Nicolas Sarkozy vient d’annoncer que l’investissement public pour le grand emprunt s’élèverait à 35 milliards d’euros, 60 milliards d’euros grâce à un effet de levier.
Le Président de la République promet d’allouer des ressources supplémentaires à des priorités au nom évocateur (enseignement supérieur, recherche, innovation, environnement...). Mais en réalité, sous couvert de « campus d’excellence », de « filières d’excellence », « d’internats d’excellence », il s’agit de financer des stratégies pilotées par les seuls intérêts des grands groupes de l’industrie et de la finance. La formation, l’innovation, la recherche seront poussées à se rentabiliser au détriment de logique de développement pour toute la société.
La justification avancée de combler les « retards d’investissements » de la France par le chef de l’État masque mal le fait que l’emprunt est destiné avant tout à financer la poursuite de la même politique. Il s’agit d’aller puiser dans la poche des Français de quoi « compenser » les milliards débloqués au bénéfice exclusif des banques à l’automne dernier et les cadeaux aux riches qui continuent d’être exonérés de contribution via le bouclier fiscal. Un véritable chèque en blanc est ainsi demandé aux Français.
Pour le PCF il faut, au contraire, utiliser l’argent public des aides d’État versées aux entreprises (près de 70 milliards d’euros) pour réorienter le crédit aux entreprises, de façon sélective en faveur de la formation des travailleurs et de bons emplois, sous le contrôle des salariés et des citoyens. Le PCF propose que plus aucune aide publique ne soit accordée sans de rigoureuses contreparties en termes d’emplois et de formations. Une relance des services publics est par ailleurs indispensable, en particulier dans les secteurs visés par le grand emprunt : formation, enseignement supérieur, recherche, numérique, développement durable.
Pierre Laurent, Coordinateur national du PCF
|Lors d’une conférence de presse le 14 décembre, Nicolas Sarkozy a présenté les modalités du grand emprunt. Il a annoncé une grande conférence sur la dette réunissant l’Etat, les élus locaux et la sécurité sociale en janvier.|
Il suivra donc les préconisations de la commission présidée par Michel Rocard et Alain Juppé. Le montant du grand emprunt sera de 35 milliards d’euros, financés à hauteur de 22 milliards par une levée de fonds sur les marchés, le solde soit 13 milliards d’euros provenant du remboursement opéré par les banques qui ont bénéficié de l’aide de l’Etat. Le montant des investissements induits par le grand emprunt atteindra 60 milliards d’euros, la différence venant des sommes placées par les entreprises ; les collectivités locales ou les programmes européen.
Les cinq chantiers retenus sont l’enseignement supérieur et la formation (11 milliards), la recherche (8 milliards), l’industrie et les PME (6,5 milliards), le numérique (4,5 milliards) et enfin le développement durable (5 milliards).