Une nouvelle embrouille (12/11/2009)
400 LICENCIEMENTS ANNONCÉS EN COMITÉ D’ENTREPRISE, COMMUNIQUE DE LA CGT
Le 12 novembre, l’affaire ouvrait les pages Essonne du « Parisien », sous le titre ronflant : « L’entreprise Altis est sauvée ». Info ou intox ?
C’est le nouveau maire de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, vassal de son directeur de cabinet et patron, Serge Dassault, qui a lancé le bruit. Avant même que le Comité d’Entreprise ne se réunisse le 12 novembre dans l’après-midi. D’après le porte-parole de l’avionneur, celui-ci aurait trouvé un repreneur pour l’usine de semi-conducteurs qui devait fermer définitivement fin 2010, après son lâchage par ses créateurs IBM (USA) et Siemens-Infineon (Allemagne). Ledit repreneur serait un certain Germain Djouhri, fils de son père Alexandre, homme d’affaires franco-algérien . Le jeune homme, financier d’une trentaine d’années, vivrait entre la France et la Russie. Ce qui rappelle le ridicule feuilleton 2007-2009 selon lequel Serge Dassault aurait eu dans sa manche, entre autres israéliens et européens, un repreneur russe dont on attend encore la preuve de l’existence.
Second élément, le prix et les conséquences. Toujours d’après le « Parisien », Germain Djouhri alignerait 70 millions d’euros après un nouveau et sévère plan social de 400 licenciements dans une entreprise de 1300 salariés au bord de l’asphyxie due aux licenciements antérieurs en chaîne. Première remarque : 70 millions représentent environ une année de masse salariale et de frais de fonctionnement. Et M. Bechter parle de « centre de recherche et de commerciaux » ? Le procédé est connu : racheter une boîte pour le site, les stocks et les réserves foncières, vendre ce qui est vendable en jeter le reste.
Il semble en tout cas improbable qu’un projet industriel sérieux puisse exister en l’absence, ou sans l’aide, des pouvoirs publics. C’est là-dessus que la CGT avait interpellé la préfecture de l’Essonne, le gouvernement et que des contacts avaient été établis. Ceux-ci continuent d’ailleurs et la CGT est plus que jamais déterminée à garder le site et les emplois dans le cadre d’une politique industrielle véritable et non d’une brocante aux usines. Des marchés publics français, entre autres la Défense nationale, pourraient d’ailleurs y trouver avantage, en termes de proximité et de qualité.
Enfin, il serait imprudent d’oublier la semaine de grève, première du genre, qui a mobilisé plus de 600 salariés d’Altis en juin 2009, exaspérés par la dégradation des conditions de travail et la volonté de la direction de les faire partir par le stress et la promesse d’indemnités. L’unité syndicale qui avait permis cette action inédite va être encore une fois au pied du mur, après le Comité d’Entreprise du 12 novembre. MM. Bechter, Dassault et autres financiers internationaux auraient-ils oublié que chat échaudé craint l’eau froide ?
EVRY, le 12 novembre 2009 (17h30)
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