Commémorer le 10 mai, c'est donner du sens aux mots liberté, égalité, fraternité (10/05/2015)

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Communiqué du Parti communiste français

La loi du 21 mai 2001, dite « loi Taubira », proclame : « La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité. » Elle a également établi le 10 mai comme journée commémorative de la mémoire de l’esclavage, de la traite et de ses abolitions.

Chaque année, le Parti communiste français participe à cette commémoration profondément juste et indispensable au travail de mémoire de leurs descendants comme de toute la société française.

Alors que de nouveaux maires UMP et du FN, élus en 2014, refusent de commémorer cette journée, le PCF réaffirme qu'elle est indissociable des valeurs républicaines et de la lutte pour une société de justice, d'égalité, de solidarité et de liberté.

Commémorer le 10 mai, c’est rappeler avec force les combats de celles et ceux qui se sont levés contre le système esclavagiste. C’est donner du sens au mot liberté.

Commémorer le 10 mai, c’est affirmer l'exigence d'une République pour tous. C'est donner du sens au mot égalité.

Commémorer le 10 mai, c’est agir contre tous les racismes. C'est donner du sens au mot fraternité.

Le martyre des Amérindiens exterminés, des Africains déportés en Amérique et aux Caraïbes ne doit pas sombrer dans l’oubli. Malgré tout ce qu'ils ont subi, ces femmes et ces hommes n’ont jamais accepté leur sort et se sont toujours révoltés, allant jusqu'à conquérir leur indépendance et leur liberté à Saint-Domingue.

La lutte des esclaves pour leur liberté fait partie intégrante de l’histoire de l'humanité et de la libération humaine. Elle en constitue parmi les des pages les plus héroïques.

La première abolition de l’esclavage de 1794 fut une abolition insurrectionnelle, résultant de l’alliance entre les esclaves révoltés de Saint-Domingue et les révolutionnaires au pouvoir à Paris. Ils prirent alors le contre-pied de l’idéologie raciste dont l’organisation juridique du « Code noir » refusait aux esclaves noirs toute humanité en les qualifiant de « biens meubles ». Alors que l’esclavage et la traite négrière étaient à leur apogée, les révolutionnaires français ont affirmé à la face du monde l’unicité de l’espèce humaine. Ce n’est pas un hasard si l’esclavage fut rétabli par la réaction napoléonienne et qu’il faudra attendre le retour en force des abolitionnistes et la Révolution de 1848 pour obtenir, enfin, l’abolition définitive de l’esclavage.

Rappelons avec force que la traite négrière transatlantique et le commerce triangulaire ont modifié en profondeur l’histoire de l’Afrique, de l’Europe et du continent américain. Le développement de l'Europe, de l' « Occident », doit tout à cette forme la plus hideuse et la plus inhumaine du système d’exploitation capitaliste et au pillage des richesses et ressources du continent africain au cours des siècles, prolongées de nos jours par la prédation et la spoliation de firmes multinationales.

La traite européenne a arraché à l’Afrique 12 à 13 millions d’êtres humains. Il n’est que justice de reconnaître que la France a une lourde dette envers eux et envers le continent africain puisqu' elle porte la responsabilité de la déportation d’1,2 millions de personnes dont 80 % furent destinés à Saint-Domingue mais aussi à la Martinique et à la Guadeloupe.

Cette commémoration appelle les autorités françaises à refonder aujourd'hui sur la base de partenariats mutuellement bénéfiques la politique extérieure française et en particulier vis-à-vis des pays africains dont le développement a tour à tour été entravé par la traite, la colonisation puis les politiques d'ajustement structurel et la dette.

Les chiffres, dans leur dureté, disent toute l’humiliation de ces femmes et de ces hommes déracinés, marqués au fer rouge, vendus comme du bétail, exploités à l’extrême, martyrisés, assassinés au nom du sacro-saint profit.

Commémorer la mémoire de ces femmes et de ces hommes et reconnaître leur histoire, qui fait partie de l'histoire de notre pays, reste indispensable – aussi bien pour comprendre notre présent que pour imaginer notre avenir et lutter contre la persistance de l'esclavage à travers le monde et contre toutes les formes d’exploitation et de domination.

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