AFFAIRE CORSE : La réaction de Paul-Antoine Luciani (PCF)
05/12/2017
Les réactions s'enchaînent à la suite du Tweet accablant de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier, leader de la France Insoumise, s'est réjouit du score historique des nationalistes au premier tour des élections territoriales en Corse. Jean-Luc Mélenchon s'est félicité du très faible score de Jacques Casamarta 5,68%, Liste l'avenir en commun, en estimant que les Nationalistes incarnaient le dégagisme.
A noter que le leader de la France Insoumise s'était opposé à une union entre le PC et les militants de la France Insoumise. "L'usurpation d'identité et la tambouille du PCF ont été durement sanctionnés" a réagi le député marseillais. Ce lundi, Paul-Antoine Luciani, conseiller municipal communiste d'Ajaccio, s'insurge d'un "retournement de posture de la part du leader de la France Insoumise.
Il indique : "Le Grand Insoumis n’hésite pas à piétiner tous ceux qui ne lui obéissent pas, surtout s’ils sont corses et alliés des communistes…Dans ce cas, il ne se contente pas de prononcer contre ces hérétiques une excommunication majeure : il tresse des couronnes à ceux que, naguère, il semblait détester, les nationalistes corses.
Aujourd’hui, il célèbre leur victoire «dégagiste » ! Les Corses qui se souviennent des propos anti corses du sous ministre socialiste Mélenchon (« Le déshonneur ordinaire de la Corse contamine l’Etat républicain… »), apprécieront comme il se doit son retournement de posture. Ils s’interrogeront sur la sincérité de ses convictions (« J’ai la religion de la République…») et en concluront sans doute qu’il n’a de fidélité qu’à ce qu’il croit être son « rôle historique », tuer le parti communiste !
"Grand imprécateur populiste, gonflé d’ambition et de suffisance, il se sert, comme Jean-Marie Le Pen, de ses talents oratoires pour essayer de « fédérer » autour de sa personne tous les déçus de la gauche et de la droite ; participant ainsi à la confusion générale que l’évolution du monde, les affaires et la corruption, l’inefficacité des politiques social démocrates pour résoudre les grandes difficultés sociales du pays ... ont fini par introduire dans la vie politique française.
"L’abstention en étant la principale (mais non la seule) manifestation. "Sa campagne indigne contre la seule liste de gauche, son appel incivique à l’abstention (facilement compris par le corps électoral…), son exultation malsaine après la victoire nationaliste, méritent qu’on lui applique l’appréciation que Julien Gracq portait sur Céline : "Quiconque a reçu en cadeau, pour son malheur, la flûte du preneur de rats, on l’empêchera difficilement de mener les enfants à la rivière"
Déclaration du Comité exécutif national du PCF
Les résultats du premier tour de l’élection territoriale en Corse sont très inquiétants pour la Corse elle-même. Ils mettent en évidence une crise politique dont l’abstention est révélatrice.
Un électeur sur deux ne s’est pas rendu aux urnes et c’est encore plus marquant dans les bureaux de vote des quartiers populaires des grandes villes de Bastia et d’Ajaccio, où l’abstention dépasse souvent les 60 %.
La réforme institutionnelle de la Collectivité, imposée aux Corses sans consultation par référendum reçoit en ce sens un cinglant désaveu.
A ce déni de démocratie, s’ajoute, pour ce troisième scrutin de l’année, le sentiment que les difficultés de la vie quotidienne, auxquelles une grande majorité d’entre eux est confrontée, ne font que s’accentuer.
La cherté de la vie, la pénurie de logements sociaux, les bas salaires, le chômage, la pauvreté et la précarité ont été évacués de cette campagne électorale. De même, il n’a jamais été question des compétences qui seront exercées prochainement par les élus de cette nouvelle collectivité dotée d’importantes compétences et concentrant tous les pouvoirs non régaliens.
En revanche, il est déjà question, côté nationaliste, d’engager avec le gouvernement une négociation en vue d’une nouvelle étape institutionnelle pour, cette fois-ci, changer radicalement le rapport de la Corse à la République.
Cela interpelle d’autant plus que la référence au fédéralisme européen, voire à l’autodétermination dans les dix ans est régulièrement avancée sans se soucier de la concurrence exacerbée entre les territoires que cette option suppose dans un cadre toujours plus libéral.
Or, il est évident que pour la Corse, région métropolitaine la plus pauvre, cette fuite en avant, tout en affaiblissant l’expression de la solidarité nationale dont elle a besoin, sera désastreuse.
Dans ce contexte, il n’y aura plus aucun élu pour porter dans cet hémicycle de la Collectivité unique de Corse une alternative de gauche, antilibérale et écologique, malgré une belle campagne menée par les militantes et les militants de la Corse Insoumise, du Parti communiste français, de la Manca Alternativa et d’Ensemble.
En rassemblant 6788 suffrages, 660 de moins qu’en 2015 pour la liste PCF-FdG, cette liste, la seule de gauche (FI, PS, PRG, EELV ayant jeté l'éponge avant de mener le combat) n’est pas parvenue avec 5,7 % à franchir la barre des 7 %, indispensable pour qu’elle puisse être maintenue.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, plusieurs voix sur le continent se sont félicitées de cette disparition, dont des responsables politiques de gauche qui ne présentaient pas de candidat. C’est une analyse à courte vue, dont le patronat local pourra se satisfaire tant il est vrai que sa domination économique et sociale n’était contestée jusqu’ici que par les élus régionaux communistes.
Ce deuxième tour pourrait donc voir se réaliser une fusion des listes de droite, "macroniste" incluse, sans que cela ne vienne contrarier la victoire, non moins libérale, des listes nationalistes impatientes d’engager un bras de fer avec Paris au bénéfice de leurs résultats pour obtenir un nouveau statut.
Dans ces conditions, ce scrutin ne pouvant être considéré comme un blanc-seing, il faudra en préalable à toute discussion de ce type donner la parole aux Corses.
Le Parti communiste français apporte, toute sa solidarité aux corses et renouvelle toute son amitié aux colistier.e.s et militant.e.s de la liste « l’Avenir, la Corse en commun, l’Avvene, a Corsica in cumunu », soutenue par la Corse insoumise, le Parti communiste français, Manca alternativa/Ensemble.
Paris le 4 décembre 2017
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