LE PROGRAMME DES INSOUMIS ET DE MELENCHON LOIN DE CELUI ADOPTE PAR LE PCF ET LE FRONT DE GAUCHE : IL ENTERINE UN RECUL SOCIAL, ECONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTAL GENERAL
12/11/2016
Infos en provenance des économistes PCF qui décortiquent les différents programme des candidats aux primaires, celui de FI et travaillent sur les propositions détaillées à formuler dans le cadre de la campagne par une candidature issue du PCF et à promouvoir DNS le cadre de la campagne quelque soit la décision des communistes sur l'option à retenir...Denis Durand un des économistes du PCF donne ce point de vue
"il s'agit du programme de la "France insoumise", officiellement adopté à sa convention de Lille le 16 octobre... mais dont l'accès est réservé aux membres de la "France insoumise".
Sur le site de JL Mélenchon, on ne trouve pas la version définitive. Nous avons néanmoins pu nous la procurer. Elle contient beaucoup de propositions parfois copiées sur L'Humain d'abord mais les dispositions concrètes qui donnaient une cohérence au programme du Front de gauche sont systématiquement gommées.
Par exemple, un "plan A" prétend essayer de "changer l'Europe" mais il ne contient pas la proposition d'un fonds européen pour que l'argent de la BCE finance les services publics. Ou encore, il est question d'"éradiquer la précarité" mais l'objectif d'éradiquer le chômage (en construisant progressivement une sécurisation de l'emploi et de la formation) disparaît, on vise seulement le "plein-emploi", c'est-à-dire le niveau de chômage qui équilibre le marché du travail.
Alors que L'humain d'abord, en 2012, prévoyait un SMIC à 1 700 euros bruts immédiatement, à 1 700 euros nets au cours de la législature, et que la CGT revendique aujourd'hui 1 800 euros bruts (et FO 1 900 euros), JL Mélenchon s'en tient à 1 300 euros nets.
JL Mélenchon a souligné dans son interview à l'Echo du centre en septembre qu'il ne veut pas contester le pouvoir des patrons dans les entreprises pour imposer d'autres critères de gestion et de financement.
Dès qu'on aborde des propositions mettant en cause le pouvoir des marchés financiers, il devient flou, par exemple sur la nationalisation des banques.
Au fond, il s'agit d'un programme social-démocrate peu différent de celui de Montebourg ou de Hamon, avec en plus des dérapages nationalistes."Voila chacun pourra se faire une idée précise et prendre sans doute le soin de ne pas se précipiter sur un soutien au contenu pas forcément en adéquation avec les attentes....attention au réveil amer...
Sur l'énergie et l'environnement la différence est abyssale : Le point de vue de Valerie Goncalves Andral faite à l'occasion de la conférence nationale du PCF du 5 novembre
En tant que dirigeante nationale du Parti en charge de l’énergie et profondément attachée aux questions de l’écologie comme beaucoup d’entre nous, je pense que le ralliement à Jean-Luc Mélenchon, nous discréditerait sur les questions industrielles et environnementales et laisserait le champ libre à la droite pour aller vers plus de privatisation.
En effet, le programme de la « France insoumise », c’est la fermeture de la Centrale de Fessenheim, l’abandon de la prolongation de vie des centrales nucléaires au-delà de 40 ans, de tous les projets d’EPR et du centre d’enfouissement des déchets…
Il a décidé d’en finir avec la 3ème industrie française avec comme conséquence la perte de milliers d’emplois qualifiés et la perte d’un savoir-faire reconnu dans le monde entier. Melenchon décide désormais à la place des citoyens qu’il nous faudrait abandonner l’atout nucléaire.
C’est la parfaite illustration de la posture tribunicienne qu’il a dorénavant adopté : candidat autoproclamé, campagne en dehors des partis, personnalisation outrancière de la démarche ; pour un candidat qui a fait de la sixième république citoyenne un axe central de son parcours, convenons qu’il vient d’endosser assez rapidement et soudainement les costumes et mauvaises habitudes de la monarchie présidentielle de la cinquième.
Qu’ira-ton raconter au million de travailleurs du secteur notamment les 300 000 ouvriers, cadres et ingénieurs de la filière nucléaire, qui par le passé votaient massivement pour le PS et le PCF.
Cette posture programmatique qui joue sur les peurs expédie aux calendes grecques, la difficile équation énergétique, équation qui doit tenir compte des besoins mondiaux de développement, de l'épuisement des ressources, et du grave problème du réchauffement climatique.
C’est aussi, rester sourd aux conclusions des travaux du GIEC. A savoir la nécessité impérieuse de faire reculer rapidement et massivement les énergies fossiles « carbonées » (charbon, pétrole, gaz) et de « décarboner » au maximum une électricité ayant vocation à les remplacer. Le GIEC reconnaît clairement que l’énergie nucléaire sera un des leviers incontournables pour contrer le réchauffement climatique et en même temps répondre à une demande mondiale considérable pour 2050.
En l'absence d'ambitions industrielles énergétiques nouvelles, couplant énergies renouvelables et nucléaire, il sera impossible d'atteindre cet objectif dans les délais souhaités. C’est très grave pour notre planète.
Le programme de Mélenchon c’est le modèle de la transition énergétique allemande qui débouche sur plus de charbon nord-américain, plus de gaz russe, plus de lignite polluante. Et des dizaines de milliers d’emplois industriels supprimés !
Une électricité la plus chère d’Europe et le 1er pays émetteur de gaz à effet de serre de l’Europe.
Au final la démarche Mélenchon, confortera la domination pétrolière.
Qu’on ne s’y trompe pas, opposer les différentes sources et productions d’énergie c’est affaiblir les potentiels nationaux, les savoir-faire des salariés et des entreprises, c’est aussi participer au démembrement du service public.
Quand à faire jouer un autre rôle à la France en Europe et dans le monde, comment y parvenir avec une nation privée de ses meilleurs atouts industriels qui pourraient être d’exceptionnels leviers de coopération, de sécurité et de paix à l’international au moment où des centrales se construisent partout autour de nous ?
Comment faire exister, dans un tel marasme, les propositions du PCF en matière d’énergie notamment à travers notre grande bataille national pour un renouveau de notre politique industrielle ?
Si nous soutenions Mélenchon et son programme malheureusement, cela ne sera pas possible ! Alors si pour exister dans ce débat, il faut une candidature déclarée, alors allons-y ! Mais sans lâcher la volonté que nous avons de rassembler la gauche au bout du compte pour la faire gagner!
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