Eleveurs : "Les annonces gouvernementales ne répondent pas à l'urgence" (PCF)
22/07/2015
À l'issue du Conseil des Ministres vient d'être annoncé le plan destiné aux éleveurs. L'ensemble des mesures, notamment les allégements, reports de charges et cotisations vont être les bienvenus, à la condition qu'en bénéficient les plus fragiles et modestes. Les banques de l'agriculture doivent mettre la main à la poche.
Ces mesures de situation de crise arrivent tardivement au regard du diagnostic connu : démantèlement des outils de régulation, libéralisation des marchés, concentration de l'agriculture au profit des géants de l'agroalimentaire... Les annonces gouvernementales ne répondent pas aux enjeux et à l'urgence de la situation.
Faute d'affronter la rémunération du travail paysan en posant fermement la répartition de la plus value entre producteur, transformateur et distributeur, les orientations indiquées ce jour risquent de n'être qu'incantatoires, comme le soulignent les éleveurs.
Quant à la droite agitée ces dernières heures, c'est elle qui a offert à la grande distribution les coudées franches sur les prix bas et les importations massives. La fuite en avant vers les fermes usines et la libre concurrence vont continuer de favoriser l'élimination des exploitations les plus modestes, aux dépends de la santé publique et du consommateur.
Nous proposons de reconstruire une production nationale pour répondre au besoin humain. Le droit à une alimentation de qualité pour tous appelle à une vraie politique de gauche. Rémunérer justement les producteurs et mieux répartir la valeur ajoutée dans les filières agricoles.
Nous proposons de légiférer sur la réduction des marges et pratiques abusives dans la grande distribution. Les prix agricoles doivent faire l'objet de négociations annuelles et pluralistes à travers des conférences des prix. Les filières alimentaires relocalisées doivent être soutenues.
L'Europe doit reconquérir l'ambition de sa souveraineté alimentaire. Elle doit se doter d'outils de gestion et de planification, tels des stocks régulateurs, des prix indicatifs... Pour que la PAC soit au service de l'intérêt général, il faut faire échec au projet de Traité Transatlantique.
Nous invitons le monde agricole, salarié, citoyen, à construire des majorités d'idées et de projets sans attendre. L'occasion nous est donnée lors des élections régionales, d'encourager l'agriculture paysanne et la transition écologique en relocalisant notre alimentation. Des solutions émergent : conditionnalités des aides publiques aux entreprises agroalimentaires, circuit court dans la restauration collective, gestion publique du foncier.
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