Si le besoin d’une réforme territoriale est largement partagée, il est évident que la tentative de retour à une forme autoritaire de féodalité proposée par le comité Balladur est absolument inacceptable.
Alors que l’on pouvait attendre que l’Etat s’interroge sur son rôle, le comité Balladur ne propose rien de moins que la suppression d’un principe constitutionnel : celui de libre administration des collectivités territoriales. C’est tentative de mise au pas des collectivités vise à réduire les contre-pouvoirs et en dit long sur l’esprit des mesures proposées par le comité. Quand les collectivités demandent plus de moyens pour assurer leurs missions, l’Etat supprime la taxe professionnelle et soumet au fait du prince les éventuelles compensations. Quand les collectivités aspirent à travailler à une plus grande coopération, le comité Balladur veut organiser leur séparation.
Enfin, la possibilité ouverte par les propositions du comité de rompre les liens entre les citoyens et leurs élus locaux, tout en organisant la primauté du clientélisme sur l’intérêt général est extrêmement choquante.
Edouard Balladur déclarait, sur TF1, vouloir « penser à l’avenir ». Quelle ironie pour un homme dont les propositions rappellent furieusement la France du Moyen-âge !
Marie-George Buffet, Secrétaire nationale du PCF.
Paris, le 25 février 2009.