traquée de toutes parts par le régime fasciste qui alors dirige ce pays et sera allié avec l‘Allemagne nazie, elle quitte son pays et arrive en France en 1938 pour suivre des études à la faculté des lettres. Alors âgée de vingt-six ans, elle participe avec un de ses compatriotes, Jacob Salomon, à l’envoi d’armes aux républicains espagnols. Elle épouse Alexandre Jar, ancien des Brigades internationales et écrivain (1911-1988), et donne naissance en 1939 à une petite fille, Dolorès.
1940, c’est la guerre avec l’occupation allemande de la France. Sans la moindre hésitation, Olga s’engage et fait partie des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée) dans la lutte contre les nazis. Elle hésite d’autant moins que le système fasciste, sinistre ennemi, elle l’a vécu en Roumanie où elle fut persécutée. Elle fut parmi les premières à organiser et réaliser des actes divers de résistance qui se transformèrent assez rapidement en lutte armée.
Pour être libre de ses mouvements et pouvoir se consacrer entièrement à la Résistance, elle confie sa petite fille à une famille française qui en prendra bien soin.
Elle est chargée de l’assemblage de bombes et divers engins explosifs, de leur transport à destination et également du convoiement d’armes destinées aux opérations, armes qu’elle récupère après chaque opération pour les mettre en lieu sûr.
Le 16 novembre 1943, elle est arrêtée par les brigades spéciales de la préfecture de police de Paris, en même temps que Marcel Rayman et Joseph Sevec, combattants des FTP-MOI, en tout 23 d’entre eux qui donneront à la propagande nazie l’occasion de faire placarder la célèbre Affiche rouge, dite du groupe Manouchian, à Paris et dans toute la France.
Le 21 février 1944, les 23 sont condamnés à mort par une cour martiale allemande, réunie à Paris le 15 février 1944. Les 22 hommes du groupe sont fusillés le jour même de leur condamnation, au mont Valérien, dans la banlieue parisienne.
Olga Bancic est transférée en Allemagne. Malgré les tortures ignobles de ses geôliers, elle n’a pas cédé ni concédé le moindre renseignement pouvant les servir dans leurs tristes besognes. Elle fut de nouveau lourdement harcelée et torturée, sans jamais céder. Son courage resta inébranlable.
Incarcérée à Karlsruhe puis, le 3 mai 1944, dans la prison de Stuttgart où elle est décapitée le 10 mai, à trente-deux ans, le jour même de son anniversaire.
Avant d’être exécutée, elle fit parvenir à la Croix-Rouge le 9 mai 1944 une lettre pour sa fille dont voici le texte et qui à la veille cette fête des mères, vous le comprendrez, prend une dimension supplémentaire :
« Ma chère petite fille, mon cher petit amour,
« Ta mère écrit la dernière lettre, ma chère fille, demain à 6 heures, le 10 mai, je ne serai plus.
« Mon amour, ne pleure pas, ta mère ne pleure pas non plus. Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta mère, mon petit amour.
« J’ai toujours ton image devant moi.
« Je vais croire que tu verras ton père, j’ai l’espérance que lui aura un autre sort. Dis-lui que j’ai toujours pensé à lui comme à toi. Je vous aime de tout mon cœur.
« Tous les deux vous m’êtes chers. Ma chère enfant, ton père est pour toi une mère aussi. Il t’aime beaucoup.
« Tu ne sentiras pas le manque de ta mère.
« Mon cher enfant, je finis ma lettre avec l’espérance que tu seras heureuse pour toute ta vie, avec ton père, avec tout le monde. Je vous embrasse de tout mon cœur, beaucoup, beaucoup.
« Adieu mon amour.
« Ta mère. »
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