Le goujat, la tambouille et la plus grande fête populaire de France
20/09/2017
(La chronique de José FORT)
Le mal élu à la présidence de la République française, 8 Français sur 10 n’ont pas voté pour lui, le déjà défraichi Macron, peut être assuré au moins d’une chose : il figurera au Guinness des records de la muflerie.
Souvenez-vous de quelques-uns de ses bons mots :
« Si j’étais chômeur, j’essaierai de me battre d’abord » ;
« Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires » ;
Et encore « femmes illettrées », « libéralisme valeur de gauche », « je n’aime pas ce terme de modèle social », « la meilleure façon de se payer un costard c’est de travailler » et plus récemment « faignants et cyniques ». Avec une petite dernière sur les « grincheux ».
J’en arrive à penser qu’en sortant du ventre de sa mère, la première chose que Macron s’est demandé c’est combien de gens il pourrait emmerder au cours de sa vie. Macron est un expert en matière de goujaterie. Pas seulement.
Il est aussi le produit de ces « gagneurs », ces « compétiteurs », bref cette génération accouchée par les banques et la grande bourgeoisie qui lui ont confié trois objectifs : casser les conquêtes sociales au nom de la « réforme » et du « modernisme », installer durablement l’ultra libéralisme, tenter une opération rassemblant les ventres mous du spectre politique français dans une formation « en Marche » qui bat, déjà, sérieusement de l’aile.
Il est aussi le produit d’une stratégie du spectacle de la communication contrôlée au millimètre près frisant le ridicule comme récemment sur l’ile ravagée de Saint Martin. Son entourage avait laissé croire que le président avait dormi sur un lit de camp et s’était lavé avec un seau d’eau, alors qu’il avait été hébergé et avait dormi dans la chambre d’ami d’une gendarmette.
Il y a aussi les copains et les coquins à recaser. Dernier exemple, la nomination de Stéphane Bern à la défense du patrimoine national. Un bouffon de la télévision venu du « Figaro », comme s’il n’y avait pas des spécialistes notamment les architectes des bâtiments de France pour assurer une telle fonction. Mais peut être existe-t-il un lien entre le lourd endettement contracté par M. Bern après l’achat d’un château en Eure et Loir et sa nouvelle mission.
Au beau milieu de ce marigot, un moment de fraternité : la fête de « l’Humanité ». Un beau succès cette année, malgré le temps incertain et des mesures d’organisation obligatoires par ces temps troublés. Du monde partout à La Courneuve le week-end dernier. La foule devant la scène centrale, la foule dans les avenues de la fête, la foule aux dizaines et dizaines de débats. Et retenez bien un fait prometteur : une foule jeune, très jeune.
Comment expliquer le succès de la fête de l’Huma que certains veulent inscrire au patrimoine national. Il s’agit en fait d’un cocktail mêlant la lutte contre les injustices, pour le progrès social et la solidarité internationaliste ; un cocktail aux multiples ingrédients allant de l’envie de faire la fête aux besoins de se retrouver, de dialoguer, de confronter, de s’aimer. Bref, une folle envie de communisme, au sens plein du terme.
Avez-vous remarqué que dans ce rassemblement à plusieurs centaines de milliers de personnes aucun incident n’est à déplorer ? Avez-vous noté que le succès de cette fête repose sur le bénévolat de milliers de militants communistes ? Avez-vous observé que les sans-grades deviennent harangueurs de foules tandis que les intellos s’agrippent aux fourneaux des cuisines ? Avez-vous aussi regretté que d’une phrase banale de Pierre Laurent sur le thème « personne n’a le monopole de la vérité », une vague médiatico-politico-mélenchoniste ait voulu réduire la fête à leur sport préféré : la tambouille politicienne ?
Le succès de la plus grande fête populaire de France donne des couleurs aux communistes et plus généralement à toute la gauche. Ce qui aurait ravi un de ses fidèles, le regretté Jean Ferrat, dont on ne se lasse pas d’écouter la chanson « Camarade ». Ecoutons.
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