Macron ? Rien.
04/09/2017
(La chronique de José Fort du lundi sur Radio Arts-Mada en direct à 19h le lundi que vous pouvez réécouter le lundi dans le Top Magazine de Chansons Rouge Mosaik Radio à midi, 18h, 23h et le mardi à 8h)
Macron n’en loupe pas une. Vous avez certainement en tête ses écarts de langage sur les analphabètes en Bretagne et autres joyeusetés sur comment devenir riche, sa critique des Français depuis l’étranger à propos des réformes. Il en a rajouté une louche l’autre jour devant les ambassadeurs de France en qualifiant le Venezuela de « dictature ».
Bien installé depuis son enfance dans le luxe et le confort, il ne sait pas ce qu’est réellement une « dictature ». Rappelons-lui qu’un pays où ont lieu régulièrement des élections, un pays où les médias appartiennent à 70% à l’opposition oligarchique, où le droit de réunion et de manifestation est autorisé ne peut être difficilement qualifié de « dictature », même en situation de crise aigüe. A moins de qualifier la France de « dictature » lorsque ses gouvernants interdisent des manifestations, mobilisent des forces de police contre les défilés syndicaux, provoquent mort et blessés lors de démonstrations contestataires et laisse les médias sous le contrôle de l’oligarchie.
Macron que les enquêtes d’opinion donnent en chute libre cultive son personnage pédant, imbu de lui-même, jusqu’à la plus fastidieuse arrogance en donnant des leçons à tout le monde.
Et puisqu’il se pique de politique internationale, de « défenseur » de la liberté, rafraîchissons lui la mémoire ou plutôt invitons-le à se pencher sur les véritables dictatures, les terribles répressions, les guerres. Des thèmes qu’il a peu ou pas du tout traité dans son discours aux ambassadeurs.
Tenez, la Turquie. A part, un ou deux coups de fil passés sous pression au massacreur Erdogan pour demander la libération d’un journaliste français, que dit le Président sur les rafles monstres toujours en cours dans ce pays où des dizaines et des dizaines de milliers, de personnes ont été licenciées avant d’être embastillées ? Que dit le Président sur les déplacements forcés des populations kurdes et les bombardements à répétition ? Rien.
Tenez, le Yemen. La guerre dans ce pays a créé une catastrophe humanitaire de plus, détruisant un pays qui était déjà le plus pauvre du monde arabe. Alors que des millions de personnes se trouvent à présent au bord de la famine, la nécessité d’un cessez-le-feu complet et d’un règlement politique du conflit sont plus urgents que jamais. Les Yéménites ont souffert des difficultés immenses en raison de bombardements aériens, d’attaques de roquettes et de blocus économiques. Que dit M. Macron à l’Arabie Saoudite qui lance des bombes made in France sur le Yemen. Rien.
Tenez, les conflits mêlés de la région du Sahel et du bassin du lac Tchad ? Tenez, le Soudan du Sud ? A part des considérations globales quelles propositions et actions nouvelles ? Rien.
Tenez, la Birmanie.
Le nouveau gouvernement civil dirigé par Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix si adulée en Occident, avait promis que la paix et la réconciliation nationale seraient ses principales priorités. La minorité musulmane rohingya est pourchassée, martyrisée. Que dit Macron? Rien
Tenez, le Mexique avec des centaines d’assassinés, de disparus. Tenez le Honduras, le Paraguay et des atteintes permanentes aux droits de l’homme. Que dit M. Macron ? Rien, il préfère s’intéresser au Venezuela accompagnant ainsi Trump et l’oligarchie locale. C’est tellement plus facile.
Enfin, un souhait. Que Macron ne se mêle surtout pas de la très dangereuse escalade nucléaire dans la péninsule coréenne. Entre le joufflu Kim-Jong-un, élevé très luxueusement en Suisse, à la coiffure recherchée, bien enveloppé à la différence de ses concitoyens et surtout au comportement improbable et le blond-dingue sexagénaire Trump capable du pire, surtout que Macron reste à l’écart. Faudrait pas ajouter le pomadé à 23.000 euros les trois mois de maquillage aux deux autres dingos.
Un conseil à M. Macron. Il devrait écouter une chanson intitulée « Ce n’est pas bon ». Elle est interprétée par Amadou et Myriam.
José Fort
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