ALTIS-CORBEIL DOIT VIVRE ! (06/06/2009)
COMMUNIQUE DE LA CGT
Altis-Corbeil, fabricant de semi-conducteurs , est en danger de mort. Sur un effectif actuel d’environ 1300 salariés, 400 licenciements sont prévus en octobre 2009 et l’agonie devrait se poursuivre jusqu’en 2011. Si rien n’est fait, le bassin d’emploi d’Évry-Corbeil aura perdu 3 000 emplois, sous-traitants inclus. Ce serait un cataclysme social.
LA MASCARADE DES REPRENEURS
Pourquoi en est-on là ? En 2000, l’américain IBM et l’allemand Infineon, rejeton de Siemens, s’allient pour fabriquer de la puce en silicium. Ils doivent investir dans la recherche et créer des emplois. Neuf ans plus tard, les deux compères ont pillé les subventions publiques et supprimé 1000 postes. De recherche, point. Fin 2009, ils quitteront l’Essonne pour exploiter d’autres filons, brevets et cadeaux financiers publics.
Les projets de rachat sont morts. La valse des repreneurs-fantômes, russes ou israéliens, a montré ce qu’elle était : une mascarade. Le marionnettiste en chef, Serge Dassault, est hors jeu.
La colère monte dans l’entreprise et, pour la première fois, débrayages et manifestations se succèdent depuis mars 2009. Pour essayer de baisser la pression, la direction d’Altis-Corbeil affiche le 25 mai en direction des syndicats un fumeux « Projet Picasso » fondé sur une « Reprise par le Management », avec une analyse prévisionnelle économique niveau CM2. Comme si ceux qui ont envoyé l’entreprise dans le mur étaient les mieux placés pour la sauver…
COMMENT REBONDIR ?
Le syndicat CGT d’Altis-Corbeil et son Union départementale 91 refusent cette mort programmée. Première exigence, un moratoire immédiat sur les 400 licenciements programmés, autrement dit leur arrêt pur et simple. La CGT demande pour juin 2009 une négociation en préfecture de l’Essonne sous forme de table ronde réunissant pouvoirs publics, direction d’Altis, syndicats et élus politiques concernés. Chacun doit être mis au pied du mur.
La question de fond est naturellement le maintien de l’entreprise, donc de l’emploi, et son développement. Ceux-ci sont possibles, mais à plusieurs conditions. D’abord, cesser le pillage du savoir-faire d’une main-d’œuvre hautement qualifiée par les requins internationaux relayés par un encadrement docile. Ensuite, booster la recherche et développement (R&D) pour l’adapter aux nouvelles technologies et aux besoins internationaux, dimensions des puces et design inclus. Enfin, trouver de nouveaux débouchés, y compris dans les marchés publics français, ce qui suppose un marketing efficace. Ces mesures permettraient la sauvegarde de l’emploi et environ 350 embauches d’ici 2011.
QUELLE POLITIQUE INDUSTRIELLE ?
Évidemment, ces projets ont un coût. Travaillant avec des cabinets d’experts, la CGT les chiffre à quelque 900 millions d’euros échelonnés sur sept ans. Une somme importante qu’il faut relativiser. Au regard des dizaines de milliards dont le gouvernement a inondé les banques et la filière automobile, en laissant flinguer des milliers d’emplois au passage, l’investissement est raisonnable et prometteur. Marc Roumejon et Édouard Rodriguez, respectivement secrétaire général de l’UD CGT 91 et du syndicat Altis-Corbeil, vont demander dans les prochains jours une rencontre au premier ministre François Fillon. Celui-ci pourrait ainsi joindre actes et paroles. Quand il affirme avec son patron Nicolas Sarkozy que la France a besoin d’une véritable politique industrielle et d’une relance par l’investissement, voilà l’occasion de montrer qu’il ne s’agit pas seulement de baratin sur fond d’élections européennes. La CGT est décidée à ne pas baisser les bras. Et les autres ?
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