Contre l’autorisation de doter les policiers municipaux de TASER X26
24/04/2008
Déclaration de l’ANECR
Il est publié aujourd’hui un décret de la ministre de l’Intérieur autorisant la police municipale à être dotée de pistolets à impulsion électrique, commercialisés sous la marque « TASER X26 ». Ces pistolets équipent déjà en France près de 3000 policiers, gendarmes et personnel pénitentiaire.
Les élus communistes et républicains s’insurgent contre la parution d’un tel décret.
Ils dénoncent fermement la volonté de doter de telles armes les policiers employés par les collectivités locales. Depuis toujours, ils se sont prononcés contre le principe même de l’armement de ces agents. Les pouvoirs de police du maire doivent rester dans un rôle de prévention. En autorisant de doter les policiers municipaux de TASER X26, le gouvernement cherche à répondre à certaines municipalités qui participent à la surenchère sécuritaire.
Pour mieux faire accepter le décret, l’utilisation du TASER X26 est présentée comme un moindre mal par rapport à une arme à feu. Mais il faut savoir que cette arme délivre sur la victime une décharge de 50 000 volts qui coupe la liaison entre le cerveau et les muscles, lui infligeant une douleur intolérable pendant plusieurs secondes. La décharge peut même s’avérer mortelle : suivant un rapport d’Amnesty International, le TASER X26 a causé la mort en quatre ans de 150 à 200 personnes aux Etats-Unis et au Canada. C’est pourquoi les élus communistes et républicains étaient également opposés à la dotation des policiers, gendarmes et personnel pénitentiaire.
Dans la mesure où la décharge ne provoque pas systématiquement la mort, le risque est grand d’une banalisation de l’utilisation de cette arme. Ainsi, la France reconnaît elle-même, dans un rapport au Conseil de l’Europe, que l’utilisation du TASER X26 par les agents actuellement équipés ne répond pas dans 83% à un impératif de légitime défense ou à un état de nécessité. Et le projet de « formation » des agents à l’utilisation de cette arme ne changera rien au risque d’abus dans la mesure même où le danger mortel est peu important.
C’est pourquoi l’ANECR demande au gouvernement de retirer ce décret et incite l’ensemble des élus locaux à manifester auprès du gouvernement leur opposition à l’autorisation d’une telle arme.
Montreuil, le 24 avril 2008
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