Pierre Laurent. "La situation nouvelle n'est pas favorable au monde du travail"
14/12/2015
Déclaration de Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français, au soir du second tour des élections régionales.
Les résultats du second tour des élections régionales sont marqués par le sursaut de mobilisation des électrices et des électeurs, avec près de 9 % de participation supplémentaire. Manifestement, les votants ont ressenti comme un grave danger pour la démocratie, l'élection du Front national à la présidence de régions. Ils ont empêché cette menace de se concrétiser. Le Parti communiste, qui avait appelé à battre le FN dès dimanche soir, pousse un ouf de soulagement.
Ce sera un atout dans la bataille à venir pour faire reculer les idées du Front national dans le pays. Car le danger persiste et rien ne doit faire oublier la gravité de ce qui vient de se passer : les scores atteints par le FN sont dramatiques et alarmants, un très grand nombre de conseillers régionaux du Front national sont élus, et dans deux grandes régions, PACA et Nord-Pas de Calais-Picardie, il n'y a plus de conseillers régionaux de gauche pour les combattre et soutenir les politiques publiques en faveur des besoins des gens.
La droite remporterait ce soir sept des treize grandes régions, soit un peu moins que ne le laissaient craindre les résultats du premier tour, mais toutes sont des conquêtes puisque la gauche gérait toutes ces régions à l'exception de l'Alsace dans le Grand Est. Dans ces régions s'annoncent des reculs pour les services publics, les politiques sociales, d'éducation et de culture, la vie des associations. Le Medef et la finance ont ce soir de nouveaux alliés dans ces régions, alors que c'est là qu'il faudrait mobiliser les richesses et les moyens publics pour lutter contre le chômage et la précarité. De nombreux combats s'annoncent dans lesquels les communistes entendent se mettre au service des populations et d'une République solidaire et fraternelle.
La gauche remporterait cinq régions.
Compte tenu des résultats du premier tour et du retrait des listes socialistes de deux régions, les communistes et le Front de gauche n'obtiennent ce soir des élus que dans cinq régions, : Ile de France, Normandie, Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, Corse et Auvergne-Rhône-Alpes. Pour le Front de Gauche, pour le PCF il s'agit d'un revers électoral important.
Les nationalistes remportent pour leur part la région Corse.
Ces deux tours d'élections régionales vont devoir être analysés en profondeur. Mais il est clair que la situation nouvelle n'est pas favorable au monde du travail. La responsabilité des politiques menées par François Hollande et Manuel Valls et leurs gouvernements est très lourde dans ce désastre. L'impasse économique, sociale, politique et démocratique dans laquelle ils ont enfoncé le pays se paie très cher. Poursuivre dans cette voie serait aller vers de nouveaux désastres et marquerait un grave mépris pour le message adressé par les électeurs. Il est urgent de sortir de l'austérité et dogmes du libéralisme.
Ces résultats ouvrent une nouvelle période politique. Les communistes entendent mener de front le combat contre la droite et l'extrême-droite et la construction d'un nouveau projet progressiste nourrit d'actions prioritaires et de mesures urgentes, pour sortir la gauche et le pays du piège du tripartisme dans lequel ils nous enferment.
En remerciant les communistes de leur engagement, je les appelle à se réunir pour tirer les leçons de cette bataille très difficile, à aller à la rencontre de nos concitoyens dans les quartiers, les entreprises... Nous n'oublions pas nos résultats insuffisants au premier tour. Nous allons devoir mettre beaucoup de choses à plat pour relancer notre combat. La direction nationale du PCF prendra toutes les initiatives pour favoriser ce débat. Se tiendront plusieurs réunions importantes dès la semaine prochaine. En janvier, le PCF lancera la préparation de notre Congrès. Trop de pauvreté, trop d'inégalités, trop de concurrence …. aux femmes et aux hommes qui convaincus que la société doit évoluer autrement, je les appelle à rejoindre notre parti pour agir ensemble. Sans attendre prenons et préparons ensemble toutes les initiatives de débats, d'actions, de rencontres avec toutes les forces citoyennes, sociales et politiques disponibles pour réinventer la gauche et un nouveau pacte d'espoir pour le pays.
Pierre Laurent,
Paris le 13 décembre à 22h.
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